Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- RabelaisVénérable
+ 1000000 sauf sur ce point en gras.amalricu a écrit:LaMaisonQuiRendFou a écrit:Ihaveadream a écrit:Je suis en sécurité, certes, mais bien, non, pas vraiment ! Je ne pourrai jamais accepter la réalité que tu me décris...
Vous vous prenez trop la tête. Pas de travail = pas de bonne de note.
Les étudiants qui débarquent en L1 sont de plus en plus à l'ouest (et les BTS qui arrivent en L2 ou L3 aussi), après le maternage du lycée.
On entend le même discours des profs de lycée envers les anciens 3ème et des professeurs de collèges envers les anciens du primaire....
Comment expliquer la permanence de ce discours très majoritaire dans notre corporation : la baisse du niveau, "de mon temps c'était pas comme ça" (et je demande vraiment à voir sur ce point)....ou simple effet de perception de notre part, souvent des anciens élèves bosseurs et scolaires, face à des immatures (normal à cet âge, non ?) et branleurs de renom...
Dans ma cité scolaire, une collègue m'a confié son dépit de voir les nouveaux secondes (on parle toujours des trains en retard, n'est-ce pas ?) : pas autonomes, faiblards et remuants (bon à 35 faut pas s'étonner non plus)...comme si elle attendait des premiers de la classe par caissons entiers. Je lui ai dit de retourner en collège pour voir un peu l'extrême diversité des comportements, des capacités et des maturités.
Ou le système imploserait-il tout doucement ?
Sinon bon courage quand même...
il faut que je te scanne mes cours de primaire et le cahier de texte de ce qui nous était demandé.
Oui, il y a toujours eu des élèves moins doués scolairement et moins bosseurs et la massification du collège ( et bientôt lycée unique) masque les élèves bosseurs et d'un niveau correct sous une masse de gamins qui n'ont rien à y faire, juste à souffrir un peu plus longtemps , faire souffrir pour ensuite se voir enlever la moindre chance d'insertion par le travail.
Bref. Je reviens à ce que je te disais.
Pourquoi scanner ce qui se faisait : pour enfin ouvrir les yeux sur le niveau lamentable de notre XXIe siècle. Qui n'est pas un leurre.
Oui, il y avait des élèves qui ne réussissaient pas tout, mais il faut voir ce qui était demandé !
Un camarade plutôt moyen avait donc un niveau moyen, mais moyen de l'époque , c'est à dire qu'il maîtrisait plus que n'en maîtrisent nos collègiens.
Dans ma discipline, le français , le niveau des troisiemes est loin d'atteindre celui du CM2 de mon époque, en orthographe, conjugaison, analyse grammaticale, syntaxe, créativité et structure des rédactions.
Alors oui, le niveau des meilleurs et des moyens a lourdement baissé, et on leur en demande chaque année un peu moins, donc il baissera encore.
Mais oui encore sur le fait que les anciens disent cela depuis toujours et que, devenant ancien, c'est notre tour.
Nous sommes depuis longtemps sur le déclin.
Vous avez déjà vu les annales du certificat d'étude de nos grands-parents ?
J'en avais trouvé dans un vide Grenier quand j'étais lycéenne.
Nous-mêmes avions des difficultés à faire les exercices car notre baccalauréat nous en demandait dix fois moins. Plus démocratique, certes, moins élitiste, ça c'est certain, mais déjà indigent ( 1989).
Nous sommes aujourd'hui face à la même marche, au même puits de néant qui nous sépare de cette génération.
Ceci dit, nos grands-parents ont émis les mêmes critiques, et nous nous en sommes sortis.
Soyons optimistes et fermons les yeux.
Ah, non, on ne peut pas, la societe et l'ascenseur social ne fonctionnent plus.
- IhaveadreamNiveau 5
Et sinon concrètement, on le fait comment notre boulot avec ces gentils cancres ?
- laMissSage
Ihaveadream a écrit:Je ne me prends pas la tête sur le fait de mettre un zéro ( je les mets dans hésiter), mais sur le fait que ceci impacte mes conditions de travail : je ne peux pas avoir une progression de cours correcte si les élèves ne font rien !!
