Le quotidien en REP raconté dans un blog.

De beaux textes, merci, malgré leur effet glaçant mais/car réaliste...

Je viens de lire quelques articles de ton blog (je lirai les autres d'ici peu). Ils sont poignants sur cette réalité qu'on a tendance à cacher ou à oublier.

Merci à tous d'avoir pris un peu de temps pour lire tout ou partie de mes chroniques.
Écrire me fait du bien à moi, mais je pense que trop peu de gens savent ce qui se passe dans nos écoles, ce que beaucoup de nos élèves vivent, ce qu'enseigner signifie aussi, en plus des multiplications et autres règles de grammaire.
Alors si ce que j'écris est lu, je me dis que, peu a peu, on posera peut être un regard un peu plus bienveillant sur nos écoles et sur nos métiers.

Merci encore et n'hésitez pas à partager.

j'ai eu les larme aux yeux en lisant certains de tes articles...

Beaux textes. Au delà du message, j'apprécie la sobriété de votre style.

Qu'elles sont jolies tes chroniques Anouck, merci !

Merci à vous de les lire !
Et de les partager '-)
Bon dimanche !
Anouk F

Je n'ai pas tout lu mais j'ai apprécié ce que j'ai lu . J'aime beaucoup cette façon d' écrire en mode "tranches de vie"
Ce que j'aime dans tes textes c'est que tu montre bien qu'il y a des moments difficiles, des moments un peu hallucinants ou on est un peu dépassés et en même temps de bons moment.

Pour être neotitulaire dans le second degré, comme tout le monde je craignait la REP, comme beaucoup je me suis retrouvée en REP + dans une académie éloignée de chez moi. Finalement j'y suis bien. C'est une autre façon de travailler mais parfois c'est chouette aussi. (Même si on est bien d'accord c'est souvent difficile)

Merci, tu as très bien retranscrit mes intentions !

Voilà, c'est malin, j'ai pleuré.
Très belles (parfois tristes) histoires vraies.
Merci.

J'ai tout lu. J'espère que tu vas continuer. Tu sembles avoir besoin de raconter, mais c'est aussi important qu'on puisse lire tout cela.

Comme d'autres l'ont très bien dit avant moi, c'est touchant et écrit de la sobre manière qui convient.

Je ne peux m'empêcher de le mettre en rapport avec la petite liste que je faisais en réponse à ceux qui disent que nous sommes déconnectés de la réalité... On devrait leur faire parvenir ton blog, à ces députées... Qu'en savent-ils, tous, de la réalité ?

Oui, c'est le propos, en effet.
Dire ce que l'on vit, ce que l'on voit au quotidien.
Des choses que moi même je ne soupçonnais pas avant d'entrer dans le métier.
On nous parle souvent de notre manque de bienveillance. Je pense que c'est la société en général qui manque de bienveillance envers nos écoles, nos élèves et nos métiers.
Et pour répondre à ton premier souhait, oui je vais continuer, surtout si vous continuez à me lire !
Merci encore.
Anouk F.

Moi aussi, j'ai bien aimé.

Merci Anouk,
Je retrouve ce qu'on vit dans mon secteur (pas REP mais "rural profond abandonné") : de plus en plus de gens échoués là, loin, sans boulot, sans moyen de transport, dans des logements pas chers et insalubres. plus de médecin scolaire, plus de médecin PMI.
Un gamin blessé évacué par les pompiers avec sa mère ( aux urgences à 10 km de là). Le soir, après avoir été soigné, les urgences le font sortir. La maman, isolée, (le père interné) n'appelle personne pour rentrer. Elle rentre à pied, la nuit sur une route de montagne.
Vous avez dit "déconnectés" ? Et notre ministre , qui propose l'uniforme , pour résoudre le problème des enfants pauvres à l'école, est-il déconnecté ?

C'est très juste et très bien écrit, Anouk, j'ai lu avec émotion, mais malheureusement sans surprise car tu décris exactement ce que nous vivons dans notre école. Seule différence : nous sommes dans un quartier à l'écart du beau centre historique d'une ville bourgeoise, et elle n'est donc pas estampillée "Rep"... nous n'y avons donc aucun des "moyens" octroyés aux écoles Rep (quels sont-ils exactement, ces mirifiques "moyens", à part le dédoublement des CP, je ne sais même pas.) Pourtant nous avons des problématiques sociales assez proches, avec un foyer de la Cafda, et des familles en grande difficulté, des bêbêtes dont nous ne venons pas non plus à bout, des gamins mal nourris, mal vêtus, les mêmes jeux... Et pas un sou en plus pour les fournitures scolaires, alors que nous en "prêtons" vraiment beaucoup outre les livres et cahiers.

