- SergeMédiateur
L'enseignement du français a perdu de très nombreuses heures ces dernières années sous le motif que "toutes les disciplines" doivent concourir à l'enseignement du français, notamment de l'écrit et de la maitrise de la langue.
J'ignore combien un élève aura perdu d'heure de français durant sa scolarité sous ce motif (si quelqu'un le sait, je suis preneur de l'info exacte), mais j'aimerais savoir concrètement ce qui est fait, ou pourrait être fait, pour travailler de concert entre différentes matières, même si l'idéal serait que cet enseignement puisse se faire en français, avec des heures dévolues.
Mais ce n'est pas le cas. Et le niveau des élèves est généralement en baisse, quoi qu'on en dise.
Autre problème : les différentes disciplines ont aussi un nombre d'heures restreint, qui rend déjà difficile les apprentissages des matières en question. Pourtant, faire acquérir la maitrise de l'écrit est un enjeu commun, puisqu'il existe plusieurs sortes d'écrit, de la vraie rédaction à la formulation de simples phrases en réponse à des questions, des écrits de synthèse, des écrits au brouillon, etc.
Selon les textes, il ne s'agit évidemment pas pour les autres disciplines d'enseigner le français littéraire, mais de mettre également l'accent sur l'écrit, la rédaction correcte de phrases explicatives, descriptives, le respect de l'orthographe, de la grammaire, de la gestion du brouillon, etc. Comme les collègues de primaires qui font du français, même quand ils font des sciences, de l'histoire, etc.
Alors, concrètement, que faites-vous (éventuellement) à votre niveau ?
Comment gérez-vous les erreurs d'orthographe, de formulation des phrases ?
Donnez-vous une petite méthodologie sur ce qui est attendu en formulation de phrases explicatives/descriptives, ou en réponse à des questions, par exemple ?
Avez-vous des astuces ? Des consignes ? Des outils à partager ?
Des idées sur ce qui peut -ou pourrait- être fait ?
J'ignore combien un élève aura perdu d'heure de français durant sa scolarité sous ce motif (si quelqu'un le sait, je suis preneur de l'info exacte), mais j'aimerais savoir concrètement ce qui est fait, ou pourrait être fait, pour travailler de concert entre différentes matières, même si l'idéal serait que cet enseignement puisse se faire en français, avec des heures dévolues.
Mais ce n'est pas le cas. Et le niveau des élèves est généralement en baisse, quoi qu'on en dise.
Autre problème : les différentes disciplines ont aussi un nombre d'heures restreint, qui rend déjà difficile les apprentissages des matières en question. Pourtant, faire acquérir la maitrise de l'écrit est un enjeu commun, puisqu'il existe plusieurs sortes d'écrit, de la vraie rédaction à la formulation de simples phrases en réponse à des questions, des écrits de synthèse, des écrits au brouillon, etc.
Selon les textes, il ne s'agit évidemment pas pour les autres disciplines d'enseigner le français littéraire, mais de mettre également l'accent sur l'écrit, la rédaction correcte de phrases explicatives, descriptives, le respect de l'orthographe, de la grammaire, de la gestion du brouillon, etc. Comme les collègues de primaires qui font du français, même quand ils font des sciences, de l'histoire, etc.
Alors, concrètement, que faites-vous (éventuellement) à votre niveau ?
Comment gérez-vous les erreurs d'orthographe, de formulation des phrases ?
Donnez-vous une petite méthodologie sur ce qui est attendu en formulation de phrases explicatives/descriptives, ou en réponse à des questions, par exemple ?
Avez-vous des astuces ? Des consignes ? Des outils à partager ?
Des idées sur ce qui peut -ou pourrait- être fait ?
- BussyNiveau 10
Sujet qui m'intéresse beaucoup.
La semaine dernière, en conseil pédagogique, des collègues d'autres disciplines que le français ont pointé le niveau effrayant de bon nombre d'élèves à l'écrit (compréhension des consignes, construction des phrases, orthographe), tout en admettant volontiers que mes collègues et moi-même faisions tout ce que pouvions.
Nous allons nous revoir prochainement pour un nouveau conseil pédagogique (chic ! encore une réunion...) sur ce sujet. Que faire collectivement pour faire progresser les élèves ? Comment obliger les élèves à être plus attentifs à leurs écrits (faire des phrases pour répondre, relecture systématique de l'orthographe) ?
De mon côté, en français :
- J'impose la construction de phrases pour répondre (pas de pronom ou de mot de liaison au début / reprise des mots de la question), à l'écrit comme à l'oral. Et la construction des phrases utilisées à l'oral est systématiquement corrigée. C'est long et laborieux, mais les élèves réfléchissent davantage à ce qu'ils disent et je vois des progrès.
- Les élèves écrivent à chaque heure de cours et, à chaque fois, la reprise insiste sur des erreurs fréquentes que j'ai pu constater en circulant dans les rangs. Chaque phrase écrite au tableau est l'occasion d'interroger les élèves sur l'orthographe d'un mot et de rappeler une règle ou une astuce.
- Insistance renforcée sur la lecture des consignes, le travail au brouillon, les méthodes de relecture.
- J'insiste beaucoup avec mes classes sur le fait que l'orthographe, ce n'est pas qu'un ensemble de règles et d'astuces. Respecter l'orthographe, c'est surtout réfléchir à ce qu'on écrit. De quoi parle-t-on ? Qu'est-ce qu'on en dit ? Quel est ce mot (nom, adjectif, verbe...) ? Quel temps verbal (présent, passé composé...) ?... > "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément" !
- Sur 4h30 de cours par classe (6e-5e-4e), 2h à 2h30 sont consacrées exclusivement à la conjugaison, à l'orthographe et à la syntaxe. Merci TDL !
- En rédaction, sauf PAP ou élève allophone, 50 erreurs (certains y arrivent vite) = fin de la correction et note sous la moyenne. Les élèves sont prévenus et doivent se montrer vigilants.
- Pour les autres évaluations, 10 erreurs évitables à leur niveau (ortho, ponctuation, syntaxe) = perte des points dédiés à la maîtrise de la langue (sauf PAP / allophone là encore).
- Principe du "pas de phrase, pas de point" (sauf certains allophones).
Etc.
[Edit]
J'ajoute que je compte essayer d'aborder cette question dans dix jours, avec l'inspecteur qui vient pour mon "RDV de carrière".
La semaine dernière, en conseil pédagogique, des collègues d'autres disciplines que le français ont pointé le niveau effrayant de bon nombre d'élèves à l'écrit (compréhension des consignes, construction des phrases, orthographe), tout en admettant volontiers que mes collègues et moi-même faisions tout ce que pouvions.
Nous allons nous revoir prochainement pour un nouveau conseil pédagogique (chic ! encore une réunion...) sur ce sujet. Que faire collectivement pour faire progresser les élèves ? Comment obliger les élèves à être plus attentifs à leurs écrits (faire des phrases pour répondre, relecture systématique de l'orthographe) ?
De mon côté, en français :
- J'impose la construction de phrases pour répondre (pas de pronom ou de mot de liaison au début / reprise des mots de la question), à l'écrit comme à l'oral. Et la construction des phrases utilisées à l'oral est systématiquement corrigée. C'est long et laborieux, mais les élèves réfléchissent davantage à ce qu'ils disent et je vois des progrès.
- Les élèves écrivent à chaque heure de cours et, à chaque fois, la reprise insiste sur des erreurs fréquentes que j'ai pu constater en circulant dans les rangs. Chaque phrase écrite au tableau est l'occasion d'interroger les élèves sur l'orthographe d'un mot et de rappeler une règle ou une astuce.
- Insistance renforcée sur la lecture des consignes, le travail au brouillon, les méthodes de relecture.
- J'insiste beaucoup avec mes classes sur le fait que l'orthographe, ce n'est pas qu'un ensemble de règles et d'astuces. Respecter l'orthographe, c'est surtout réfléchir à ce qu'on écrit. De quoi parle-t-on ? Qu'est-ce qu'on en dit ? Quel est ce mot (nom, adjectif, verbe...) ? Quel temps verbal (présent, passé composé...) ?... > "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément" !
- Sur 4h30 de cours par classe (6e-5e-4e), 2h à 2h30 sont consacrées exclusivement à la conjugaison, à l'orthographe et à la syntaxe. Merci TDL !
- En rédaction, sauf PAP ou élève allophone, 50 erreurs (certains y arrivent vite) = fin de la correction et note sous la moyenne. Les élèves sont prévenus et doivent se montrer vigilants.
- Pour les autres évaluations, 10 erreurs évitables à leur niveau (ortho, ponctuation, syntaxe) = perte des points dédiés à la maîtrise de la langue (sauf PAP / allophone là encore).
- Principe du "pas de phrase, pas de point" (sauf certains allophones).
Etc.
[Edit]
J'ajoute que je compte essayer d'aborder cette question dans dix jours, avec l'inspecteur qui vient pour mon "RDV de carrière".
- SergeMédiateur
Merci pour ces pistes intéressantes.
- ernyaFidèle du forum
Avec les nouveaux programmes, j'ai perdu 1H30 de cours de français avec mes 6e. J'avais 5h de cours et 1h d'AP, j'ai désormais 3h30 de cours et 1h d'AP.
Je n'ai pas la solution mais un travail d'équipe me semble en effet nécessaire sur la question. Pour la compréhension des consignes, on essaye dans mon collège de pousser les profs des différentes disciplines à utiliser le code ABC (repris du manuel Lector Lectrix). En gros, pour une question de type A, la réponse attendue est un prélèvement (la réponse est dans l'énoncé/le tableau/graphique, etc) qui ne nécessité quasi aucune reformulation. Pour une question de type B, l'élève peut avoir besoin de recouper plusieurs informations du texte/tableau... Et pour une question de type C, la réponse ne se trouve pas dans le texte/tableau/graphique, l'élève doit faire appel à ses connaissances ou à une compréhension plus globale.
Un travail peut également être mené pour faire comprendre aux élèves ce qu'on attend d'eux quand on leur dit de classer/identifier/justifier, etc.
Ensuite, n'importe quel prof peut rappeler et exiger certains points : accord sujet/verbe, rédaction d'une phrase pour répondre, différenciation des homophones récurrents a/à, et/est, orthographe irréprochable des mots vus en classe.... Les élèves ne savent pas ce que signifie "se relire", un travail collectif pour leur expliquer comment faire et les inciter à faire plusieurs relectures ciblées (vérification que toutes les questions ont été traitées, vérification que toutes les réponses sont des phrases ponctuées, vérification des homophones, des accords, du vocabulaire...).
Je n'ai pas la solution mais un travail d'équipe me semble en effet nécessaire sur la question. Pour la compréhension des consignes, on essaye dans mon collège de pousser les profs des différentes disciplines à utiliser le code ABC (repris du manuel Lector Lectrix). En gros, pour une question de type A, la réponse attendue est un prélèvement (la réponse est dans l'énoncé/le tableau/graphique, etc) qui ne nécessité quasi aucune reformulation. Pour une question de type B, l'élève peut avoir besoin de recouper plusieurs informations du texte/tableau... Et pour une question de type C, la réponse ne se trouve pas dans le texte/tableau/graphique, l'élève doit faire appel à ses connaissances ou à une compréhension plus globale.
Un travail peut également être mené pour faire comprendre aux élèves ce qu'on attend d'eux quand on leur dit de classer/identifier/justifier, etc.
Ensuite, n'importe quel prof peut rappeler et exiger certains points : accord sujet/verbe, rédaction d'une phrase pour répondre, différenciation des homophones récurrents a/à, et/est, orthographe irréprochable des mots vus en classe.... Les élèves ne savent pas ce que signifie "se relire", un travail collectif pour leur expliquer comment faire et les inciter à faire plusieurs relectures ciblées (vérification que toutes les questions ont été traitées, vérification que toutes les réponses sont des phrases ponctuées, vérification des homophones, des accords, du vocabulaire...).
- enseigner l'histoire des arts, arts plastiques sans avoir le profil habituel...
- [Histoire-géographie et Arts plastiques] Les cartes sensibles
- Inspection en arts plastiques... pour un professeur de français
- [Résolu] Histoire des arts et Français (textes officiels)
- Français - Histoire des Arts : voici mon questionnaire sur "C'était la guerre des tranchées" de Tardi.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum