Enseigner dans un lycée français à l'étranger

Bonjour,
étudiante en MEEF (je passe le CAPES de Lettres Modernes option FLE cette année), plusieurs questions me taraudent sur l'intitulé de ce sujet.
J'ai toujours voulu enseigner à l'étranger, mais on dirait que passer par la voie de l'AEFE est extrêmement complexe.
Par conséquent, je suis preneuse si vous avez des retours d'expérience ! Notamment, sur la façon dont vous avez réussi à entrer dans cet organisme. Je sais qu'il faut deux ans d'ancienneté en tant que titulaire, qu'il faut maîtriser une autre langue que l'anglais (je compte partir un an en assistanat pour cela).
Faut-il demander une disponibilité pour déménager dans un pays, et déposer sa candidature auprès de plusieurs régions pour être pris en tant que résident ?
Comment notre partenaire de PACS, qui travaille également pour l'Éducation Nationale, peut être à nos côtés ?

D'avance merci

Les établissements de la MLF sont plus accessibles pour commencer. Je suis partie en Egypte avec 3 ans d’expérience et dans de très bonnes conditions de salaire et de travail. Plusieurs de mes collègues dont cnetait aussi la première expérience à l’etranger ont obtenu un poste à l’aefe ensuite.

L’AEFE peut aussi être accessible avec 2 ans d’anciennete, tout dépend des pays demandés.
Angita, pourquoi faudrait-il parler une autre langue que l’anglais? Quelle langue choisirais-tu si tu vises la Chine, l’Allemagne et la Russie par exemple?
Ce qu’il te faut c’est un super dossier, il faut se montrer investi, appliquer les dernières nouveautés pédagogiques, monter des projets,... tu peux t’interesser au numérique qui est très à la mode dans les établissements de l’AEFE. En gros, il faut se construire un dossier, quelque chose qui distinguera ton dossier des autres.
Quant à ton conjoint, vous pouvez faire une candidature double.

D'accord, merci de vos conseils !
Pour les langues, c'est ce qu'un conférencier, qui avait travaillé au sein de l'AEFE, avait dit : il est plus intéressant dans un dossier d'avoir quelqu'un qui en maîtrise plusieurs, dont une un peu "exotique". J'ai choisi le mandarin parce que je l'ai déjà étudié auparavant. D'autre part, c'est toujours un plus d'avoir une expérience en FLE je pense !
Après, comme tu le dis Isidoria, j'ai également entendu dire qu'il était bien vu d'être formateur à côté, de montrer qu'on est investi dans la pédagogie. En revanche, je ne vois comment mettre tout cela en avant sur un CV, par exemple pour tout ce qui est numérique ? Faut-il passer quelque chose en particulier ou juste le mentionner dans la lettre de motivation ?
Je ne connaissais pas la notion de "candidature double", c'est assez rassurant ! (Bien qu'il ne doit pas y avoir tant de postes qui se libèrent au sein d'un lycée pour deux professeurs de lettres...).

Salut,
Deux profs dans la même matières, c'est chaud!!Il sera moins difficile je pense qu'avoir un poste résident et un poste en local, surtout avec les coupes sévères qui s'annoncent.
Pour ce qui est du CV, compile tes attestions de stage, des attestations de CDE sur des projets menés au sein de l'établissement, des attestations de ton inspecteur/inspectrice, bref justifie tout ce que tu avances! Si tu tiens un blog avec les élèves, ou un site internet, ou autre, mets le lien sur le CV, etc.
Pour les langues, c'est vraiment très secondaire! Peu de ceux qui se sont expatriés parlaient la langue du pays (pour donner un exemple, sur les 12 ou 13 nouveaux au Lycée de Rangoun cette année (PE et prof du secondaire), pas un ne parle birman et peu ont une bonne maîtrise de l'anglais!! Par contre, tous ont expérimenté ou expérimentent les Ipad, les chromebook, les tableaux numériques, etc.)

Concernant le PACS, attention, il n'est pas reconnu dans certains pays, ce qui peut poser un probleme pour le visa et l'embauche, voire pour la vie de couple tout simplement (de tête, l'Inde, les Emirats arabes unis, la Chine...).
Certains pays exigent aussi une maîtrise (et non seulement une licence) pour y être embauché (la Chine, la Thailande, les Emirats... si je me trompe pas); mais si tu es encore étudiante, cela ne te concerne pas, c'est pour ceux qui ont eu le concours à Bac +3 et qui sont coincés parfois...

MLF comme AEFE, la démarche est globalement la même: tu te construis un CV, tu attends d'avoir les 2 ans d'ancienneté sinon point de détachement, tu postules et tu croises les doigts!! Plus ça va et plus les postes sous contrat expatrié et contrat résident de l'AEFE sont "chers", difficile à obtenir car de moins en moins nombreux et la concurrence est rude, voire très rude.