En effet.
En LV c'est une horreur quand ils ne fichent rien : comment comprendre et s'exprimer sans vocabulaire, par exemple ?
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- Dame JouanneÉrudit
amalricu a écrit:Ihaveadream a écrit:Personnellement, je n'attends pas des premiers de la classe par caissons entiers. J'attends simplement des élèves en possession de leurs livres et leurs cahiers avec les exercices faits dedans. Le Pérou, quoi.
Et quant au "c'était mieux avant", quand je lis les problèmes de mathématiques que faisait ma grand mère fille de paysans qui s'est arrêtée au certificat d' études et avait une orthographe impeccable, ben, naïvement, je me dis que oui, c'était mieux avant !
Seulement nos aïeux catapultés dans notre époque seraient dépassés par certaines de nos réalités quotidiennes. Et puis un beau cahier d'écriture bien calligraphié d'une époque révolue ne dit pas tout : combien de gamins alors analphabètes et paumés dans leur cambrousse, parlant à peine le français. Ceux-la n'ont pas laissé de traces...
Le travail non fait à la maison, c'est pas nouveau, crois-moi. Dans les années 90, les formateurs de l'IUFM nous disaient que maintenant l'enjeu était de les faire bosser en cours...comme si le deuil de nos exigences en matière de travail personnel était déjà acté.
Bref, je comprends bien ton dépit, mais j'ai l'impression qu'à chaque rentrée on découvre de nouveau l'évidence. Des flopées de cancres nous saluent bien : ils nous survivront !
Je vais faire ma vieille prof aigrie mais la baisse du niveau et du travail fourni par les élèves est réelle.
Je suis restée une bonne dizaine d'année dans le même collège qui a gardé grosso modo le même vivier de population et j'ai vu l'évolution : les questions de cours qui au début était pour eux des questions faciles sont devenues des questions pièges que seuls quelques uns réussissaient (et pourtant j'ai redoublé d'efforts pour qu'ils apprennent leur cours), la lecture des énoncés aussi leur posait de plus en plus de difficulté, et les calculs... Pourtant ce sont resté des élèves (dans l'ensemble!) gentils et pas opposés à ce que je leur demandais de faire en cours.
Alors les glandouilleurs et les feignasses ont toujours existé mais le problème est devenu plus large que cela...
- IhaveadreamNiveau 5
Aujourd'hui, même les enseignants qui débutent ont un discours de "vieux prof aigri" tu sais... ! Je les comprends, quelle désillusion...
- ernyaFidèle du forum
Faudrait aussi savoir combien de matières nos ancêtres suivaient... Compare-t-on la même chose ? Y avait-il 30 élèves par classe ?
Sur un autre topic, on parlait du nombre d'heures de français que nos élèves n'ont pas eues par rapport à nos grands-parents. Il ne faut pas s'étonner si avec moins d'heures de françaisbles gamins ne maîtrisent plus leurs conjugaisons.
Sur un autre topic, on parlait du nombre d'heures de français que nos élèves n'ont pas eues par rapport à nos grands-parents. Il ne faut pas s'étonner si avec moins d'heures de françaisbles gamins ne maîtrisent plus leurs conjugaisons.
- NicétasNiveau 9
"Aujourd'hui, même les enseignants qui débutent ont un discours de "vieux prof aigri" tu sais... ! Je les comprends, quelle désillusion..."
+10 000, à 22 ans j'en suis déjà malade ^^
+10 000, à 22 ans j'en suis déjà malade ^^
- Fesseur ProGuide spirituel
L'effort est une notion qui a progressivement disparu chez nos enfants/élèves.
_________________
Pourvu que ça dure...
- NicétasNiveau 9
Oui ! Mais on essaie tous de leur en donner le goût ! En fait ce qui me rend malade, ce ne sont pas tant les élèves, à qui j'ai plaisir d'enseigner malgré les désillusions, que l'institution, qui ne m'inspire que du mépris... Car si l'on avait le droit d'être exigeants, si l'on ne sombrait pas dans les dérives pédagogiques débiles, on ferait un meilleur travail auprès des élèves.
