Page 2 sur 2 • 1, 2
- DeliaEsprit éclairé
Tout le monde lit aubin. Et si Ronsard avait écrit aubier ? Certes, l'aubier se nomme ainsi à cause de sa couleur blanche, mais il est au cœur de l'arbre, comme le jaune au cœur de l'œuf.
Se non è vero...
Se non è vero...
- OudemiaBon génie
J'y avais pensé aussi, Délia.
- RogerMartinBon génie
L'aubier n'est pas au cœur du tronc, c'est la couche active juste sous l'écorce. Je me suis posé la question : dans les manuscrits anglais de l'époque, er ou n pourraient être abrégés de manière assez semblable, mais je ne connais rien à la circulation et la tradition textuelle de Ronsard.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- OudemiaBon génie
Oui, RM, certes, mais on l'utilise souvent pour ne pas dire en surface.
Je ne pensais pas tant à une mauvaise écriture-lecture qu'à une confusion toute simple, un mot pour un autre, quelque chose d'involontaire : mais serait-ce possible de la part de Ronsard ?
Je ne pensais pas tant à une mauvaise écriture-lecture qu'à une confusion toute simple, un mot pour un autre, quelque chose d'involontaire : mais serait-ce possible de la part de Ronsard ?
- RogerMartinBon génie
Oui, il nous faudrait un spécialiste de Ronsard.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- ProvenceEnchanteur
RogerMartin a écrit:Oui, il nous faudrait un spécialiste de Ronsard.
Je vais essayer de trouver cela.
- DeliaEsprit éclairé
Dans mon édition Champion des Hymnes j'avais relevé une note savoureuse : Ronsard écrit paysans demi-beus, l'auteur de la note s'interroge gravement sur ces paysans demi-bœufs. AMHA, il s'agit de paysans demi-bus, c'est-à-dire à moitié ivres. Je dois avouer que ma grand-mère née à Vendôme employait ce terme... Donc, nul n'est à l'abri d'une mauvaise lecture.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- archebocEsprit éclairé
RogerMartin a écrit:Oui, il nous faudrait un spécialiste de Ronsard.
J'en ai un sous la main, qui renvoie à Laumonier et à Chastel. Je suis désolé de dire qu'il n'est pas motivé pour aller chercher l'article de Chastel.
Un petit tour par le dictionnaire étymologique d'Alain Rey montre qu'il y a plusieurs mots présentant le même radical "aub", mais qui peuvent provenir de racines très différentes. Aucun de ces mots ne semblent se rattacher à la couleur jaune. Il y a "Aubère", pour la robe blanche et rouge d'un cheval, d'origine incertaine, peut-être de l'arabe hubara, "outarde".
PS : il y a aussi "auburn", emprunté à l'ancien français "auborne", blond, dérivé lui-même du latin albus. Comme quoi on peut passer du blanc au jaune. Il me semble que ce n'est pas le seul exemple d'instabilité dans le nom des couleurs.
- IphigénieProphète
Vos hypothèses sont ingénieuses, mais justement peut=être trop, non?
Et si on faisait confiance à Ronsard (tout en considérant que ce n'est pas son meilleur poème...)?
On peut selon moi (?) imaginer deux constructions fréquentes: soit "englobante" soit avec une alternance:
La taye semble à l'air, et la glaire féconde
Semble à la mer qui fait toutes choses germer :
L'aubin ressemble au feu qui peut tout animer,
La coque en pesanteur comme la terre abonde,
la taye enveloppe membraneuse= air
glaire féconde: blanc (ou simplement embryon?)= mer
repris dans ce cas en la précisant par aubin (le tout intérieur)= feu qui tout anime
(les deux= l'eau et le feu, le mélange des contraires...)
coque
Soit plus satisfaisant pe: en alternant extérieur/intérieur
taye: membrane extérieure
glaire féconde = le jaune!? (ou l'embryon?) comme une mer intérieure qui fait tout germer
l'aubin le blanc comme le feu qui tout anime
la coque...
Enfin je dis ça, parce que je ne crois pas que Ronsard puisse confondre blanc et jaune dans "aubin", et que vos autres hypothèses me paraissent beaucoup trop tarabiscotées......
Philomèle n'est pas dans le coin?
C'est agaçant, c'te histoire d'oeuf, éclairez-nous!...
Et si on faisait confiance à Ronsard (tout en considérant que ce n'est pas son meilleur poème...)?
On peut selon moi (?) imaginer deux constructions fréquentes: soit "englobante" soit avec une alternance:
La taye semble à l'air, et la glaire féconde
Semble à la mer qui fait toutes choses germer :
L'aubin ressemble au feu qui peut tout animer,
La coque en pesanteur comme la terre abonde,
la taye enveloppe membraneuse= air
glaire féconde: blanc (ou simplement embryon?)= mer
repris dans ce cas en la précisant par aubin (le tout intérieur)= feu qui tout anime
(les deux= l'eau et le feu, le mélange des contraires...)
coque
Soit plus satisfaisant pe: en alternant extérieur/intérieur
taye: membrane extérieure
glaire féconde = le jaune!? (ou l'embryon?) comme une mer intérieure qui fait tout germer
l'aubin le blanc comme le feu qui tout anime
la coque...
Enfin je dis ça, parce que je ne crois pas que Ronsard puisse confondre blanc et jaune dans "aubin", et que vos autres hypothèses me paraissent beaucoup trop tarabiscotées......
Philomèle n'est pas dans le coin?
C'est agaçant, c'te histoire d'oeuf, éclairez-nous!...
- archebocEsprit éclairé
Iphigénie a écrit:Enfin je dis ça, parce que je ne crois pas que Ronsard puisse confondre blanc et jaune dans "aubin", et que vos autres hypothèses me paraissent beaucoup trop tarabiscotées......
Désolé, Iphigénie, mais si en deux poèmes différents on a l'impression que Ronsard prend "aubin" pour le jaune, et que quelques spécialistes de Ronsard acceptent cette explication, il me semble difficile d'aller chercher plus loin.
Si vraiment je veux y mettre le nez, je dirais que de tels glissements en matière de couleur ne me semblent pas invraisemblables.
- RogerMartinBon génie
Quel deuxième poème ? On ne parle pas du même texte depuis le début ?
Je ne suis pas spécialiste de Ronsard, mais dans les domaines que je connais, il y a très souvent des passages qui résistent d'abord à l'explication, qu'on interprète et qu'on annote comme on peut, mais d'une manière qui n'est pas toujours satisfaisante; je pense qu'on est là sur un point de ce genre. Les éditeurs d'un texte ont le devoir d'annoter les passages difficiles d'un texte, là ils proposent un sens, mais rien n'oblige à les suivre, ou plutôt rien n'empêche de se demander si leur lecture est correcte. Parce que tous les dictionnaires de la fin du moyen âge sont formels sur aubun/aubin, et citent des recettes de cuisine.
On ne parle pas ici d'une couleur, mais d'une chose désignée par un terme du langage courant, qui se trouve être dérivé d'un mot désignant une couleur.
Je ne suis pas spécialiste de Ronsard, mais dans les domaines que je connais, il y a très souvent des passages qui résistent d'abord à l'explication, qu'on interprète et qu'on annote comme on peut, mais d'une manière qui n'est pas toujours satisfaisante; je pense qu'on est là sur un point de ce genre. Les éditeurs d'un texte ont le devoir d'annoter les passages difficiles d'un texte, là ils proposent un sens, mais rien n'oblige à les suivre, ou plutôt rien n'empêche de se demander si leur lecture est correcte. Parce que tous les dictionnaires de la fin du moyen âge sont formels sur aubun/aubin, et citent des recettes de cuisine.
On ne parle pas ici d'une couleur, mais d'une chose désignée par un terme du langage courant, qui se trouve être dérivé d'un mot désignant une couleur.
- L'explication pour auburn, cf. le TLF:
Le glissement de sens est lié à une proximité phonologique, pas au fait qu'il s'agisse de couleurs.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1817 auburn hair « cheveux blond cendré, châtains roux » (Stendhal, Hist. de la peinture en Italie, t. 2, p. 120 en note : Ce n'est qu'en Angleterre que l'on peut comprendre... le auburn hair); 1835 auburn cont. angl. supra. Angl. auburn « id. » (Bonn., Mack. t. 1, p. 200) attesté dep. 1420 (Lydg. TB 2., 4550 ds MED) empr. à l'a. fr. auborne adj. « blond (en parlant de cheveux) » (1165-70, B. de Ste Maure ds T.-L.) lui-même du b. lat. alburnus « de couleur blanche, claire » (CGL t. 4, 485, 30 : alburnum : albiscente) dér. du lat. albus « blanc ». Le NED précise : ,,orig. : Of a yellowish − or brownish − white colour; now, of a golden − brown or ruddy − brown colour``; ce glissement de sens est prob. dû à une métathèse (pour le moins graph.) abron, abrune, abroune des xvieet xviies. d'où confusion avec brown « brun » (cf. Mason, The life of J. Milton [1859] I. 275 ds NED : He had light brown hair, continues Aubrey, − putting, the word ,,abrown`` [,,auburn``] in the margin by way of synonym for ,,light brown``).
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- IphigénieProphète
Pour ma part, je cale sur cet oeuf! Je ne saurais en dire plus...
- tannatHabitué du forum
Sujet écalé !Iphigénie a écrit:Pour ma part, je cale sur cet oeuf! Je ne saurais en dire plus...
Pardon... (je sors)
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- menerveOracle
Et si la taye= la membrane remplie d'air
La glaire féconde = le jaune fécondé (quand on regarde un oeuf, s'il est fécondé le futur embryon est bien visible sur le jaune)
L'aubin = le blanc de l'oeuf qui ressemble au feu non par la couleur mais parce qu'il bouge, qu'il semble vivant comme le feu!
Il me semble que cette explication tient la route.
La glaire féconde = le jaune fécondé (quand on regarde un oeuf, s'il est fécondé le futur embryon est bien visible sur le jaune)
L'aubin = le blanc de l'oeuf qui ressemble au feu non par la couleur mais parce qu'il bouge, qu'il semble vivant comme le feu!
Il me semble que cette explication tient la route.
Page 2 sur 2 • 1, 2
- Ronsard, « Comme un chevreuil » : question sur le texte
- [Lettres] Question de lexique sur le "Blason de l'oeil" de Saint-Gelais
- [Anglais] La question des manuels : les utilisez-vous? Vous appuyez-vous sur celui de votre établissement?
- Chaque mois, il gagne plus que ce que vous gagnez en un an. "Si la question est : Vous trouvez-vous trop payé? La réponse est non", a dit M. Descoings
- Qu'avez-vous lu comme textes critiques sur Ronsard?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum