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Marie-Henriette
Niveau 8

Cantines scolaires : deux fois trop de viande ! - Page 6 Empty Re: Cantines scolaires : deux fois trop de viande !

par Marie-Henriette Sam 9 Déc 2017 - 22:08
Oui. Il y a donc bien une forme de lobbying, même si les marques ne sont pas citées.
Nous ne sommes pas végétaliens, mais dire qu'il faut manger trois produits laitiers par jour, c'est n'importe quoi. Non seulement ce n'est pas nécessaire, mais c'est la porte ouverte à diverses pathologies.
En tout cas, la PE s'est montrée compréhensive quand nous lui avons fait part de notre refus de relayer ce message.
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Rosanette
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par Rosanette Sam 9 Déc 2017 - 22:20
Marie-Henriette a écrit:
En tout cas, la PE s'est montrée compréhensive quand nous lui avons fait part de notre refus de relayer ce message.


Ca révèle quand même un problème ; elle ne connaît visiblement pas le sujet, ne compte peut-être pas faire un démenti ou du moins un approfondissement (sur différents régimes alimentaires) en classe entière. C'est curieux quand même.
Sulfolobus
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par Sulfolobus Sam 9 Déc 2017 - 22:27
Pourquoi connaîtrait-elle le sujet ? Ce n'est à ma connaissance pas au programme du concours (la nutrition n'est même pas au programme de l'agrégation en SV-STU).

Je trouve plutôt cela révélateur du fait que l'on fait enseigner aux PEs des choses sur lesquelles ils ne sont pas formés et ils font probablement du mieux qu'ils peuvent.
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Rosanette
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par Rosanette Sam 9 Déc 2017 - 22:37
C'est la réflexion que je me faisais, je ne lui jette évidemment pas la pierre mais ça pose question ; un prof n'approuve généralement pas que des parents lui fassent savoir qu'ils ne feront pas apprendre telle ou telle leçon à leur enfant. On voit bien qu'ici on est du domaine de la croyance ou de l'opinion superficielle.
Kimberlite
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par Kimberlite Dim 10 Déc 2017 - 0:19
Dimka a écrit:Ben, chez moi, je ne fais jamais un repas aussi complexe. Suspect En général, je fais un plat (pâtes, riz, légumes, patates, légumineuses, pizza…), si j'ai très faim j'y ajoute du poisson, deux œufs ou du fromage, et très rarement de la viande. Et à ça, j'ajoute éventuellement UN truc (un fruit, ou un yaghourt, ou un légume cru, ou une soupe).

Je trouve que les repas « entrée + plat (féculent + légumes + produit animal + sauce) + pain + laitage + dessert »…  c'est juste l'orgie.  Et puis, quand je vois la complexité des recettes de cuisine, je trouve ça dingue : tout à l'heure, je voulais le temps de cuisson des lentilles, je suis tombé sur des recettes où t'as l'impression que les lentilles, c'est juste l'assaisonnement. Oo' Si tu veux manger comme à Noël à chaque repas, il doit falloir passer sa vie à cuisiner, à réfléchir à ses menus et à faire des courses.

En plus, je n'y connais que dalle en nutrition, mais je suppose que le corps est quand même capable de lisser sur la journée (voire sur la semaine), on doit pas être obligé de manger TOUT à chaque repas. Sans compter que dans un repas type cantine, t'as des produits animaux potentiellement dans l'entrée (si œuf ou charcuterie), le plat, le laitage et le dessert (si à base d'œufs ou de produits laitiers), et pareil pour les féculents (plat, pain, dessert), c'est un peu du délire.

Y a des prétentions à une certaine éducation alimentaire : mais moi, je vois surtout une éducation à la surabondance et à un certain luxe quotidien (par sa complexité et sa démesure). Et c'est tellement entré dans les mœurs que je suis sûr que le jour où on sert à leur gamin un plat de riz (bien assaisonné, pas un truc fadasse) et un fruit, ou bien un taboulé, les parents iraient monter dans les tours à faire un scandale international comme quoi les pauvres petits choux allaient mourir d'inanition, de dépression ou de carences.
J'avoue que, depuis que j'ai un enfant, je suis revenue à la maison à ces repas à plusieurs plats (envie de faire découvrir un maximum au petit tout en lui apportant tout ce dont il a besoin.
Bizarrement, j'ai l'impression que je m'empiffre bien moins que quand, étudiante, je me faisais un bon gros plat "tout en un". Ça donne un rythme au repas, ça oblige à manger plus de légumes (beaucoup plus de crudités en tout cas, à moins de se concentrer sur des entrées comme de la quiche, mais ce n'est pas le cas). Et ça ne signifie point "manger comme à Noël".
Une salade plus ou moins composée, un plat (y a plein de plats vite faits, sains, qui comprennent ce qu'il faut), un tout petit peu de fromage, ou pas, et un dessert (fruit ou non), ce n'est quand même pas si compliqué? Ce soir par exemple, en se basant sur les restes du midi salade (salade verte + betterave rouge) puis pommes de terre - brocoli (avec une sauce rapide au citron) et enfin mandarine.

Evidemment le corps s'adapte à ce qu'on lui donne. Pour certains aliments, le stockage est à long terme, mais pas pour d'autres: quand le foie a fini d'épuiser ses réserves, on est vite à cours de sucre. Sensation désagréable, parfois, si on a concentré le repas sur un plat principal, qui en fait n'en apportait pas assez. Je mange de plus peu de pain, ça n'aide pas.
J'imagine que si on a facilement des carences (fer, magnésium, ...), il vaut mieux varier au sein des repas également (ça diminue la variance dans le temps des différents types d'apports alimentaires, donc diminue la probabilité de se retrouver carencé).

Evidemment, juste un plat de riz ou un taboulé, ça ne tue pas, pas plus que la fondue bien grasse ou le cassoulet. Et bien des peuples vivent bien en ayant des habitudes totalement différentes.

Ceci dit, il y a aussi une habitude culturelle, pour ma part: dans ma famille, on prenait le temps de manger. On ne mangeait pas énormément (ma mère est d'ailleurs impressionnée par les quantités mangées par certaines personnes pour les fêtes... toute une éducation à l'ancienne de retenue!), sans pour autant jeûner (on était servi une première fois, et possibilité d'avoir du "rabe"), mais on y prenait plaisir, en discutant. C'était une vraie pause dans la journée (enfin le midi et le soir). C'était bon, ce qu'on appelle une "cuisine des familles" (des plats simples mais bons), et on ne se sentait pas pressé. Chacun attendait les autres pour le plat suivant s'il avait fini avant. Avec mon conjoint, j'ai eu parfois l'impression que ça le dérangeait de rester à table: hop, le plat sur la table, dès qu'il est mangé, on ramasse sans te demander si tu veux autre chose. Avec notre enfant, il fait des efforts, mais il garde cette tendance à mettre d'un coup une grosse quantité de nourriture en vrac dans son assiette, au lieu de le laisser finir une première tournée, et il a fallu que je râle pas mal pour qu'il se mette à faire entrée et dessert (honnêtement, pour le fromage, c'est loin d'être systématique, et ça m'arrange, surtout le soir, car j'essaye aussi de limiter les quantités).
Si je suis seule, évidemment, ça n'est pas la même chose (le plat de pâtes mangé à même la casseroles, ça marche aussi).

Sulfolobus a écrit:e suis totalement d'accord. Pour moi, la seule entrée qui se justifie est un bol de salade et un déssert = fruit ou yaourt ou fromage ou compote sur une base journalière. Je suis très surprise de voir que tout le monde trouve normal que la cantine propose en dessert 3/4 gâteaux, du fromage blanc, de la compote, une dizaine de variété de yaourt, des fromages et 2 fruits qui se battent en duel (sachant qu'on a droit à deux desserts) et qu'en entrée il faut se lever tôt si on veut apercevoir un légume.

Je n'ai jamais pris tout ce que j'avais le droit de prendre à la cantine et malgré tout j'y ai pris du poids : pas étonnant, viande tous les jours (plats végétariens rares, poisson pas bon), féculents tous les jours (légumes pas bons, pas de crudités ou peu) et déssert. C'est juste pas normal.

Des crudités en entrée, un peu de pain, un plat (avec protéines, un peu de glucides et plein de légumes), un yaourt ou un fromage ou un fruit ou une compote sans sucres ajoutés est très largement suffisant.
Mais que fait votre commission cantine?
Nos repas sont supervisés par une diététicienne. Les entrées sont la plupart du temps des crudités (pas toujours mais dans ce cas nous avons toujours une salade verte toute simple pour ceux qui en veulent). Nous n'avons quasiment jamais de gâteaux (parfois, mais les parts sont raisonnables). Les parts de fromage sont modestes, les yaourts sont le plus souvent nature (mais sucrés) et locaux, et il y a quasiment toujours des fruits (parfois même en plus d'un autre dessert, un peu comme pour la petite salade verte). Le plat principal n'est jamais légume ET féculent. C'est l'un ou l'autre, et les autres plats sont adaptés en conséquent (si le plat principal est un féculent, le dessert et l'entrée ne seront que des crudités et des fruits).
Au départ le choix de ne jamais proposer en même temps légume et féculent m'avait surpris (l'inverse des restos U), mais il y a une logique: c'est pour empêcher les élèves de ne manger que le féculent. Bon, du coup, j'essaye de manger plus de pain quand il n'y a que des légumes (et j'ai mes biscuits de secours au cas où).


Dernière édition par KinetteKinette le Dim 10 Déc 2017 - 0:29, édité 1 fois

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Babarette
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par Babarette Dim 10 Déc 2017 - 0:24
Sulfolobus a écrit:Pourquoi connaîtrait-elle le sujet ? Ce n'est à ma connaissance pas au programme du concours (la nutrition n'est même pas au programme de l'agrégation en SV-STU).

Je trouve plutôt cela révélateur du fait que l'on fait enseigner aux PEs des choses sur lesquelles ils ne sont pas formés et ils font probablement du mieux qu'ils peuvent.


C'est quand même ennuyeux qu'elle ne puisse pas avoir de recul sur ce que disent les personnes qui interviennent auprès des élèves. On peut très bien ne pas savoir, mais pourquoi ne pas se renseigner un peu avant ou après l'intervention?

En ce qui concerne les produits laitiers, je suis loin d'être spécialiste, mais j'avoue que je m'interroge. Quand je vois le nombre de personnes (dont moi-même) qui ont du mal à digérer le lait de vache, du moins pur, je me demande vraiment en quoi les produits laitiers seraient-ils "nos amis pour la vie". 
Une chose qui me fait tiquer, et j'aimerais bien avoir une réponse dessus: pourquoi-donc l'être humain est-il le seul mammifère qui continue de consommer du lait après avoir été sevré?
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par Kimberlite Dim 10 Déc 2017 - 0:42
Niht a écrit:Isis39 : il ne te viendrait pas à l'esprit de rentrer des légumes avec les mains souillées par une poubelle non ? Ben ce n'est pas toujours très clair pour certains professionnels...
Et on ne peut pas comparer la gestion de l'hygiène par un professionnel avec ce que tu fais chez toi. Ce ne sont pas les mêmes enjeux.
OK, mais des intoxications de masse dans les cantines, c'est si commun que ça?
De ce que je vois, il vaudrait mieux obliger les élèves à se laver les mains, parce que la gastro, elle revient périodiquement. Dans mon établissement, j'observe si les élèves se lavent les mains, ou, au minimum, utilisent le gel désinfectant qui est avant les couverts. Si 10% le font, c'est déjà bien.

Ceci me rappelle une discussion avec le cuistot du resto U de ma première fac: comme il était l'après-midi à la cafétéria (un coin où on peut prendre le café, manger quelques bricoles), il avait de sa propre initiative décidé de proposer le soir un menu "galette" (en plus du reste). Il préparait donc ses galettes dans les moments creux, et, le soir, les cuisait en les garnissant de fromage râpé, jambon, et œuf (oui, ce n'est pas si équilibré, mais on avait un bar à crudité pour compenser). Mais bientôt, les services d'hygiène lui ont cassé les pieds, car il était extrêmement dangereux de casser des œufs comme ça, juste au moment de faire cuire la galette. Il aurait dû suivre tout un protocole de désinfection de folie. Du coup, les galettes se sont passé d’œuf. On a dû éviter de nombreuses morts.

Rosanette a écrit:Et parce que souvent leurs petits-déjeuners sont très mal adaptés (... quand il y a un petit déjeuner) ce qui provoque de sacrées fringales, avec des aliments à calories vides.
J'ai moi-même du mal à manger le matin. Les injonctions à manger le matin sont faciles, souvent culpabilisantes, mais ils font abstraction de la réalité.
Ce n'est pas pour rien que les paysans se faisaient une collation en milieu de matinée. Quand on se lève très tôt (cas de beaucoup de nos élèves, à cause du ramassage scolaire), il est difficile d'avoir faim, et la matinée, de plus, est bien longue, surtout lorsque le repas arrive à 1h20 de l'après-midi!
J'ai essayé de suggérer l'idée que tu as donné: prendre un temps dans la matinée pour le petit déjeuner. Mais les personnes à qui j'en ai parlé ont balayé l'idée d'un revers de main (trop compliqué, responsabilité des parents, pas l'argent, risque que les gamins amènent n'importe quoi... du coup, pour l'instant on se contente de faire un petit déjeuner d'accueil par an pour les 6ème, avec intervention d'une diététicienne, et à cause de certains débordements, on fait la chasse aux enfants qui mangent dans la cour: le règlement précise qu'il est "fortement déconseillé d'apporter à manger", mais certains élèves ont pris ça pour une interdiction, et certains se sont fait embêter pour avoir sorti des biscuits et d'autres pour des barres de céréales. Pour les chips ou les bonbons, je comprendrais...).

EDIT: les problèmes de digestion du lait entier ne proviennent pas nécessairement du lactose. Le lait entier (cru ou non) contient quand même une sacré quantité de lipides!
L'être humain est un omnivore. La consommation de laitages, tout comme celle d'aliments cuits, fermentés, etc. n'est en soi pas une aberration. D'ailleurs les populations ayant vécu pendant des millénaires de l'élevage et ayant dans leur culture la consommation de lait ont acquis une meilleure digestion du lait par la production de lactases de façon prolongée. Beaucoup de peuples ont aussi développé des techniques améliorant la digestibilité du lait (en fait rarement consommé en très grande quantité sans transformation): yaourts, cuisson, etc.
La consommation de lait n'est pas plus aberrante que celle de pain, d'insectes (d'ailleurs nous devrions "naturellement" en consommer beaucoup plus, si l'on suit cette logique du "naturel"), de manioc (plante toxique sans traitement) ou d'olives.
Un peu comme pour les céréales, on peut s'interroger sur certains processus de fabrication modernes: j'avais lu une argumentation expliquant que le lait actuel est consommé sous forme UHT principalement, ce qui n'a rien à voir avec ce qui se faisait avant (on consommait rarement le lait cru, mais on le faisait bouillir, ce qui faisait perdre une partie des nutriments, mais pouvait rendre aussi certains protéines plus digestes). D'ailleurs, c'est quand même récent que les enfants le matin prennent du lait cru ou à peine cuit dans leur bol. Avant, si on faisait un chocolat chaud par exemple, on le faisait cuire aussi au lieu de mettre de la poudre dans du lait tiède. Je ne sais ce que vaut ce raisonnement, et je me méfie de la mode actuelle prêtant au lait tous les malheurs du monde (même si les recommandations de n'abuser de rien me semblent de bon sens).
Il est intéressant de noter aussi qu'en ce qui concerne le lactose, notre organisme sait en partie adapter la production de lactases à l'importance de la consommation. Du coup, si l'on a perdu l'habitude de manger des produits chargés en lactose, en reprendre peut entraîner un inconfort digestif (sans danger) pendant un temps. Ceci explique pourquoi certaines personnes décriant tant le lait se basent sur leur vécu personnel en disant "la preuve, si je reprends un verre de lait, je suis malade".


Dernière édition par KinetteKinette le Dim 10 Déc 2017 - 1:07, édité 3 fois

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par JPhMM Dim 10 Déc 2017 - 0:58
Babarette a écrit:Une chose qui me fait tiquer, et j'aimerais bien avoir une réponse dessus: pourquoi-donc l'être humain est-il le seul mammifère qui continue de consommer du lait après avoir été sevré?
Je me souviens avoir lu que c’était pour des raisons pratiques et économiques : en terme de moyens, il fut intéressant pour des gens du Néolithique d’avoir un machin qui transforme perpétuellement l’herbe en protéines consommables sans avoir besoin de tuer le machin en question. Une gestion durable de la ressource en protéines, donc. Si on ajoute à cela qu’en plus le machin en question peut servir éventuellement de force de travail auxiliaire, d’animal de trait et peut suivre les gens dans leurs déplacements longs, on comprend l’intérêt. Un fournisseur permanent de protéines monté sur pattes, cela ne se snobe pas en -9000.

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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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par Babarette Dim 10 Déc 2017 - 1:08
KinetteKinette a écrit:

EDIT: les problèmes de digestion du lait entier ne proviennent pas nécessairement du lactose. Le lait entier (cru ou non) contient quand même une sacré quantité de lipides!
L'être humain est un omnivore. La consommation de laitages, tout comme celle d'aliments cuits, fermentés, etc. n'est en soi pas une aberration. D'ailleurs les populations ayant vécu pendant des millénaires de l'élevage et ayant dans leur culture la consommation de lait ont acquis une meilleure digestion du lait par la production de lactases de façon prolongée. Beaucoup de peuples ont aussi développé des techniques améliorant la digestibilité du lait (en fait rarement consommé en très grande quantité sans transformation): yaourts, cuisson, etc.
La consommation de lait n'est pas plus aberrante que celle de pain, d'insectes (d'ailleurs nous devrions "naturellement" en consommer beaucoup plus, si l'on suit cette logique du "naturel"), de manioc (plante toxique sans traitement) ou d'olives.

Je veux bien que ça ne soit pas totalement aberrant (sinon, ça serait carrément toxique), mais de là à ce que les produits laitiers soient nos amis pour la vie, j'ai un doute. Doit-on réellement en consommer, ou est-ce dispensable? 

JPhMM a écrit:
Babarette a écrit:Une chose qui me fait tiquer, et j'aimerais bien avoir une réponse dessus: pourquoi-donc l'être humain est-il le seul mammifère qui continue de consommer du lait après avoir été sevré?
Je me souviens avoir lu que c’était pour des raisons pratiques et économiques : en terme de moyens, il fut intéressant pour des gens du Néolithique d’avoir un machin qui transforme perpétuellement l’herbe en protéines consommables sans avoir besoin de tuer le machin en question. Une gestion durable de la ressource en protéines, donc. Si on ajoute à cela qu’en plus le machin en question peut servir éventuellement de force de travail auxiliaire, d’animal de trait et peut suivre les gens dans leurs déplacements longs, on comprend l’intérêt. Un fournisseur permanent de protéines monté sur pattes, cela ne se snobe pas en -9000.

En effet, ça s'entend très bien. Cela dit, nous ne sommes plus en -9000, donc pourquoi continuer ces injonctions à consommer des produits laitiers? Je ne parle pas du fait de simplement les consommer, je n'ai pas de problème avec ça (simplement, si on pouvait élever dans de bonnes conditions les bêtes qu'on traie...), mais en quoi est-ce nécessaire au bon fonctionnement du corps?
Dimka
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par Dimka Dim 10 Déc 2017 - 1:27
Pourquoi est-on le seul mammifère à cuire sa nourriture ? À la cuisiner et à la modifier, par cet acte, chimiquement ?

Puis concernant l'intolérance au lait, j'ai cru comprendre qu'entre le fantasme et la réalité scientifique, y a un gouffre.

K² : pour la variété des plats : moui. Mais en mangeant un plat par repas, on peut avoir de la diversité (quatorze repas par semaine), et puis justement, s'il n'y a que de la ratatouille, le gamin doit manger ses légumes, il ne va pas se dire qu'il va compenser avec les milles autres plats.

Après, je conçois tout à fait que l'on mange différemment de moi. Mais je trouve que le discours qui dit qu'il faut de tout à chaque repas conduit à une logique de surabondance, et c'est un peu ce qui me semble ressortir de la doxa éducative nutritionnelle. Quand je parle de surabondance : c'est ce que je souligne dans la répétition de certains produits. On est dans une logique accumulative (une entrée et un plat et un dessert, un féculent et un légume et ceci et cela), sans compensation soustractive (j'ai pris un dessert avec de l'œuf et de la farine alors je n'en prends pas en entrée et je ne prends pas de pâtes. Je me suis baffré de pâtes à midi alors ce soir je prends une soupe et un fruit. J'ai mangé un demi-bœuf hier, alors c'est bon pour quelques jours). On t'apprends à vérifier que tu as tout, mais pas que tu n'as pas trop, ni que tu pourrais lisser sur la journée ou la semaine.

Pour les normes sanitaires, je vois trois critères :
- nous sommes dans une société qui refuse l'accident. Tout le monde trouve que les normes, c'est too much, jusqu'au jour où son propre gamin meurt. Là, plus question de se résigner sur la faute à pas de bol, il faut un responsable si va payer. Et quand on est celui qui assume la responsabilité (de l'institution au cuistot), on se couvre.
- du coup, si le taux de perte autorisée est strictement égal à zéro, la question n'est pas de savoir si ça arrive souvent, mais que ça n'arrive jamais. D'où la logique réglementaire.
- la petite cantoch' avec le cuistot qui fait la popote avec amour, c'est une chose. Mais dès que ça devient *trop* collectif, type industriel, faut prévoir que le type qui prépare est un gros dégueulasse négligent et encadrer cela de normes. Le soucis, c'est que c'est pas aussi simpliste que gentille cuisine locale vs grosse méchante industrie : y a, au cas par cas, la conscience professionnelle des personnes, et des limites floues. Comme on ne peut pas faire une norme à la tête du client (toi, t'as l'air cool, on te fait confiance et tu ta tête ne me revient pas, t'as l'air négligent, alors on te soumet à la norme), on l'impose à tous.

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par JPhMM Dim 10 Déc 2017 - 1:31
Babarette : En rien. D’autant que beaucoup d’humains n’en boivent pas et s’en portent très bien. En France, la consommation massive de lait date de l’après-guerre et visait à cette époque difficile à lutter contre les carences.

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Kimberlite
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par Kimberlite Dim 10 Déc 2017 - 1:41
Babarette a écrit:Je veux bien que ça ne soit pas totalement aberrant (sinon, ça serait carrément toxique), mais de là à ce que les produits laitiers soient nos amis pour la vie, j'ai un doute. Doit-on réellement en consommer, ou est-ce dispensable? 
Pas plus que le pain, le ver de farine ou encore la ratatouille niçoise. C'est un aliment qui a des qualités nutritives, mais c'est loin d'être le seul.

En effet, ça s'entend très bien. Cela dit, nous ne sommes plus en -9000, donc pourquoi continuer ces injonctions à consommer des produits laitiers? Je ne parle pas du fait de simplement les consommer, je n'ai pas de problème avec ça (simplement, si on pouvait élever dans de bonnes conditions les bêtes qu'on traie...), mais en quoi est-ce nécessaire au bon fonctionnement du corps?
C'est une source intéressante de calcium, mais il y en a d'autres. Il me semble qu'on est maintenant loin du risque de carence de ce côté, surtout que l'on dope les enfants à la vitamine D (qui permet son assimilation).
On a actuellement l'intérêt que c'est plutôt disponible par rapport à d'autres aliments (mais évidemment tout dépend de l'offre et de la demande).
Pourtant grande amatrice de fromage (j'essaie de me modérer) et appréciant les yaourts et pas mal de laitages, je suis dégoûtée par cette profusion de laitages hyper-sucrés (glaces comprises) qui ont en peu de temps envahi l'alimentation (les rayons où on avait quelques Danette et quelques petits suisses aux fruits ont dépassé en largeur la zone des bêtes fromages blancs et autres yaourts). Les quantités consommées sont aussi exagérées (bon, pas dans ma cantine, mais par les gens autour de moi): gros morceaux de fromage, et on en reprend, yaourts de plus en plus gros (et encore, on n'a encore pas les formats allemands).
On pourrait aussi parler des laits maternisés (j'ai découvert ce domaine récemment), aux compositions étonnantes (il y en a peu sans huile de palme!), mais on s'éloigne du sujet.

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par Babarette Dim 10 Déc 2017 - 1:49
Bon, donc on est d'accord qu'on se fiche de nous quand on nous abreuve de cette super campagne :

https://www.youtube.com/watch?v=4JqHff5Fs4Q

Dimka: ben écoute, je ne sais pas, peut-être que c'est un fantasme, mais je connais plusieurs personnes qui dégueulent quand elles boivent du lait de vache. 
Et peut-être est-ce un effet placebo, mais mon père n'a plus d'arthrose depuis qu'il a arrêté les produits à base de lait de vache. 

Et effectivement, nous sommes les seuls à cuire notre nourriture, mais nous pouvons aussi manger des aliments crus. Cela dépend donc de notre consommation, on pourrait ne pas le faire. Je ne dis certainement pas qu'il faut arrêter, bien entendu (non parce qu'il ne faut pas déconner hein^^)!


Comme toi KinetteKinette, je suis impressionnée par la taille du rayon des desserts lactés sucrés. Et par la taille des rayons sucres/gras en général, mais on s'éloigne un peu du sujet aussi.
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par Kimberlite Dim 10 Déc 2017 - 2:06
Dimka a écrit:Pourquoi est-on le seul mammifère à cuire sa nourriture ? À la cuisiner et à la modifier, par cet acte, chimiquement ?
Parce que la modification (notamment des protéines et des sucres) améliore grandement la facilité de digestion et aussi de mastication.
S'ajoute à ceci l'intérêt culturel et gustatif.
Ceci dit, nous ne sommes pas les seuls à utiliser des subterfuges pour nous aider à digérer et récupérer un maximum d'éléments nutritifs d'un aliment: beaucoup utilisent l'aide (chimique) d'autre organismes comme les champignons ou les bactéries.

Puis concernant l'intolérance au lait, j'ai cru comprendre qu'entre le fantasme et la réalité scientifique, y a un gouffre.
Déjà il y a un malentendu: l'intolérance au lactose n'est pas la même chose que mal supporter les protéines du lait de vache (très incriminées). J'avoue mon scepticisme par rapport au second problème, mais je n'irai pas non plus jusqu'à rejeter totalement la possibilité que certaines personnes aient des problèmes avec certaines PLV (peut-être pas autant que certains le prétendent).

K² : pour la variété des plats : moui. Mais en mangeant un plat par repas, on peut avoir de la diversité (quatorze repas par semaine), et puis justement, s'il n'y a que de la ratatouille, le gamin doit manger ses légumes, il ne va pas se dire qu'il va compenser avec les milles autres plats.
Mais il risque de ne rien manger, malheureusement (oui, même en ayant faim, certains ados restent très difficiles, et c'est attristant de voir comment certains plateaux reviennent en fin de chaîne). Pas simple de proposer à la fois des repas bon, équilibrés et anticiper le comportement des ados.
En parlant des quantités: chez nous c'est raisonnable, mais pas mal d'élèves m'ont dit qu'ils n'avaient pas assez. En fin de service, ils peuvent demander un peu plus, mais les horaires étant restreints, la majorité n'a pas la possibilité de profiter de cette possibilité.

Après, je conçois tout à fait que l'on mange différemment de moi. Mais je trouve que le discours qui dit qu'il faut de tout à chaque repas conduit à une logique de surabondance, et c'est un peu ce qui me semble ressortir de la doxa éducative nutritionnelle.
En plus, on ne peut de toute façon pas mettre "de tout" et les catégories "entrée/légume/féculent/laitage..." sont des catégories peu pratiques si on ne se base que sur ça.

Quand je parle de surabondance : c'est ce que je souligne dans la répétition de certains produits. On est dans une logique accumulative (une entrée et un plat et un dessert, un féculent et un légume et ceci et cela), sans compensation soustractive (j'ai pris un dessert avec de l'œuf et de la farine alors je n'en prends pas en entrée et je ne prends pas de pâtes. Je me suis baffré de pâtes à midi alors ce soir je prends une soupe et un fruit. J'ai mangé un demi-bœuf hier, alors c'est bon pour quelques jours). On t'apprends à vérifier que tu as tout, mais pas que tu n'as pas trop, ni que tu pourrais lisser sur la journée ou la semaine.
Les menus de la cantine faits chez nous ne sont pas parfaits, mais dans la majorité des cas, il n'y a pas de possibilité d'accumulation telle que tu le décris. Evidemment, le soir, les gamins doivent manger ce que les parents ont préparé. Les menus de la cantine sont disponibles pour les parents, sur l'ENT et à l'entrée du collège.
Quand tu dis "on t'apprend à vérifier que", de qui parles-tu? Qui est ce "on"?
Je n'ai jamais entendu de discours diététique de cet ordre, ni à l'école, ni ailleurs.
Il y a une différence entre la tradition (repas "à la française", où on combine pas mal de choses et où on prend le temps, ce qu'on a aussi appelé le "slow food") et les conseils en matière d'alimentation (plus ou moins foireux quand même selon les cas, comme le cas en primaire expliqué avant).
Personnellement quand on aborde le cours sur la nutrition, j'explique bien à mes élèves que l'alimentation, ça doit être un plaisir, et qu'on peut bien manger et être en bonne santé sans suivre à la lettre certaines recommandations. L'important est de varier, et si on mange peu d'un truc (viande, laitages, etc...) il faut simplement s'assurer que le reste de l'alimentation apporte bien les mêmes choses. Et évidemment, on peut faire des écarts: la fondue et le chocolat ne sont pas mortels.

Babarette a écrit:Bon, donc on est d'accord qu'on se fiche de nous quand on nous abreuve de cette super campagne :

https://www.youtube.com/watch?v=4JqHff5Fs4Q
Mais quelle horreur.
Moi ça me dégoutterait plutôt du lait qu'autre chose. Raaaa, et la musique!
Moi je veux bien être amie pour la vie avec la fourme d'Ambert et le Beaufort d'alpage, mais pas avec cette vache et ces squelettes hyperactifs. D'ailleurs, ils ont oublié de lui couper les cornes, à la Prim'holstein (Je me demande quel pourcentage de vaches en France ne sont plus écornées. J'ai un cousin éloigné qui fait du lait: il a voulu acheter des bêtes, pas le choix, toutes écornées.)


Dernière édition par KinetteKinette le Dim 10 Déc 2017 - 2:13, édité 1 fois

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par pseudo-intello Dim 10 Déc 2017 - 3:09
Dimka a écrit:Puis concernant l'intolérance au lait, j'ai cru comprendre qu'entre le fantasme et la réalité scientifique, y a un gouffre.

A priori, on serait en moyenne de moins en moins tolérant au lait en grandissant, mais c'est très variable d'une personne à l'autre. Certains le toléreront autant que dans l'enfance, d'autres presque plus.

Après, je conçois tout à fait que l'on mange différemment de moi. Mais je trouve que le discours qui dit qu'il faut de tout à chaque repas conduit à une logique de surabondance, et c'est un peu ce qui me semble ressortir de la doxa éducative nutritionnelle. Quand je parle de surabondance : c'est ce que je souligne dans la répétition de certains produits.

Il me semble justement que c'est plus facile de faire entre / plat / dessert sans exagérer à la cantine que chez nous, vu qu'ils cuisinent pour plein de monde à la fois (et puis ils ont je temps, c'est leur job) : ils peuvent se permettre de donner une petite entrée, un plat pas très fourni, une toute petite ration de fromage, un dessert mini.
Quand je cuisine, c’est pour entre 1 et 4 personne, donc je m'amuse pas à faire de tout en tout petit, parce que, surtout pour une ou deux personnes, le ration temps de préparation / quantité de nourriture préparée serait déprimant.

A la maison, je ne mange pas de fromage à chaque repas, bien loin de là, mais quand j'en mange, c'est un morceau nettement plus gros que la mini-portion d'emmental de la cantine. Idem pour le pain : à la cantine, j'en prends un bout. A la maison, je n'achète quasiment jamais de pain, parce que pour un ou deux bouts, ça sert à rien (idem si j'en décongèle), mais quand j'en achète, ou quand j'en sors du congélo,j'en mange un peu plus... le reste à l'avenant.

tu pourrais lisser sur la journée ou la semaine.

Ou pas. Un repas de platrée de légume, je suis en hypoglycémie dans l'après-midi. Alors que je n'ai pas de pathologie particulière, j'ai juste un organisme qui brûle tout et ne stocke rien. Ce n’est pas le cas de tout le monde, on est d'accord. Mais le propre de la cantine, c'est justement de préparer de repas pour tout le monde, ceux qui ont une  heure de cours puis rentrent chez eux, ceux qui sont là jusqu'à 17 heures mais ont un goûter dans leur sac pour la récré, celui qui va rester assis toute la journée, celui qui a deux heures d'EPS qu'il va passer, en partie, à courir par mauvais temps. Et dans le tas, des crevettes qui vont se sentir faibles si elles ne mangent pas assez - surtout si, en plus, le petit-déjeuner est bâclé -, et des sourcilleux qui font attention, car ils prennent un kilo dès qu'ils se font un repas un peu riche.

Lisser sur la semaine, ce n'est pas forcément une super bonne idée (j'imagine que ça dépend des gens, ceci dit; certains ont un organisme plus malléable que d'autres), pour les taux de sucre dans le sang, notamment. On a un appareil de dextro à la maison  (diabète gestationnel dépisté un peu abusivement...), et les repas où j'obtiens les meilleurs taux (pas d'hypo, pas d'hyper, pas de sensation de faim ou de faiblesse) sont les repas où, seule à la maison, je mange les restes, donc pas mal de choses différentes, en petites (voire toutes petites) portions, avec gras et sucre au RDV, parce qu'on en a besoin aussi.

Pour les normes sanitaires, je vois trois critères :
- nous sommes dans une société qui refuse l'accident. Tout le monde trouve que les normes, c'est too much, jusqu'au jour où son propre gamin meurt. Là, plus question de se résigner sur la faute à pas de bol, il faut un responsable si va payer. Et quand on est celui qui assume la responsabilité (de l'institution au cuistot), on se couvre.
- du coup, si le taux de perte autorisée est strictement égal à zéro, la question n'est pas de savoir si ça arrive souvent, mais que ça n'arrive jamais. D'où la logique réglementaire.
- la petite cantoch' avec le cuistot qui fait la popote avec amour, c'est une chose. Mais dès que ça devient *trop* collectif, type industriel, faut prévoir que le type qui prépare est un gros dégueulasse négligent et encadrer cela de normes. Le soucis, c'est que c'est pas aussi simpliste que gentille cuisine locale vs grosse méchante industrie : y a, au cas par cas, la conscience professionnelle des personnes, et des limites floues. Comme on ne peut pas faire une norme à la tête du client (toi, t'as l'air cool, on te fait confiance et tu ta tête ne me revient pas, t'as l'air négligent, alors on te soumet à la norme), on l'impose à tous.
Je suis d'accord sur le principe ; après, je suis curieuse de savoir ce qui se passe dans les autres pays "riches", en tout cas, ceux où les normes d'hygiène sont suffisantes pour éviter les problèmes. Parfois, on a bien des surprises sur les différences de normes et de réglementation, pour une efficacité égale (j'en reviens à mon diabète gestationnel dépisté abusivement : j'ai regardé les comparaisons avec les autres pays, et dans tous les pays dont j'ai pu voir aux chiffres, ben je passais tranquillou, et je peux te promettre que ces pays ont des taux de mortalité et morbidité périnatale aussi bons voire meilleurs que les nôtres).
Niht
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par Niht Dim 10 Déc 2017 - 8:12
Dimka a écrit:
Pour les normes sanitaires, je vois trois critères :
- nous sommes dans une société qui refuse l'accident. Tout le monde trouve que les normes, c'est too much, jusqu'au jour où son propre gamin meurt. Là, plus question de se résigner sur la faute à pas de bol, il faut un responsable qui va payer. Et quand on est celui qui assume la responsabilité (de l'institution au cuistot), on se couvre.
- du coup, si le taux de perte autorisée est strictement égal à zéro, la question n'est pas de savoir si ça arrive souvent, mais que ça n'arrive jamais. D'où la logique réglementaire.
- la petite cantoch' avec le cuistot qui fait la popote avec amour, c'est une chose. Mais dès que ça devient *trop* collectif, type industriel, faut prévoir que le type qui prépare est un gros dégueulasse négligent et encadrer cela de normes. Le souci, c'est que c'est pas aussi simpliste que gentille cuisine locale vs grosse méchante industrie : y a, au cas par cas, la conscience professionnelle des personnes, et des limites floues. Comme on ne peut pas faire une norme à la tête du client (toi, t'as l'air cool, on te fait confiance et toi ta tête ne me revient pas, t'as l'air négligent, alors on te soumet à la norme), on l'impose à tous.

C'est bien résumé.

Ce qui est imposé à tous, c'est un objectif à atteindre, et non les moyens pour y parvenir. Si un professionnel utilise la même porte pour sortir ses poubelles et rentrer ses livraisons, mais qu'il le fait à des moments différents et qu'il nettoie entre temps, je doute qu'on vienne l'embêter (il faudrait déjà qu'il se fasse contrôler). Par contre, celui qui sort ses poubelles avant/pendant la livraison, qui n'a pas eu le temps de nettoyer parce qu'il avait plusieurs choses urgentes à gérer, qui pose les cartons qui viennent d'être livrés à même le sol, cartons qui se retrouvent en contact avec le liquide qui s'est écoulé de la poubelle parce qu'elle fuyait, cartons souillés qui vont être rangés dans la chambre froide à côté d'autres denrées, pas forcément bien emballées... Et ça c'est un gentil scénario, il y a pire.
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par Kimberlite Dim 10 Déc 2017 - 9:41
Pour en revenir à ce qu'explique pseudo-intello: en matière de nutrition, on est pas mal revenu de cette histoire de sucres lents/rapides car en fait la "lenteur" des sucres d'un aliment est influencée par le reste du bol alimentaire. Si on mange des sucres rapides mais qu'ils sont mélangés avec es fibres, ça a pour phénomène de ralentir leur passage dans le sang.
Du coup, il est plutôt conseillé de parler d'indice glycémique d'un aliment.
Un article que je viens de survoler et qui me semble assez clair sur le sujet:
http://www.sante-et-nutrition.com/index-glycemique/

Il me semble du coup assez normal qu'un repas "complexe" puisse plus facilement limiter des variations du taux de sucre trop rapides et par là même limiter l'hypoglycémie (le pire c'est que je connaissais l'influence des fibres, mais je n'avais pas fait le rapprochement avec la discussion!).

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par angelxxx Dim 10 Déc 2017 - 10:30
Je confirme que lisser l'apport c'est aussi impossible pour moi : même si je mange des legumes jusqu'à n'en plus pouvoir, j'aurais faim avant le prochain repas, voir je me sentirai mal.
Il me faut un gros petit déjeuner et un bon repas de midi. Le soir je peux faire plus léger, j'essaie, mais ce n'est pas toujours facile puisque je me prépare en même temps le repas du lendemain midi. Et je n'ai pas forcément envie de cuisines plusieurs choses...

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par Sulfolobus Dim 10 Déc 2017 - 12:33
Babarette a écrit:
Sulfolobus a écrit:Pourquoi connaîtrait-elle le sujet ? Ce n'est à ma connaissance pas au programme du concours (la nutrition n'est même pas au programme de l'agrégation en SV-STU).

Je trouve plutôt cela révélateur du fait que l'on fait enseigner aux PEs des choses sur lesquelles ils ne sont pas formés et ils font probablement du mieux qu'ils peuvent.


C'est quand même ennuyeux qu'elle ne puisse pas avoir de recul sur ce que disent les personnes qui interviennent auprès des élèves. On peut très bien ne pas savoir, mais pourquoi ne pas se renseigner un peu avant ou après l'intervention?
Parce que c'est extrêmement difficile.
J'ai deux masters en biologie + l'agreg, plus de deux ans de thèses en biologie derrière moi et ça fait un an que je m'intéresse de manière sérieuse à la nutrition. Et malgré tout cela, c'est extrêmement difficiles de ne pas se faire avoir par de la pseudo-sciences (et je ne prétends pas y être arrivés sur tout). La seule chose qui me rattrape c'est de lier ce que je lis en nutrition à de la physiologie animale : ok c'est cool mais c'est pas si facile que cela à comprendre si on n'a pas un très bon bagage en biologie.

C'est tout le problème de la nutrition : on lit tout et son contraire, il y a de très forts lobbys (professionnels et non professionnels) qui poussent dans un sens ou dans l'autre et arriver à se faire une idée éclairée est extrêmement difficile.

En ce qui concerne les produits laitiers, je suis loin d'être spécialiste, mais j'avoue que je m'interroge. Quand je vois le nombre de personnes (dont moi-même) qui ont du mal à digérer le lait de vache, du moins pur, je me demande vraiment en quoi les produits laitiers seraient-ils "nos amis pour la vie". 
Une chose qui me fait tiquer, et j'aimerais bien avoir une réponse dessus: pourquoi-donc l'être humain est-il le seul mammifère qui continue de consommer du lait après avoir été sevré?
Il y a produit laitier et produits laitiers.
Si tu as du mal à digérer le lait, il faut savoir si c'est dû au lactose ou pas. À mon avis, le plus simple est de garder ta consommation de lait actuelle mais de remplacer le lait de vache pendant deux semaines par du lait de brebis ou de chèvre qui a été stérilisé de la même manière. Si tu as du mal à digérer le lactose (c'est génétique), ça n'améliorera pas ta digestion. Si le lactose n'est pas le problème, ça ira mieux. Tu as plus de risques de mal digérer le lactose si tu as des racines génétiques non européenne (et pas d'origines africaines ou asiatiques qui branchent vers des populations qui savent le digérer). Plus de 70% de la population mondiale adulte ne peut pas digérer le lactose. Mais en Europe, son intolérance est rare.

Ensuite, ça peut venir d'autres choses. Et là il faut commencer à regarder la qualité du lait. Je sais que je ne supporte plus du tout le lait UHT (et quand je dis plus du tout c'est vraiment mal pendant 4/5h puis diarhée sanglante donc c'est une vraie réaction plutôt violente). Par contre, je n'ai aucun problème quand le lait a été pasteurisé ou microfiltré.

Enfin, tu peux regarder en fonction de l'animal qui a fournit le lait : a priori les allergies aux protéines de lait de vache sont bien diagnostiquées mais ça existe et ça peut valoir le coup de voir si tu t'en sors mieux avec des laits d'autres animaux.

À chaque fois, il faut tester sur deux semaines, avec deux semaines sans lait au milieu.

Il n'y a rien de naturel à manger des produits laitiers à l'âge adulte : seul le lait de la mère est naturel. Mais il n'y a rien non plus de naturel à manger des gâteaux, des pâtes, de la charcuterie, de la choucroute et tous les produits fermentés, de la confiture, des céréales... Certains pensent qu'il faut revenir à une alimentation 100% naturelle : c'est la base du régime paléo mais c'est extrêmement contraignant. Surtout quand on sait que les européens (et d'autres tribus) mangent des produits laitiers sans problèmes de santé particulier depuis des millénaires.

angelxxx a écrit:Je confirme que lisser l'apport c'est aussi impossible pour moi : même si je mange des legumes jusqu'à n'en plus pouvoir, j'aurais faim avant le prochain repas, voir je me sentirai mal.
Il me faut un gros petit déjeuner et un bon repas de midi. Le soir je peux faire plus léger, j'essaie, mais ce n'est pas toujours facile puisque je me prépare en même temps le repas du lendemain midi. Et je n'ai pas forcément envie de cuisines plusieurs choses...
J'ai fait le test pendant quelques jours de ne consommer que des produits à IG extrêmement bas (et pas de lait parce qu'il augmente la sécrétion d'insuline). Étonnement mon corps a adoré, je n'aurais pas cru. Aucun problème. Par contre, il faut un minimum penser le truc dans le sens où tu as besoin de calories donc si tu ne les apportes pas par les glucides il faut les apporter par ailleurs (protéines et gras).

À ma grande surprise, pas la moindre frustration (y compris lors du petit déjeuner, salé du coup). La seule frustration a été l'absence de fruits.

Faire un repas de légumes n'a pas vraiment de sens : à vue de nez, tu n'apportes pas assez de protéines et pas assez de calories. Mais faire un repas de céréales complètes - légumineuses - légumes ou de viande/poisson/oeuf + légumes (donc sans céréales et sans sucres) ne devraient pas te poser problème.

KinetteKinette a écrit:
Mais que fait votre commission cantine?
C'est ce que veulent les gens et le prestataire est là pour vendre donc il suit les demandes de ces clients (et plutôt bien d'ailleurs).

Quand il y a des demandes il s'adapte : ça a été le cas avec une demande pour plus de plats végétariens : demande non seulement suivie mais très réussie (tellement réussie que plein d'omnivore prennent le plat végétarien simplement parce qu'il est souvent bon, variés, original et donc appréciés par tous, végétariens et omnivore). Mais le gateau en dessert et les entrées grasses sont une demande de beaucoup donc pas touche. De même que le tartare ou les frites très régulièrement. Donc ils gardent.


Dernière édition par Sulfolobus le Dim 10 Déc 2017 - 12:49, édité 1 fois
Babarette
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par Babarette Dim 10 Déc 2017 - 13:40
Sulfolobus a écrit:Il y a produit laitier et produits laitiers.
Si tu as du mal à digérer le lait, il faut savoir si c'est dû au lactose ou pas. À mon avis, le plus simple est de garder ta consommation de lait actuelle mais de remplacer le lait de vache pendant deux semaines par du lait de brebis ou de chèvre qui a été stérilisé de la même manière. Si tu as du mal à digérer le lactose (c'est génétique), ça n'améliorera pas ta digestion. Si le lactose n'est pas le problème, ça ira mieux. Tu as plus de risques de mal digérer le lactose si tu as des racines génétiques non européenne (et pas d'origines africaines ou asiatiques qui branchent vers des populations qui savent le digérer). Plus de 70% de la population mondiale adulte ne peut pas digérer le lactose. Mais en Europe, son intolérance est rare.

Ça fait très longtemps que je ne bois plus de lait de vache! Le lait de chèvre, ça passe. 



Je suis étonnée que la cantine garde des plats sous prétexte qu'ils soient demandés par beaucoup: la cantine n'est pas là pour être un restaurant. Dans un établissement relevant de l'éducation nationale, il me paraît important d'éduquer, justement. Eduquer à bien manger, à manger sain. 

KinetteKinette: oui, les élèves risquent de ne rien manger. Je ne l'ai pas observé en milieu scolaire, mais quand j'étais animatrice, j'ai bien vu des mômes (surtout les ados en fait!) bouder leurs légumes et se plaindre d'avoir faim et de n'avoir pas de grignotage à proximité. Cela dit, au bout de deux-trois jours, comme ils n'avaient pas le choix, ils cessaient de refuser de prendre un petit déjeuner sous prétexte qu'il n'y avait pas de Nutella, et ils mangeaient ce qu'on leur servait à table. 

Je dirais qu'il est ennuyeux aussi d'avoir des portions vraiment très normées. En animation, j'ai connu deux fonctionnements quant au service: prendre une assiette, l'apporter à la marmite, mettre de la nourriture dedans et la rapporter au gamin ou poser le plat sur la table et servir en fonction de la quantité demandée. C'est dans le cas n°2 que j'ai eu le plus de sentiment de satiété. Et d'ailleurs, c'est dans le cas n°2 que les plats étaient entièrement récurés (même s'il y avait des réfractaires aux légumes, il y avait aussi les "poubelles de table" dont j'étais d'ailleurs^^), dans le premier, quel gâchis il pouvait y avoir!

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par Seifer Dim 10 Déc 2017 - 15:03
Le matin je prends un bol de lait je vomis maintenant. Je n'ai pas testé à d'autres moments de la journée étant donné que c'était le seul moment où j'en prenais. En revanche, le lait d'amande par exemple ne me pose aucun souci.

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par Sulfolobus Dim 10 Déc 2017 - 16:02
Babarette a écrit:
Sulfolobus a écrit:Il y a produit laitier et produits laitiers.
Si tu as du mal à digérer le lait, il faut savoir si c'est dû au lactose ou pas. À mon avis, le plus simple est de garder ta consommation de lait actuelle mais de remplacer le lait de vache pendant deux semaines par du lait de brebis ou de chèvre qui a été stérilisé de la même manière. Si tu as du mal à digérer le lactose (c'est génétique), ça n'améliorera pas ta digestion. Si le lactose n'est pas le problème, ça ira mieux. Tu as plus de risques de mal digérer le lactose si tu as des racines génétiques non européenne (et pas d'origines africaines ou asiatiques qui branchent vers des populations qui savent le digérer). Plus de 70% de la population mondiale adulte ne peut pas digérer le lactose. Mais en Europe, son intolérance est rare.

Ça fait très longtemps que je ne bois plus de lait de vache! Le lait de chèvre, ça passe. 
Donc tu n'as pas de problème avec le lactose, sinon ça ne passerait pas (tous les laits contiennent du lactose). Tu peux essayer de voir si ça vient du processus de stérilisation.

Je suis étonnée que la cantine garde des plats sous prétexte qu'ils soient demandés par beaucoup: la cantine n'est pas là pour être un restaurant. Dans un établissement relevant de l'éducation nationale, il me paraît important d'éduquer, justement. Eduquer à bien manger, à manger sain. 
On ne relève pas de l'EN et on peut tout à fait manger en dehors de la cantine (et certains ne se gênent pas). Pour autant le problème reste le même : si c'est que veulent manger des adultes, il y a de bonnes chances qu'ils veuillent la même chose pour leurs enfants et je n'ai pas vu de différence forte entre la cantine scolaire, le CROUS ou la cantine du CNRS (à part sur la qualité qui a augmenté à chaque fois Razz ).
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par Babarette Dim 10 Déc 2017 - 16:08
Oh, pardon, j'avais oublié que tu étais dans le supérieur !  Embarassed

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par JPhMM Dim 10 Déc 2017 - 21:00
Dimka a écrit:Pourquoi est-on le seul mammifère à cuire sa nourriture ? À la cuisiner et à la modifier, par cet acte, chimiquement ?
Pourquoi est-on le seul mammifère à ne pas aimer boire de l'eau croupie bien dégueu ? abi

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par dandelion Lun 11 Déc 2017 - 5:35
ll semblerait que cuire sa nourriture rende intelligent (entendu sur France Inter). Les singes qui doivent cueillir toute leur nourriture y concentrent un temps et une énergie très importants. Quand on cuit sa nourriture, on accélère le processus de digestion, et l'énergie économisée peut être utilisée par le cerveau pour fonctionner.
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par archeboc Lun 11 Déc 2017 - 11:20
Sulfolobus a écrit:Pourquoi connaîtrait-elle le sujet ? Ce n'est à ma connaissance pas au programme du concours (la nutrition n'est même pas au programme de l'agrégation en SV-STU).

Je trouve plutôt cela révélateur du fait que l'on fait enseigner aux PEs des choses sur lesquelles ils ne sont pas formés et ils font probablement du mieux qu'ils peuvent.
L'école de la IIIe République faisait enseigner des préceptes hygiénistes par des enseignants qui n'avaient pas été formés à cela. Ils recevaient la documentation de leur hiérarchie, ils la lisaient en profondeur, et en restituaient la substance aux élèves. Cela marchait très bien. L'intervalle de temps entre les découvertes de Pasteur et leur diffusion dans la population via l'école est remarquable.


JPhMM a écrit:
Babarette a écrit:Une chose qui me fait tiquer, et j'aimerais bien avoir une réponse dessus: pourquoi-donc l'être humain est-il le seul mammifère qui continue de consommer du lait après avoir été sevré?
Je me souviens avoir lu que c’était pour des raisons pratiques et économiques : en terme de moyens, il fut intéressant pour des gens du Néolithique d’avoir un machin qui transforme perpétuellement l’herbe en protéines consommables sans avoir besoin de tuer le machin en question. Une gestion durable de la ressource en protéines, donc. Si on ajoute à cela qu’en plus le machin en question peut servir éventuellement de force de travail auxiliaire, d’animal de trait et peut suivre les gens dans leurs déplacements longs, on comprend l’intérêt. Un fournisseur permanent de protéines monté sur pattes, cela ne se snobe pas en -9000.

Si mes souvenirs sont corrects, le fonctionnement de l'être humain paléolithique, c'est de digérer le lait jusqu'à l'adolescence. A partir de l'adolescence, le système digestif commence à perdre la synthèse de la lactase, l'enzyme de digestion du lactose. Lors du processus d'acquisition de l'agriculture, certains groupes humains ont perdu cette perte de la lactase : ils continuent à digérer le lactose après l'adolescence. L'apparition de cette mutation ce serait faite en trois points du globe : Europe, Afrique et je en sais plus où, à chaque fois dans un contexte de domestication des bovidés. Un quart de la population du globe possède cette faculté de digérer le lait en grande quantité.


Kimerlite a écrit:
Babarette a écrit:Je veux bien que ça ne soit pas totalement aberrant (sinon, ça serait carrément toxique), mais de là à ce que les produits laitiers soient nos amis pour la vie, j'ai un doute. Doit-on réellement en consommer, ou est-ce dispensable? 
Pas plus que le pain, le ver de farine ou encore la ratatouille niçoise. C'est un aliment qui a des qualités nutritives, mais c'est loin d'être le seul.

En effet, ça s'entend très bien. Cela dit, nous ne sommes plus en -9000, donc pourquoi continuer ces injonctions à consommer des produits laitiers? Je ne parle pas du fait de simplement les consommer, je n'ai pas de problème avec ça (simplement, si on pouvait élever dans de bonnes conditions les bêtes qu'on traie...), mais en quoi est-ce nécessaire au bon fonctionnement du corps?
C'est une source intéressante de calcium, mais il y en a d'autres. Il me semble qu'on est maintenant loin du risque de carence de ce côté, surtout que l'on dope les enfants à la vitamine D (qui permet son assimilation).

Dans un contexte de réduction de la consommation de viande et de poisson, les produits laitiers sont une excellente alternative.

Sinon, le pain que nous mangeons est lui-même une source de protéines : le gluten. Le blé traditionnel était déjà une source de protéines, la plus importante parmi les céréales. Pour obtenir un pain qui tienne mieux, dont la mie peluche moins, et qui rassisse moins vite, l'agro-alimentaire moderne a encore augmenté le taux de gluten, via le développement de variétés de blé très protéiques, nourries massivement aux nitrates.

Je ne sais pas si les calculs de ration quotidienne de nos diététiciens tiennent compte de cette augmentation du taux de protéines dans le pain.
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