- Di PasqualeNiveau 1
Bonjour, je voudrais trouver des textes autour de la thématique du printemps afin de construire une séance pour l'école ouverte.
Évidemment j'ai pensé à la poésie, mais ne voudrais ni m'y limiter, ni faire des redites, car dans les groupes de l'école ouverte je retrouverai certains de mes élèves. J'envisagerai mes activités ensuite, selon les apports du ou des textes. Merci
Évidemment j'ai pensé à la poésie, mais ne voudrais ni m'y limiter, ni faire des redites, car dans les groupes de l'école ouverte je retrouverai certains de mes élèves. J'envisagerai mes activités ensuite, selon les apports du ou des textes. Merci
- chewing-huitreNiveau 3
Des poèmes du moine japonais Ryôkan (traduction d'Hervé Collet et Cheng Wing Fun), XVIIIe siècle. Ecrits au fil de la plume.
solitude, déjà la fin du printemps
silence, la porte est toujours fermée
lierre et bambous jaillissent vers le ciel, ils font de l'ombre
dix mille herbes enchevêtrées engloutissent le perron
mon sac et mon bol restent tout le temps accrochés au mur
dans le brûle-encens aucune fumée
nulle contrainte, dans un domaine au-delà du monde vulgaire
toute la nuit le coucou chante
***
les loriots chantent mélodieusement,
dans la douceur du beau soleil
je suis assis solennellement sur une haute terrasse
au printemps rien n'arrête mon coeur
reprenant mon sac et ma canne,
allègre, allègre, je continue mon chemin
***
le vent printanier peu à peu s'adoucit
faisant tinter ma canne j'entre dans la ville de l'est
dans les saules les jardins sont verts, si verts,
les lentilles d'eau flottent, flottent sur l'étang
dans mon bol le parfum du riz de mille familles
mon coeur a renoncé à la gloire des dix mille carrosses
suivant pieusement les traces des anciens bouddhas,
j'ai pour discipline de mendier ma nourriture
solitude, déjà la fin du printemps
silence, la porte est toujours fermée
lierre et bambous jaillissent vers le ciel, ils font de l'ombre
dix mille herbes enchevêtrées engloutissent le perron
mon sac et mon bol restent tout le temps accrochés au mur
dans le brûle-encens aucune fumée
nulle contrainte, dans un domaine au-delà du monde vulgaire
toute la nuit le coucou chante
***
les loriots chantent mélodieusement,
dans la douceur du beau soleil
je suis assis solennellement sur une haute terrasse
au printemps rien n'arrête mon coeur
reprenant mon sac et ma canne,
allègre, allègre, je continue mon chemin
***
le vent printanier peu à peu s'adoucit
faisant tinter ma canne j'entre dans la ville de l'est
dans les saules les jardins sont verts, si verts,
les lentilles d'eau flottent, flottent sur l'étang
dans mon bol le parfum du riz de mille familles
mon coeur a renoncé à la gloire des dix mille carrosses
suivant pieusement les traces des anciens bouddhas,
j'ai pour discipline de mendier ma nourriture
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Ils zont zété? Ils le sont-z-encore... Ils le seront-z-à jamais! Si ma haine ira-t-à eux, leur-z-amour ira-t-à-moi!
- Di PasqualeNiveau 1
Merci beaucoup. Effectivement, à intégrer à un corpus de poèmes, ça pourrait être intéressant. Je me demande si la thématique de départ n'est pas restreinte, et si nous ne pourrions pas l'élargir (avec les élèves par exemple) à la nature et pourquoi pas partir en plus sur des textes qui évoquent la végétation, mais aussi travailler sur des textes d'argumentation (écologie, énergie nouvelle...).
- Invité ElExpert spécialisé
Peut-être peux-tu tenter des passages de prose comme celui-ci, de Giono, dans Regain:
Il est revenu le grand printemps.
Le sud s’est ouvert comme une bouche. Ca a soufflé une longue haleine humide et tiède, et les fleurs ont tressailli dans les graines et la terre toute ronde s’est mise à mûrir comme un fruit.
L’escadre des nuages a largué les amarres. Ca a fait un grand et long charroi des nues qui montaient vers le nord. Ca a duré ; à mesure, on entait la terre qui se gonflait de toutes ces pluies et de la vie réveillée de l’herbe. Enfin, une belle fois, on a vu bouillonner le ciel libre sous la poupe du dernier nuage.
Il est resté pourtant une balayure de ciel et elle flotte, accrochée au clocher d’Aubignane comme un linge autour d’une pierre dans un ruisseau.
Il est revenu le grand printemps.
Le sud s’est ouvert comme une bouche. Ca a soufflé une longue haleine humide et tiède, et les fleurs ont tressailli dans les graines et la terre toute ronde s’est mise à mûrir comme un fruit.
L’escadre des nuages a largué les amarres. Ca a fait un grand et long charroi des nues qui montaient vers le nord. Ca a duré ; à mesure, on entait la terre qui se gonflait de toutes ces pluies et de la vie réveillée de l’herbe. Enfin, une belle fois, on a vu bouillonner le ciel libre sous la poupe du dernier nuage.
Il est resté pourtant une balayure de ciel et elle flotte, accrochée au clocher d’Aubignane comme un linge autour d’une pierre dans un ruisseau.
- Di PasqualeNiveau 1
ça peut être bien en effet, pour 1: partir de leur impression, 2: retravailler sur les figures de style 3: leur demander d'écrire eux aussi, sur le thème, avec des figures de style différentes.
Merci. S'il y a d'autres idées je suis preneuse, j'aime collecter et collectionner les textes ^^.
Merci. S'il y a d'autres idées je suis preneuse, j'aime collecter et collectionner les textes ^^.
- tannatHabitué du forum
"Ce fut au temps qu’arbres fleurissent, feuilles, bocages et prés verdissent et les oiseaux en leur latin doucement chantent au matin et tout être de joie s’enflamme. Lors le fils de la dame veuve se leva dans la Gaste Forêt solitaire. Vivement sella son cheval de chasse, prenant trois javelots et sortit du manoir de sa mère. Il se disait qu’il irait voir les herseurs qui lors semaient les avoines avec douze bœufs et six herses.
Ainsi en la forêt il entre et sitôt son cœur se réjouit pour le doux temps qui s’éjouit et pour ce chant-là qu’il entend de tant d’oiseaux qui mènent joie. Toutes ces choses lui sont douces. Pour la douceur du temps serein il ôte au cheval son frein et il le laisse aller paissant par l’herbe fraîche et verdoyante."
Perceval ou le Roman du Graal, Chrétien de Troyes, Folio (1990), p34.
Ainsi en la forêt il entre et sitôt son cœur se réjouit pour le doux temps qui s’éjouit et pour ce chant-là qu’il entend de tant d’oiseaux qui mènent joie. Toutes ces choses lui sont douces. Pour la douceur du temps serein il ôte au cheval son frein et il le laisse aller paissant par l’herbe fraîche et verdoyante."
Perceval ou le Roman du Graal, Chrétien de Troyes, Folio (1990), p34.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- GuillaumeBNiveau 2
Bonjour à toi,
Je peux te proposer ce texte de Charles d'Orléans (bon c'est de la poésie mais ça peut toujours servir ) qui traite de la reverdie à la manière du portait d'une femme et plus largement de la noblesse (bijoux, richesse, splendeur...)
Je te donne également le texte en langue originale:
Bon courage
Guillaume.
Je peux te proposer ce texte de Charles d'Orléans (bon c'est de la poésie mais ça peut toujours servir ) qui traite de la reverdie à la manière du portait d'une femme et plus largement de la noblesse (bijoux, richesse, splendeur...)
Charles d'Orléans a écrit:Le temps a laissé son manteau.
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n’y a bête, ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d’argent d’orfèvrerie,
Chacun s’habille de nouveau :
Le temps a laissé son manteau.
Je te donne également le texte en langue originale:
Charles d'Orlélans a écrit:Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s’est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n’y a beste ne oyseau,
Qu’en son jargon ne chante ou crie ;
Le temps a laissié son manteau.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d’argent d’orfaverie,
Chascun s’abille de nouveau :
Le temps a laissié son manteau.
Bon courage
Guillaume.
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Guillaume.
- Di PasqualeNiveau 1
Merci pour toutes vos propositions. Charles d'Orléans, je l'ai déjà traité cette année, et pour Perceval, je ne voudrais pas aborder le thème du roman de chevalerie, puisque ce sera ma dernière séquence en 5°. Je suis partie sur Regain. Merci en tout cas.
- JEMSGrand Maître
Mai
Guillaume Apollinaire
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Guillaume Apollinaire
Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
- AnaroreNiveau 9
Avril
Gérard de Nerval
Déjà les beaux jours, – la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; –
Et rien de vert : – à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
– Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.
Gérard de Nerval
Déjà les beaux jours, – la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; –
Et rien de vert : – à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
– Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
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