- PetraPortoNiveau 10
Bonjour à tous,
J'ai une classe de cinquième et souhaite commencer à ma rentrée ma séquence par une GT sur le thème du pirate. A l'origine, mon GT était axé que sur l'Ile au trésor. Connaitriez vous d'autres textes évoquant la piraterie. Merci. :Descartes:
J'ai une classe de cinquième et souhaite commencer à ma rentrée ma séquence par une GT sur le thème du pirate. A l'origine, mon GT était axé que sur l'Ile au trésor. Connaitriez vous d'autres textes évoquant la piraterie. Merci. :Descartes:
- MagpieExpert
Je ne suis pas experte en piraterie, mais il y a quand même Peter Pan !
- Lilibellla36Niveau 3
Je ne sais pas si ça peut aller mais il y a le poème de Philippe Soupault
- JPhMMDemi-dieu
Pour information, Sur des mers plus ignorées a été pillé par Walt Disney pour l'univers de la célèbre série de films sur les pirates.
http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?NumLivre=3228
Sinon, il y a la Bible : Histoire générale des plus fameux pirates, qui contient la fameuse histoire de Libertalia.
http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?NumLivre=3228
Sinon, il y a la Bible : Histoire générale des plus fameux pirates, qui contient la fameuse histoire de Libertalia.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- cannelle21Grand Maître
Texte 1 : A la mode des pirates
Bartholomew Roberts, qui ne buvait que du thé et donnait repos à ses musiciens le septième jour, était un homme grand, brun et de figure avenante : il portait une jaquette et une culotte de riche damas, un chapeau orné d’une plume rouge, une chaîne d’or à son cou, et une grande croix de diamant. Les deux pistolets dont il ne se séparait pas étaient assurés par un baudrier de soie. […]
Plus curieux encore est le costume de l’horrible Edward Teach, dit Black Beard (début du XIIème siècle). Il portait une barbe sombre qui lui montait jusqu’aux yeux et lui recouvrait même la poitrine. Et cette barbe était finement travaillée. Il l’organisait en petites tresses qu’il accrochait autour de ses oreilles mais c’est au combat que son dandysme s’exaspérait. Là, il se harnachait d’une écharpe qu’il passait sur ses épaules et qui contenait trois paires de pistolets. A son chapeau, il fixait deux mèches allumées qui flottaient autour de son visage. On comprend que pour les témoins «on ne saurait se former l’idée d’une furie des enfers plus terrible que sa figure ».
Gilles Lapouge, Les Pirates, 1987.
Texte 2: Des professionnels hautement qualifiés.
[…] Les aventuriers sont des marins du premier mérite.
Parce que le péril est grand, ils sont des pros, non des amateurs. Leur compétence fait l'admiration des témoins.
Le bateau pirate, sous des apparences de désordre extrême et de frivolité, est esclave d'un ordre de fer. Dès la première alerte, la confusion crasseuse qui règne sur le pont disparaîtra et les marins réprouvés exécuteront de brillantes manœuvres. Chacun retrouvera son poste, les tromblons1 bondiront dans les mains, les balles partiront.
Cette haute qualification professionnelle est l'une des fiertés de la corporation. Excellents techniciens, les pirates font preuve en outre d'une belle imagination dans le combat. Leurs ruses de guerre sont superbes. Dans leur art, ils sont souverains.
Gilles Lapouge, Les Pirates, 1987.
Texte 3 : Tirs à boulets d’or.
Fuët revenait d’une expédition sur la Thérèse ; son navire était chargé de barils et de caisses, pleins de moëdes, c’est à dire de pièces d’or portugaises [ …]. Il avait fait cette magnifique prise la veille, sur un navire anglais, et il y en avait dans les moindres recoins de la goélette […].
Le lendemain, un brick anglais, qui avait appris le rapt effectué par Fuët, réussit à le retrouver et à le prendre en chasse, essayant de l’intercepter. […]
Les deux bateaux avaient sérieusement souffert lorsque Zoye, le maître canonnier de Fuët, remontant atterré de la soute aux munitions, annonça à son capitaine : « Il reste de la poudre pour deux heures de combat, mais il n’y a plus de boulets ni de mitraille pour bourrer la gueule des canons… » […]
Il ne restait que deux solutions : capituler ou se faire sauter. […]
Fuët allait se résoudre à sauter avec La Thérèse, tout en vendant chèrement sa peau, lorsque l’idée lui vint : « Défoncez les barils et les caisses, et chargez les canons à mitraille avec les pièces d’or ! … » ordonna-t-il. Et la lutte reprit alors, incroyable. Mais il fallait être économe ; d’abord parce que cette mitraille dorée revenait très cher ; ensuite parce que Fuët préférait la garder pour lui plutôt que l’incruster dans la peau des Anglais ou dans la coque du Brick. […]
Fuët, revêtu de son uniforme étincelant, se lança à l’abordage en tête de ses hommes, un sabre dans une main, une hache dans l’autre, deux pistolets passés dans la ceinture, en criant à ses marins avec sa moue ironique : « Et maintenant, les enfants, allons récupérer notre monnaie ! …
André Nègre, Antoine Fuët, corsaire d’Empire
Texte 4: Vie des marins.
