- RendashBon génie
PLS Maker a écrit:Olympias a écrit:De manière très étonnante, par rapport à aujourd'hui, quand j'étais en prépa, il y avait des enfants d'ouvriers. Avec un excellent niveau scolaire. Parce que, pas plus que moi, pourtant d'une autre catégorie sociale, ils n'étaient sortis de l'école primaire en faisant quinze fautes par phrase.
Personne n'a dit qu'il n'y en avait pas. Mais statistiquement, ils ont toujours constitué une minorité, voire une exception.
C'est toujours le même problème : la dichotomie entre expérience vécue et réalité statistique.
Ben, justement : il y en avait, avant. Trop peu, certes. Mais depuis que les prétentieux susmentionnés s'attaquent au problème, il n'y en a plus du tout :lol:
- PLS MakerNiveau 5
[quote="Rendash"]
Je ne pense sincèrement pas que ces gus y soient pour quelque chose. Il y a des processus d'inégalité qui dépassent le cadre de leurs activités.
PLS Maker a écrit:
Ben, justement : il y en avait, avant. Trop peu, certes. Mais depuis que les prétentieux susmentionnés s'attaquent au problème, il n'y en a plus du tout :lol:
Je ne pense sincèrement pas que ces gus y soient pour quelque chose. Il y a des processus d'inégalité qui dépassent le cadre de leurs activités.
- AnaxagoreGuide spirituel
PLS Maker a écrit:Olympias a écrit:De manière très étonnante, par rapport à aujourd'hui, quand j'étais en prépa, il y avait des enfants d'ouvriers. Avec un excellent niveau scolaire. Parce que, pas plus que moi, pourtant d'une autre catégorie sociale, ils n'étaient sortis de l'école primaire en faisant quinze fautes par phrase.
Personne n'a dit qu'il n'y en avait pas. Mais statistiquement, ils ont toujours constitué une minorité, voire une exception.
C'est toujours le même problème : la dichotomie entre expérience vécue et réalité statistique.
C'est-à-dire que vous déplorez une situation que l'on a de fait aggravée en dégoulinant de bons sentiments.
Si les gens qui tiennent vos propos arrivaient à leurs fins, il resterait le piston et le carnet d'adresse en lieu et place des qualifications réelles. Encore un petit effort, on y est presque.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- JacqGuide spirituel
PLS Maker a écrit:Rendash a écrit:
Et quelles sont ces solutions ?
A chaud comme ça je dirais en priorité :
- établissement d'une carte scolaire qui permettrait une sortie de la ghettoïsation sociale et de dégager toute idée de marché scolaire ;
- abolition de l'évaluation des savoirs-être, et de l'approche par compétence ;
- suppression des classes préparatoire en vue de la suppression des grandes écoles ;
Déjà avec ça on attaquerait de façon groupée plusieurs mécanismes des inégalités sociales à l'école.
Je sens qu'il y a pas mal de collègues qui vont tousser...
Là tu es en pleine progression. Presque 1 élément pertinent avec une énorme connerie très consensuelle et en vogue.
Comme quoi, pas de fatalité, tout le monde peut presque arriver à dire quelque chose d'utile.
- OlympiasProphète
Il faudra me dire quand j'évalue des savoir être.
- JacqGuide spirituel
AndréC a écrit:Le collège étant unique, on dissémine les élèves perturbateurs, travailleurs, sérieux, brillants, largués dans chaque classe.Jacq a écrit:AndréC a écrit:
Exact, c'est depuis que l'école ne sélectionne plus sur le mérite que les enfants de classes sociales défavorisées sont en échec.
En effet, il fut un temps où les élèves étaient triés à chaque niveau (6°, 5°, 4°, etc) en fonction de leurs résultats scolaires. Cela a été le cas jusqu'à la fin des années 70.
Ensuite, la sélection a disparu et depuis lors on constate une baisse dramatique de réussite des enfants de classes populaires. En 1980, il y avait 7% d'enfants d'ouvriers en classe prépa, aujourd'hui, c'est moins de 1%.
Pourquoi ?
Parce qu'à la sélection sur le mérite a été substitué une sélection sur l'argent.
L'absence de sélection sur le mérite revient à privilégier le riche sur le pauvre, le riche qui a les moyens de se payer des écoles privées, des cours privés alors que le pauvre doit vivre avec des fous-furieux en échec scolaire complet (« vivre ensemble » dit-on aujourd'hui) qui n'ayant plus rien à perdre font perdre leur temps aux autres.
AFFELNET a tenté de corriger cela en faisant entrer dans les critères d'affectation les origines sociales/géographiques... .
Sauf que cela ne récompense pas plus le mérite. J'ai en seconde professionnelle des gamins qui n'ont jamais rien fait au collège, n'avaient même pas de moyenne, qui se retrouvent dans la section la plus demandée du lycée alors que d'autres élèves méritants, qui ne sont pas des fils ou filles de petits bourgeois, relégués dans d'autres sections moins demandées (en dehors de leurs vœux) alors qu'ils étaient travailleurs et sérieux au collège. Et là les parents ne comprennent pas. Ou plutôt si, ils comprennent très bien comment l'orientation a été manipulée, très très bien.
Résultat : les établissement qui sélectionnent les élèves par l'argent (le privé) et ceux qui sélectionnent sur dossier offrent des conditions de travail optimales à leur élèves. Chaque cours dure 55 minutes.
Ailleurs, cela dépend du quartier, selon la proportion d'élèves ingérables le cours dure entre 20 minutes et 45 minutes.
Et rien ne s'arrangera car il n'y a plus aucune sélection au sein du collège unique.
Le collège unique, c'est la sélection par le fric.
Je parle surtout de l'obscurité volontaire d'AFFELNET. Oui, sur l'ensemble je suis d'accord, mais sur quoi se base actuellement AFFELNET ? Des notes ? Des notes basées sur quoi ? Des compétences ? Des compétences qui ne riment à rien ! Donc des points attribués n'importe comment et qui peuvent être modifiés par le CDE. On ajoute en plus de cela des points issus de la volonté du moment, qui peuvent varier d'une année à l'autre sur simple décision hiérarchique et on arrive au grand n'importe quoi.
J'ai deux élèves sur 16 (la classe n'est pas de 16, 32, mais la section est de 16, deux sections différentes forment une classe) qui n'ont rien à faire chez nous. Ils n'avaient pas de moyenne en troisième. Je vais l'écrire en majuscules : PAS DE MOYENNE ! car ils n'étaient jamais là. Et ils sont tous les deux pris dans une section sélective alors que dans la seconde section, moins sélective, on retrouve des élèves méritants, avec les difficultés certes, celles que rencontrent nos élèves de LP, mais méritants, travailleurs. Quelle logique ? La logique est qu'en absence de toute moyenne ont été validées des compétences, que les critères sociaux sont entrés en compte, plus les critères de l'établissement d'origine, et que ces élèves ont grillé tous les autres élèves. C'est scandaleux. Et après on vient me parler de professeurs déconnectés de la réalité ? Non, les gens qui sont déconnectés de la réalité sont ceux qui pondent des règles aussi absurdes et ceux qui les soutiennent.
- JacqGuide spirituel
PLS Maker a écrit:Ce sophisme /20 ?
On risque pas de constante macabre sur ce type de notation
Super, t'as tout bon !
- JacqGuide spirituel
PLS Maker a écrit:Olympias a écrit:De manière très étonnante, par rapport à aujourd'hui, quand j'étais en prépa, il y avait des enfants d'ouvriers. Avec un excellent niveau scolaire. Parce que, pas plus que moi, pourtant d'une autre catégorie sociale, ils n'étaient sortis de l'école primaire en faisant quinze fautes par phrase.
Personne n'a dit qu'il n'y en avait pas. Mais statistiquement, ils ont toujours constitué une minorité, voire une exception.
C'est toujours le même problème : la dichotomie entre expérience vécue et réalité statistique.
Génial, t'es bon pour la promotion.... vite, hors classe !
- JacqGuide spirituel
PLS Maker a écrit:Les prépas n'existent que parce que les Grandes Ecoles existent. Logique. Les grandes écoles consacrent la reproduction sociale des élites, qui en verrouillent l'accès par la prépa. Les prépas sont moins des espaces d'enseignement supérieur que les lieux d'un rituel consacrant une élite endogame.