Tous les établissements français à l'étranger sont des établissements privés.
Les établissements MLF proposent des contrats locaux; il n'y a pas d'unité de traitement, il faut donc bien lire le contrat qui t'engage; il peut être très éloigné du droit français! Il ont l'avantage d'être des contrats ouvrant à un détachement. Souvent ce sont des postes où on te demande une grande flexibilité, tu peux enseigner plusieurs matières différentes (Lettres/Histoire/Géographie/Latin/Arts Pla...) ou à des classes de collèges en multiniveaux, notamment dans les écoles d'entreprises.
Les établissements conventionné ou en gestion directe AEFE proposent aussi des contrats locaux; là encore, aucune unité, bien lire le contrat. Ils ne permettent pas le détachement mais seulement la mise en disponibilité. Les contrats en Asie sont intéressants, mais ce n'est pas le cas partout dans le monde...
Dans les établissements partenaire de l'AEFE, les contrats sont toujours des contrats locaux (toujours aucune unité de traitement ou d'avantages); si l'établissement (ou le niveau dans lequel tu enseignes) est homologué, tu peux être détaché; sinon tu es en disponibilité.

Le mieux est de d'éplucher le site de l'AEFE et de la MLF, et de suivre aussi l'actualité de l'enseignement à l'étranger, qui fait face à une coupe drastique dans le budget, une diminution des postes "résident" et "expatrié", ainsi qu'à une recrudescence des refus de détachement. Il se peut que de grosses évolutions viennent chambouler tout cela dans les 2-3 ans à venir...

Bon courage et avec de la patience tout est possible!!

Deux postes en lettres, ça peut se trouver, mais mieux vaut viser un très gros établissement, et en effet peut-être qu’un serait d’abord résident et l’autre local.

D'accord, merci pour ta grande précision Nautie !
Dans tous les cas, ça paraît vraiment difficile d'accès quand on n'a jamais mis les pieds dans ces réseaux... Faudrait-il envoyer une très grande quantité de candidatures pour être certain d'avoir une réponse (en plus de l'investissement personnel dans tout ce qui a été énoncé) ?
Une autre question : comment fait-on pour être résident ? Faut-il demander une disponibilité pour vivre sur place et ensuite postuler ?

Angita a écrit:D'accord, merci pour ta grande précision Nautie !
Dans tous les cas, ça paraît vraiment difficile d'accès quand on n'a jamais mis les pieds dans ces réseaux... Faudrait-il envoyer une très grande quantité de candidatures pour être certain d'avoir une réponse (en plus de l'investissement personnel dans tout ce qui a été énoncé) ?
Une autre question : comment fait-on pour être résident ? Faut-il demander une disponibilité pour vivre sur place et ensuite postuler ?

Les postes de "résident" sont en fait les postes de titulaire, dont la liste à pourvoir est publiée début janvier sur le site de l'AEFE. Il faut donc postuler à ce moment là! Les dossiers reçus par chaque établissement sont ensuite classés lors d'une commission (CCPL) et le 1e de la liste est appelé; s'il/elle accepte, le poste est attribué, fin de l'histoire. Si le n°1 refuse (autre poste ailleurs, changement d'idée, refus de détachement, etc), l'établissement appelle le n°2, et ainsi de suite... C'est au moment de la proposition qu'il faut demander son détachement (certaines academies ont tendance à beaucoup refuser...).

Pour ce qui est des demandes, tous les cas de figure sont surement possibles, mais plus tu multiplies les demandes, plus tu as des chances d'avoir quelque chose (surtout avec la contrainte de deux postes!). Pour ma part, j'ai fait toutes les demandes possibles (MLF, AEFE, candidatures spontanées), en tout plus de 40 dossiers envoyés en double (avec mon mari en technologie/maths/sciences). Nous avons passé plusieurs entretiens Skype, étaient "bien classés" sur des postes résident, et au final reçu une seule réponse positive... Certes nous sommes aujourd'hui enchantés par nos postes, mais ce sont deux postes en local, avec mise en disponibilité.
J'ai raconté mes "aventures de dossiers" dans les premiers articles de mon blog ( http://profexpat.wordpress.com ).

D'accord tout devient plus clair ! Oh là là, bravo pour votre persévérance !
On utilisera sans doute la même méthode, j'espère qu'elle portera ses fruits...
Merci pour ton blog, je le regarderai régulièrement, c'est passionnant !

Coupes drastiques puis démantèlement du réseau d'enseignement français à l'étranger
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/311017/francaises-de-l-etranger-le-gouvernement-francais-ne-nous-aime-pas

Mobilisons-nous

C’est pour nous, Français de l’étranger, une très mauvaise nouvelle. Le désengagement de l’Etat a pour conséquence immédiate l’envolée du prix de la scolarité, et si le budget des bourses (programme 151 du MAEDI) semble ne pas diminuer, c’est de fait une baisse des moyens alloués aux familles, puisque le nombre de demandeurs ne cesse d’augmenter.

Les déscolarisations d’enfants français se sont multipliées ces dernières années, notamment dans les pays en crise, alors que le système des bourses ne parvenait pas à couvrir les besoins. Elles risquent de reprendre de plus belle.