Les équipages des vaisseaux du roi vivaient dans des conditions à peine moins affreuses que les galériens. La vie de mer a toujours été très rude au temps de la voile, et les conditions sociales étaient particulièrement insupportables. Les salaires étaient misérables, la nourriture toujours insuffisante devenait rapidement infecte. Mais surtout, il régnait une discipline féroce: mauvais traitements, coups, humiliations et corvées abusives. Certains capitaines poussaient les choses au pire, de manière à provoquer des désertions à terre: de cette façon, ils n'avaient pas à payer leurs hommes pendant leur séjour à terre.
Dans ces conditions, on conçoit la fréquence des rébellions et des mutineries. La liberté des pirates devait nécessairement séduire ces marins écrasés par l'injustice. Les équipages révoltés étaient soumis à la corde et n'avaient, de toute façon, pas d'autre recours que la piraterie. Lorsque les pirates s'emparaient d'un navire, ils n'avaient pas de difficultés à trouver des volontaires parmi ses matelots, et même parmi ses officiers. D'après Henri Deschamps, Pirates et Flibustiers.
Abordage
Tout d'abord, pour approcher sa victime, le navire pirate arborait le drapeau d’une nation quelconque. Ensuite, arrivé à bonne portée, moins de deux cents mètres pour que les boulets soient efficaces, le pirate se révélait. On hissait alors le pavillon noir. Les hommes surgissaient enfin sur le pont, armés jusqu’aux dents. Il s’agissait avant tout de terrifier l’ennemi. On envoyait donc un coup de semonce.
Généralement, le navire poursuivi se rendait, ne pouvant résister ; l’armement des bateaux marchands était trop faible, il ne comportait que deux à quatre canons. Si la cargaison était perdue, on pouvait du moins espérer sauver les vies.
Si le navire poursuivi acceptait le combat, le pirate coupait la route de sa victime : le beaupré du navire venait s’engager dans les haubans du pirate et les forbans bondissaient sur le pont adverse, bourrés de pistolets, de sabres d’abordage et de coutelas.
Les meilleurs tireurs se postaient dans les haubans avec des fusils pour tuer les ennemis les plus dangereux. Il était rare que l’avantage ne restât pas aux pirates, mieux armés et plus exercés que l’équipage des navires marchands.
Henri Deschamps, Pirates et flibustiers
Hygiène et mode de vie
Les pirates voyagent avec peu de bagages. Les cabines bondées et les tas de hamacs laissent peu de place pour leurs effets personnels. Car si leurs bateaux sont grands à l’extérieur, ils sont souvent petits à l’intérieur. C’est pourquoi le boucanier moderne est rude et rustre.
Seuls les cinglés se lavent, car un bon pirate se doit de sentir fort. Les autres ne le font que lorsqu’ils tombent à la mer. Un pirate qui se respecte n’a pas de brosse à dents, mais il frotte ses gencives et ses dents (s’il en a encore) avec de l’eau salée. Les longs voyagent en mer rendent difficiles les visites régulières chez l dentiste : les pirates n’ont pas les plombages dont ils auraient besoin. Ceux qui ont des problèmes de cet ordre arrachent eux-mêmes leurs dents pourries ou les crachent à la mer. Les plus vieux loups de mer sont fiers de leurs sourires édentés : cela prouve qu’ ils ont bien bourlingué.
Comme il y a long à parcourir pour trouver une laverie automatique, les pirates ne se changent jamais. Le mélange du sel marin et de la crasse ajoute cette couche supplémentaire dont ils ont besoin pour se protéger des brises marines souvent frisquettes. Les loups de mer trop odorants se rafraîchissent en s’inondant d’Eau de Channel (appelée aussi Eau de Manche).
Les pirates perdent souvent des petits morceaux de leur personne au cours des abordages. C’est pourquoi ils ont toujours sous la main quelques jambes de bois, crochets ou cache-œil.