Avec un truc en plus qui fait plaisir et encourage dans ce genre de localité, les collègues du centre-ville qui n'hésitent pas à dire haut et fort que nous sommes des sous-profs, compte tenu des résultats que nous obtenons. Qu'ils ne peuvent connaitre que ... par qui, au fait ? Bref, des sous-élèves (que nous avons choisis, je précise, car nous avons toutes un barème qui nous permettrait d'aller ailleurs, si nous le voulions, mais nous avons la prétention de nous croire plus utiles là que dans des écoles où l'enfant est déjà bien aidé par son milieu familial), sous-instruits par des profs de seconde zone.

Une école où on gagne 15 euros par classe au marché de Noël en vendant des gâteaux faits par les maîtresses, pendant que le CM2 d'une école du centre part en voyage scolaire en Californie. Oui, vous avez bien lu. C'est ça, l'école de l'égalité rép-publicaine ...
Merci, Anouk. Il faudrait multiplier ce genre de témoignages.

Anouk, très beaux textes, poignants, qui reflètent un quotidien fait de petites victoires et de grosses interrogations. L'enfant sauvage m'a vraiment ému.
Quand ils seront plus grands, un certain nombre arrivera peut-être chez moi (au sens large), nous colmaterons avec nos moyens les lacunes et quelques fois les blessures d'un passé trop lourd pour de frêles épaules.

Très beaux textes en effet.
Je n'ai pas beaucoup enseigné en REP, par contre beaucoup de Rural profond comme Squirelle.
Urgence à 25km, déserts médicaux, maisons taudis où on vit comme en 1900, élèves qui ne viennent pas car plus d'argent pour l'essence de la voiture.... l'école est le seul lieu qui n'a pas fermé et parfois c'est un RPI d'une demi-douzaine de commune... Bref le côté abandonné de la misère du monde qui ressemble à la REP mais au vert...

Je suis tout à fait persuadée que ce que je décris existe ailleurs qu'en REP. Finalement, il ne s'agit que de trois petites lettres qui stigmatisent, plus qu'elles ne priorisent...
Merci en tous cas de m'avoir lue.

Verdurette a écrit:Une école où on gagne 15 euros par classe au marché de Noël en vendant des gâteaux faits par les maîtresses,  pendant que le CM2 d'une école du centre part  en voyage scolaire en Californie.  Oui, vous avez bien lu. C'est ça, l'école de l'égalité rép-publicaine ...

Et quelle serait l'égalité républicaine, prendre les sous du Californien pour les donner au miséreux ? "Tax the rich, feed the poor until there are rich no more" comme le chantait quelque chanteur anglophone, contestataire et naïf. Y'en a qu'ont essayé au siècle dernier en de pas si lointaines "républiques socialistes", y z'ont eu des problèmes.   Mais ce Dhaiphi est est d'un cynisme insupportable en ces lieux, que fait la modération ?

Je sais bien que comme le colibri vous apportez votre goutte d'eau et par l'instruction vous voulez donner les armes au plus démuni pour sortir de sa condition et échapper à son destin funeste. Bien que je n'en fus point au long de ma carrière, je sais reconnaître les "hussards noirs", leurs convictions chevillées au corps, et notre société doit se féliciter que leur esprit perdure.

Bienvenue Anouk, je viens de lire "l'enfant sauvage", une claque !

Dhaiphi a écrit:

Verdurette a écrit:Une école où on gagne 15 euros par classe au marché de Noël en vendant des gâteaux faits par les maîtresses,  pendant que le CM2 d'une école du centre part  en voyage scolaire en Californie.  Oui, vous avez bien lu. C'est ça, l'école de l'égalité rép-publicaine ...

Et quelle serait l'égalité républicaine, prendre les sous du Californien pour les donner au miséreux ?

Moi, modestement, je verrai bien une solution : rétablir un peu d'égalité en augmentant la subvention municipale pour le projet de l'école REP. Mais c'est peut-être ce que fait déjà la commune en question ?

Verdurette :Les voyages scolaires dépendent de plein de choses: dans les Yvelines c'est une des écoles les "pauvres" qui partait aux USA quand j'étais petite. Dans la mienne, aucun enseignant ne souhaitait partir. J'ai assisté à des voyages ne voyant pas le jour car les élèves les plus démunis pouvaient partir mais pas les enfants issus des classes moyennes donc pas le quota pour partir. Bref, sujet épineux.

Mais c'est quoi l'intérêt pédagogique de ces voyages délirants?

Volubilys a écrit:Mais c'est quoi l'intérêt pédagogique de ces voyages délirants?

J'ai du fric et je le claque ! Bien qu'un vieux fond de morale chrétienne ne me contraint encore à un enrobage pédagogique.

J'ai moi-même emmené mes élèves en voyage en Sologne, pour 50 euros par famille pour 4 jours après subvention et concert organisé au profit du voyage. Je ne nie pas en bloc l'intérêt de certains voyages, je demande juste : Est-il absolument nécessaire de partir en Californie en CM2 ? Que feront-ils lorsqu'ils auront 20 ans ?

J'avais précisé "délirant" ... A quoi ça sert un voyage en Californie en CM2?