- ArsuleHabitué du forum
Tout est dans le titre. Je souhaiterais élaborer une séance pour mes 4e sur les images poétiques de l'amour présentes dans les poèmes. Je cherche des pépites pour leur en mettre plein les yeux... et surtout leur donner envie de faire de même.
Je suis donc à la recherche de poèmes d'amour contenant des métaphores ou images poétiques évoquant l'amour ou tout ce qui y a trait. Merci pour vos idées !
Je suis donc à la recherche de poèmes d'amour contenant des métaphores ou images poétiques évoquant l'amour ou tout ce qui y a trait. Merci pour vos idées !
- ipomeeGuide spirituel
il y a pas mal de choses dans la scène 7 de l'acte III de Cyrano de Bergerac.
C'est une pièce qui parle bien aux élèves de 4e en général.
C'est une pièce qui parle bien aux élèves de 4e en général.
- ArsuleHabitué du forum
Merci ipomee pour ta réponse.
- IllianeExpert
Pour travailler sur des métaphores assez topiques (et même évoquer la notion de métaphore filée), on peut prendre ce poème de Du Bellay :
On peut trouver d'autres choses du même acabit chez Ronsard.
- Du Bellay:
Ces cheveux d’or sont les liens, Madame,
Dont fut premier ma liberté surprise,
Amour la flamme autour du cœur éprise,
Ces yeux le trait qui me transperce l’âme.
Forts sont les nœuds, âpre et vive la flamme,
Le coup de main à tirer bien apprise,
Et toutefois j’aime, j’adore et prise
Ce qui m’étreint, qui me brûle et entame.
Pour briser donc, pour éteindre et guérir
Ce dur lien, cette ardeur, cette plaie,
Je ne quiers fer, liqueur, ni médecine,
L’heur et plaisir que ce m’est de périr
De telle main, ne permet que j’essaie
Glaive tranchant, ni froideur, ni racine.
On peut trouver d'autres choses du même acabit chez Ronsard.
- ZazkFidèle du forum
Du Bellay côté masculin, et Louise Labé côté féminin !
Voici un de ses sonnets les plus célèbres :
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Voici un de ses sonnets les plus célèbres :
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
- archebocEsprit éclairé
En la forêt d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'advint qu'à part moi cheminais,
Si rencontrai l'Amoureuse Déesse
Qui m'appela, demandant où j'allais.
Je répondis que, par Fortune, étais
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'à bon droit appeler me pouvait
L'homme égaré qui ne sait où il va.
En souriant, par sa très grande humblesse,
Me répondit : « Ami, si je savais
Pourquoi tu es mis en cette détresse,
À mon pouvoir volontiers t'aiderais ;
Car, jà piéça, je mis ton coeur en voie
De tout plaisir, ne sais qui l'en ôta ;
Or me déplaît qu'à présent je te vois
L'homme égaré qui ne sait où il va. »
- Hélas ! dis-je, souveraine Princesse,
Mon fait savez, pourquoi le vous dirais ?
C'est par la Mort qui fait à tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant aimais,
En qui était tout l'espoir que j'avais,
Qui me guidait, si bien m'accompagna
En son vivant, que point ne me trouvais
L'homme égaré qui ne sait où il va.
ENVOI
« Aveugle suis, ne sais où aller dois ;
De mon bâton, afin que ne fourvoie,
Je vais tâtant mon chemin çà et là ;
C'est grand pitié qu'il convient que je soie
L'homme égaré qui ne sait où il va ! »
- ArsuleHabitué du forum
Merci pour toutes ces propositions. Je vais pouvoir butiner à ma guise :lecteur:
- artaxerxesNiveau 6
Toute la poésie baroque en regorge ; on peut trouver qu'à force de virtuosité elle est trop artificielle, mais il y a quelque chose d'admirable par exemple dans celui de Marbeuf "Et la mer et l'amour...".
Les poètes de la Pléiade parlent peut-être davantage à la sensibilité.
Pour changer, un poème de saison, mélange de préciosité et de fraîcheur juvénile : "Anne par jeu me jeta de la neige..." de Clément Marot.
Les poètes de la Pléiade parlent peut-être davantage à la sensibilité.
Pour changer, un poème de saison, mélange de préciosité et de fraîcheur juvénile : "Anne par jeu me jeta de la neige..." de Clément Marot.
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L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Hors sujet, mais j'adore
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- VicomteDeValmontGrand sage
Je vais te proposer des poèmes moins traditionnels:
Je suis le spectateur et l’acteur et l’auteur,
Je suis la femme et son mari et leur enfant,
Et le premier amour et le dernier amour,
Et le passant furtif et l’amour confondu.
Et de nouveau la femme et son lit et sa robe,
Et ses bras partagés et le travail de l’homme,
Et son plaisir en flèche et la houle femelle.
Simple et double ma chair n’est jamais en exil.
Car, où commence un corps, je prends forme et conscience.
Et, même quand un corps se défait dans la mort,
Je gis en son creuset, j’épouse son tourment,
Son infamie honore et mon cœur et la vie.
Eluard
---
Tes yeux sont revenus d’un pays arbitraire
Où nul n’a jamais su ce que c’est qu’un regard
Ni connu la beauté des yeux, beauté des pierres,
Celle des gouttes d’eau, des perles en placards,
Des pierres nues et sans squelette, ô ma statue.
Le soleil aveuglant te tient lieu de miroir
Et s’il semble obéir aux puissance du soir
C’est que ma tête est close, ô statue abattue
Par mon amour et par mes ruses de sauvage.