Colin et Jacqui Hawkins, Les Pirates.
Le Scarabée d'or
Nous étions absolument brisés ; mais la profonde excitation actuelle nous refusa le repos. Après un sommeil inquiet de trois ou quatre heures, nous nous levâmes, comme si nous nous étions concertés1, pour procéder à l'examen du trésor.
Le coffre avait été rempli jusqu'aux bords, et nous passâmes toute la journée et la plus grande partie de la nuit suivante à inventorier2 son contenu. On n'y avait mis aucune espèce d'ordre ni d'arrangement ; tout y avait été empilé pêle-mêle. Quand nous eûmes fait soigneusement un classement général, nous nous trouvâmes en possession d'une fortune qui dépassait tout ce que nous avions supposé. Il y avait en espèces plus de quatre cent cinquante mille dollars, - en estimant la valeur des pièces aussi rigoureusement que possible d'après les tables de l'époque. Dans tout cela, pas une parcelle d'argent. Tout était en or de vieille date et d'une grande variété : monnaies française, espagnole et allemande, quelques guinées anglaises, et quelques jetons dont nous n'avions jamais vu aucun modèle. Il y avait plusieurs pièces de monnaie, très grandes et très lourdes, mais si usées, qu'il nous fut impossible de déchiffrer les inscriptions. Aucune monnaie américaine. Quant à l'estimation des bijoux, ce fut une affaire un peu plus difficile. Nous trouvâmes des diamants, dont quelques-uns très beaux et d'une grosseur singulière, - en tout, cent dix, dont pas un n'était petit ; dix-huit rubis d'un éclat remarquable ; trois cent dix émeraudes toutes très belles ; vingt et un saphirs et une opale. Toutes ces pierres avaient été arrachées de leurs montures et jetées pêle-mêle dans le coffre. Quant aux montures elles-mêmes, dont nous fîmes une catégorie distincte de l'autre or, elles paraissaient avoir été broyées à coups de marteau comme pour rendre toute reconnaissance impossible. outre tout cela, il y avait une énorme quantité d'ornements en or massif, - près de deux cents bagues ou boucles d'oreilles massives ; de belles chaînes, au nombre de trente, si j'ai bonne mémoire ; quatre-vingt-trois crucifix3 très grands et très lourds ; cinq encensoirs4 d'or d'un grand prix ; un gigantesque bol à punch5 en or, orné de feuilles de vigne et de figures de bacchantes6 largement ciselées ; deux poignées d'épées merveilleusement travaillées, et une foule d'autres articles plus petits et dont j'ai perdu le souvenir.
Edgar A. Poe – Le Scarabée d'or.
Bartholomew Roberts, qui ne buvait que du thé et donnait repos à ses musiciens le septième jour, était un homme grand, brun et de figure avenante : il portait une jaquette et une culotte de riche damas, un chapeau orné d’une plume rouge, une chaîne d’or à son cou, et une grande croix de diamant. Les deux pistolets dont il ne se séparait pas étaient assurés par un baudrier de soie. […]
Plus curieux encore est le costume de l’horrible Edward Teach, dit Black Beard (début du XIIème siècle). Il portait une barbe sombre qui lui montait jusqu’aux yeux et lui recouvrait même la poitrine. Et cette barbe était finement travaillée. Il l’organisait en petites tresses qu’il accrochait autour de ses oreilles mais c’est au combat que son dandysme s’exaspérait. Là, il se harnachait d’une écharpe qu’il passait sur ses épaules et qui contenait trois paires de pistolets. A son chapeau, il fixait deux mèches allumées qui flottaient autour de son visage. On comprend que pour les témoins «on ne saurait se former l’idée d’une furie des enfers plus terrible que sa figure ».
Gilles Lapouge, Les Pirates, 1987.
Texte 2: Des professionnels hautement qualifiés.
[…] Les aventuriers sont des marins du premier mérite.
Parce que le péril est grand, ils sont des pros, non des amateurs. Leur compétence fait l'admiration des témoins.
Le bateau pirate, sous des apparences de désordre extrême et de frivolité, est esclave d'un ordre de fer. Dès la première alerte, la confusion crasseuse qui règne sur le pont disparaîtra et les marins réprouvés exécuteront de brillantes manœuvres. Chacun retrouvera son poste, les tromblons1 bondiront dans les mains, les balles partiront.
Cette haute qualification professionnelle est l'une des fiertés de la corporation. Excellents techniciens, les pirates font preuve en outre d'une belle imagination dans le combat. Leurs ruses de guerre sont superbes. Dans leur art, ils sont souverains.
