Ras le bol du lycée, envisagez-vous de retourner au collège ?

Réformes, classes à 35 ou plus, copies, trajets, élèves difficiles, locaux vieux et sales... etc. Si votre matière vous le permettait, iriez-vous ou retourneriez-vous au collège (sans idéaliser ce dernier ni minimiser la somme de travail ou d'énergie nécessaire.)?

Si un jour je pars, ce sera pour mettre le 2e pied dans le supérieur. Je n'ai jamais enseigné en collège, je suis sure que j'y serais nulle. Je suis admirative de la patience et des compétences dont doivent faire preuve les collègues.

Comme toi, le lycée me blesse et en lettres, cela devient impossible. Je n'ai jamais enseigné au collège et n'en ai pas du tout envie. Les secondes me cassent déjà trop les pieds.

Je ne sais donc pas quoi faire de ma carcasse, les possibilités d'un poste intéressant - j'entends, pour y enseigner la littérature et pas de fumeuses bêtises communicationnelles ou rédactionnellles- dans le supérieur s'étiolant.

J'ai enseigné 10 ans au collège avant de passer en lycée. Quelles que puissent être les difficultés auxquelles j'y suis confrontée, je n'envisage pas de retourner en collège.

J'en ai fait le tour. De plus, j'ai vieilli et je ne me vois plus au contact des enfants de 11 ans.

Non...

Ah non ! J’ai mis trop de temps à avoir un poste en lycée pour le lâcher. Et puis’, tout de même, au niveau discipline, c’est tout de même plus tranquille.

J'ai quitté le collège après 20 ans de service lors de la dernière réforme. Maintenant que c'est le tour du lycée, que faire? Mais je ne me vois quand même pas revenir en arrière.

N'est-ce pas ce qui risque d'arriver aux collègues en MCS?

selampru a écrit:J'ai quitté le collège après 20 ans de service lors de la dernière réforme. Maintenant que c'est le tour du lycée, que faire? Mais je ne me vois quand même pas revenir en arrière.

Ah bon ? Passer du lycée au collège, c'est une régression ? On a le même salaire vous savez ! Et pour moins de travail probablement. En tout cas, grand bien vous fasse que 73 % veulent rester au lycée car moi, je n'y retournerais que contraint et forcé !

Bah, avec toutes les horribles réformes qui nous tombent dessus, collège ou lycée, c'est peste ou choléra.

Un peu à côté du sujet, mais il y a des chances que je retourne l'année prochaine dans le secondaire (après 4 ans dans le supérieur) et je pense uniquement demander des collèges, par confort personnel : je connais déjà un peu ce substrat et ayant une thèse à finir, ça me dégagerait plus de temps que d'enseigner en lycée, où j'aurais l'entièreté des cours à refaire et une nouvelle pédagogie à explorer. Ça n'empêche pas de muter un ou deux ans plus tard, une fois la thèse terminée, vers du lycée.

trompettemarine a écrit:Réformes, classes à 35 ou plus, copies, trajets, élèves difficiles, locaux vieux et sales... etc. Si votre matière vous le permettait, iriez-vous ou retourneriez-vous au collège (sans idéaliser ce dernier ni minimiser la somme de travail ou d'énergie nécessaire.)?

Pardon si je suis à côté de la plaque, n'ayant jamais enseigné au lycée, mais
- les réformes : check, assez récemment même
- classes à 35 : non c'est vrai, chez nous elles sont à 30 - dans des locaux bien plus petits (prévus plutôt pour 26) et avec des classes bien plus hétérogènes (on peut dire ce qu'on veut sur les élèves de général qui devraient y être / ne pas y être, les élèves de STMG, les élèves de pro, les élèves de CAP, dites-vous que nous on les a tous dans la même classe)
- copies : check (moins longues, mais à mon avis carrément plus de devoirs par trimestre, en tout cas en français...)
- trajets : check (je ne crois vraiment pas que ça dépende du type d'établissement...)
- élèves difficiles : check
- locaux vieux et sales : bon j'avoue chez moi c'est propre, mais en moyenne ça ne doit pas être significativement plus sale sur l'ensemble des lycées que l'ensemble des collèges, non ? À part ça j'expérimente moi aussi les meubles qui s'écroulent (je me suis cassé la figure l'autre jour en salle des profs, ma chaise a lâché, et avis aux mauvaises langues, mon excès de poids n'y est pour rien ) et le tableau à craie (soi-disant le conseil général nous offrait 3 TNI en novembre, il devait y en avoir un dans ma salle, je l'attends toujours. Dans la salle en face, la collègue n'a plus ni vidéoprojecteur ni ordi depuis que la table sur laquelle le tout était posé a cédé sans prévenir...)

Pas pour un empire, je préfère encore le contenu de la nouvelle spécialité aux basiques de 6eme.

J'envisage de retourner en collège. Les 6e et leur curiosité me manquent, et les classes pénibles de lycéens ne me semblent pas l'être moins que les pénibles du collège. Surtout, je m'y sentais plus utile, je crois. J'ai vraiment l'impression de travailler dans le vent au lycée, même si je parviens maintenant à y faire de la grammaire en quantité. Au moins, au collège, la grammaire un jour sur deux, ça donnait vraiment quelque chose. Et puis j'avais moins de travail en rentrant chez moi.

Ma comparaison toutefois ne part pas d'une idée générale de ce que sont collège et lycée, mais de mes expériences, et je dois préciser que tous les lycées où j'ai travaillé étaient en zone difficile.

On m'a récemment demandé si je voulais aller au lycée (sous-entendant que ce serait une promotion). J'ai ri.

Le problème du lycée en histoire, c'est qu'en dehors de la seconde où on fait un TGV de plus de 2000 ans entre l'antiquité et le XIXe siècle, on ne fait que de la contemporaine axé surtout fin XIXe et XXe siècle. Ça manque de diversité... et ça reste avec ce que j'ai pu voir des nouveaux programmes.
Le collège a cet avantage de balayer toutes les époques suivant les niveaux sans en laisser de côté. Du coup, même si c'est moins approfondi dans la réflexion, je trouve le collège plus intéressant pour la matière.

Cela dit les élèves sont fatiguants, les heures sont plus intenses pour la discipline qu'au lycée (bon je suis en REP aussi), mais les cours sont plus vites préparés car ce que je faisais en 1 heure l'an dernier avec les seconde m'en prend 3 minimum parfois 4, donc on revoit vite à la baisse la quantité de travail (et les copies plus vites corrigées).

Je compte pas rester toute ma carrière en collège, d'autant que j'en suis au début, encore que... Au début d'année je voulais retourner au lycée (les petits me fatiguaient), mais en même temps les grands sont pas forcément mieux. Je crois que c'était le temps d'adaptation, en fin de compte j'aime bien le collège.

Certifiée LC, en lycée, avec les disserts à corriger et très peu d'heures de langues anciennes, ce n'est pas pour moi.

Agrégée de LC, ma "place" devrait être en lycée. Mais mon affectation en collège est loin de me gêner  : je fais du latin avec mes collégiens (et j'ai encore le luxe de pouvoir dire que je fais vraiment du latin, pas un club mythologie). Aller au lycée  ? Oui mais si c'est pour ne plus faire de latin, merci mais non merci je reste avec mes collégiens.
Pour le français oui on est loin des dissertations mais en français comme en latin je ressens un plaisir certain à être là à la base de leur formation littéraire (en toute modestie car on ne parle que d'un niveau collège mais je pense qu'on peut transmettre pas mal et leur faire lire de belles choses) et  à pouvoir aussi faire énormément de grammaire.

J'ai enseigné une dizaine d'années en collège, puis 9 ans dans un lycée. Si au début, enseigner la littérature et non la grammaire et l'orthographe fut un plaisir, très rapidement c'est devenu un enfer: des élèves totalement démotivés, un niveau en baisse chaque année, des copies à ne plus en finir, des conditions d'épreuves de plus en plus déplorables pour le Bac de Français. Bref, j'ai craqué, j'ai demandé et obtenu ma mut' pour retourner dans un collège.
Certes c'est moins épanouissant intellectuellement, mais quel gain de temps! Des copies rapides à corriger, même celles du brevet, beaucoup moins de pression hiérarchique par rapport aux résultats à obtenir, des préparations de cours permettant de tenir très longtemps devant les élèves puisqu'ils avancent de plus en plus lentement et qu'il ne faut surtout pas brusquer les petits-chéris-d'amour. D'où le fossé d'ailleurs avec le lycée, où on les retrouve littéralement perdus... Quant à l'aspect disciplinaire, j'enseignais dans un lycée où je trouvais que justement, il n'y avait pas de discipline. Alors entre des élèves insupportables pour lesquels je passais mes soirées et mes week end à bosser et des gamins pas plus disciplinés mais pour lesquels je travaille un ou deux soirs la semaine et JAMAIS le week end, le choix fut vite fait...

non, j'y suis j'y reste! je préfère les "grands" élèves, et le programme de lycée, de loin

L'idéal, c'est la cité scolaire (le lycée de mon enfance, de la 6e à la terminale) ; pour y avoir fini ma carrière j'ai pu constater que si certains collègues refusent le collège, ce qui leur est facile s'ils sont agrégés, d'autres refusent le lycée : on peut arriver au consensus du service partagé entre les deux parties si le chef d'établissement veille à faire tourner les niveaux, ce qui peut donner des scènes dramatiques en conseil d'enseignement

tibhoo a écrit:J'ai enseigné une dizaine d'années en collège, puis 9 ans dans un lycée. Si au début, enseigner la littérature et non la grammaire et l'orthographe fut un plaisir, très rapidement c'est devenu  un enfer: des élèves totalement démotivés, un niveau en baisse chaque année, des copies à ne plus en finir, des conditions d'épreuves de plus en plus déplorables pour le Bac de Français. Bref, j'ai craqué, j'ai demandé et obtenu ma mut' pour retourner dans un collège.
Certes c'est moins épanouissant intellectuellement, mais quel gain de temps! Des copies rapides à corriger, même celles du brevet, beaucoup moins de pression hiérarchique par rapport aux résultats à obtenir, des préparations de cours permettant de tenir très longtemps devant les élèves puisqu'ils avancent de plus en plus lentement et qu'il ne faut surtout pas brusquer les petits-chéris-d'amour. D'où le fossé d'ailleurs avec le lycée, où on les retrouve littéralement perdus... Quant à l'aspect disciplinaire, j'enseignais dans un lycée où je trouvais que justement, il n'y avait pas de discipline. Alors entre des élèves insupportables pour lesquels je passais mes soirées et mes week end à bosser et des gamins pas plus disciplinés mais pour lesquels je travaille un ou deux soirs la semaine et JAMAIS le week end, le choix fut vite fait...

Ça dépend de ce que tu demandes à tes élèves, ça. J'imagine que tu veux dire "plus rapides qu'en lycée", oui c'est certain. Mais dans l'absolu elles ne le sont pas (et les rédactions en particulier...). Pour l'aspect discipline, ça dépend aussi.

Pour la deuxième chose, je ne sais pas d'où tu tires ça, mais encore une fois ça dépend du collège et ça dépend même des professeurs à l'intérieur du même collège. Je trouve au passage que c'est plein de mépris pour ceux qui enseignent en collège. Ce n'est pas parce qu'on enseigne en collège qu'on met les élèves dans du coton (et même je déconseille de le faire, sous peine d'accentuer le fossé entre chaque classe et entre collège et lycée...).

Non, non, ce n'est pas du mépris, c'est un fait. Il faut les bercer d'illusions si on ne veut pas que les parents s'en mêlent de trop. En réunion parents-profs des parents m'ont expliqué que je ne devais pas faire d'allusions à l'orthographe sur le bulletin de leur fils car il voulait être ingénieur... Et puis ses notes étaient trop basses aussi.... Bref....
Quant aux copies, après le passage de l'inspectrice en octobre pour mon PPCR, j'applique ce qu'on me demande:
- pas trop de rouge sur la copie
- on ne corrige l'orthographe QUE si c'est une dictée
- on positive dans l'appréciation, sans cibler ce qui ne va pas. J'avais, par exemple, noté sur une expression écrite que l'élève, en 3ème, devait revoir la ponctuation (il n'y en avait aucune sur le devoir, par contre les majuscules étaient distribuées un peu partout...). Ca, il ne faut SURTOUT pas le faire...
Du coup, en effet, les corrections sont plus rapides.
Je précise, étant donné l'animosité qui déjà transpire dans au moins un message en réponse à mon post, que je n'attaque aucun collègue, aucun établissement.

J'ai adoré ma dizaine d'années en collège, mais je ne me vois absolument pas y retourner !

Elyas a écrit:On m'a récemment demandé si je voulais aller au lycée (sous-entendant que ce serait une promotion). J'ai ri.

C'est ainsi que le voit mon IPR qui ne comprend pas trop que je veuille rester au collège.