Décret : 30% de recteurs non universitaires et sans expérience minimale dans l'éducation

On se souvient que deux décrets avaient été pris en 2015 pour permettre au président de la République de nommer aux fonctions de recteurs des professionnels non-titulaires d'un doctorat, s'ils possèdent une expérience d'au moins dix ans dans l'enseignement, la formation ou la recherche.

Changement de majorité mais une nouvelle étape dans la continuité (comme avec les régions académiques) :

Avec 30% de recteurs non universitaires et sans expérience minimale dans l'éducation, @jmblanquer lance une réforme RH de grande ampleur pic.twitter.com/wxb5y6OlUq

— Soazig Le Nevé (@soazigleneve) 2 mars 2018

Ça va permettre de caser les potes énarques qui n'ont pas trouvé de pantoufle.

Zagara a écrit:Ça va permettre de caser les potes énarques qui n'ont pas trouvé de pantoufle.

Exactement.
C'était l'analyse donnée lors de l'augmentation substantielle du traitement des recteurs il y a quelques années.
Phase 1 : on rend plus attractif financièrement la position.
Phase 2 : on ouvre la brèche pour un recrutement plus large en laissant des garde-fous.
Phase 3 : on pourra y caser des "potes politiques".

(Toute similitude avec l'IGEN et le tour extérieur est purement fortuite.)

C'est quand même bien la preuve que c'est tout nouveau, ni de gauche, ni de droite.

Je ne crois pas qu'il y ait de crise du recrutement chez les recteurs, pas besoin d'attirer tant de monde que ça.
Par ailleurs, je ne suis pas certain que ce soit un bon poste pour y pantoufler, puisque c'est quand même assez exposé... quand on veut une planque de haut fonctionnaire, il y a plus tranquille.

J'imagine plutôt qu'il s'agit de pouvoir installer d'autres profils, moins universitaires, plus grandes écoles..?

pogonophile a écrit:Je ne crois pas qu'il y ait de crise du recrutement chez les recteurs, pas besoin d'attirer tant de monde que ça.
Par ailleurs, je ne suis pas certain que ce soit un bon poste pour y pantoufler, puisque c'est quand même assez exposé... quand on veut une planque de haut fonctionnaire, il y a plus tranquille.

J'imagine plutôt qu'il s'agit de pouvoir installer d'autres profils, moins universitaires, plus grandes écoles..?

Il n'y avait effectivement aucune crise de recrutement et pour moi ce n'est pas pour pantoufler, c'est bien une décision politique (mais il fallait augmenter la rémunération pour ces nouveaux profils).

Moi j'y vois surtout la volonté d'écarter des postes à responsabilité des gens qui ont eu une expérience concrète de l'enseignement, donc qui auraient encore tendance à favoriser les savoirs disciplinaires... pour mettre à la place des personnes qui appliqueront d'autant plus facilement tout ce qui concourt à vider l'enseignement de sa substance, qui appliqueront les réformes sans se poser de questions.

L'irrédentisme n'est pas un problème courant chez les recteurs
Par ailleurs, l'amour des savoirs disciplinaires n'a jamais prémuni du service diligent de l'Etat.

Macron, énarque, a fait passer une mesure utile aux énarques.

Aliceinwonderland a écrit:Moi j'y vois surtout la volonté d'écarter des postes à responsabilité des gens qui ont eu une expérience concrète de l'enseignement, donc qui auraient encore tendance à favoriser les savoirs disciplinaires... pour mettre à la place des personnes qui appliqueront d'autant plus facilement tout ce qui concourt à vider l'enseignement de sa substance, qui appliqueront les réformes sans se poser de questions.

Je pense la même chose. L'objectif c'est vraiment de donner de moins en moins de poids à des universitaires susceptibles de vouloir défendre les savoirs disciplinaires... D'y mettre des gens qui n'y connaissent rien et vont appliquer les décisions sans en comprendre la gravité.

Des gestionnaires quoi ! Comme à l'hôpital public, avec le succès que l'on sait, et pour le plus grand bonheur de ceux qui y travaillent.