Gilles Lapouge, Les Pirates, 1987.
Texte 3 : Tirs à boulets d’or.
Fuët revenait d’une expédition sur la Thérèse ; son navire était chargé de barils et de caisses, pleins de moëdes, c’est à dire de pièces d’or portugaises [ …]. Il avait fait cette magnifique prise la veille, sur un navire anglais, et il y en avait dans les moindres recoins de la goélette […].
Le lendemain, un brick anglais, qui avait appris le rapt effectué par Fuët, réussit à le retrouver et à le prendre en chasse, essayant de l’intercepter. […]
Les deux bateaux avaient sérieusement souffert lorsque Zoye, le maître canonnier de Fuët, remontant atterré de la soute aux munitions, annonça à son capitaine : « Il reste de la poudre pour deux heures de combat, mais il n’y a plus de boulets ni de mitraille pour bourrer la gueule des canons… » […]
Il ne restait que deux solutions : capituler ou se faire sauter. […]
Fuët allait se résoudre à sauter avec La Thérèse, tout en vendant chèrement sa peau, lorsque l’idée lui vint : « Défoncez les barils et les caisses, et chargez les canons à mitraille avec les pièces d’or ! … » ordonna-t-il. Et la lutte reprit alors, incroyable. Mais il fallait être économe ; d’abord parce que cette mitraille dorée revenait très cher ; ensuite parce que Fuët préférait la garder pour lui plutôt que l’incruster dans la peau des Anglais ou dans la coque du Brick. […]
Fuët, revêtu de son uniforme étincelant, se lança à l’abordage en tête de ses hommes, un sabre dans une main, une hache dans l’autre, deux pistolets passés dans la ceinture, en criant à ses marins avec sa moue ironique : « Et maintenant, les enfants, allons récupérer notre monnaie ! …
André Nègre, Antoine Fuët, corsaire d’Empire
Texte 4: Vie des marins.
Les équipages des vaisseaux du roi vivaient dans des conditions à peine moins affreuses que les galériens. La vie de mer a toujours été très rude au temps de la voile, et les conditions sociales étaient particulièrement insupportables. Les salaires étaient misérables, la nourriture toujours insuffisante devenait rapidement infecte. Mais surtout, il régnait une discipline féroce: mauvais traitements, coups, humiliations et corvées abusives. Certains capitaines poussaient les choses au pire, de manière à provoquer des désertions à terre: de cette façon, ils n'avaient pas à payer leurs hommes pendant leur séjour à terre.
Dans ces conditions, on conçoit la fréquence des rébellions et des mutineries. La liberté des pirates devait nécessairement séduire ces marins écrasés par l'injustice. Les équipages révoltés étaient soumis à la corde et n'avaient, de toute façon, pas d'autre recours que la piraterie. Lorsque les pirates s'emparaient d'un navire, ils n'avaient pas de difficultés à trouver des volontaires parmi ses matelots, et même parmi ses officiers. D'après Henri Deschamps, Pirates et Flibustiers.
Abordage
Tout d'abord, pour approcher sa victime, le navire pirate arborait le drapeau d’une nation quelconque. Ensuite, arrivé à bonne portée, moins de deux cents mètres pour que les boulets soient efficaces, le pirate se révélait. On hissait alors le pavillon noir. Les hommes surgissaient enfin sur le pont, armés jusqu’aux dents. Il s’agissait avant tout de terrifier l’ennemi. On envoyait donc un coup de semonce.
Généralement, le navire poursuivi se rendait, ne pouvant résister ; l’armement des bateaux marchands était trop faible, il ne comportait que deux à quatre canons. Si la cargaison était perdue, on pouvait du moins espérer sauver les vies.
Si le navire poursuivi acceptait le combat, le pirate coupait la route de sa victime : le beaupré du navire venait s’engager dans les haubans du pirate et les forbans bondissaient sur le pont adverse, bourrés de pistolets, de sabres d’abordage et de coutelas.
Les meilleurs tireurs se postaient dans les haubans avec des fusils pour tuer les ennemis les plus dangereux. Il était rare que l’avantage ne restât pas aux pirates, mieux armés et plus exercés que l’équipage des navires marchands.
Henri Deschamps, Pirates et flibustiers
Hygiène et mode de vie
Les pirates voyagent avec peu de bagages. Les cabines bondées et les tas de hamacs laissent peu de place pour leurs effets personnels. Car si leurs bateaux sont grands à l’extérieur, ils sont souvent petits à l’intérieur. C’est pourquoi le boucanier moderne est rude et rustre.
Seuls les cinglés se lavent, car un bon pirate se doit de sentir fort. Les autres ne le font que lorsqu’ils tombent à la mer. Un pirate qui se respecte n’a pas de brosse à dents, mais il frotte ses gencives et ses dents (s’il en a encore) avec de l’eau salée. Les longs voyagent en mer rendent difficiles les visites régulières chez l dentiste : les pirates n’ont pas les plombages dont ils auraient besoin. Ceux qui ont des problèmes de cet ordre arrachent eux-mêmes leurs dents pourries ou les crachent à la mer. Les plus vieux loups de mer sont fiers de leurs sourires édentés : cela prouve qu’ ils ont bien bourlingué.
Comme il y a long à parcourir pour trouver une laverie automatique, les pirates ne se changent jamais. Le mélange du sel marin et de la crasse ajoute cette couche supplémentaire dont ils ont besoin pour se protéger des brises marines souvent frisquettes. Les loups de mer trop odorants se rafraîchissent en s’inondant d’Eau de Channel (appelée aussi Eau de Manche).
Les pirates perdent souvent des petits morceaux de leur personne au cours des abordages. C’est pourquoi ils ont toujours sous la main quelques jambes de bois, crochets ou cache-œil.
Colin et Jacqui Hawkins, Les Pirates.
Le Scarabée d'or
Nous étions absolument brisés ; mais la profonde excitation actuelle nous refusa le repos. Après un sommeil inquiet de trois ou quatre heures, nous nous levâmes, comme si nous nous étions concertés1, pour procéder à l'examen du trésor.
Le coffre avait été rempli jusqu'aux bords, et nous passâmes toute la journée et la plus grande partie de la nuit suivante à inventorier2 son contenu. On n'y avait mis aucune espèce d'ordre ni d'arrangement ; tout y avait été empilé pêle-mêle. Quand nous eûmes fait soigneusement un classement général, nous nous trouvâmes en possession d'une fortune qui dépassait tout ce que nous avions supposé. Il y avait en espèces plus de quatre cent cinquante mille dollars, - en estimant la valeur des pièces aussi rigoureusement que possible d'après les tables de l'époque. Dans tout cela, pas une parcelle d'argent. Tout était en or de vieille date et d'une grande variété : monnaies française, espagnole et allemande, quelques guinées anglaises, et quelques jetons dont nous n'avions jamais vu aucun modèle. Il y avait plusieurs pièces de monnaie, très grandes et très lourdes, mais si usées, qu'il nous fut impossible de déchiffrer les inscriptions. Aucune monnaie américaine. Quant à l'estimation des bijoux, ce fut une affaire un peu plus difficile. Nous trouvâmes des diamants, dont quelques-uns très beaux et d'une grosseur singulière, - en tout, cent dix, dont pas un n'était petit ; dix-huit rubis d'un éclat remarquable ; trois cent dix émeraudes toutes très belles ; vingt et un saphirs et une opale. Toutes ces pierres avaient été arrachées de leurs montures et jetées pêle-mêle dans le coffre. Quant aux montures elles-mêmes, dont nous fîmes une catégorie distincte de l'autre or, elles paraissaient avoir été broyées à coups de marteau comme pour rendre toute reconnaissance impossible. outre tout cela, il y avait une énorme quantité d'ornements en or massif, - près de deux cents bagues ou boucles d'oreilles massives ; de belles chaînes, au nombre de trente, si j'ai bonne mémoire ; quatre-vingt-trois crucifix3 très grands et très lourds ; cinq encensoirs4 d'or d'un grand prix ; un gigantesque bol à punch5 en or, orné de feuilles de vigne et de figures de bacchantes6 largement ciselées ; deux poignées d'épées merveilleusement travaillées, et une foule d'autres articles plus petits et dont j'ai perdu le souvenir.
Edgar A. Poe – Le Scarabée d'or.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- cannelle21Grand Maître
Ce sont les textes d'une super séquence qui est sur la BDD... donc n'hésite pas à contribuer.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- adlidiHabitué du forum
Bonsoir,
Quelle est le titre de cette séquence? Merci
Quelle est le titre de cette séquence? Merci
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"La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber."
- DerborenceModérateur
"Reconnaître les différents types de discours à partir du thème des Pirates."adlidi a écrit:Bonsoir,
Quelle est le titre de cette séquence? Merci
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- adlidiHabitué du forum
Merci
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"La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber."
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