Ambiance de classe qui change suite à divulgation de ma vie privée

Bonjour,

Je suis T1 dans un établissement situé très loin de ma famille. Je me suis fait des amies dans mon établissement actuel et l'ambiance est très bien : l'établissement est bien géré. En salle des profs, nous discutons beaucoup et c'est ainsi que plusieurs de mes collègues ont été mis au courant du décès de ma grand-mère, qui s'est suicidée récemment.
Toutefois, cela a un lien avec une affaire criminelle qui a fait grand bruit dans ma région d'origine, si bien que je suis régulièrement appelée par des journalistes de "presse poubelle" et que cela me pèse. De plus, avec toutes les formalités liées au décès, j'ai déplacé quelques cours en urgence.

Mon problème est que j'ai l'impression que ma relation avec les élèves n'est plus la même : je les sens en retrait, très obséquieux et sur la réserve. Moi qui aime faire cours dans des ambiances détendues, j'ai l'impression que mes cours actuels sont tristes. Les élèves bavardent toujours (ouf ?) mais ils s'arrêtent très rapidement quand je le leur demande et me regardent tristement. Il y a peu de participation en cours, alors que d'habitude, j'ai plutôt du mal à les tenir. L'autre jour, j'en ai surpris deux qui parlaient de toute cette histoire en sortant de cours.

Je ne sais pas s'ils sont tous au courant, j'ai l'impression que oui et qu'ils me ménagent et cela me gène. Je suis gênée par le fait qu'ils l'aient appris, sans que je le leur ai dit et je suis gênée de cette manière qu'ils ont d'agir avec moi pour "me ménager". Que puis-je faire pour retrouver une ambiance de classe plus spontanée, plus naturelle ?

Merci d'avoir lu tout ce questionnement

Bonne journée

Ce doit en effet être très pesant...Peut-être essayé d'abord dans parler avec une personne compétente pour savoir s'il faut parler aux élèves ou juste laisser le temps que les choses retombent. C'est une situation difficile et je ne suis pas sûre que nos conseils en tant que prof soient les meilleurs car il faut quand même éviter un impair qui viendrait te mettre encore plus dans l'embarras...EN tous les cas bon courage car jongler entre tout ça ne doit pas aider...

Ne faites rien, il est très vraisemblable que d'ici qq jours ils seront passés à autre chose. Désolé cela dit pour votre situation personnelle.

C'est ce que je me disais aussi LordSteven mais cela dure depuis quinze jours maintenant ...

As-tu déjà eu l'occasion d'en parler au PP de la classe ? Peut-être a-t-il des conseils à te donner, s'il connaît bien les élèves ?

Si cela te pèse et dure depuis 15 jours, à ta place je pense que je prendrais le taureau par les cornes. Je dirais aux élèves un truc du genre :
Visiblement vous avez appris que j'ai été touchée par des événements familiaux difficiles. J'ai vu que votre attitude en classe a changé, et que vous êtes peinés pour moi. Je suis touchée par votre sollicitude, mais à présent, la vie doit continuer. Je vous demande donc de ne plus penser à cela pour que nous puissions tous travailler dans une ambiance plus détendue et joyeuse.

Justement, le problème concerne mes six classes, à des degrés divers (plus important chez les 4e et dans la classe où je suis PP, moins perceptible avec mes deux classes de 6e). J'avais pensé en discuter avec les PP mais je ne sais pas trop comment m'y prendre. De plus, cela impliquerait d'en discuter en tant que PP avec mes élèves de 5e et là aussi, je ne sais pas ce que je pourrais dire.

Merci henriette pour cette proposition !

L'ambiance doit te peser en effet, mais toutefois, je trouve ça assez positif de la part de tes élèves de prendre en compte ta situation et de chercher à t'épargner en se faisant plus calmes (même si ça veut dire moins spontanés, moins participatifs)
Avec le temps les pissenlits vont repousser et ils oublieront, là si l'affaire est récente c'est normal qu'ils en parlent, mais les choses retomberont un jour

henriette a écrit:Si cela te pèse et dure depuis 15 jours, à ta place je pense que je prendrais le taureau par les cornes. Je dirais aux élèves un truc du genre :
Visiblement vous avez appris que j'ai été touchée par des événements familiaux difficiles. J'ai vu que votre attitude en classe a changé, et que vous êtes peinés pour moi. Je suis touchée par votre sollicitude, mais à présent, la vie doit continuer. Je vous demande donc de ne plus penser à cela pour que nous puissions tous travailler dans une ambiance plus détendue et joyeuse.

+1000
D’accord aussi avec Elaïna.

Toutes mes condoléances Hirondelle.
Personnellement, je suis du genre à mettre les pieds dans le plat et à discuter avec les élèves. Je préfère maîtriser un minimum ce qui peut se raconter car ils ont vite fait de se faire des films. Si c'était moi, je leur demanderais ce qu'ils s'imaginent, je leur dirais seulement ce qu'ils ont besoin de savoir et surtout je les remercierais de vouloir me ménager mais que, s'ils voulaient vraiment me faire plaisir et m'aider, je préférerais qu'ils reprennent leurs bonnes habitudes de travail. Tout comme leurs problèmes n'ont pas à interférer sur nos cours, les nôtres n'ont pas à le faire.
Évidemment, cela ne s'applique que si tu t'en sens capable. Sinon, comme le dit Lord Steven, ils vont finir par oublier.
Dans tous les cas, bon courage à toi !

Je rejoins Elaina et Henriette, c'est une marque de sollicitude... si déplacée et embarrassante puisse-t-elle être, ça demeure positif, et signe d'une bonne relation (la bienveillance marche dans les deux sens hein).
Dire "vous êtes gentils, j'apprécie, mais il s'agit de trucs de grands donc passez à autre chose" peut être positif. Cela dit, tu peux aussi ne pas être en mesure actuellement de faire la part des choses, et le conseil de quelqu'un qui connaît la situation, la classe, et ce qui se dit, doublé par une aide extérieure (médecin rectorat par exemple), sera plus qu'utile pour t'éclairer.

manchotte50 a écrit:Peut-être essayé d'abord dans parler

Aie !
Sinon, pareil, j'en parlerais aux élèves si vraiment ça te pèse.

Bonsoir,
à toi de voir, cependant...
vu la situation dans laquelle tu es, ta vision des choses est-elle bien objective? Il se peut que ta tristesse soit perceptible pour les autres plus que tu ne le crois.
Ensuite, il est fréquent que nos élèves nous ressentent quand on est bien...ou pas. Par leur attitude ils te montrent qu' ils "savent un peu" , sans vraiment savoir : ils ne me semble pas qu' ils t épargnent, mais surtout qu' ils te respectent. Ils ne jouent pas l intrusion, entendent sans doute des choses, et il me semble que si tu vois de la tristesse dans leurs yeux c est sans doute de la compassion et il n y a rien de mal à cela. Leur attitude n est pas.anormale, au contraire elle est tout à fait humaine et naturelle. Avec le temps ils retrouveront leurs réflexes.
Si tu leur parles, tu risques d ouvrir une porte sur ta vie privée dans laquelle ils vont s engouffrer...réfléchis bien.
Les mettre dans la confidence c est leur faire quitter leur place d élèves.
...et puis comme dit l adage, tout finit par se savoir.
Comme un autre post le mentionne plus haut, dans quelques temps ça leur aura passé et si tu surmontés tout cela tu en retireras plus de respect encore, notamment si tu restes dans l établissement.
N hésite pas à en discuter auprès d un de tes collègues plus âgé.

Je rejoins Cathelose.
Il y a des portes qu'il ne convient pas d'ouvrir, sous peine d'autoriser les élèves à discuter à l'avenir de ce qui ne les concerne en rien.
Il est d'autres moyens si l'on veut leur changer les idées et les faire passer à autre chose. Les surprendre avec un nouvel objet d'étude, un nouveau projet, par exemple.

Bon courage pour ces moments difficiles.

Kan-gourou a écrit:Toutes mes condoléances Hirondelle.
Personnellement, je suis du genre à mettre les pieds dans le plat et à discuter avec les élèves. Je préfère maîtriser un minimum ce qui peut se raconter car ils ont vite fait de se faire des films. Si c'était moi, je leur demanderais ce qu'ils s'imaginent, je leur dirais seulement ce qu'ils ont besoin de savoir et surtout je les remercierais de vouloir me ménager mais que, s'ils voulaient vraiment me faire plaisir et m'aider, je préférerais qu'ils reprennent leurs bonnes habitudes de travail. Tout comme leurs problèmes n'ont pas à interférer sur nos cours, les nôtres n'ont pas à le faire.
Évidemment, cela ne s'applique que si tu t'en sens capable. Sinon, comme le dit Lord Steven, ils vont finir par oublier.
Dans tous les cas, bon courage à toi !

Tout d'abord, je suis désolée pour ton chagrin Hirondelle...

Je partage assez l'avis de Kan-gourou. J'ai été confrontée à ce problème pendant les attentats contre Charlie, un des assassinés était de mes amis et les élèves l'ont vite su. J'ai préféré en parler avec eux, en quelques secondes, "oui c'était mon ami, c'était un homme bien, (pour moi c'était important de dire ça) et maintenant le mieux à faire pour moi comme pour vous c'est de se remettre au travail"

pas plus, mais pas moins. Les élèves, au-delà de leur réelle empathie sont "curieux" tout simplement, il ne s'agit pas, à mon sens, d'alimenter cette curiosité, mais y couper court au contraire, en le "banalisant", en "l'énonçant"...pour moi cela avait "bien" marché...


Courage à toi