Accès à l’université : tout ce qui doit changer dès cette année

Le Parisien a écrit:

La nouvelle procédure pour accéder à l’enseignement supérieur sera présentée lundi. Nous vous en dévoilons les contours.

En coulisses, les plus enthousiastes n’hésitent pas à parler de «révolution culturelle». La réforme de l’accès à l’enseignement supérieur, que présentera lundi matin le gouvernement et dont nous vous dévoilons le fonctionnement dans notre édition de ce dimanche, signe la fin d’un système. L’université française, empêtrée dans la contradiction d’ouvrir grand la porte aux bacheliers mais sans moyens pour les accueillir tous et les faire réussir, avait fini ces dernières années par recourir au tirage au sort pour départager les candidats dans ses filières les plus embouteillées, comme le sport, le droit ou la psychologie.

lire l'article

lire la suite

le parisien a écrit:

En première année de sports à l'université de Nanterre, Marvin se serait bien vu proposer remise à niveau avant son entrée en fac. C'est l'une des mesures du plan du gouvernement pour l'université que nous dévoilons.

Entre son cours de physiologie et une séance de course de haies, Marvin, 20 ans, en première année de Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) à l'université Paris-X-Nanterre, prend le temps de souffler à l'heure du déjeuner. Pas facile en effet de digérer la leçon matinale sur les muscles quand on n'a pas eu, comme lui, de formation scientifique. « Un stage de remise à niveau juste avant la rentrée m'aurait bien servi. Mais bon, je m'accroche », positive l'étudiant de Sarcelles (Val-d'Oise), qui a passé un bac technologique de gestion.

Le calendrier de l'universitaire pour Y. Bisiou est assez réaliste :

https://twitter.com/yannbisiou/status/924369845029883909

Ce n'est pas l'essentiel, mais la petite phrase sur la mention doit fait ses preuves "pour les cancres" et les propos de l'étudiant de STAPS envers les professeurs... vont encore aider à redorer le blason de la profession.

Sur le principe, l'idée me paraît bonne (à part le coup des lycéens qui "forcent la porte", mais ça, politiquement, il n'a pas le choix), mais dans la pratique, effectivement... même pour les profs de lycée je ne vois pas trop : jusqu'à présent on faisait venir chaque élève pour donner un avis sur ses voeux sélectifs uniquement, donc peu de voeux et pas pour tous les élèves, nos conseils de classe duraient jusqu'à 4h. Là, si on doit passer 12 voeux * 35 élèves en revue, ça fait 420 voeux à passer en revue pour chaque classe

+1 avec hypermnestre

Le Parisien a écrit:La réforme change la donne : les élèves n’auront plus à classer leurs voeux. Le nombre maximum de candidatures possibles passera de 24 à «une douzaine», selon un proche du dossier. Les candidats recevront une réponse pour chacune de leur demande.

Du point de vue de l'établissement d'accueil cela pose problème si celui-ci est sélectif.
P.ex dans mon BTS il y a 32 places. On fait quoi ? On dit oui à 32 candidats ? Mais alors on aura de la chance si on en a dix le jour de la rentrée...
On dit oui à 60 candidats ? Mais alors on fait quoi des 42 candidats qui se présentent le jour de la rentrée ?
Ou alors c'est le premier qui répond qui peut s'inscrire ?

Le Parisien a écrit:Au conseil de classe du deuxième trimestre de terminale, les enseignants prononceront officiellement un avis sur chaque voeu d’orientation de leurs élèves.

C'est déjà le cas depuis de nombreuses années...

ben2510 a écrit:

Le Parisien a écrit:La réforme change la donne : les élèves n’auront plus à classer leurs voeux. Le nombre maximum de candidatures possibles passera de 24 à «une douzaine», selon un proche du dossier. Les candidats recevront une réponse pour chacune de leur demande.

Du point de vue de l'établissement d'accueil cela pose problème si celui-ci est sélectif.
P.ex dans mon BTS il y a 32 places. On fait quoi ? On dit oui à 32 candidats ? Mais alors on aura de la chance si on en a dix le jour de la rentrée...
On dit oui à 60 candidats ? Mais alors on fait quoi des 42 candidats qui se présentent le jour de la rentrée ?
Ou alors c'est le premier qui répond qui peut s'inscrire ?

+1.

