- OneiroNiveau 2
Bonjour à vous,
J'ai commencé cette année ma première année de professeur des écoles à plein temps (T1) après une année de stage que j'avais vraiment appréciée. Les élèves étaient agréables, à l'écoute. J'avais une bonne relation avec eux. L'équipe était sympathique. Le niveau, CM2, était intéressant. Ce fut donc une année assez chouette durant laquelle je me suis senti bien, valorisé. J'avais l'impression d'avoir fais le bon choix, d'être au bon endroit.
Autant vous dire que ça me paraît vraiment lointain maintenant...
Cette année, j'ai hérité d'un poste de remplaçant qui me conduit d'une classe à une autre, parfois pour une journée seulement voire pour une demi-journée (!!). Lorsque les remplacements sont plus longs (2 semaines), c'est plus intéressant mais cela reste insatisfaisant avec l'impression de faire les choses à moitié, de bricoler, de faire parfois de l'animation plus que de l'enseignement, de rogner sur la profondeur pour simplement mettre les élèves en activité le plus possible. La cerise sur la gâteau a été un remplacement de deux semaines dans une classe très agitée de CM1-CM2...je n'ai pas réussi à faire grand-chose avec les élèves, j'ai vraiment manqué d'autorité et j'ai eu beaucoup de mal à poser un cadre de travail.
Je suis ressorti très fatigué de ce premier trimestre....et surtout avec un regard changé sur le choix que j'ai fais de devenir prof des écoles...
J'ai l'impression que tout se trouve remis en question comme si je m'étais voilé la face durant mon année de stage.
J'ai le sentiment que ma première année a été tellement confortable (élèves gentils, collègues sympas, tutrice très bienveillante) que j'ai eu l'illusion de réussir, d'avoir trouvé ma place.
Cette année, avec son lot de difficultés et de déceptions somme toute ordinaires, semble agir comme une espèce de révélateur...Comme si j'avais choisi une voie qui ne me correspond pas.
Je me dis que si j'étais vraiment passionné, j'arriverais à dépasser les contrariétés et les épreuves du statut de remplaçant et des conditions d'entrée dans ce métier...Au contraire, cela sème le doute en moi et me donner envie d'aller ailleurs ou plutôt d'aller vers ce que j'aimais et à quoi j'ai renoncé... En effet, durant ma première année à l'ESPE, j'ai failli changer de voie pour passer le CAPES de lettres modernes...j'ai finalement persévéré en passant le CRPE deux fois, étant assez fragile en mathématiques.
Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir passé le CRPE comme on se met un défi personnel mais que la réalité du métier ne me convient pas.
J'ai réussi le défi, j'ai eu le concours mais maintenant il faut affronter la réalité de ce métier, qui me repousse de plus en plus...
Je suis un littéraire, c'est vraiment ce qui me défini, j'ai fais des études de lettres et de philosophie jusqu'en khâgne, c'est ce que j'aime profondément et je ne comprends pas comment j'ai réussi à m'en détourner...
Je pense que parfois on s'oriente d'une mauvaise façon...c'est ce que je paye aujourd'hui...
Je ressens un sentiment d'illégitimité à être professeur des écoles...et d'ailleurs, quand je dis que je suis enseignant, mes proches et mes amis pensent toujours que je suis prof de français !! Très régulièrement, les gens sont surpris que je sois instituteur...C'est normal, ça ne correspond pas à ce que je "suis". Ca en devient même comique comme si j'étais aller contre moi-même...
Cela paraît peut être gros dis comme ça mais c'est précisément ce que je ressens.
J'aimerais donc savoir si d'autres personnes ont été dans mon cas, c'est-à-dire, dans cette situation d'avoir réussi à obtenir une place qui en fait n'est pas la nôtre...Comment avez-vous réagi ? Comment avez-vous pris une décision ?
Une amie prof des écoles me dit que je devrais passer le CAPES de lettres... Qu'en dites-vous ?
J'ai beaucoup de mal à avouer tout ça, je me sens coupable et j'ai peur d'être jugé et que l'on me dise que j'ai pris la place de quelqu'un d'autre, que j'abandonne le métier de prof des écoles...J'ai du mal à affirmer mon vrai désir.
De plus, concrètement, comment faire pour passer le CAPES de lettres alors que je suis maintenant en poste ? Existe-t-il des dispositifs spécifiques pour les âmes en peine comme moi ?
Je n'ai pas envie d'attendre de passer le CAPES interne...En fait, je n'ai plus envie d'attendre pour faire ce qui me plaît...sinon, je vais devenir un mauvais prof des écoles et ce sera peut-être le pire de toute cette histoire...
Cela peut se réduire à deux questions :
- Comment prendre la décision de quitter ce métier que je viens à peine de commencer ? Là, c'est plus une question d'ordre psychologique..je me sens bloqué et enfermé dans une mécanique...
- Comment se réorienter et devenir prof de français, très concrètement ? Comment faire ?
Faut-il que je me réinscrive à l'ESPE ? Ou bien faut-il que je passer le concours en candidat libre ?
Existe-t-il un dispositif qui permette à des gens comme moi de se réorienter d'une autre manière ?
Je suis prêt à me remettre au travail, à passer des épreuves, ça ne me dérange pas, à condition que je retrouve ce qui faisais mon identité et que je crois avoir perdue. En fait, je me suis forcé à entrer dans une voie qui, vraiment, ne me satisfais pas profondément.
Merci d'avance de votre lecture et des réponses que vous réussirez à me donner...
Oneiro
J'ai commencé cette année ma première année de professeur des écoles à plein temps (T1) après une année de stage que j'avais vraiment appréciée. Les élèves étaient agréables, à l'écoute. J'avais une bonne relation avec eux. L'équipe était sympathique. Le niveau, CM2, était intéressant. Ce fut donc une année assez chouette durant laquelle je me suis senti bien, valorisé. J'avais l'impression d'avoir fais le bon choix, d'être au bon endroit.
Autant vous dire que ça me paraît vraiment lointain maintenant...
Cette année, j'ai hérité d'un poste de remplaçant qui me conduit d'une classe à une autre, parfois pour une journée seulement voire pour une demi-journée (!!). Lorsque les remplacements sont plus longs (2 semaines), c'est plus intéressant mais cela reste insatisfaisant avec l'impression de faire les choses à moitié, de bricoler, de faire parfois de l'animation plus que de l'enseignement, de rogner sur la profondeur pour simplement mettre les élèves en activité le plus possible. La cerise sur la gâteau a été un remplacement de deux semaines dans une classe très agitée de CM1-CM2...je n'ai pas réussi à faire grand-chose avec les élèves, j'ai vraiment manqué d'autorité et j'ai eu beaucoup de mal à poser un cadre de travail.
Je suis ressorti très fatigué de ce premier trimestre....et surtout avec un regard changé sur le choix que j'ai fais de devenir prof des écoles...
J'ai l'impression que tout se trouve remis en question comme si je m'étais voilé la face durant mon année de stage.
J'ai le sentiment que ma première année a été tellement confortable (élèves gentils, collègues sympas, tutrice très bienveillante) que j'ai eu l'illusion de réussir, d'avoir trouvé ma place.
Cette année, avec son lot de difficultés et de déceptions somme toute ordinaires, semble agir comme une espèce de révélateur...Comme si j'avais choisi une voie qui ne me correspond pas.
Je me dis que si j'étais vraiment passionné, j'arriverais à dépasser les contrariétés et les épreuves du statut de remplaçant et des conditions d'entrée dans ce métier...Au contraire, cela sème le doute en moi et me donner envie d'aller ailleurs ou plutôt d'aller vers ce que j'aimais et à quoi j'ai renoncé... En effet, durant ma première année à l'ESPE, j'ai failli changer de voie pour passer le CAPES de lettres modernes...j'ai finalement persévéré en passant le CRPE deux fois, étant assez fragile en mathématiques.
Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir passé le CRPE comme on se met un défi personnel mais que la réalité du métier ne me convient pas.
J'ai réussi le défi, j'ai eu le concours mais maintenant il faut affronter la réalité de ce métier, qui me repousse de plus en plus...
Je suis un littéraire, c'est vraiment ce qui me défini, j'ai fais des études de lettres et de philosophie jusqu'en khâgne, c'est ce que j'aime profondément et je ne comprends pas comment j'ai réussi à m'en détourner...
Je pense que parfois on s'oriente d'une mauvaise façon...c'est ce que je paye aujourd'hui...
Je ressens un sentiment d'illégitimité à être professeur des écoles...et d'ailleurs, quand je dis que je suis enseignant, mes proches et mes amis pensent toujours que je suis prof de français !! Très régulièrement, les gens sont surpris que je sois instituteur...C'est normal, ça ne correspond pas à ce que je "suis". Ca en devient même comique comme si j'étais aller contre moi-même...
Cela paraît peut être gros dis comme ça mais c'est précisément ce que je ressens.
J'aimerais donc savoir si d'autres personnes ont été dans mon cas, c'est-à-dire, dans cette situation d'avoir réussi à obtenir une place qui en fait n'est pas la nôtre...Comment avez-vous réagi ? Comment avez-vous pris une décision ?
Une amie prof des écoles me dit que je devrais passer le CAPES de lettres... Qu'en dites-vous ?
J'ai beaucoup de mal à avouer tout ça, je me sens coupable et j'ai peur d'être jugé et que l'on me dise que j'ai pris la place de quelqu'un d'autre, que j'abandonne le métier de prof des écoles...J'ai du mal à affirmer mon vrai désir.
De plus, concrètement, comment faire pour passer le CAPES de lettres alors que je suis maintenant en poste ? Existe-t-il des dispositifs spécifiques pour les âmes en peine comme moi ?
Je n'ai pas envie d'attendre de passer le CAPES interne...En fait, je n'ai plus envie d'attendre pour faire ce qui me plaît...sinon, je vais devenir un mauvais prof des écoles et ce sera peut-être le pire de toute cette histoire...
Cela peut se réduire à deux questions :
- Comment prendre la décision de quitter ce métier que je viens à peine de commencer ? Là, c'est plus une question d'ordre psychologique..je me sens bloqué et enfermé dans une mécanique...
- Comment se réorienter et devenir prof de français, très concrètement ? Comment faire ?
Faut-il que je me réinscrive à l'ESPE ? Ou bien faut-il que je passer le concours en candidat libre ?
Existe-t-il un dispositif qui permette à des gens comme moi de se réorienter d'une autre manière ?
Je suis prêt à me remettre au travail, à passer des épreuves, ça ne me dérange pas, à condition que je retrouve ce qui faisais mon identité et que je crois avoir perdue. En fait, je me suis forcé à entrer dans une voie qui, vraiment, ne me satisfais pas profondément.
Merci d'avance de votre lecture et des réponses que vous réussirez à me donner...
Oneiro
- OneiroNiveau 2
D'ailleurs, comme je m'ennuyais un peu entre des remplacements, je me suis mis à relire des livres d'histoire de la littérature...et là je me suis dit..."ah oui, tu t'es vraiment trompé en fait..."
. . .
. . .
- RogerMartinBon génie
Vous vous êtes dis ? :jesors:
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
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- OneiroNiveau 2
: ) Oui, pardon, je vais corriger mon erreur.
- RogerMartinBon génie
Profitez-en pour reprendre votre texte, il y en a une bonne petite poignée... À l'écran, c'est toujours plus compliqué de se relire.
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- InhumaineNiveau 8
Tes questionnements ont l'air nombreux et profonds. L'année dernière, j'ai connu le même désarroi en passant une année de T1 détestable par rapport à celle de stage. Je me suis plusieurs fois raccrochée à l'idée que j'étais capable de faire ce métier en me rappelant mes classes de stagiaire.
Ici, tu sembles avoir deux interrogations différentes : as-tu choisi le bon concours ? es-tu capable de faire le métier d'instit ?
Ce que je te dirais, c'est que si tu t'es plu durant ton stage en primaire, il n'y a pas de raison que ce métier en particulier te soit inaccessible. C'est ton année de courts remplacement qui est exceptionnelle, plus que la situation que tu as eue l'année dernière.
En revanche, si vraiment tu ressens un manque disons "disciplinaire", et que tu crois que tu t'épanouirais mieux en lettres, n'hésite pas à passer le concours externe (être en poste ne t'empêche pas de le faire, et cela me semble plus simple que de demander un changement de corps, mais à vérifier). Les places sont nombreuses.
Cela dit, les conditions de travail dans le secondaire sont parfois loin d'être réjouissantes. Je suppose que nous sommes globalement moins fatigués, et que nous avons plus de temps libre, mais quand tu tombes sur un collège difficile, l'âge des élèves aidant, cela peut être catastrophique.
A toi de déterminer quelles sont tes envies réelles, sans trop laisser cette année de remplacements, difficile, t'aveugler.
Ici, tu sembles avoir deux interrogations différentes : as-tu choisi le bon concours ? es-tu capable de faire le métier d'instit ?
Ce que je te dirais, c'est que si tu t'es plu durant ton stage en primaire, il n'y a pas de raison que ce métier en particulier te soit inaccessible. C'est ton année de courts remplacement qui est exceptionnelle, plus que la situation que tu as eue l'année dernière.
En revanche, si vraiment tu ressens un manque disons "disciplinaire", et que tu crois que tu t'épanouirais mieux en lettres, n'hésite pas à passer le concours externe (être en poste ne t'empêche pas de le faire, et cela me semble plus simple que de demander un changement de corps, mais à vérifier). Les places sont nombreuses.
Cela dit, les conditions de travail dans le secondaire sont parfois loin d'être réjouissantes. Je suppose que nous sommes globalement moins fatigués, et que nous avons plus de temps libre, mais quand tu tombes sur un collège difficile, l'âge des élèves aidant, cela peut être catastrophique.
A toi de déterminer quelles sont tes envies réelles, sans trop laisser cette année de remplacements, difficile, t'aveugler.
- CasparProphète
Ton premier message mériterait effectivement une relecture attentive.
Il est normal que aies des difficultés cette année: faire des remplacements de courte durée n'est pas chose facile et peut donner l'impression d'avoir à occuper les élèves en attendant le retour du titulaire du poste. Peut-être que tu devrais attendre d'avoir un poste fixe avant de prendre une décision.
Si tu souhaites passer le Capes de lettres, personne ne reprochera quoi que ce soit je pense, on a tout de même le droit de changer d'avis ou de changer tout court. Il y a aussi des dispositifs permettant d'être détaché dans le secondaire: plusieurs personnes sur le forum sont passées de l'élémentaire au secondaire ou inversement.
Il est normal que aies des difficultés cette année: faire des remplacements de courte durée n'est pas chose facile et peut donner l'impression d'avoir à occuper les élèves en attendant le retour du titulaire du poste. Peut-être que tu devrais attendre d'avoir un poste fixe avant de prendre une décision.
Si tu souhaites passer le Capes de lettres, personne ne reprochera quoi que ce soit je pense, on a tout de même le droit de changer d'avis ou de changer tout court. Il y a aussi des dispositifs permettant d'être détaché dans le secondaire: plusieurs personnes sur le forum sont passées de l'élémentaire au secondaire ou inversement.
- OneiroNiveau 2
Vous avez modifié votre message entre-temps alors que la réponse que je vous faisais correspondait au degré de sévérité de votre premier message.
Vous semblez avoir compris que c'était peut-être un peu raide de vous adresser à moi de cette façon...tant mieux...
Mais j'avoue que cela m'a coupé l'envie de dialoguer.
Vous semblez avoir compris que c'était peut-être un peu raide de vous adresser à moi de cette façon...tant mieux...
Mais j'avoue que cela m'a coupé l'envie de dialoguer.
- RogerMartinBon génie
Disons qu'il y a déjà de nombreux fils qui détaillent comment passer le capes interne ou externe, voire l'agrégation. Je ne pense pas, au vu de votre magnifique aisance à l'écrit, que vous ayez vraiment besoin qu'on vous tienne la main pour aller les lire.
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- ProvenceEnchanteur
Qu'aimais-tu durant cette année-là? mener ta propre classe (ce que tu n'aurais pas dans le secondaire), travailler avec des élèves relativement grands (ce que tu aurais dans le secondaire), l'enseignement quelle que soit sa forme, les relations avec l'équipe (ce qui est aléatoire, dans l'enseignement primaire comme secondaire)?Oneiro a écrit:
J'ai commencé cette année ma première année de professeur des écoles à plein temps (T1) après une année de stage que j'avais vraiment appréciée. Les élèves étaient agréables, à l'écoute. J'avais une bonne relation avec eux. L'équipe était sympathique. Le niveau, CM2, était intéressant. Ce fut donc une année assez chouette durant laquelle je me suis senti bien, valorisé. J'avais l'impression d'avoir fais le bon choix, d'être au bon endroit.
Cette année, j'ai hérité d'un poste de remplaçant qui me conduit d'une classe à une autre, parfois pour une journée seulement voire pour une demi-journée (!!). Lorsque les remplacements sont plus longs (2 semaines), c'est plus intéressant mais cela reste insatisfaisant avec l'impression de faire les choses à moitié, de bricoler, de faire parfois de l'animation plus que de l'enseignement, de rogner sur la profondeur pour simplement mettre les élèves en activité le plus possible. La cerise sur la gâteau a été un remplacement de deux semaines dans une classe très agitée de CM1-CM2...je n'ai pas réussi à faire grand-chose avec les élèves, j'ai vraiment manqué d'autorité et j'ai eu beaucoup de mal à poser un cadre de travail.
Je suis ressorti très fatigué de ce premier trimestre....et surtout avec un regard changé sur le choix que j'ai fais de devenir prof des écoles...
Le rôle de remplaçant n'est clairement pas le plus motivant... On peut être aussi remplaçant dans le secondaire (mais généralement pour de plus longues durées).
J'ai le sentiment que ma première année a été tellement confortable (élèves gentils, collègues sympas, tutrice très bienveillante) que j'ai eu l'illusion de réussir, d'avoir trouvé ma place.
Cette année, avec son lot de difficultés et de déceptions somme toute ordinaires, semble agir comme une espèce de révélateur...Comme si j'avais choisi une voie qui ne me correspond pas.
Je crois surtout que le bien-être au travail dépend en grande partie des conditions d'exercice.
Être passionné n'a rien d'obligatoire, surtout quand on enchaîne les remplacements courts.Je me dis que si j'étais vraiment passionné, j'arriverais à dépasser les contrariétés et les épreuves du statut de remplaçant et des conditions d'entrée dans ce métier...
En quoi t'es-tu détourné des lettres et de la philosophie? On peut les aimer sans les placer au cœur de son métier.Je suis un littéraire, c'est vraiment ce qui me défini, j'ai fais des études de lettres et de philosophie jusqu'en khâgne, c'est ce que j'aime profondément et je ne comprends pas comment j'ai réussi à m'en détourner...
Aimes-tu le métier d'instit exercé dans des conditions acceptables? Tu peux aussi bien te définir avec un autre métier. Une profession, ce n'est pas toujours le soulier de Cendrillon.Je ressens un sentiment d'illégitimité à être professeur des écoles...et d'ailleurs, quand je dis que je suis enseignant, mes proches et mes amis pensent toujours que je suis prof de français !! Très régulièrement, les gens sont surpris que je sois instituteur...C'est normal, ça ne correspond pas à ce que je "suis". Ca en devient même comique comme si j'étais aller contre moi-même...
Cela paraît peut être gros dis comme ça mais c'est précisément ce que je ressens.
Je me demande ce qu'il se passe dans les ESPE. Je retrouve ton discours dans celui des deux dernières collègues débutantes passées par mon collège: impression de ne pas y arriver, de ne pas être à leur place, de ne pas trouver de sens... Tu débutes: il est bien naturel que tout ne soit pas immédiatement évident ou simple.J'aimerais donc savoir si d'autres personnes ont été dans mon cas, c'est-à-dire, dans cette situation d'avoir réussi à obtenir une place qui en fait n'est pas la nôtre...Comment avez-vous réagi ? Comment avez-vous pris une décision ?
Une amie prof des écoles me dit que je devrais passer le CAPES de lettres... Qu'en dites-vous ?
J'ai beaucoup de mal à avouer tout ça, je me sens coupable et j'ai peur d'être jugé et que l'on me dise que j'ai pris la place de quelqu'un d'autre, que j'abandonne le métier de prof des écoles...J'ai du mal à affirmer mon vrai désir.
Je te conseillerais de prendre le temps de réfléchir. Si tu te sens déprimé, ne tarde pas à consulter un médecin.Cela peut se réduire à deux questions :
- Comment prendre la décision de quitter ce métier que je viens à peine de commencer ? Là, c'est plus une question d'ordre psychologique..je me sens bloqué et enfermé dans une mécanique...
Oneiro a écrit:D'ailleurs, comme je m'ennuyais un peu entre des remplacements, je me suis mis à relire des livres d'histoire de la littérature...et là je me suis dit..."ah oui, tu t'es vraiment trompé en fait..."
. . .
On peut être instituteur et conserver une vie intellectuelle, je suppose.
- OneiroNiveau 2
Je vous remercie sincèrement de l'attention que vous portez au message que j'ai posté.
Je vais prendre plus de soin pour formuler ma réponse parce que je sens que des erreurs d'orthographe pourraient être jugées sévèrement.
Je vais répondre à vos différentes questions qui paraissent vraiment intéressantes...j'ai l'impression que cela va m'aider à réfléchir plus sereinement.
Votre première question me semble vraiment judicieuse : "qu'est-ce que j'ai aimé durant cette première année ?"
J'ai aimé le fait d'être avec des grands, autonomes sur de nombreux aspects. J'ai aimé enseigner différentes matières littéraires (grammaire, poésie, histoire, anglais), les arts plastiques. Cela m'a fait me dire que j'avais eu raison de choisir la polyvalence. Ceci dit, les séances d'Histoire et d'Anglais étaient parfois longues à préparer parce qu'il fallait réussir à cerner l'essentiel, à rester simple sans enlever la complexité.
J'ai aimé les relations avec les collègues même si elles sont assez réduites (on se voit peu, on échange très rarement sur les pratiques de classe).
J'ai aussi aimé le fait d'être encore étudiant. Le mi-temps à l'ESPE m'offrait un temps stimulant pour réfléchir.
Je n'étais pas complètement immergé dans l'activité d'enseignement.
Par contre, j'ai rencontré des difficultés à enseigner les mathématiques et les sciences. Mais j'ai toujours réussi à m'en sortir parce que je préparais beaucoup, je faisais beaucoup de recherches et surtout parce que je n'étais qu'à mi-temps.
J'avoue que sur ce point, j'ai commencé à douter dès l'année dernière.
En fait, je pense qu'il y a un problème au niveau de l'épreuve de mathématiques au CRPE qui n'évalue pas une capacité à enseigner les mathématiques.
De ce fait, les candidats littéraires peuvent réussir s'ils sont sérieux et préparent bien l'épreuve. Mais une fois en poste, on peut se retrouver confronter à certaines lacunes.
Il s'agit de les dépasser, de se renforcer. Je pense que c'est possible et même que des gens au profil littéraire peuvent réussir à enseigner les mathématiques différemment, en privilégiant parfois la réflexion et la compréhension sur la mémorisation.
Ceci étant dit, j'ai l'impression que cela demande un intérêt pour les mathématiques que je n'ai pas forcément.
De plus, mes capacités théoriques et logiques dans cette matière sont faibles.
Si vous voulez, j'ai le sentiment que si j'enseignais le français, je pourrais être un enseignant à part entière : celui qui à la fois sait remédier aux difficultés et approfondir avec les élèves les plus avancés.
Je me sens illégitime au niveau de la maîtrise des savoirs mathématiques et scientifiques.
L'ESPE, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ne permet pas aux littéraires de se renforcer. J'ai dû me remettre à niveau seul.
Au contraire, on nous dit que la maîtrise du savoir n'est pas primordiale et qu'il faut s'impliquer au niveau pédagogique.
Mais cela n'est qu'un discours qui ne résiste pas longtemps à l'épreuve de la réalité d'une classe.
J'ai donc le sentiment que si j'étais dans le domaine que j'apprécie et que je maîtrise (le français, la littérature) je me sentirais légitime et j'éprouverais un vrai plaisir à enseigner.
Je mettrais la pédagogie au servie du savoir que je veux transmettre.
Là, j'ai plus souvent l'impression de faire l'inverse et ça ne me plaît pas.
Je vais prendre plus de soin pour formuler ma réponse parce que je sens que des erreurs d'orthographe pourraient être jugées sévèrement.
Je vais répondre à vos différentes questions qui paraissent vraiment intéressantes...j'ai l'impression que cela va m'aider à réfléchir plus sereinement.
Votre première question me semble vraiment judicieuse : "qu'est-ce que j'ai aimé durant cette première année ?"
J'ai aimé le fait d'être avec des grands, autonomes sur de nombreux aspects. J'ai aimé enseigner différentes matières littéraires (grammaire, poésie, histoire, anglais), les arts plastiques. Cela m'a fait me dire que j'avais eu raison de choisir la polyvalence. Ceci dit, les séances d'Histoire et d'Anglais étaient parfois longues à préparer parce qu'il fallait réussir à cerner l'essentiel, à rester simple sans enlever la complexité.
J'ai aimé les relations avec les collègues même si elles sont assez réduites (on se voit peu, on échange très rarement sur les pratiques de classe).
J'ai aussi aimé le fait d'être encore étudiant. Le mi-temps à l'ESPE m'offrait un temps stimulant pour réfléchir.
Je n'étais pas complètement immergé dans l'activité d'enseignement.
Par contre, j'ai rencontré des difficultés à enseigner les mathématiques et les sciences. Mais j'ai toujours réussi à m'en sortir parce que je préparais beaucoup, je faisais beaucoup de recherches et surtout parce que je n'étais qu'à mi-temps.
J'avoue que sur ce point, j'ai commencé à douter dès l'année dernière.
En fait, je pense qu'il y a un problème au niveau de l'épreuve de mathématiques au CRPE qui n'évalue pas une capacité à enseigner les mathématiques.
De ce fait, les candidats littéraires peuvent réussir s'ils sont sérieux et préparent bien l'épreuve. Mais une fois en poste, on peut se retrouver confronter à certaines lacunes.
Il s'agit de les dépasser, de se renforcer. Je pense que c'est possible et même que des gens au profil littéraire peuvent réussir à enseigner les mathématiques différemment, en privilégiant parfois la réflexion et la compréhension sur la mémorisation.
Ceci étant dit, j'ai l'impression que cela demande un intérêt pour les mathématiques que je n'ai pas forcément.
De plus, mes capacités théoriques et logiques dans cette matière sont faibles.
Si vous voulez, j'ai le sentiment que si j'enseignais le français, je pourrais être un enseignant à part entière : celui qui à la fois sait remédier aux difficultés et approfondir avec les élèves les plus avancés.
Je me sens illégitime au niveau de la maîtrise des savoirs mathématiques et scientifiques.
L'ESPE, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ne permet pas aux littéraires de se renforcer. J'ai dû me remettre à niveau seul.
Au contraire, on nous dit que la maîtrise du savoir n'est pas primordiale et qu'il faut s'impliquer au niveau pédagogique.
Mais cela n'est qu'un discours qui ne résiste pas longtemps à l'épreuve de la réalité d'une classe.
J'ai donc le sentiment que si j'étais dans le domaine que j'apprécie et que je maîtrise (le français, la littérature) je me sentirais légitime et j'éprouverais un vrai plaisir à enseigner.
Je mettrais la pédagogie au servie du savoir que je veux transmettre.
Là, j'ai plus souvent l'impression de faire l'inverse et ça ne me plaît pas.
- OneiroNiveau 2
Mon statut de remplaçant perturbe encore plus les choses parce qu'il empêche de maîtriser les choses en profondeur.
Ceci dit, j'ai peut-être un désir de maîtrise un peu trop important...C'est possible...
Pour répondre à d'autres questions ou remarques que vous avez émises, je dirais que j'ai du mal à accepter le cadre de travail d'une école élémentaire, très restreint et pas réellement stimulant. Cela dépend biensûr des écoles, des équipes (jeunes ou non) mais globalement, j'éprouve un sentiment d'illégitimité à ce niveau-là aussi.
Je ne me sens pas en phase avec mes collègues et je n'arrive pas toujours à entrer en relation avec eux parce qu'il y a un écart au niveau des affinités, des centres d'intérêt, des intentions professionnelles aussi.
Mais peut-être que cela vient en grande partie de moi...
Certains critiquent d'ailleurs beaucoup les jeunes instits en disant qu'ils sont trop diplômés, qu'ils ont une façon de faire qui ne convient pas...
Je me demande à quel point ces critiques sont fondées mais en effet, est-ce que la formation à l'ESPE n'induit pas aujourd'hui en erreur les jeunes enseignants en leur promettant une place qui n'existe pas ?
C'est comme si j'avais un profil trop intellectuel qui m'empêche parfois d'accéder à la réalité du métier, de simplement me plier à certaines contraintes...
Si j'enseignais le français, peut-être que j'accepterais davantage les contraintes du métier parce que je serais à une place qui me correspond davantage.
Voyez-vous ce que je veux dire ?
Pour ce qui est de la décision de changer, en effet, à l'ESPE, on nous dressait souvent un portrait très noir des enseignants du secondaire trop attachés au savoir, à leur identité disciplinaire...j'ai souvent dû suivre des cours durant lesquels on nous faisait l'éloge de la polyvalence, de l'interdisciplinarité comme moyen de rompre avec une tradition ancienne de la séparation des disciplines...
Ce discours m'a empêché d'y voir clair et de me rendre compte de ce dont j'avais vraiment envie.
Aujourd'hui, je me dis que l'attachement au savoir permet d'être une autorité dans la classe et de s'affirmer comme enseignant.
Ce qui est défendu par l'ESPE est contre-productif dans les classes et conduit à être lassé ou dégoûté de ce que l'on propose aux élèves...
Ceci dit, j'ai peut-être un désir de maîtrise un peu trop important...C'est possible...
Pour répondre à d'autres questions ou remarques que vous avez émises, je dirais que j'ai du mal à accepter le cadre de travail d'une école élémentaire, très restreint et pas réellement stimulant. Cela dépend biensûr des écoles, des équipes (jeunes ou non) mais globalement, j'éprouve un sentiment d'illégitimité à ce niveau-là aussi.
Je ne me sens pas en phase avec mes collègues et je n'arrive pas toujours à entrer en relation avec eux parce qu'il y a un écart au niveau des affinités, des centres d'intérêt, des intentions professionnelles aussi.
Mais peut-être que cela vient en grande partie de moi...
Certains critiquent d'ailleurs beaucoup les jeunes instits en disant qu'ils sont trop diplômés, qu'ils ont une façon de faire qui ne convient pas...
Je me demande à quel point ces critiques sont fondées mais en effet, est-ce que la formation à l'ESPE n'induit pas aujourd'hui en erreur les jeunes enseignants en leur promettant une place qui n'existe pas ?
C'est comme si j'avais un profil trop intellectuel qui m'empêche parfois d'accéder à la réalité du métier, de simplement me plier à certaines contraintes...
Si j'enseignais le français, peut-être que j'accepterais davantage les contraintes du métier parce que je serais à une place qui me correspond davantage.
Voyez-vous ce que je veux dire ?
Pour ce qui est de la décision de changer, en effet, à l'ESPE, on nous dressait souvent un portrait très noir des enseignants du secondaire trop attachés au savoir, à leur identité disciplinaire...j'ai souvent dû suivre des cours durant lesquels on nous faisait l'éloge de la polyvalence, de l'interdisciplinarité comme moyen de rompre avec une tradition ancienne de la séparation des disciplines...
Ce discours m'a empêché d'y voir clair et de me rendre compte de ce dont j'avais vraiment envie.
Aujourd'hui, je me dis que l'attachement au savoir permet d'être une autorité dans la classe et de s'affirmer comme enseignant.
Ce qui est défendu par l'ESPE est contre-productif dans les classes et conduit à être lassé ou dégoûté de ce que l'on propose aux élèves...
- CasparProphète
Attention quand même, n'idéalise pas non plus le côté "intellectuel" de l'enseignement du français dans le secondaire, surtout en collège, mais si on est vraiment passionné par une discipline, le secondaire est tout de même plus adapté en effet.
Quant aux ESPÉ, mieux vaut n'en rien dire quand on lit le nombre d'idioties qui s'y débitent.
Quant aux ESPÉ, mieux vaut n'en rien dire quand on lit le nombre d'idioties qui s'y débitent.
- User18797Niveau 2
Quand je lis ça, je ne suis vraiment pas mécontent d'avoir quitté l'ESPE l'an dernier... La maîtrise disciplinaire est importante, la pédagogie est complémentaire.Oneiro a écrit:Au contraire, on nous dit que la maîtrise du savoir n'est pas primordiale et qu'il faut s'impliquer au niveau pédagogique.
Tu remarqueras que rares sont les personnes à "être bonnes en tout" pour le dire familièrement, de manière analogue, rares sont les PE qui le sont également.
Si ça peut te rassurer, la fragilité des savoirs scientifiques chez les PE est récurrente et tu es loin d'être le premier concerné.
Le fait que tu aies passé beaucoup de temps à y remédier pendant ton stage montre que tu es quelqu'un de consciencieux, ce qui est à mon sens très valorisant.
J'ai surtout l'impression que c'est le discours de l'ESPE qui te fait croire, à tort, que tu n'es pas un bon prof des écoles parce que ta faiblesse en maths (c'est toi-même qui le dit) t'empêche de prendre du recul et de répondre aux éventuelles questions plus poussées.
Oublie l'ESPE, c'est du passé. Tu vis une année plus difficile, d'autant plus que ton stage s'est effectué dans de bonnes conditions, ce qui t'a faussé l'idée du métier. Je vais te dire : tu as de la chance d'avoir connu une belle année de stage comme celle-là, appuie-toi dessus pour te remémorer les bons moments et ce qui marchait bien. Le métier est difficile, on ne le répétera jamais assez. À te lire, on sent que tu es fait pour ça, crois-moi. Laisse l'année couler et tu en tireras les conclusions en juin. Et n'oublie pas que connaître une année difficile est bénéfique : tu te renforces, que ce soit pour l'autorité, la pédagogie, etc, ce qui t'aidera pour les années à venir où, premièrement, tu ne seras plus remplaçant et deuxièmement, tu auras toujours des bonnes classes, même si tu en auras toujours des pénibles également.
- pailleauquebecFidèle du forum
Etre remplaçant en effet ce n'est pas simple. Car il y a vraiment des conditions de travail très inégales dans l'EN (presque des métiers différents à l'intérieur du même métier).
Mais au delà de cela, un élément important qui ressort pour moi est votre entrée dans la vie active.
Cela me rappelle mon entrée dans la vie active, je suis tombé de haut, j'ai mis au moins 2 ans à m'en remettre (c'était il y a 20 ans).
Donc je conçois très bien vos difficultés actuelles.
Passer de la vie d'étudiant à la vie professionnelle, c'est un passage délicat (avec sa part de renoncement aux études, pour vous littéraires et à une part de liberté).
La mue est difficile : apprendre un métier, être crédible, s'obliger à faire le travail pour lequel on s'engage, rentrer dans le monde des professionnels avec des collègues plus âgés, douter de sa légitimité, passer d'une vision idéalisée de la vie professionnelle à la réalité,...
Pour moi la conclusion a été à l'époque de pas mal bouger (je changeais tous les 2 ans de boulot/métier au début car je ne trouvais pas bien ma place alors que mon travail a toujours été apprécié), puis avec l'âge je me suis stabilisé peu à peu.
Mais au delà de cela, un élément important qui ressort pour moi est votre entrée dans la vie active.
Cela me rappelle mon entrée dans la vie active, je suis tombé de haut, j'ai mis au moins 2 ans à m'en remettre (c'était il y a 20 ans).
Donc je conçois très bien vos difficultés actuelles.
Passer de la vie d'étudiant à la vie professionnelle, c'est un passage délicat (avec sa part de renoncement aux études, pour vous littéraires et à une part de liberté).
La mue est difficile : apprendre un métier, être crédible, s'obliger à faire le travail pour lequel on s'engage, rentrer dans le monde des professionnels avec des collègues plus âgés, douter de sa légitimité, passer d'une vision idéalisée de la vie professionnelle à la réalité,...
Pour moi la conclusion a été à l'époque de pas mal bouger (je changeais tous les 2 ans de boulot/métier au début car je ne trouvais pas bien ma place alors que mon travail a toujours été apprécié), puis avec l'âge je me suis stabilisé peu à peu.
- CaroliineNiveau 5
Bonjour, Oneiro,
j’ai lu ce fil avec attention : si je fais un petit récapitulatif (ça permet d’avoir une première vision d’ensemble) :
- Vous avez envie d’enseigner le français sous toutes ses formes.
- Vous « craignez » le jugement extérieur qu’on peu porter sur votre choix (peut être que je me trompe, et faites le bilan avec vous même :est-ce le jugement d’autrui que vous craignez ou votre propre jugement et une éventuelle « erreur » que vous auriez du mal à assumer vous même et socialement). Le problème peut ne pas être « les autres », mais « vous et votre responsabilité ».
- Vous dites que le remplacement est compliqué . Il peut en être autrement à moyen terme.
- vous dites que l’enseignement des maths et sciences n’est pas votre plus grand plaisir. Dans chaque métier il y a des contraintes certaines acceptables, d’autres pas du tout, qu’en est-il ici ?
J’ai certainement oublié des choses. Je pense que vous devriez poser vos idées (seul) et les trier :
- Quelles sont mes peurs ?
- Est-ce que l’enseignement du français que je fais en primaire peut me donner une satisfaction telle, que je parviens à combler cette envie de partager cette matière ?
- Et les élèves dans tout ça ? : il y a une différence entre les primaires et les élèves du secondaire.
Vos besoins / vos craintes / votre connaissance de l’enseignement en primaire ( atouts et limites) / ce vous savez de l’enseignement du français dans le secondaire (atouts et limites) / et ensuite prioriser ( qu’est ce que j’aime, j’accepte, que je peut tolérer, et que je n’accepterai pas) : c’est comme un tableau de bord mais personnel.
Et si tout cela ne vous éclaire pas, donnez-vous le temps de développer votre expérience en primaire, d’acquérir plus de connaissances sur l’enseignement du français dans le secondaire : pour prendre une décision.
En espérant que cela pourra vous aider.
Ps: dans le titre vous avez mis "professeur des écoles "débutant" en plein questionnement et non pas "professeur des écoles en plein questionnement" : est-ce révélateur ? et quand votre entourage pense que vous être prof de français, ils ne connaissent pas toutes les facettes de votre personnalité, ne l'oubliez pas !
j’ai lu ce fil avec attention : si je fais un petit récapitulatif (ça permet d’avoir une première vision d’ensemble) :
- Vous avez envie d’enseigner le français sous toutes ses formes.
- Vous « craignez » le jugement extérieur qu’on peu porter sur votre choix (peut être que je me trompe, et faites le bilan avec vous même :est-ce le jugement d’autrui que vous craignez ou votre propre jugement et une éventuelle « erreur » que vous auriez du mal à assumer vous même et socialement). Le problème peut ne pas être « les autres », mais « vous et votre responsabilité ».
- Vous dites que le remplacement est compliqué . Il peut en être autrement à moyen terme.
- vous dites que l’enseignement des maths et sciences n’est pas votre plus grand plaisir. Dans chaque métier il y a des contraintes certaines acceptables, d’autres pas du tout, qu’en est-il ici ?
J’ai certainement oublié des choses. Je pense que vous devriez poser vos idées (seul) et les trier :
- Quelles sont mes peurs ?
- Est-ce que l’enseignement du français que je fais en primaire peut me donner une satisfaction telle, que je parviens à combler cette envie de partager cette matière ?
- Et les élèves dans tout ça ? : il y a une différence entre les primaires et les élèves du secondaire.
Vos besoins / vos craintes / votre connaissance de l’enseignement en primaire ( atouts et limites) / ce vous savez de l’enseignement du français dans le secondaire (atouts et limites) / et ensuite prioriser ( qu’est ce que j’aime, j’accepte, que je peut tolérer, et que je n’accepterai pas) : c’est comme un tableau de bord mais personnel.
Et si tout cela ne vous éclaire pas, donnez-vous le temps de développer votre expérience en primaire, d’acquérir plus de connaissances sur l’enseignement du français dans le secondaire : pour prendre une décision.
En espérant que cela pourra vous aider.
Ps: dans le titre vous avez mis "professeur des écoles "débutant" en plein questionnement et non pas "professeur des écoles en plein questionnement" : est-ce révélateur ? et quand votre entourage pense que vous être prof de français, ils ne connaissent pas toutes les facettes de votre personnalité, ne l'oubliez pas !
- ElevenNeoprof expérimenté
pailleauquebec a écrit:Etre remplaçant en effet ce n'est pas simple. Car il y a vraiment des conditions de travail très inégales dans l'EN (presque des métiers différents à l'intérieur du même métier).
Mais au delà de cela, un élément important qui ressort pour moi est votre entrée dans la vie active.
Cela me rappelle mon entrée dans la vie active, je suis tombé de haut, j'ai mis au moins 2 ans à m'en remettre (c'était il y a 20 ans).
Donc je conçois très bien vos difficultés actuelles.
Passer de la vie d'étudiant à la vie professionnelle, c'est un passage délicat (avec sa part de renoncement aux études, pour vous littéraires et à une part de liberté).
La mue est difficile : apprendre un métier, être crédible, s'obliger à faire le travail pour lequel on s'engage, rentrer dans le monde des professionnels avec des collègues plus âgés, douter de sa légitimité, passer d'une vision idéalisée de la vie professionnelle à la réalité,...
Pour moi la conclusion a été à l'époque de pas mal bouger (je changeais tous les 2 ans de boulot/métier au début car je ne trouvais pas bien ma place alors que mon travail a toujours été apprécié), puis avec l'âge je me suis stabilisé peu à peu.
Oui, ce passage est très délicat à passer, presque trois ans après pour moi et j'y suis toujours. On idéalise trop la vie professionnelle ...
_________________
2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- Ma'amÉrudit
Bonjour Oneiro,
J'ai lu ton message avec attention, mais j'avoue ne pas avoir eu le temps de lire toutes les réponses.
Je voudrais t'apporter mon témoignage sur l'aspect technique du changement du primaire vers le secondaire.
Pour la décision de le faire ou pas, il n'y a que toi qui puisses répondre à cette question.
J'ai été instit pendant 8 ans environ et j'ai décidé de devenir professeur d'anglais dans le secondaire, pour diverses raisons : marre de la polyvalence, envie de me consacrer à une seule matière, impression qu'on en demande toujours plus aux instits, infantilisation de la part de l'institution, entre autres.
J'avais l'ancienneté nécessaire pour passer le CAPES interne (ce qui n'est pas ton cas, il me semble), mais ce n'est pas le choix que j'ai fait.
En effet, il y a assez peu de postes offerts au CAPES interne et on est en concurrence avec les enseignants contractuels. Sachant que l'épreuve d'admissibilité consiste en un dossier RAEP qui repose sur la présentation d'une séquence d'enseignement menée ou observée dans le secondaire, on est clairement désavantagés.
De plus, la formation pour le CAPES interne dans mon académie avait lieu le mercredi, grâce à la "merveilleuse" réforme des rythmes, il m'était impossible d'y assister.
Bref, j'ai fait le choix de préparer le CAPES externe, ce qui me semblait plus jouable étant donné le nombre de postes offerts en anglais. Je pense que la situation est comparable en lettres modernes. En revanche, il m'a fallu le faire en candidat libre, en plus de la classe. Il est peut-être possible d'obtenir un congé de formation, mais ne compte pas trop dessus. J'avais un poste fixe avec un double niveau et j'ai quand même réussi. Le statut de remplaçant te permettra peut-être de consacrer plus de temps à la préparation du CAPES si tu es sur des remplacements courts. Je pense sincèrement que c'est jouable, surtout sur des matières qui peinent à recruter, même si ce n'est pas non plus un chemin pavé de roses !
Il y a aussi la possibilité d'obtenir un détachement, mais là, ça dépend vraiment de ton département. Chez moi, la conseillère mobilité carrière m'a vite fait comprendre que le département était déficitaire en PE et qu'on ne laissait partir les gens qu'au compte-goutte. La seule façon d'être sûre de partir était de réussir un concours.
Pour l'aspect administratif, j'ai conservé mon ancienneté et mon échelon en devenant PLC, ça n'aurait strictement rien changé que je passe le CAPES interne.
Si tu as d'autres questions, n'hésite pas. Bon courage pour ta prise de décision.
J'ai lu ton message avec attention, mais j'avoue ne pas avoir eu le temps de lire toutes les réponses.
Je voudrais t'apporter mon témoignage sur l'aspect technique du changement du primaire vers le secondaire.
Pour la décision de le faire ou pas, il n'y a que toi qui puisses répondre à cette question.
J'ai été instit pendant 8 ans environ et j'ai décidé de devenir professeur d'anglais dans le secondaire, pour diverses raisons : marre de la polyvalence, envie de me consacrer à une seule matière, impression qu'on en demande toujours plus aux instits, infantilisation de la part de l'institution, entre autres.
J'avais l'ancienneté nécessaire pour passer le CAPES interne (ce qui n'est pas ton cas, il me semble), mais ce n'est pas le choix que j'ai fait.
En effet, il y a assez peu de postes offerts au CAPES interne et on est en concurrence avec les enseignants contractuels. Sachant que l'épreuve d'admissibilité consiste en un dossier RAEP qui repose sur la présentation d'une séquence d'enseignement menée ou observée dans le secondaire, on est clairement désavantagés.
De plus, la formation pour le CAPES interne dans mon académie avait lieu le mercredi, grâce à la "merveilleuse" réforme des rythmes, il m'était impossible d'y assister.
Bref, j'ai fait le choix de préparer le CAPES externe, ce qui me semblait plus jouable étant donné le nombre de postes offerts en anglais. Je pense que la situation est comparable en lettres modernes. En revanche, il m'a fallu le faire en candidat libre, en plus de la classe. Il est peut-être possible d'obtenir un congé de formation, mais ne compte pas trop dessus. J'avais un poste fixe avec un double niveau et j'ai quand même réussi. Le statut de remplaçant te permettra peut-être de consacrer plus de temps à la préparation du CAPES si tu es sur des remplacements courts. Je pense sincèrement que c'est jouable, surtout sur des matières qui peinent à recruter, même si ce n'est pas non plus un chemin pavé de roses !
Il y a aussi la possibilité d'obtenir un détachement, mais là, ça dépend vraiment de ton département. Chez moi, la conseillère mobilité carrière m'a vite fait comprendre que le département était déficitaire en PE et qu'on ne laissait partir les gens qu'au compte-goutte. La seule façon d'être sûre de partir était de réussir un concours.
Pour l'aspect administratif, j'ai conservé mon ancienneté et mon échelon en devenant PLC, ça n'aurait strictement rien changé que je passe le CAPES interne.
Si tu as d'autres questions, n'hésite pas. Bon courage pour ta prise de décision.
- User17215Niveau 1
Bonsoir à tous,
Oneiro, où en es-tu de tes questionnements ?
Je suis moi-même PES, je suis encore convaincue de vouloir continuer dans cette voix malgré mes difficultés.
Et à tout les lecteurs : qu'est-ce qui vous permets de tenir malgré les difficulté et les baisse de moral ? Histoire peut-être d'avoir des billes pour nous aider à continuer malgré tout
Oneiro, où en es-tu de tes questionnements ?
Je suis moi-même PES, je suis encore convaincue de vouloir continuer dans cette voix malgré mes difficultés.
Et à tout les lecteurs : qu'est-ce qui vous permets de tenir malgré les difficulté et les baisse de moral ? Histoire peut-être d'avoir des billes pour nous aider à continuer malgré tout
- VerduretteModérateur
Pour ce qui est du choix entre PE et professeur de Lettres, c'est très personnel et je n'y mettrai pas mon grain de sel.
Pour ce qui concerne le poste actuel, il est fréquent d'être remplaçant ou de compléter des temps partiels lorsqu'on débute.
D'une part, il ne faut pas s'inquiéter outre mesure de ne pas toujours parvenir à gérer les classes, le remplaçant ou le "déchargeant" n'ont jamais la "légitimité" du PE responsable de la classe. Jusqu'à un certain point, c'est donc normal, et tout le monde le sait.
Lorsqu'on prend une classe une journée, quelques jours, on ne peut que faire des révisions, faire continuer un travail déjà prévu, de toute façon on est obligé de se glisser dans les bottes du collègue titulaire, cela laisse peu de place à tes projets ou idées personnelles, ce qui est frustrant, je le reconnais.
En revanche, tu peux dégager des aspects positifs de cette situation :
1/ voir ce qui se fait par ci ou par là, ce qui permet de prendre de la distance par rapport au discours très idéal, abstrait et déconnecté de la réalité de l'ESPE. Tiens, cette méthode me plait, ça je ne le ferais pas ...
2/ Découvrir des écoles et des équipes, ce qui peut aider aux choix du mouvement.
On peut se dire aussi qu'en intervenant ponctuellement, on apprend beaucoup sans courir le risque de mettre une classe en péril si on fait des erreurs. Bref, de cette situation il est vrai un peu frustrante mais fréquente lorsqu'on débute, il faut sortir les éléments positifs. Car il y a toujours du positif dans tout .
Pour ce qui concerne le poste actuel, il est fréquent d'être remplaçant ou de compléter des temps partiels lorsqu'on débute.
D'une part, il ne faut pas s'inquiéter outre mesure de ne pas toujours parvenir à gérer les classes, le remplaçant ou le "déchargeant" n'ont jamais la "légitimité" du PE responsable de la classe. Jusqu'à un certain point, c'est donc normal, et tout le monde le sait.
Lorsqu'on prend une classe une journée, quelques jours, on ne peut que faire des révisions, faire continuer un travail déjà prévu, de toute façon on est obligé de se glisser dans les bottes du collègue titulaire, cela laisse peu de place à tes projets ou idées personnelles, ce qui est frustrant, je le reconnais.
En revanche, tu peux dégager des aspects positifs de cette situation :
1/ voir ce qui se fait par ci ou par là, ce qui permet de prendre de la distance par rapport au discours très idéal, abstrait et déconnecté de la réalité de l'ESPE. Tiens, cette méthode me plait, ça je ne le ferais pas ...
2/ Découvrir des écoles et des équipes, ce qui peut aider aux choix du mouvement.
On peut se dire aussi qu'en intervenant ponctuellement, on apprend beaucoup sans courir le risque de mettre une classe en péril si on fait des erreurs. Bref, de cette situation il est vrai un peu frustrante mais fréquente lorsqu'on débute, il faut sortir les éléments positifs. Car il y a toujours du positif dans tout .
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