L'excellence ne passe pas forcément par ce modèle. Supprimer les grandes écoles permettra de recentrer moyens et prestige sur l'université, qu'on garderait ouverte à tout bachelier.
Alors bien sûr, l'élite va avoir pour réflexe d'établir des hiérarchies entre universités. Ca se fait déjà. Mais c'est déjà plus facile à maîtriser et à limiter que dans notre système actuel scindé en plusieurs espèces de structures.
Au fait, tu travailles un peu dans la journée ou tu n'as que cela à faire de squatter le forum.
Finalement, le salaire au mérite, c'est peut-être pas pour toi.
- RogerMartinBon génie
Anaxagore a écrit:Et encore, on se retient par courtoisie.
Voilà. C'est tout nous, ça.
Fires of Pompeii a écrit:Jacq a écrit:Au fait, vous avez entendu parler des réductions sur les Nutella ? C'est intéressant non ?
Émeutier
Une jacquerie !
AndréC a écrit:Foutaises.Ma'am a écrit:Sur la reproduction sociale et la réussite (pas toujours d'ailleurs...) des enfants de professeurs, on peut aussi penser que nous sommes des parents globalement plutôt exigeants par rapport à nos enfants sur le plan scolaire et que ça paye à un moment donné.
Les profs savent très bien dans quelle école inscrire leur enfants, les options à privilégier et peuvent se permettre de demander conseil à leurs collègues dès que leur rejeton a une faiblesse en une matière.
Les profs connaissent les rouages et les arcanes de l'institution et savent comment naviguer là dedans.
Ensuite, les profs ont pas mal de temps pour s'occuper de leurs mioches.
Vous êtes vraiment un grossier personnage. Là c'est la goutte de fiel de trop. Bye bye papi, bonjour le bouton ignoré !
C'est lui. Ma sœur l'a eu à Supaéro et le trouvait nullissime en maths.William Foster a écrit:PLS Maker a écrit:William Foster a écrit:Je confonds Pygmalion et la constante macabre... C'est lequel qui a été écrit par Bourdieu ?
Je ne sais pas si c'est Bourdieu qui a décrit l'effet Pygmalion. Il me semble d'ailleurs que la description de cette effet nous vient de la psychologie.
La constante macabre a, quant à elle, été décrite par André Antibi.
Oh ! André Antibi ? C'est le même nom que le prof que j'ai eu à la fac à Toulouse. C'est marrant
DesolationRow a écrit:Mais en vrai, Antibi, il fait rire tout le monde, non ?
Y compris ceux qu'il avait en cours, d'ailleurs... Incapable de résoudre les exos qu'il posait : un vrai artiste.
PLS Maker a écrit:Supprimer les grandes écoles permettra de recentrer moyens et prestige sur l'université, qu'on garderait ouverte à tout bachelier.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- William FosterExpert
PLS Maker a écrit:Ce sophisme /20 ?
On risque pas de constante macabre sur ce type de notation
J'ai tiqué justement parce que je suis un sophiste.
_________________
Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- Night OwlNiveau 10
DesolationRow a écrit:Mais en vrai, Antibi, il fait rire tout le monde, non ?
non, non. Il existe même des classes "contrat de confiance"
- AndréCNiveau 9
Vous êtes suffisante et d'un esprit vulgaire, les mots que vous employez ne le sont pas, les idées que vous défendez le sont.RogerMartin a écrit:AndréC a écrit:Foutaises.Ma'am a écrit:Sur la reproduction sociale et la réussite (pas toujours d'ailleurs...) des enfants de professeurs, on peut aussi penser que nous sommes des parents globalement plutôt exigeants par rapport à nos enfants sur le plan scolaire et que ça paye à un moment donné.
Les profs savent très bien dans quelle école inscrire leur enfants, les options à privilégier et peuvent se permettre de demander conseil à leurs collègues dès que leur rejeton a une faiblesse en une matière.
Les profs connaissent les rouages et les arcanes de l'institution et savent comment naviguer là dedans.
Ensuite, les profs ont pas mal de temps pour s'occuper de leurs mioches.
Vous êtes vraiment un grossier personnage. Là c'est la goutte de fiel de trop. Bye bye papi, bonjour le bouton ignoré !
- amalricuNeoprof expérimenté
VinZT a écrit:amalricu a écrit:Le 19 octobre dernier, TDC recevait André Antibi, Professeur à l’université Paul-Sabatier de Toulouse et auteur de « La constante macabre » paru en 2003. Il combat l'idée que, pour qu'une évaluation soit jugée crédible, il faut obligatoirement un certain pourcentage de mauvaises notes. Dès lors, il propose un système d’évaluation par contrat de confiance, déjà mis en place par plus de 30 000 professeurs."
En 96, mon formateur IUFM m'en parlait déjà. Il trouvait son approche bien envoyée sur le relativisme des notes et des moyennes.
On dira ce qu'on veut, mais parler en 1996 d'un livre paru en 2003, cela force le respect.
Véridique. Mon professeur, au demeurant agrégé et professeur de collège, ne parlait pas à la légère. Il connaissait cette constante macabre et nous en a parlé pendant 1 bonne heure pour nous faire réfléchir sur la notation.
En réalité, plus que de l'IUFM, c'était notre formateur de l'année de stage : souvenir revenu ce matin. Monsieur Antibi s'exprimait certainement au travers d'articles dans des revues.
Je maintiens et certifie le fait. La constante macabre d' Antibi était connue du milieu. Le livre de 2003 n'est qu'une publication destinée au public.
- PLS MakerNiveau 5
Anaxagore a écrit:
Si les gens qui tiennent vos propos arrivaient à leurs fins
il s'agit juste de baver sur les idées un peu différentes de celles qui meuvent vos propres pratiques enseignantes ; on attend toujours de savoir en quoi elles ont empiré la situation, mais vu la propension au sophisme, je crois que je peux toujours me gratter.
Moi bêtement, je pensais à un mouvement de fond venu tout droit de l'après-choc pétrolier et de la polarisation progressive du marché du travail entre métiers très peu qualifiés et métiers hautement qualifiés, demande à laquelle l'école répondait en facilitant la relégation de ceux des élèves les plus fragiles socialement... Que j'étais idiote...[/quote]
- PLS MakerNiveau 5
Jacq a écrit:
Au fait, tu travailles un peu dans la journée ou tu n'as que cela à faire de squatter le forum.
Finalement, le salaire au mérite, c'est peut-être pas pour toi.
J'organise mon travail de sorte qu'il ne me reste rien, ou si peu de choses, à faire le weekend. "Noraj"
- PLS MakerNiveau 5
Jacq a écrit:PLS Maker a écrit:Olympias a écrit:De manière très étonnante, par rapport à aujourd'hui, quand j'étais en prépa, il y avait des enfants d'ouvriers. Avec un excellent niveau scolaire. Parce que, pas plus que moi, pourtant d'une autre catégorie sociale, ils n'étaient sortis de l'école primaire en faisant quinze fautes par phrase.
Personne n'a dit qu'il n'y en avait pas. Mais statistiquement, ils ont toujours constitué une minorité, voire une exception.
C'est toujours le même problème : la dichotomie entre expérience vécue et réalité statistique.
Génial, t'es bon pour la promotion.... vite, hors classe !
Je touche un point sensible ?
J'ai pourtant rien dit d'exceptionnel : les statistiques sont largement de mon côté. C'est vrai que ça fera progresser l'école, bien mieux que mon idéologie nauséabonde, de nier les réalités statistiques, de faire du sophisme le plus niais un mode d'argumentation et de faire du mépris le mode de contact privilégié du contradicteur. Tellement habitués au circle jerk que devenus incapables de tenir une argumentation propre.
- AndréCNiveau 9
+1PLS Maker a écrit:[...] faire du sophisme le plus niais un mode d'argumentation et de faire du mépris le mode de contact privilégié du contradicteur. Tellement habitué au circle jerk que devenus incapables de tenir une argumentation propre.
Et pour être en symbiose avec la majorité, j'ajoute un smiley :
- LittleNiveau 5
PLS Maker a écrit: J'ai pourtant rien dit d'exceptionnel : les statistiques sont largement de mon côté. C'est vrai que ça fera progresser l'école, bien mieux que mon idéologie nauséabonde, de nier les réalités statistiques, de faire du sophisme le plus niais un mode d'argumentation et de faire du mépris le mode de contact privilégié du contradicteur. Tellement habitué au circle jerk que devenus incapables de tenir une argumentation propre.
Je n'interviens que très rarement sur le forum, mais là, ça m'énerve : il est aberrant de vouloir fonder un système éducatif sur des réalités statistiques que l'on auto-alimente avec des réformes à la noix qui visent toutes à faire disparaître les notions de travail et de mérite. Caler tout le monde sur le rythme des plus faibles, mettre des couleurs partout pour cacher les difficultés, îloter à tout va : tout cela n'est bon qu'à cacher la m... sous le tapis. Alors oui, tout le monde a son brevet et son bac. Mais comme ces diplômes ne sont plus discriminants du tout, les inégalités n'en sont que plus criantes dans le supérieur.
Les partisans de l'égalitarisme sont les plus grands producteurs d'inégalités. Dans ce système, les élèves issus des familles culturellement et socialement en difficulté mais qui ont du potentiel n'ont aucune chance de s'en sortir. C'est écœurant.
PLS, les gens qui partagent votre idéologie nous ont cassé l'ascenseur social que constituait l'école. Et maintenant, avec ce type de rapport creux et inepte, ils s'en prennent aux escaliers. C'est vraiment écœurant...
Jusqu'où pousserez-vous le cynisme ?
- PLS MakerNiveau 5
Little a écrit:
PLS, les gens qui partagent votre idéologie nous ont cassé l'ascenseur social que constituait l'école. Et maintenant, avec ce type de rapport creux et inepte, ils s'en prennent aux escaliers. C'est vraiment écœurant...
Jusqu'où pousserez-vous le cynisme ?
Je vous retourne la question.
On se demande bien comment une idéologie aussi peut présente dans les réformes et le fonctionnement de l'EN a pu en casser l'ascenseur social...
Vous prenez directement la mouche en me voyant citer des statistiques pour appuyer mon raisonnement, sans que je ne dise qu'il faille s'aligner dessus.
L'opposition de principe, cette plaie...
Parmi les facteurs d'inégalités identifiés, on a le manque de mixité sociale au sein des établissements. Moins la mixité sociale est assurée (car c'est là un choix politique de laisser une marge de liberté plus ou moins grande au marché scolaire), moins les résultats au niveau national sont bons, et plus les résultats sont liés à la classe sociale de départ.
C'est de bon ton d'accuser l'égalitarisme de tous les maux, mais les faits sont têtus : c'est un manque d'égalitarisme qui entraîne les difficultés que nous connaissons.
- sandGuide spirituel
T'es lourd AndréC. Tu as des enfants ? Ils fréquentent quel type d'établissement ?
Les enfants de profs subissent le système comme les autres : mes enfants sont allés dans un collège de centre-ville en pleine dérive (carte scolaire modifiée pour déghettoïser un autre collège), avec des tas de cours perturbés, pas mal de violence et une direction plutôt molle. C'était rude, crois-moi.
Je peux parler de mon établissement, la population est en majorité défavorisée, il y a 10 ans les gamins s’accrochaient (poussés ou pas par leurs familles), ce n'est plus le cas.
C'est toujours facile d'accuser les profs quand on voit que tout prend l'eau.
Les enfants de profs subissent le système comme les autres : mes enfants sont allés dans un collège de centre-ville en pleine dérive (carte scolaire modifiée pour déghettoïser un autre collège), avec des tas de cours perturbés, pas mal de violence et une direction plutôt molle. C'était rude, crois-moi.
Je peux parler de mon établissement, la population est en majorité défavorisée, il y a 10 ans les gamins s’accrochaient (poussés ou pas par leurs familles), ce n'est plus le cas.
C'est toujours facile d'accuser les profs quand on voit que tout prend l'eau.
- RendashBon génie
PLS Maker a écrit:Little a écrit:
PLS, les gens qui partagent votre idéologie nous ont cassé l'ascenseur social que constituait l'école. Et maintenant, avec ce type de rapport creux et inepte, ils s'en prennent aux escaliers. C'est vraiment écœurant...