- KimberliteExpert
Même constat. Et, de façon assez ironique, l'évaluation par compétence à laquelle nous avons dû nous plier met encore plus la chose en lumière: sur mes derniers contrôles, de pauvres questions de cours (QCM parfois!) basées sur de pauvres bilans à apprendre (quelques phrases simples) se soldent par une minorité (2 à 4 élèves par classe) ayant correctement appris! Avec des notes, ça aurait été en partie masqué par le "mélange" avec le résultat d'exercices.
Je ne comprends pas comment font les collègues d'autres matières: en SVT, on commence à se faire "gronder" par le CE parce que nos élèves ont de trop mauvais résultats.
J'ai failli me prendre le bec avec un collègue de SEGPA dont la classe est incluse dans une des miennes (vive la coanimation): au fait que je me désolais que sur une question de cours peu d'élèves aient répondu juste (la question demandait le nom de la matière constituant les êtres vivants = matière organique. C'était le seul truc à apprendre par cœur et j'avais précisé aux élèves que ça tomberait au contrôle. Ma collègue a commencé à dire que c'était normal, qu'on n'avait pas assez repris la notion en cours, que les élèves ne pouvaient pas apprendre si on ne répétait pas, et qu'actuellement il ne fallait plus demander à des élèves à travailler à la maison, surtout que c'est une source d'inégalité...).
Je ne comprends pas comment font les collègues d'autres matières: en SVT, on commence à se faire "gronder" par le CE parce que nos élèves ont de trop mauvais résultats.
J'ai failli me prendre le bec avec un collègue de SEGPA dont la classe est incluse dans une des miennes (vive la coanimation): au fait que je me désolais que sur une question de cours peu d'élèves aient répondu juste (la question demandait le nom de la matière constituant les êtres vivants = matière organique. C'était le seul truc à apprendre par cœur et j'avais précisé aux élèves que ça tomberait au contrôle. Ma collègue a commencé à dire que c'était normal, qu'on n'avait pas assez repris la notion en cours, que les élèves ne pouvaient pas apprendre si on ne répétait pas, et qu'actuellement il ne fallait plus demander à des élèves à travailler à la maison, surtout que c'est une source d'inégalité...).
_________________
- Spoiler:
- amalricuNeoprof expérimenté
Dame Jouanne a écrit:amalricu a écrit:Ihaveadream a écrit:Personnellement, je n'attends pas des premiers de la classe par caissons entiers. J'attends simplement des élèves en possession de leurs livres et leurs cahiers avec les exercices faits dedans. Le Pérou, quoi.
Et quant au "c'était mieux avant", quand je lis les problèmes de mathématiques que faisait ma grand mère fille de paysans qui s'est arrêtée au certificat d' études et avait une orthographe impeccable, ben, naïvement, je me dis que oui, c'était mieux avant !
Seulement nos aïeux catapultés dans notre époque seraient dépassés par certaines de nos réalités quotidiennes. Et puis un beau cahier d'écriture bien calligraphié d'une époque révolue ne dit pas tout : combien de gamins alors analphabètes et paumés dans leur cambrousse, parlant à peine le français. Ceux-la n'ont pas laissé de traces...
Le travail non fait à la maison, c'est pas nouveau, crois-moi. Dans les années 90, les formateurs de l'IUFM nous disaient que maintenant l'enjeu était de les faire bosser en cours...comme si le deuil de nos exigences en matière de travail personnel était déjà acté.
Bref, je comprends bien ton dépit, mais j'ai l'impression qu'à chaque rentrée on découvre de nouveau l'évidence. Des flopées de cancres nous saluent bien : ils nous survivront !
Je vais faire ma vieille prof aigrie mais la baisse du niveau et du travail fourni par les élèves est réelle.