J'ai aussi du mal à voir comment cela va favoriser la gestion si les affectations ne se font qu'au moment de l'inscription.

ben2510 a écrit:

Le Parisien a écrit:Au conseil de classe du deuxième trimestre de terminale, les enseignants prononceront officiellement un avis sur chaque voeu d’orientation de leurs élèves.

C'est déjà le cas depuis de nombreuses années...

Sur APB, on ne saisissait pas l'avis du conseil de classe pour les filières non sélectives.

Ruthven a écrit:

ben2510 a écrit:

Le Parisien a écrit:La réforme change la donne : les élèves n’auront plus à classer leurs voeux. Le nombre maximum de candidatures possibles passera de 24 à «une douzaine», selon un proche du dossier. Les candidats recevront une réponse pour chacune de leur demande.

Du point de vue de l'établissement d'accueil cela pose problème si celui-ci est sélectif.
P.ex dans mon BTS il y a 32 places. On fait quoi ? On dit oui à 32 candidats ? Mais alors on aura de la chance si on en a dix le jour de la rentrée...
On dit oui à 60 candidats ? Mais alors on fait quoi des 42 candidats qui se présentent le jour de la rentrée ?
Ou alors c'est le premier qui répond qui peut s'inscrire ?

+1.

J'ai aussi du mal à voir comment cela va favoriser la gestion si les affectations ne se font qu'au moment de l'inscription.

ben2510 a écrit:

Le Parisien a écrit:Au conseil de classe du deuxième trimestre de terminale, les enseignants prononceront officiellement un avis sur chaque vœu d’orientation de leurs élèves.

C'est déjà le cas depuis de nombreuses années...

Sur APB, on ne saisissait pas l'avis du conseil de classe pour les filières non sélectives.

Combien d'anges sont-ils passés lorsque le chef du conseil disait "ce vœu n'est pas sélectif, le conseil n'a pas à se prononcer", tandis que profs et délégués élèves se regardaient d'un air consterné...  

Au risque de me répéter, il ne faut pas rêver, avec 420 voeux à passer en revue à chaque conseil de terminale, on ne pourra pas passer 5 min à discuter sur un voeu comme avant, en demandant à l'élève ses motivations, etc. Ce sera forcément fait à la louche. Soit on ne discutera vraiment que les voeux qu'on discutait avant et ça ne changera pas grand chose, soit on ira plus vite pour tous, avec une perte de qualité du conseil donné sur certains voeux.

Bah, de toute manière tant qu'en dernière instance les étudiants feront ce qu'ils veulent...

On ne passait pas 5 minutes sur chaque voeu chez nous et jamais en présence des élèves. Cela rallongeait seulement légèrement le conseil de classe (pas beaucoup plus que le temps de donner les avis de bac au 3e trimestre). De toute façon, comme les conseils de classe avaient lieu avant la fermeture du serveur (et que les élèves pouvaient donc rajouter encore des voeux)... Ensuite, le CDE déléguait au PP le soin de remplir l'appréciation du CDE et l'avis du conseil de classe (et comme en conseil de classe, on ne disposait que d'une liste imprimée des voeux et on ne savait pas toujours si tel voeu était nécessairement sélectif - ce n'est pas toujours clair pour certaines licences tant qu'on ne va pas voir dans APB directement).
En revanche, je crains un gros bazar (certes il y en avait déjà un) avec la fin du classement des voeux et le fait que chaque voeu reçoive une réponse. Cela risque de mettre en place des listes d'attente géante dans les filières sélectives... Je crains aussi que la fin du tri par un algorithme entraine un classement se faisant davantage sur le nom de l'établissement...
Enfin, ils vont donc réussir à développer une nouvelle plateforme en deux ou trois mois ? Qui fonctionne vraiment ? (APB fonctionnait bien d'un point de vue technique j'ai l'impression)

Laotzi a écrit:De toute façon, comme les conseils de classe avaient lieu avant la fermeture du serveur (et que les élèves pouvaient donc rajouter encore des voeux)...

C'est justement pour ça qu'on passait autant de temps en conseil de classe, pour que les élèves puissent modifier leurs voeux en fonction des conseils qu'on leur donnait en conseil de classe. Bien sûr il y a l'AP en amont et tout le boulot d'orientation fait par le PP, les entretiens individuels et compagnie, mais avoir l'ensemble de l'équipe + l'administration qui connaît bien le bassin + parfois des retours intéressants des parents délégués sur l'expérience d'anciens élèves pour se prononcer sur des voeux a priori finalisés, c'était un plus. Après libre aux élèves d'écouter ou non nos conseils et aux différentes formation de recruter qui elles veulent.
Notre CDE saisissait toujours les avis CDE elle-même, un peu plus tard, dans son bureau, une fois les voeux définitifs, et toujours en présence de et en concertation avec le PP.

À l'inverse nos conseils de classe du 3e trimestre sont très vite expédiés. 45 min pour une classe, en gros, on en enchaîne 3 dans la soirée. Les avis de bac, c'est ultra-rapide à mettre, surtout qu'on les prépare avec les collègues en amont du conseil et comme c'est la fin de la scolarité des élèves, il n'y a plus grand chose à leur dire de leur travail.

lene75 a écrit:

Laotzi a écrit:De toute façon, comme les conseils de classe avaient lieu avant la fermeture du serveur (et que les élèves pouvaient donc rajouter encore des voeux)...

C'est justement pour ça qu'on passait autant de temps en conseil de classe, pour que les élèves puissent modifier leurs voeux en fonction des conseils qu'on leur donnait en conseil de classe. Bien sûr il y a l'AP en amont et tout le boulot d'orientation fait par le PP, les entretiens individuels et compagnie, mais avoir l'ensemble de l'équipe + l'administration qui connaît bien le bassin +  parfois des retours intéressants des parents délégués sur l'expérience d'anciens élèves pour se prononcer sur des voeux a priori finalisés, c'était un plus. Après libre aux élèves d'écouter ou non nos conseils et aux différentes formation de recruter qui elles veulent.
Notre CDE saisissait toujours les avis CDE elle-même, un peu plus tard, dans son bureau, une fois les voeux définitifs, et toujours en présence de et en concertation avec le PP.
.

J'aurais aimé constater cela dans mon lycée. Dans les faits, les élèves se moquaient totalement de nos avis et s'ils saisissaient d'autres vœux après le conseil de classe, c'était souvent en contradiction avec les conseils données (j'utilise l'imparfait puisque le système disparaît). Quant à la saisie des avis par les CDE, nous (PP de Tale) devions le faire en son nom pour lui permettre de gagner du temps pour d'autres choses plus importantes (après tout, comme nous l'avait dit notre CDE, nous étions mieux placés que lui pour juger de la pertinence des choix des élèves -ce qui n'est pas faux, du moins dans mon établissement vu que le CDE ne connaît pas du tout les élèves et n'assiste pas non plus aux conseils de Tale).

lene75 a écrit:Au risque de me répéter, il ne faut pas rêver, avec 420 voeux à passer en revue à chaque conseil de terminale, on ne pourra pas passer 5 min à discuter sur un voeu comme avant, en demandant à l'élève ses motivations, etc. Ce sera forcément fait à la louche. Soit on ne discutera vraiment que les voeux qu'on discutait avant et ça ne changera pas grand chose, soit on ira plus vite pour tous, avec une perte de qualité du conseil donné sur certains voeux.

C'est faisable ; j'ai travaillé dans un établissement où le proviseur (et l'adjoint) recevait avec le PP tous les élèves de Terminale pour discuter de leurs voeux (20 min d'entretien par élève ; une semaine et demi bloquée dans son emploi du temps, une journée pour le PP) avant la fermeture des voeux. Le système était relativement efficace, mais cela n'a jamais empêché des élèves de s'inscrire en PACES alors qu'on savait pertinemment qu'ils ne pourraient pas réussir le concours.

.

DesolationRow a écrit:Bah, de toute manière tant qu'en dernière instance les étudiants feront ce qu'ils veulent...

Et il va bien falloir trouver les heures et les enseignants pour la remise à niveau ... Evidemment sans budget. (Sans parler du tri des dossiers par les universitaires qui va griller encore du temps de recherche au profit d'un administratif usine à gaz puisqu'en dernier lieu les étudiants décideront).[/quote]

Les universités reçoivent déjà les dossiers des élèves qui y candidatent, y compris pour des filières non sélectives. Simplement, ces dossiers servent à caler des armoires. Je doute que cela change beaucoup... Bac S avec 13 de moyenne ? Favorable. Bac techno ? Défavorable.

Le budget armoire doit être phénoménal.

Ça a l'air pas mal non ?
Surtout l'introduction d'une année de propédeutique (même si le lycée devrait tenir ce rôle, dans un monde bien construit) et le fait que les enseignants de lycée pourront avoir un mot à dire.

Une année de remise à niveau qui sera financé au mieux à moyens constants, cela risque d'être surtout un gadget. Et c'est quand même une façon d'entériner le fait que le bac ne signifie plus rien. Plutôt que de tâcher de faire en sorte que les bacheliers puissent suivre à l'université dès l'obtention du bac (dans une filière correspondante évidemment, pas en médecine pour un littéraire), on entérine le fait qu'une partie ne pourra pas suivre et on invente ces stages de remises à niveau, qui seront probablement non financés, aussi gadget que ceux qui avaient été préconisés au lycée (stages d'été) et probablement très vite abandonnés ou presque.
Et je ne comprends pas comment on va s'en sortir sans confusion s'il n'y a plus de hiérarchie des voeux et si chacun d'entre eux reçoit une réponse...

Quid de la pression des CDE sur les enseignants pour mettre avis favorable à tous les voeux des élèves ? Quand on voit ce qui se passe pour les livrets de compétences au collège qui sont "relus et corrigés" dans certains établissements, ça laisse pantois pour les systèmes d'affectation dans le supérieur.

ben2510 a écrit:

Le Parisien a écrit:La réforme change la donne : les élèves n’auront plus à classer leurs voeux. Le nombre maximum de candidatures possibles passera de 24 à «une douzaine», selon un proche du dossier. Les candidats recevront une réponse pour chacune de leur demande.

Du point de vue de l'établissement d'accueil cela pose problème si celui-ci est sélectif.
P.ex dans mon BTS il y a 32 places. On fait quoi ? On dit oui à 32 candidats ? Mais alors on aura de la chance si on en a dix le jour de la rentrée...
On dit oui à 60 candidats ? Mais alors on fait quoi des 42 candidats qui se présentent le jour de la rentrée ?
Ou alors c'est le premier qui répond qui peut s'inscrire ?

Le Parisien a écrit:Au conseil de classe du deuxième trimestre de terminale, les enseignants prononceront officiellement un avis sur chaque voeu d’orientation de leurs élèves.

C'est déjà le cas depuis de nombreuses années...

Je ne trouve pas l'article très clair. Vu le titre, il s'intéresse à l'université, parle-t-il des filières sélectives comme BTS, IUT, écoles, CPGE, ... ?

Zagara a écrit:Ça a l'air pas mal non ?
Surtout l'introduction d'une année de propédeutique (même si le lycée devrait tenir ce rôle, dans un monde bien construit) et le fait que les enseignants de lycée pourront avoir un mot à dire.

+ 1.
Vu de loin, ça a l'air bien je trouve. Faut voir le détail maintenant.

laMiss a écrit:

Zagara a écrit:Ça a l'air pas mal non ?
Surtout l'introduction d'une année de propédeutique (même si le lycée devrait tenir ce rôle, dans un monde bien construit) et le fait que les enseignants de lycée pourront avoir un mot à dire.

+ 1.
Vu de loin, ça a l'air bien je trouve. Faut voir le détail maintenant.

Je doute... vous avez votre mot à dire en fin de Seconde, vous ??? Vous parvenez à réorientez des élèves en échec en fin de Première ?
Et un autre point... tous les professeurs connaissent toutes les formations du supérieur suffisamment bien pour émettre un avis formé ?
Cela sent à la fois l'usine à gaz et le pipeau...

Les universités devront donc émettre un avis sur les voeux réalisés, y compris dans des filières non-sélectives, pour des milliers de futurs bacheliers... Oui c'est du pipeau !

Pour moi ce sera simple (pour les filières universitaires générales) :
- Bac général : avis favorable
- Bac pro/techno : avis défavorable

Évidemment on pourra faire des exceptions pour certaines filières et proposer une évaluation du dossier "fine" et "personnalisée", par exemple pour médecine :
- Bac S : avis favorable.
- Le reste : avis défavorable.

C'est bien non ?

Encore un gouvernement qui n'a pas compris qu'à l'université nous faisons de la production de masse standardisée*.

*Edit : du moins en L1 voire durant toute la licence !