Jusqu'où pousserez-vous le cynisme ?
Je vous retourne la question.
Vous prenez directement la mouche en me voyant citer des statistiques pour appuyer mon raisonnement, sans que je ne dise qu'il faille s'aligner dessus.
L'opposition de principe, cette plaie...
Parmi les facteurs d'inégalités identifiés, on a le manque de mixité sociale au sein des établissements. Moins la mixité sociale est assurée (car c'est là un choix politique de laisser une marge de liberté plus ou moins grande au marché scolaire), moins les résultats au niveau national sont bons, et plus les résultats sont liés à la classe sociale de départ.
C'est de bon ton d'accuser l'égalitarisme de tous les maux, mais les faits sont têtus : c'est un manque d'égalitarisme qui entraîne les difficultés que nous connaissons.
"On se demande bien comment une idéologie aussi peut présente dans les réformes et le fonctionnement de l'EN a pu en casser l'ascenseur social... " ? Aussi peu présente ? Elle est à la base de toutes les réformes pondues en dépit du bon sens ces trente dernières années. Il se trouve que les solutions proposées sont toutes plus débiles les unes que les autres et ont largement aggravé le problème initial, mais on ne peut pas pour autant nier la volonté affichée de résoudre ce problème. Que les motivations principales soient en réalité économiques, c'est également un fait, mais l'habillage de ces réformes et le soutien apporté par les syndicarpettes comme l'UNSA et le SGEN portent en bandoulière la lutte contre les inégalités et la reproduction sociale. Qu'ils s'y soient pris comme des manches et n'aient fait qu'aggraver le problème, c'est autre chose.
Concrètement, la vision des choses qui semble communément partagée et défendue ici, c'est qu'un élève qui s'en donne les moyens devrait pouvoir avoir les mêmes chances, qu'il naisse dans le XVIe arrondissement de Paris ou le VIe arrondissement de Lyon, ou dans le 93, ou au fin fond de la Creuse ou de l'Ain. Des bons élèves, il y a a dans chacun de ces secteurs ; en revanche, là où certains baignent dans un environnement familial qui leur donne accès à la culture, d'autres n'ont que l'école.
Et c'est là que l'école déconne : ces élèves n'ont pas accès aux mêmes choses, depuis qu'on a décrété que les pauvres ne méritaient pas d'avoir accès à la même chose, et que les EPI éoliennes en carton étaient bien assez bons pour eux, tandis que l'élitiste "latingrec" était réservé aux p'tits parisiens. Le plus triste dans cette affreuse histoire, c'est que les p'tits gueux de mon bahut REP+ pourri sont assez nombreux à avoir saisi l'importance de l'école, et à en attendre beaucoup. Il suffit de voir par exemple le nombre de volontaires pour les reliquats de latin, ou pour la moindre heure de soutien, ou le nombre de bouquins que j'ai prêtés depuis le début de l'année (171 sur six classes) : ils veulent bouffer de la culture, ces mômes-là. Malheureusement, on ne les en juge pas dignes dans les hautes sphères ; donc on leur a sucré le grec et la moitié du latin, on a remplacé les heures de français par des cochonneries intitulées "AP" et "éducation à", et ils feront ce qu'ils pourront avec ce qu'on pourra leur donner. Mais au moment d'intégrer une prépa ou une première année de médecine, le fossé se sera déjà creusé avec les gosses des collèges favorisés de Lyon, qui, eux, auront eu des horaires étendus en français, en maths, sans toutes les salades qu'auront dû subir les gueux de mon secteur.
La dernière en date : trois heures de français, une de maths, et une d'histoire qui sautent au bénéfice d'un "projet estime de soi" à base de massages, de sophrologie, et d'âneries dans ce genre. Dur, non ?
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- AndréCNiveau 9
Gardez vos jugements de valeurs pour vous et restez-en au débat d'idées.sand a écrit:T'es lourd AndréC.
Ce n'était pas la question soulevée par Ma'am et à qui j'ai répondu. Au lieu de dénoncer un système Ma'am s'est mise à opposer les profs en tant que parents aux autres parents. Cela ne vous a pas interpellé ?sand a écrit:
Tu as des enfants ? Ils fréquentent quel type d'établissement ?
Les enfants de profs subissent le système comme les autres : mes enfants sont allés dans un collège de centre-ville en pleine dérive (carte scolaire modifiée pour déghettoïser un autre collège), avec des tas de cours perturbés, pas mal de violence et une direction plutôt molle. C'était rude, crois-moi.
Qui a accusé les profs ? Pas moi.sand a écrit:
Je peux parler de mon établissement, la population est en majorité défavorisée, il y a 10 ans les gamins s’accrochaient (poussés ou pas par leurs familles), ce n'est plus le cas.
C'est toujours facile d'accuser les profs quand on voit que tout prend l'eau.
Je resterai toujours sidéré de constater sur ce forum le grand nombre de professeurs qui passe leur temps à s'indigner sans avoir bien lu et bien compris les différents propos tenus. Cela m'interpelle.
Comment puis-je demander à mes élèves de raisonner de façon rationnelle lorsque un grand nombre de collègues raisonne par l'affect, par le « j'aime ou j'aime pas », smiley à l'appui ?
- LittleNiveau 5
PLS Maker a écrit: C'est de bon ton d'accuser l'égalitarisme de tous les maux, mais les faits sont têtus : c'est un manque d'égalitarisme qui entraîne les difficultés que nous connaissons.
Non, ce n'est pas de bon ton puisque nous sommes dans "l'ère de la bienveillance" et que les collègues - dont je suis - qui rechignent à trop plier l'échine se font taxer implicitement de "malveillance" par l'institution.
Parce qu'étrangement, quand on prône plus d'égalitarisme cela revient dans les faits à tirer tout le monde vers le bas et non le contraire : la réforme du collège 2016 a contribué a "primarisé" le collège ; celle du lycée à venir va le "collégeariser". Tout va bien.
Quant aux difficultés que nous connaissons, elles sont pluri-factorielles et ce n'est pas un "goûter exotique" qui y changera quoique ce soit...
- PLS MakerNiveau 5
sand a écrit:
Les enfants de profs subissent le système comme les autres : mes enfants sont allés dans un collège de centre-ville en pleine dérive (carte scolaire modifiée pour déghettoïser un autre collège), avec des tas de cours perturbés, pas mal de violence et une direction plutôt molle. C'était rude, crois-moi.
(...)
C'est toujours facile d'accuser les profs quand on voit que tout prend l'eau.
Voilà, un des vecteurs de l'accusation publique de l'égalitarisme, c'est son application ultra-partielle. Alors qu'elle devrait être un tout porté par l'institution et l'Etat (le combat contre les inégalités sociales et donc scolaires ne s'envisage bien entendu que via l'existence d'un Etat fort voulant bien limiter les stratégies élitistes venant saper le bousin), elle ne l'est pas, et ses applications, qui devraient s'inscrire dans un système de réformes, sont individuelles et n'obtiennent que peu le soutien de l'institution.
Ce qui nous offre un spectacle formidable, la naissance d'une opposition systématique dans une partie du corps enseignant, à des avis et des mesures qui, salvatrices, sont automatiquement reliées à de précédentes qui ont, naturellement, échoués, et, plus grave, qui reprend goulûment le discours éditocrate et facile sur le nivellement par le bas. C'est terrible de la part d'une profession qui devrait être le fer de lance de l'esprit critique et de la prise de distance avec les modes d'information, qui ne cessent d'ailleurs de cracher sur la profession.
On le voit avec les réactions que suscitent ce rapport : il va clairement dans le bon sens (passons sur les problèmes méthodologiques de sa rédaction : ses conclusions se retrouvent bien dans la littérature universitaire en socio et en sciences de l'éducation de ces dernières décennies), mais parce qu'il émane du gouvernement, et parce qu'il reprend peu ou prou des mesures dites "sociales", ça ne passe pas. Il y a de ces mots clés qui suscitent directement l'ire d'enseignant qui n'ont pas lu le rapport ou l'ont lu de travers.