Je suis restée une bonne dizaine d'année dans le même collège qui a gardé grosso modo le même vivier de population et j'ai vu l'évolution : les questions de cours qui au début était pour eux des questions faciles sont devenues des questions pièges que seuls quelques uns réussissaient (et pourtant j'ai redoublé d'efforts pour qu'ils apprennent leur cours), la lecture des énoncés aussi leur posait de plus en plus de difficulté, et les calculs... Pourtant ce sont resté des élèves (dans l'ensemble!) gentils et pas opposés à ce que je leur demandais de faire en cours.
Alors les glandouilleurs et les feignasses ont toujours existé mais le problème est devenu plus large que cela...
A mon humble avis, la raison majeure est la chute de la pratique de la lecture dans notre société (et les enfants ont une longueur d'avance sur ce point) : les écrans ont pris le pouvoir avec en plus des conséquences sur la difficulté à tenir sa concentration en silence sur un même sujet. Et comme notre enseignement repose justement sur le texte et l'écrit, l'abstraction (en particulier dans les filières générales du lycée pour ce dernier point).....on encaisse de plein fouet cette mutation.
Pauvres de nous : cela ne fait que commencer. Je vois aussi que des questions, qui ne posaient pas de problèmes à la majorité des mes élèves d'antan, suscitent des interrogations nombreuses de leurs camarades actuels plongés dans la perplexité.
- JEMSGrand Maître
Je suis un peu (beaucoup) dans le même état d'esprit... difficile de les faire avancer, ils veulent tous les corrigés vidéo-projetés, ils attendent la becquée.
Hier, j'ai un peu perdu ma patience légendaire devant l'absence de matériel. Sur 14 élèves restants (6 absents...), 6 n'avaient pas le dossier.
J'ai littéralement explosé car c'était une séance de "dépannage" d'un collègue absent et cette séance supplémentaire devait normalement me permettre d'avancer.
Ce qui m'irrite également c'est le peu de soin qu'ils apportent à leurs affaires.
Les dossiers sont dégueulasses, les carnets de vie scolaire idem, ils viennent avec des micro-sacs, des pochettes à rabats, dans lesquelles ils glissent tous les cours.
L'esthétique apportée aux travaux est également effarante. Dans une formation où la qualité des travaux est jugée à la fois sur le fond et la forme, autant dire que l'employabilité de mes loustics, ce n'est pas gagné.
Hier, j'ai un peu perdu ma patience légendaire devant l'absence de matériel. Sur 14 élèves restants (6 absents...), 6 n'avaient pas le dossier.
J'ai littéralement explosé car c'était une séance de "dépannage" d'un collègue absent et cette séance supplémentaire devait normalement me permettre d'avancer.
Ce qui m'irrite également c'est le peu de soin qu'ils apportent à leurs affaires.
Les dossiers sont dégueulasses, les carnets de vie scolaire idem, ils viennent avec des micro-sacs, des pochettes à rabats, dans lesquelles ils glissent tous les cours.
L'esthétique apportée aux travaux est également effarante. Dans une formation où la qualité des travaux est jugée à la fois sur le fond et la forme, autant dire que l'employabilité de mes loustics, ce n'est pas gagné.
- titeprofExpert
Je fais le même constat, mais, honteusement, j'avoue que je fais partie de ceux qui ne donnent plus de devoirs à la maison. Il y a 2-3 ans, j'ai mis une très mauvaise note à un plagiat manifeste, et les parents ont demandé un rdv. J'y suis allée, accompagnée de la chef adjointe et ce fut horrible. Pendant presque une heure, je me suis fait pourrir, traitée de tous les noms, j'ai ai pleuré. C'était d'une violence inouïe. J'ai laissé 6 mois de ma vie à la dépression cette année là. Depuis, plus de devoirs à la maison. J'achète la paix sociale et si ma santé est à ce prix, je le trouve dérisoire. Après tout ce ne sont pas mes gosses....
_________________
[center]Je suis comme le ciel, rien ne s'accroche à moi (mantra)
- stratus31Niveau 5
titeprof a écrit:Je fais le même constat, mais, honteusement, j'avoue que je fais partie de ceux qui ne donnent plus de devoirs à la maison. Il y a 2-3 ans, j'ai mis une très mauvaise note à un plagiat manifeste, et les parents ont demandé un rdv. J'y suis allée, accompagnée de la chef adjointe et ce fut horrible. Pendant presque une heure, je me suis fait pourrir, traitée de tous les noms, j'ai ai pleuré. C'était d'une violence inouïe. J'ai laissé 6 mois de ma vie à la dépression cette année là. Depuis, plus de devoirs à la maison. J'achète la paix sociale et si ma santé est à ce prix, je le trouve dérisoire. Après tout ce ne sont pas mes gosses....
se protéger, toujours et avant tout : ne pas oublier (et je m'inclus, hein ), que ce n'est qu'un travail, la vraie vie commence une fois l'établissement quitté
- vigaNeoprof expérimenté
DM non rendu: 2 points en moins par jour de retard qu'il y ait cours avec moi ou pas.
Au bout de 4 jours de retard: 0/20 +1 h de retenue pour faire le DM que je ne prends pas la peine de corriger... Je ne corrige jamais ce qui est fait en heure de retenue car je ne veux pas me punir quand je punis un élève... Mais au moins ils ont fait le travail...
Les plus récalcitrants résistent deux fois à ce traitement puis capitulent et rendent le travail en temps et en heure... Le 00/20 n'est pas dissuasif mais l'heure de retenue, si.
Au bout de 4 jours de retard: 0/20 +1 h de retenue pour faire le DM que je ne prends pas la peine de corriger... Je ne corrige jamais ce qui est fait en heure de retenue car je ne veux pas me punir quand je punis un élève... Mais au moins ils ont fait le travail...
Les plus récalcitrants résistent deux fois à ce traitement puis capitulent et rendent le travail en temps et en heure... Le 00/20 n'est pas dissuasif mais l'heure de retenue, si.
- IhaveadreamNiveau 5
Titeprof, ce que tu as subi est abjecte, et ce qui l'est encore plus, c'est le fait que des parents puissent se comporter ainsi en toute impunité. Si quelqu'un doit avoir honte, ce n'est certainement pas toi.
On ne peut pas exercer notre métier dans des conditions normales, il faudrait qu'un jour, quelqu'un ait le courage de le reconnaître, même si ça implique des bouleversements inouïs car sinon, les écoles vont tout simplement finir par se vider de leurs professeurs, et ceux qui trouvent notre travail facile et pas si terrible n'auront qu'à aller s'y coller !
On ne peut pas exercer notre métier dans des conditions normales, il faudrait qu'un jour, quelqu'un ait le courage de le reconnaître, même si ça implique des bouleversements inouïs car sinon, les écoles vont tout simplement finir par se vider de leurs professeurs, et ceux qui trouvent notre travail facile et pas si terrible n'auront qu'à aller s'y coller !
- IhaveadreamNiveau 5
Dans mon établissement, lorsque les élèves ne font pas leur retenue, celle-ci est doublée. Si elle n'est toujours pas faite, même tarif. Certains se retrouvent donc collés de longues heures qu'ils ne viennent jamais faire.
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Fesseur Pro a écrit:L'effort est une notion qui a progressivement disparu chez nos enfants/élèves.
Les enfants/élèves ne sont, à mon avis, que le reflet de la société dans son ensemble: la notion d'effort et de mérite lié à l'effort, a , de fait disparu: qui s'engraisse le plus? les footballeurs et les stars de la télé réalité ou les fils et filles "de", pas le salarié "méritant"
Toute la journée, nos médias nous montrent en boucle, des gens très riches financièrement (seul critère de réussite retenu par notre même société), qui n'ont rien fichu ou presque de leur vie et qui seront à la retraite à 35 ans....et qui parfois, pour le même prix, sont des agresseurs (affaire Wenstein), assassins(Cantat qui fait la une des inrocks, tout va bien), pédophiles (Polanski qui continue à être adulé)
A l'inverse, tout le monde a bien compris que même en étant très méritant, très bien payé, tu es et demeures un salarié qui sera viré sans ménagement après avoir fait ton temps.