Mon désir immobile est ton dernier soutien
Et je t’emporte sans bataille, ô mon image,
Rompue à ma faiblesse et prise dans mes liens
Eluard
---
Chère âme, si l'on voit que vous plaignez tout bas
Le chagrin du poète exilé qui vous aime,
On raillera ma peine, et l'on vous dira même
Que l'amour fait souffrir, mais que l'on n'en meurt pas.
Ainsi qu'un mutilé qui survit aux combats,
L'amant désespéré qui s'en va, morne et blême,
Loin des hommes qu'il fuit et de Dieu qu'il blasphème,
N'aimerait-il pas mieux le calme du trépas ?
Chère enfant, qu'avant tout vos volontés soient faites !
Mais, comme on trouve un nid rempli d'oeufs de fauvettes,
Vous avez ramassé mon coeur sur le chemin.
Si de l'anéantir vous aviez le caprice,
Vous n'auriez qu'à fermer brusquement votre main,
- Mais vous ne voudrez pas, j'en suis sûr, qu'il périsse !
François Coppée
---
Le soir qui réunit nos âmes et nos lèvres
En un baiser muet longuement espéré,
N’avons-nous pas conquis en cet instant sacré
Tous les bonheurs perdus dont le Destin nous sèvre?
Dans la complicité propice de la nuit
Qui prolongeait l’étreinte ardente de nos mains,
Ô ma soeur, n’as-tu pas compris qu’un clair chemin
Menait nos pas d’amour aux paradis détruits?
L’argile de mon corps fut vide de douleurs
Quand ton sein doucement tressaillit sous mes doigts,
Et je sentis dans cet instant, gonflé d’émois,
La bénédiction des choses dans mon coeur.
Maintenant que la joie des heures quotidiennes
Nous ramène l’étreinte où s’enfièvrent nos sangs,
Des désirs plus aigus me mordent quand je sens
Tes lèvres s’aviver brûlantes sous les miennes.
Et lorsque je m’en vais, longeant des rêves blonds,
Vers la grandeur sacrée du bon travail humain,
C’est dans l’espoir fêté que tu feras demain
Ton étreinte plus forte et ton baiser plus long.
Louis Pergaud
Je suis le spectateur et l’acteur et l’auteur,
Je suis la femme et son mari et leur enfant,
Et le premier amour et le dernier amour,
Et le passant furtif et l’amour confondu.
Et de nouveau la femme et son lit et sa robe,
Et ses bras partagés et le travail de l’homme,
Et son plaisir en flèche et la houle femelle.
Simple et double ma chair n’est jamais en exil.
Car, où commence un corps, je prends forme et conscience.
Et, même quand un corps se défait dans la mort,
Je gis en son creuset, j’épouse son tourment,
Son infamie honore et mon cœur et la vie.
Eluard
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Tes yeux sont revenus d’un pays arbitraire
Où nul n’a jamais su ce que c’est qu’un regard
Ni connu la beauté des yeux, beauté des pierres,
Celle des gouttes d’eau, des perles en placards,
Des pierres nues et sans squelette, ô ma statue.
Le soleil aveuglant te tient lieu de miroir
Et s’il semble obéir aux puissance du soir
C’est que ma tête est close, ô statue abattue
Par mon amour et par mes ruses de sauvage.
Mon désir immobile est ton dernier soutien
Et je t’emporte sans bataille, ô mon image,
Rompue à ma faiblesse et prise dans mes liens
Eluard
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Chère âme, si l'on voit que vous plaignez tout bas
Le chagrin du poète exilé qui vous aime,
On raillera ma peine, et l'on vous dira même
Que l'amour fait souffrir, mais que l'on n'en meurt pas.
Ainsi qu'un mutilé qui survit aux combats,
L'amant désespéré qui s'en va, morne et blême,
Loin des hommes qu'il fuit et de Dieu qu'il blasphème,
N'aimerait-il pas mieux le calme du trépas ?
Chère enfant, qu'avant tout vos volontés soient faites !
Mais, comme on trouve un nid rempli d'oeufs de fauvettes,
Vous avez ramassé mon coeur sur le chemin.
Si de l'anéantir vous aviez le caprice,
Vous n'auriez qu'à fermer brusquement votre main,
- Mais vous ne voudrez pas, j'en suis sûr, qu'il périsse !
François Coppée
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Le soir qui réunit nos âmes et nos lèvres
En un baiser muet longuement espéré,
N’avons-nous pas conquis en cet instant sacré
Tous les bonheurs perdus dont le Destin nous sèvre?
Dans la complicité propice de la nuit
Qui prolongeait l’étreinte ardente de nos mains,
Ô ma soeur, n’as-tu pas compris qu’un clair chemin
Menait nos pas d’amour aux paradis détruits?
L’argile de mon corps fut vide de douleurs
Quand ton sein doucement tressaillit sous mes doigts,
Et je sentis dans cet instant, gonflé d’émois,
La bénédiction des choses dans mon coeur.
Maintenant que la joie des heures quotidiennes
Nous ramène l’étreinte où s’enfièvrent nos sangs,
Des désirs plus aigus me mordent quand je sens
Tes lèvres s’aviver brûlantes sous les miennes.
Et lorsque je m’en vais, longeant des rêves blonds,
Vers la grandeur sacrée du bon travail humain,
C’est dans l’espoir fêté que tu feras demain
Ton étreinte plus forte et ton baiser plus long.
Louis Pergaud
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- ArsuleHabitué du forum
Merci beaucoup !!! J'ai de quoi faire ! C'est toujours agréable de découvrir de nouveaux poèmes :-)
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