Alors que non, c'est un tout, et là précisément, avec ce rapport, nous sommes témoins d'un des grands drames de notre monde politique : il a toutes les difficultés du monde à réguler les processus sociaux qui sont voulus par le fonctionnement du système économique en place : une polarisation entre métiers non qualifiés et métiers très qualifiés, qui se traduit dans le milieu scolaire par une polarisation sociale de la réussite d'une part et de l'échec d'autre part. Ca arrange le système économique, mais pas la société, qui n'a aucun intérêt à ce qu'un tel clivage existe. Et au milieu, on a le monde politique qui essaie de reprendre le contrôle, mais qui s'en retrouve conspué par ceux-là même qui subissent les effets de ce clivage. Jean-pleure
- PLS MakerNiveau 5
Rendash a écrit:
"On se demande bien comment une idéologie aussi peut présente dans les réformes et le fonctionnement de l'EN a pu en casser l'ascenseur social... " ? Aussi peu présente ? Elle est à la base de toutes les réformes pondues en dépit du bon sens ces trente dernières années. Il se trouve que les solutions proposées sont toutes plus débiles les unes que les autres et ont largement aggravé le problème initial, mais on ne peut pas pour autant nier la volonté affichée de résoudre ce problème. Que les motivations principales soient en réalité économiques, c'est également un fait, mais l'habillage de ces réformes et le soutien apporté par les syndicarpettes comme l'UNSA et le SGEN portent en bandoulière la lutte contre les inégalités et la reproduction sociale. Qu'ils s'y soient pris comme des manches et n'aient fait qu'aggraver le problème, c'est autre chose.
Il faut savoir : elle est présente présente, ou bien seulement en habillage ? Parce que ça n'aura pas la même implication...
Rendash a écrit:
Et c'est là que l'école déconne : ces élèves n'ont pas accès aux mêmes choses, depuis qu'on a décrété que les pauvres ne méritaient pas d'avoir accès à la même chose, et que les EPI éoliennes en carton étaient bien assez bons pour eux, tandis que l'élitiste "latingrec" était réservé aux p'tits parisiens. Le plus triste dans cette affreuse histoire, c'est que les p'tits gueux de mon bahut REP+ pourri sont assez nombreux à avoir saisi l'importance de l'école, et à en attendre beaucoup. Il suffit de voir par exemple le nombre de volontaires pour les reliquats de latin, ou pour la moindre heure de soutien, ou le nombre de bouquins que j'ai prêtés depuis le début de l'année (171 sur six classes) : ils veulent bouffer de la culture, ces mômes-là. Malheureusement, on ne les en juge pas dignes dans les hautes sphères ; donc on leur a sucré le grec et la moitié du latin, on a remplacé les heures de français par des cochonneries intitulées "AP" et "éducation à", et ils feront ce qu'ils pourront avec ce qu'on pourra leur donner. Mais au moment d'intégrer une prépa ou une première année de médecine, le fossé se sera déjà creusé avec les gosses des collèges favorisés de Lyon, qui, eux, auront eu des horaires étendus en français, en maths, sans toutes les salades qu'auront dû subir les gueux de mon secteur.
Ca n'a rien à voir avec l'égalitarisme, ça :' )
C'est habillé d'égalitarisme, mais c'est un processus clair d'élitisation et d'installation d'un marché scolaire, tout ce que je combats quoi...
Je suis pour abolir le marché scolaire, la hiérarchisation entre établissement par le biais de l'option différée. Je suis pour l'ouverture de classes bilangues dans tous les établissements (après tout, ça marche, y compris dans mon ancien collège rep+ ^^), je suis pour le maintien des lettres classiques même dans les collèges
Ce sont tu parles là, ce sont des mesures à mille lieues de ce supposé égalitarisme. Bien sûr, les médias avaient repris goulûment, sans aucune distance, le discours faisant de la bilangue et des lettres classiques des options élitistes. Ce qu'elles sont... en tant qu'options offertes par un nombre limité d'établissement ! Et leur mi-suppression mi-maintien n'a fait que renforcer l'aspect élitiste qui était pourtant la base de cette réforme.
De l'habillage, c'est tout. Dans les faits, c'est une ouverture délibérée au marché scolaire.
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