Hier en stage (JDI), le formateur nous a dit explicitement "les élèves ne travaillant plus, on doit trouver un moyen de leur faire retenir leurs formules sans qu'ils les apprennent"....okkkkkkkkkkkkkkk
- DimkaVénérable
Euh… Sportif de haut niveau, ça demande beaucoup de travail (et une énorme sélection). Ce modèle serait appliqué à l'ensemble de la société, ça en défriserait pas mal.
_________________
- Spoiler:
- barègesÉrudit
Guermantes729 a écrit:
Hier en stage (JDI), le formateur nous a dit explicitement "les élèves ne travaillant plus, on doit trouver un moyen de leur faire retenir leurs formules sans qu'ils les apprennent"....okkkkkkkkkkkkkkk
Superbe
Sur la baisse de niveau : j'ai trois cents étudiants, cette année, il y en a un dont je peux lire les écrits de bout en bout de manière fluide en me concentrant sur le fond. Il fait quelques fautes d'orthographe lexicale, commet quelques maladresses de style, mais on lit sans se poser la question du sens. Je parle d'écrits relativement courts en langage courant. Un sur 300, en post-bac.
Le plus curieux, c'est qu'il n'y a pas de demi-mesure : chez tous les autres, même les "bons" ou "très bons", la lecture fluide devient impossible, parce qu'il y a au moins dix fautes sur une page word, et des fautes de syntaxe lourdes (phrase sans verbe, relative sans principale, rupture de la chaîne référentielle).
En quatre ans, dans les mêmes séries, j'ai bien vu le changement. Je le placerais dans la quasi-disparition des écrits lisibles sans devoir s'arrêter pour retrouver de qui ou quoi parle la phrase et "retraduire" de tête. J'ai de mon côté pas mal automatisé cette traduction simultanée, et je sanctionne de moins en moins, en essayant de dissocier forme et fond... Comme tout le monde.
Autre changement, que j'ai tendance à attribuer au saucissonnage des compétences : l'étudiant qui n'a pas une bonne note (production ne correspondant pas du tout aux consignes, ou totalement à côté de la plaque) et qui dit, désespéré et scandalisé à la fois : "mais madame, j'ai travaillé !". Oui, mais à un moment, on doit évaluer une production, un résultat, ces étudiants seront dans la vie active très bientôt... Et ça, ça commence à ne plus passer.
- ZryblowskowskyNiveau 3
Bertrand Cantat n'a pas été condamné pour assassinat (qui est un homicide volontaire avec préméditation) mais pour coups mortels....Guermantes 729 a écrit: assassins(Cantat qui fait la une des inrocks, tout va bien),
Avant de parler, il faut bien connaître la signification des mots que l'on utilise.
Guermantes 729 a écrit:
Hier en stage (JDI), le formateur nous a dit explicitement "les élèves ne travaillant plus, on doit trouver un moyen de leur faire retenir leurs formules sans qu'ils les apprennent"
Pour ces charlatans, une seule réponse possible:
http://p7.storage.canalblog.com/78/56/878465/73738333.jpg
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Zryblowskowsky a écrit:Bertrand Cantat n'a pas été condamné pour assassinat (qui est un homicide volontaire avec préméditation) mais pour coups mortels....Guermantes 729 a écrit: assassins(Cantat qui fait la une des inrocks, tout va bien),
Avant de parler, il faut bien connaître la signification des mots que l'on utilise.
Tu sais, tu peux pointer une erreur sans être désagréable
Donc pardon, on fait la pub de quelqu'un qui a "donné des coups mortels" (j'ai bon là?), ça demeure, dans mon échelle de valeurs, une condition suffisante pour faire profil bas et ne pas être encensé par les médias.
tout le monde (ou presque) est d'accord avec le constat sur les élèves, mais quand on pointe que NOUS (et bien sûr je m'inclus totalement dans le "nous") sommes responsables des "jeunes" que nous fabriquons, c'est moins confortable :/
@Dimka: je suis tout à fait d'accord avec toi! Malheureusement, ce n'est jamais cet aspect qui est relayé par les médias: on parle bien plus de leur vie de riches fastes que du travail que ça leur demande.
Par ailleurs, si je n'ai aucun doute que ça demande beaucoup de travail, je serais quand même surprise que, lissée sur toute une vie professionnelle, la vie d'un ouvrier ou d'un médecin urgentiste en demande moins. Et pourtant, ceux-là sont beaucoup moins "admirés" par notre société bling bling (je trouve)
barèges a écrit:ces étudiants seront dans la vie active très bientôt
...avec malheureusement, souvent, les difficultés qu'ils rencontrent...ceci, à mon avis, ayant un rapport avec cela (les patrons sont-ils aussi "patients" avec leurs jeunes employés que nous avec nos jeunes élèves?)
- lessayNiveau 6
A chaque fois que l'un des collègues se plaint, en formations, du manque de travail des élèves, le ou la formatrice otn pour réponse : interrogez-vous sur votre pratique, ayez du recul, mettez-vous à la lace de vos élèves, que voudrais-je faire pour être motivé ?
_________________
- Encore en vacances ? Déjà fatiguée ?
- Oui, vivement la rentrée que je me repose !
- cubeNiveau 8
L'avantage de ce post, c'est qu'il console ! Les élèves de mon collège sont de gros paresseux, ça me rassure de voir le nombre de collègues qui ont le même constat et les mêmes difficultés. Parce que, mine de rien, on (nous) culpabilise sans arrêt : "vous donnez trop de travail, c'est pour cela qu'ils ne peuvent pas tout faire", "c'est trop dur ; c'est mal expliqué". "Interrogez-vous sur vos pratiques" : bon sang, on ne fait que ça !
"Que voudrais-je faire pour être motivé ?" : il est là, le problème. Mes élèves ne veulent pas être motivés, ils ont la flemme (et l'admettent volontiers). Ils préfèrent avoir 0 pour copie blanche que 5 ou 6 en ayant essayé, cela leur évite de se confronter à leur niveau réel. "Si je voulais, j'aurais des bonnes notes, mais j'ai juste pas envie". Sauf, qu'au bout d'un moment, les lacunes sont telles que même en s'y mettant, ça ne fonctionne plus. "Ben, du coup, ça sert à rien que je m'y mette, j'ai trop de retard." C'est la politique du moindre effort.
Pourquoi la notion d'effort est-elle autant dévalorisée ? Le goût du travail bien fait, ça existait, non ? La fierté de réussir un truc difficile qui nous résiste un moment, c'est très agréable, pourtant, on se sent fort.
"Que voudrais-je faire pour être motivé ?" : il est là, le problème. Mes élèves ne veulent pas être motivés, ils ont la flemme (et l'admettent volontiers). Ils préfèrent avoir 0 pour copie blanche que 5 ou 6 en ayant essayé, cela leur évite de se confronter à leur niveau réel. "Si je voulais, j'aurais des bonnes notes, mais j'ai juste pas envie". Sauf, qu'au bout d'un moment, les lacunes sont telles que même en s'y mettant, ça ne fonctionne plus. "Ben, du coup, ça sert à rien que je m'y mette, j'ai trop de retard." C'est la politique du moindre effort.
Pourquoi la notion d'effort est-elle autant dévalorisée ? Le goût du travail bien fait, ça existait, non ? La fierté de réussir un truc difficile qui nous résiste un moment, c'est très agréable, pourtant, on se sent fort.
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
- Comment "occuper" certains élèves qui cumulent grandes difficultés et manque de travail
- Travail de recherche sur une longue durée par les élèves (travail de maturité)
- Travail personnel des élèves et HiDA
- Faites-vous grève pour le bac (surveillance, oraux et correction) ? Quelles conséquences ?
- Auch : les parents d'élèves s'inquiètent du manque d'enseignants remplaçants et de vacataires.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum