- gauvain31Empereur
Je ne vois pas l'intérêt pour le suivi de l'élève de passer de 3 trimestres à deux semestres. Si quelqu'un veut bien m'expliquer
- V.MarchaisEmpereur
Elyas, je comprends la réaction d'Ilona, même si je me doute pas que, pas plus que moi, tu ne cèdes à la démagogie.
Mais il me semble que tu es le premier à déplorer une application de l'évaluation par compétences qui se fait n'importe comment, c'est-à-dire sans travailler par tâches complexes, en atomisant l'évaluation en items qui, pris isolément, n'ont aucune signification quant aux compétences réelles des élèves. Et c'est ainsi que l'on finit par gonfler artificiellement les résultats.
Même si je suis bien placée pour savoir que l'évaluation par compétences peut être autre chose, force m'est de constater que, la plupart du temps, ce que les collègues voient autour d'eux, c'est sa mise en place la plus absurde qui soit. Dès lors, il ne faut pas s'étonner qu'ils en concluent que "évaluation par compétences = démagogie". C'est faux dans l'absolu, mais si l'on s'en tient à leur expérience, c'est parfaitement vrai.
Mais il me semble que tu es le premier à déplorer une application de l'évaluation par compétences qui se fait n'importe comment, c'est-à-dire sans travailler par tâches complexes, en atomisant l'évaluation en items qui, pris isolément, n'ont aucune signification quant aux compétences réelles des élèves. Et c'est ainsi que l'on finit par gonfler artificiellement les résultats.
Même si je suis bien placée pour savoir que l'évaluation par compétences peut être autre chose, force m'est de constater que, la plupart du temps, ce que les collègues voient autour d'eux, c'est sa mise en place la plus absurde qui soit. Dès lors, il ne faut pas s'étonner qu'ils en concluent que "évaluation par compétences = démagogie". C'est faux dans l'absolu, mais si l'on s'en tient à leur expérience, c'est parfaitement vrai.
- sandGuide spirituel
Véro, ta réponse est une fois de plus concrète et détaillée, je te remercie.
- gauvain31Empereur
Surtout qu'on peut évaluer par compétence en mettant une note sur 20. Par compétence ne veut pas dire "sans note". Cette confusion est vraiment regrettable.
- HermionyGuide spirituel
Merci pour cette discussion. J'ai regardé Pronotes il n'y a pas très longtemps et force est de constater qu'il y a inflation des items...C'est juste impressionnant. Du coup, je ne me voyais pas cocher des cases et des cases. Merci donc Véronique pour tes explications. J'ai commencé à utiliser tes grilles en rédaction l'an dernier, je vois mieux désormais comment améliorer le système.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- IlonaHabitué du forum
Disons que pour les enseignants, cela fait moins de bulletins à remplir, et moins de conseils de classe à présider pour la direction.
Pour les élèves, cela fait une moyenne assise sur davantage d'évaluations.
Chez nous, nous sommes restés une année en semestre, avant de repasser au trimestre par vote.
Pour les élèves, cela fait une moyenne assise sur davantage d'évaluations.
Chez nous, nous sommes restés une année en semestre, avant de repasser au trimestre par vote.
- LoreleiiNeoprof expérimenté
Ilona a écrit:Disons que pour les enseignants, cela fait moins de bulletins à remplir, et moins de conseils de classe à présider pour la direction.
Pour les élèves, cela fait une moyenne assise sur davantage d'évaluations.
Chez nous, nous sommes restés une année en semestre, avant de repasser au trimestre par vote.
Sauf que mon CDE veut des conseils et des bulletins de mi-semestre !!!!
- henrietteMédiateur
Véronique, les échelles que tu as mises en pièces jointes, es-tu la seule à les utiliser ou bien s'agit-il de référentiels communs mis en place dans l'équipe de lettres ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- stanleymilgramNiveau 9
V.Marchais a écrit:Comme le dit Elyas, je donne les échelles une seule fois, en début d'année. J'explique comment ça marche. Le but est que, quand un élève reçoit une évaluation, il comprenne pourquoi il est au niveau 1 ou 2 ou 3 ou 4, et, surtout, ce qu'il doit faire pour progresser.
L'échelle est un repère, pas une usine à cocher, surtout pas.
Sur la copie, je note le niveau atteint par l'élève (ça aurait pu être une note, mais chez nous, c'est un positionnement) et je précise dans une appréciation, par exemple : "Beaucoup mieux sur les accords. Il faut maintenant te concentrer sur les terminaisons verbales en [é]."
Une évaluation chiffrée et une appréciation. La révolution, quoi !
Sur une feuille de classeur, l'élève note où il en est dans tel domaine à telle date, et ce qu'il doit travailler en priorité. Il voit ainsi peu à peu ses progrès et sait à chaque évaluation à quoi exactement il doit faire attention. (Je ne prétends pas du tout que ça règle tous les problèmes, loin de là, mais c'est déjà ça.)
Merci Véronique
- ChocolatGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Loreleii a écrit:Merci Véronique pour ton analyse très intéressante. Il faut que je réfléchisse, que je prenne du temps pour tout bien comprendre. ¨Pas facile du jour au lendemain ...
Tes cinq compétences, tu les évalues sur cinq niveaux ?
Non, ce sont des échelles avec 4 degrés, parce que c'est ce qui est imposé nationalement (cf. post de Celeborn).
Je préférerais utiliser des notes.
En l'état actuel, il est difficile de signaler ses progrès à un élève qui est toujours au niveau 1, mais qui a tout de même acquis certains réflexes. Avec des notes, il passerait de 3 à 8, par exemple : là, les progrès sautent aux yeux, on peut dire : "Tu as déjà beaucoup progressé, la moyenne est à portée de main, et ensuite, on continue." Avec les 4 niveaux, malgré ses progrès, un élève peut rester longtemps coincé au niveau 1 ou 2, et même si on lui dit que ça et ça, c'est beaucoup mieux, je trouve que c'est décourageant pour lui.
Il est là, le problème de la disparition de la note chiffrée !
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- CelebornEsprit sacré
Rappelons qu'il n'y a pas de compétences dans les bulletins officiels nationaux ! Que ce soit avec des notes sur 20 ou avec une échelle à 4 niveaux, le bulletin trimestriel (ou semestriel, hein) est organisé par disciplines, et non par compétences. Donc si l'on vous fait remplir des compétences pour le bulletin, on vous ment.
Le seul endroit où ça pourrait, de loin et par temps de brouillard, avoir un sens, c'est pour les bilans de fin de cycle (fin de 6e et fin de 3e), mais même là, ils sont organisés par domaines du socle, et non par compétences. Il n'y a pas de liste nationale de compétences, il n'y aucun système officiel pour transformer des évaluations par compétences en croix dans le bilan de fin de cycle, et vous pouvez n'avoir jamais évalué qu'avec des notes sur 20 et sans jamais avoir utilisé le terme "compétences" et être parfaitement en mesure d'expliquer où vous situez l'élève sur tel ou tel domaine du socle.
je conseille de regarder notre diaporama sur le sujet, qui explique très clairement le cadre règlementaire : LIEN
Elyas, un élève qui passe de 15 en 3e à 6 en seconde, ce n'est pas un problème lié au système d'évaluation par notes : c'est un problème lié à ce qu'en fait le/la collègue. On peut avoir exactement les mêmes soucis avec des niveaux d'acquisition ou des ceintures : suffit de fixer les niveaux les plus hauts sans grande exigence, et voilà. On se souvient tous de ces élèves qui validaient tous ou presque leur livret de compétences et se retrouvaient complètement en échec l'année d'après.
Véronique, la loi dit bien que c'est le projet d'établissement qui contraint la liberté pédagogique, et non le CA. Maintenant, une décision de CA est quand même compliquée à outrepasser. Il faudrait lire la décision de CA exacte pour savoir ce qu'on peut contourner et comment.
Le seul endroit où ça pourrait, de loin et par temps de brouillard, avoir un sens, c'est pour les bilans de fin de cycle (fin de 6e et fin de 3e), mais même là, ils sont organisés par domaines du socle, et non par compétences. Il n'y a pas de liste nationale de compétences, il n'y aucun système officiel pour transformer des évaluations par compétences en croix dans le bilan de fin de cycle, et vous pouvez n'avoir jamais évalué qu'avec des notes sur 20 et sans jamais avoir utilisé le terme "compétences" et être parfaitement en mesure d'expliquer où vous situez l'élève sur tel ou tel domaine du socle.
je conseille de regarder notre diaporama sur le sujet, qui explique très clairement le cadre règlementaire : LIEN
Elyas, un élève qui passe de 15 en 3e à 6 en seconde, ce n'est pas un problème lié au système d'évaluation par notes : c'est un problème lié à ce qu'en fait le/la collègue. On peut avoir exactement les mêmes soucis avec des niveaux d'acquisition ou des ceintures : suffit de fixer les niveaux les plus hauts sans grande exigence, et voilà. On se souvient tous de ces élèves qui validaient tous ou presque leur livret de compétences et se retrouvaient complètement en échec l'année d'après.
Véronique, la loi dit bien que c'est le projet d'établissement qui contraint la liberté pédagogique, et non le CA. Maintenant, une décision de CA est quand même compliquée à outrepasser. Il faudrait lire la décision de CA exacte pour savoir ce qu'on peut contourner et comment.
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- V.MarchaisEmpereur
Notre établissement a brutalement basculé dans un univers sans notes l'an dernier. J'ai alors parlé des échelles à mes collègues qui n'y ont, je crois, pas compris grand chose. Selon elles, le seul intérêt de passer aux compétences était de cibler tous les items travaillés. Et de se lancer dans des systèmes fous, avec des tonnes d'items par élève et par évaluation. Pour rien au monde je n'aurais procédé ainsi. Nous avons donc fait chacune à notre manière (nous sommes 3, c'est un petit établissement, + un stagiaire et un BMP).henriette a écrit:Véronique, les échelles que tu as mises en pièces jointes, es-tu la seule à les utiliser ou bien s'agit-il de référentiels communs mis en place dans l'équipe de lettres ?
Évidemment, en juin, elles étaient essorées.
Je vois trop peu le stagiaire et le BMP, avec mon temps partiel, pour savoir comment ils font. Je sais juste que le BMP râle parce que, bien évidemment, son autre établissement évalue différemment du nôtre. Pour lui, c'est un peu la double peine.
- lemigouNiveau 6
Iphigénie a écrit:Une question candide, j'ai regardé par curiosité sans être du tout dans le coup de ces nouvelles pratiques, "l'echelle de comprehension":
Mais pour comprendre l"'echelle de compréhension", ne faut-il pas, déjà, avoir une bonne capacite de compréhension?
(je parle bien évidemment de la clarté et de l'utilité pour l'élève, pas de la grande clarté dans la répartition des rubriques pour le professeur qui doit évaluer lesdites compétences).
Je me pose la même question que toi, Iphigénie. Comment un élève moyen de collège peut-il s'y retrouver dans une page entière d'informations aussi complexes. Quand on sait que la plupart des élèves sont déjà perdus quand une consigne fait plus d'une ligne !
- V.MarchaisEmpereur
Merci pour ta réponse, Celeborn.
Effectivement, c'est compliqué. En plus, je suis seule à combattre la disparition des notes, et j'estime qu'à un moment, mon énergie est mieux utilisée à autre chose qu'à jouer les rebelles et à faire ma marginale sans rien pouvoir changer. J'ai expliqué ailleurs comment je remets la discussion sur le tapis, patiemment, à chaque réunion.
Patience et longueur de temps, plutôt que braquages stériles.
Effectivement, c'est compliqué. En plus, je suis seule à combattre la disparition des notes, et j'estime qu'à un moment, mon énergie est mieux utilisée à autre chose qu'à jouer les rebelles et à faire ma marginale sans rien pouvoir changer. J'ai expliqué ailleurs comment je remets la discussion sur le tapis, patiemment, à chaque réunion.
Patience et longueur de temps, plutôt que braquages stériles.
- V.MarchaisEmpereur
lemigou a écrit:Iphigénie a écrit:Une question candide, j'ai regardé par curiosité sans être du tout dans le coup de ces nouvelles pratiques, "l'echelle de comprehension":
Mais pour comprendre l"'echelle de compréhension", ne faut-il pas, déjà, avoir une bonne capacite de compréhension?
(je parle bien évidemment de la clarté et de l'utilité pour l'élève, pas de la grande clarté dans la répartition des rubriques pour le professeur qui doit évaluer lesdites compétences).
Je me pose la même question que toi, Iphigénie. Comment un élève moyen de collège peut-il s'y retrouver dans une page entière d'informations aussi complexes. Quand on sait que la plupart des élèves sont déjà perdus quand une consigne fait plus d'une ligne !
Je ne prétends pas que ce tableau soit facile d'accès pour tous les élèves. Il faut expliquer, passer plus de temps avec ceux qui ont du mal, bien voir avec eux ce qui pose problème et qu'il faut améliorer.
édit : je précise que les objectifs que se donne l'élève à chaque devoir l'obligent à lire et comprendre les appréciations et à se servir de l'échelle. C'est un bon moment pour revoir comment s'en servir.
- tiptop77Prophète
gauvain31 a écrit:Je ne vois pas l'intérêt pour le suivi de l'élève de passer de 3 trimestres à deux semestres. Si quelqu'un veut bien m'expliquer
On était aux semestres l'année dernière et en fin d'année on a clairement dit à la cde que ça n'allait pas avec un vrai suivi des élèves. Aucun bilan entre fin janvier et début juillet! Les pp ont eu plus de rdv car les parents voulaient savoir à juste titre où en était leur gamin d'autant plus qu'il n'y avait plus de notes mais des positionnements de 1 à 4 auxquels beaucoup ne comprenaient pas grand chose.
La cde a été bien étonnée de constater qu'une grande majorité a voté pour le retour aux trimestres. Elle a contourné le truc en disant conseil de classe aux premier et troisième trimestres et conseil de cycle au 2ème... Est-ce que la nouvelle direction va fonctionner ainsi ou bien faire des conseils de classe en validant le cycle en fin d'année tout simplement?
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May the force be with us!
- ElyasEsprit sacré
Celeborn a écrit:
Elyas, un élève qui passe de 15 en 3e à 6 en seconde, ce n'est pas un problème lié au système d'évaluation par notes : c'est un problème lié à ce qu'en fait le/la collègue. On peut avoir exactement les mêmes soucis avec des niveaux d'acquisition ou des ceintures : suffit de fixer les niveaux les plus hauts sans grande exigence, et voilà. On se souvient tous de ces élèves qui validaient tous ou presque leur livret de compétences et se retrouvaient complètement en échec l'année d'après.
On est bien d'accord, je ne disais pas autre chose et je donnais cet exemple quand les gens commencent à dire qu'évaluer autrement que par la notation chiffrée, c'est la porte ouverte à la démagogie et à l'évaluation à la louche. Aucun système d'évaluation n'est à l'abri de cette démagogie et de ces dérives et tous les systèmes d'évaluation ont leur intérêt. Penser que seule l'évaluation par notation chiffrée est la voie et que tout le reste est nul est une paresse intellectuelle et professionnelle dommageable pour tous et pour la liberté pédagogique.
Personnellement, je vis l'inverse de la situation évoquée ici. J'évalue sans notes dans un établissement où tous les autres collègues évaluent par notes chiffrées. Je sais ce que c'est qu'être le seul à ne pas faire comme les autres. Ensuite, quand l'évaluation dite par compétence arrivera chez moi (et mon petit doigt me dit que ça risque d'être pour l'an prochain), je vais devoir batailler pour préserver mon évaluation par ceintures.
- henrietteMédiateur
Ok, Véronique, merci pour ta réponse, je vois bien la situation.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- IphigénieProphète
Je ne doute pas de ton travail, Véronique. Ma remarque vient de ce que j'ai essayé il y a longtemps, ( apprenti sorcier sans le savoir ) de lister ainsi les domaines d'erreurs( donc, de competence absente...) pour les BTS, mais j ai dû y renoncer car pour eux, par exemple, " phrase mal construite" ou " sans verbe" ne faisait pas sens (^^). Je passais plus de temps à expliquer le truc qu'à écrire dans leur copie" il manque le verbe".... :lol:V.Marchais a écrit:lemigou a écrit:Iphigénie a écrit:Une question candide, j'ai regardé par curiosité sans être du tout dans le coup de ces nouvelles pratiques, "l'echelle de comprehension":
Mais pour comprendre l"'echelle de compréhension", ne faut-il pas, déjà, avoir une bonne capacite de compréhension?
(je parle bien évidemment de la clarté et de l'utilité pour l'élève, pas de la grande clarté dans la répartition des rubriques pour le professeur qui doit évaluer lesdites compétences).
Je me pose la même question que toi, Iphigénie. Comment un élève moyen de collège peut-il s'y retrouver dans une page entière d'informations aussi complexes. Quand on sait que la plupart des élèves sont déjà perdus quand une consigne fait plus d'une ligne !
Je ne prétends pas que ce tableau soit facile d'accès pour tous les élèves. Il faut expliquer, passer plus de temps avec ceux qui ont du mal, bien voir avec eux ce qui pose problème et qu'il faut améliorer.
édit : je précise que les objectifs que se donne l'élève à chaque devoir l'obligent à lire et comprendre les appréciations et à se servir de l'échelle. C'est un bon moment pour revoir comment s'en servir.
- lapetitemuExpert
Alors, je me suis arrêtée de lire à la page 3 par manque de temps, mais je vais apporter mes quelques remarques, sachant bien que je vais être à contre-courant de la majorité d'entre vous.
En fait, comme toi, Loreleii, l'évaluation sans notes nous a été imposée d'un seul coup l'an dernier (pire même, au bout de deux mois de cours avec des notes) : dès la fin du premier trimestre, il fallait remplir les bulletins uniquement sur le logiciel de compétences (Sacoche chez nous), et ne plus utiliser du tout Sconet.
Comme Véronique, c'est davantage par pragmatisme que par réelle conviction que j'ai essayé d'appliquer notre nouveau système du mieux possible.
Cela dit, au bout d'un an de pratique, j'ai pas mal évolué sur la question. Le fait d'avoir pratiqué l'évaluation sans notes m'a amenée à me rendre compte (ce qu'on dit tous quand même plus ou moins) que la notation, ce n'est pas le plus important dans le travail qu'on fait avec les élèves.
Oui, évaluer quatre niveaux de maîtrise (pour respecter le socle de fin de cycle : insuffisant / fragile / satisfaisant / très bon= expert) donne forcément l'impression de corriger au pifomètre. Mais à force d'appliquer ce système, sur des compréhensions de texte par exemple, ou des travaux d'écriture, je me suis dit : Est-ce que ça avait vraiment plus de sens de tronçonner un devoir en points, 5, 10, 20, 40 selon les devoirs, et de décider d'attribuer 0,75 à telle question, 1,5 à une autre, et de faire l'addition à la fin ?
Sincèrement, sans fainéantise ni démagogie, je suis capable de lire un devoir d'élève et de savoir si, à la compétence "comprendre un texte", l'élève a un niveau satisfaisant ou autre. C'est une habitude à prendre, mais je ne trouve pas ça plus difficile ni plus insensé que de se demander si on met un demi-point à la question ou pas, en reprenant les autres copies à qui on avait attribué ce demi-point pour savoir si on est équitable ou pas...
Précisément dans notre discipline, dire à un élève où il se situe dans ses apprentissages ne devrait pas se résumer à lui dire qu'il a 12 ou 14,5.
Dans mes bulletins, je n'ai absolument pas eu l'impression d'avoir valorisé des élèves qui ne le méritaient pas. Aucun élève en difficulté n'a eu des niveaux satisfaisants qui sortaient de nulle part. A mon avis, c'est justement parce que je n'ai pas cherché à mettre des équivalents du type "fragile = 9", "satisfaisant = 14".
Mes remarques d'ordre pratique maintenant (et désolée si ces points ont déjà été abordés dans les pages que je n'ai pas lues) :
- le plus urgent me semble d'établir une liste de compétences en équipe. C'est aberrant, et à mon avis contre-productif pour tout le monde que tu aies à créer ta propre liste toute seule dans ton coin.
- Pronotes, c'est déjà acté (que vous allez l'utiliser, je veux dire) ? Je ne me fie que sur ce qu'on m'a dit, mais il paraît que c'est un logiciel pas du tout pratique pour les compétences. Sacoche est entièrement paramétrable : ça prend du temps et il faut quelqu'un (ou une petite équipe) qui s'en occupe mais une fois que c'est fait ça donne l'impression de pouvoir vraiment faire ce qu'on veut (entre autres, choisir vraiment ses compétences, ses niveaux, etc).
- si j'étais toi, j'abandonnerais très vite les notes. C'est du travail pour rien que de faire les deux. En revanche, quand tu dis que tu ne veux pas entrer deux compétences pour un même devoir, je ne comprends pas pourquoi. Ca ne te fera pas plus de travail que de mettre des points et de les additionner, et ensuite de convertir ça en niveau global d'appréciation de la copie. Si tu n'as que deux compétences à évaluer, sur ton logiciel tu n'auras que deux chiffres à rentrer (1-2-3 ou 4 pour chaque compétence) et ça ne te prendra pas plus de temps que de taper une note sur 20.
Je termine en disant (et, encore une fois, en ayant conscience que je suis minoritaire, ici en tout cas, dans la position que je défends) que, pour les collègues dont les établissements ont décidé collectivement de supprimer les notes, le mieux pour tout le monde est de s'y mettre, au plus vite.
Je ne pensais pas dire ça au début mais, finalement, ce qui me contrarie le plus dans ma pratique, ce sont tous les collègues qui traînent encore des pieds un an plus tard, continuent de mettre notes + niveaux de maîtrise sur les copies et les bulletins : c'est ça qui perturbe le plus les élèves, crée des négociations stériles ("oui, mais Mme Truc elle nous met niveau 4 quand on a 15/20"), maintient les parents dans l'habitude de l'ancien système, et empêche tout le monde de comprendre ce que pourrait être l'intérêt d'une évaluation par compétences et sans note.
En fait, comme toi, Loreleii, l'évaluation sans notes nous a été imposée d'un seul coup l'an dernier (pire même, au bout de deux mois de cours avec des notes) : dès la fin du premier trimestre, il fallait remplir les bulletins uniquement sur le logiciel de compétences (Sacoche chez nous), et ne plus utiliser du tout Sconet.
Comme Véronique, c'est davantage par pragmatisme que par réelle conviction que j'ai essayé d'appliquer notre nouveau système du mieux possible.
Cela dit, au bout d'un an de pratique, j'ai pas mal évolué sur la question. Le fait d'avoir pratiqué l'évaluation sans notes m'a amenée à me rendre compte (ce qu'on dit tous quand même plus ou moins) que la notation, ce n'est pas le plus important dans le travail qu'on fait avec les élèves.
Oui, évaluer quatre niveaux de maîtrise (pour respecter le socle de fin de cycle : insuffisant / fragile / satisfaisant / très bon= expert) donne forcément l'impression de corriger au pifomètre. Mais à force d'appliquer ce système, sur des compréhensions de texte par exemple, ou des travaux d'écriture, je me suis dit : Est-ce que ça avait vraiment plus de sens de tronçonner un devoir en points, 5, 10, 20, 40 selon les devoirs, et de décider d'attribuer 0,75 à telle question, 1,5 à une autre, et de faire l'addition à la fin ?
Sincèrement, sans fainéantise ni démagogie, je suis capable de lire un devoir d'élève et de savoir si, à la compétence "comprendre un texte", l'élève a un niveau satisfaisant ou autre. C'est une habitude à prendre, mais je ne trouve pas ça plus difficile ni plus insensé que de se demander si on met un demi-point à la question ou pas, en reprenant les autres copies à qui on avait attribué ce demi-point pour savoir si on est équitable ou pas...
Précisément dans notre discipline, dire à un élève où il se situe dans ses apprentissages ne devrait pas se résumer à lui dire qu'il a 12 ou 14,5.
Dans mes bulletins, je n'ai absolument pas eu l'impression d'avoir valorisé des élèves qui ne le méritaient pas. Aucun élève en difficulté n'a eu des niveaux satisfaisants qui sortaient de nulle part. A mon avis, c'est justement parce que je n'ai pas cherché à mettre des équivalents du type "fragile = 9", "satisfaisant = 14".
Mes remarques d'ordre pratique maintenant (et désolée si ces points ont déjà été abordés dans les pages que je n'ai pas lues) :
- le plus urgent me semble d'établir une liste de compétences en équipe. C'est aberrant, et à mon avis contre-productif pour tout le monde que tu aies à créer ta propre liste toute seule dans ton coin.
- Pronotes, c'est déjà acté (que vous allez l'utiliser, je veux dire) ? Je ne me fie que sur ce qu'on m'a dit, mais il paraît que c'est un logiciel pas du tout pratique pour les compétences. Sacoche est entièrement paramétrable : ça prend du temps et il faut quelqu'un (ou une petite équipe) qui s'en occupe mais une fois que c'est fait ça donne l'impression de pouvoir vraiment faire ce qu'on veut (entre autres, choisir vraiment ses compétences, ses niveaux, etc).
- si j'étais toi, j'abandonnerais très vite les notes. C'est du travail pour rien que de faire les deux. En revanche, quand tu dis que tu ne veux pas entrer deux compétences pour un même devoir, je ne comprends pas pourquoi. Ca ne te fera pas plus de travail que de mettre des points et de les additionner, et ensuite de convertir ça en niveau global d'appréciation de la copie. Si tu n'as que deux compétences à évaluer, sur ton logiciel tu n'auras que deux chiffres à rentrer (1-2-3 ou 4 pour chaque compétence) et ça ne te prendra pas plus de temps que de taper une note sur 20.
Je termine en disant (et, encore une fois, en ayant conscience que je suis minoritaire, ici en tout cas, dans la position que je défends) que, pour les collègues dont les établissements ont décidé collectivement de supprimer les notes, le mieux pour tout le monde est de s'y mettre, au plus vite.
Je ne pensais pas dire ça au début mais, finalement, ce qui me contrarie le plus dans ma pratique, ce sont tous les collègues qui traînent encore des pieds un an plus tard, continuent de mettre notes + niveaux de maîtrise sur les copies et les bulletins : c'est ça qui perturbe le plus les élèves, crée des négociations stériles ("oui, mais Mme Truc elle nous met niveau 4 quand on a 15/20"), maintient les parents dans l'habitude de l'ancien système, et empêche tout le monde de comprendre ce que pourrait être l'intérêt d'une évaluation par compétences et sans note.
- LoreleiiNeoprof expérimenté
Lapetitemu, ton témoignage est intéressant. Il faut que je réfléchisse à tout ça parce que là, j'ai mal à la tête, rien n'est clair et j'essaye d'être cohérente, pour moi et pour les élèves. Pas facile.
Bon, je suis honnête avec eux, je leur dis que je leur expliquerai tout quand j'aurai compris et qu'en attendant, et bien, je mets des notes...
Bon, je suis honnête avec eux, je leur dis que je leur expliquerai tout quand j'aurai compris et qu'en attendant, et bien, je mets des notes...
- vigaNeoprof expérimenté
Merci pour ton message Lapetitemu. Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis.
- IphigénieProphète
Mais à force d'appliquer ce système, sur des compréhensions de texte par exemple, ou des travaux d'écriture, je me suis dit : Est-ce que ça avait vraiment plus de sens de tronçonner un devoir en points, 5, 10, 20, 40 selon les devoirs, et de décider d'attribuer 0,75 à telle question, 1,5 à une autre, et de faire l'addition à la fin ?
en effet, le problème de l'évaluation a commencé quand sont apparues les "grilles de notation": à partir de là, on n'a plus su noter, et on a commencé à se focaliser totalement sur l'évaluation, alors que le seul problème, ce n'est pas l'évaluation mais l'apprentissage cohérent et progressif des notions...
Je crois que ce qui fait tiquer les gens qui rechignent à adopter les compétences c'est que ça leur apparaît davantage comme un système complexe de cache-misère (ou de trompe-truc, pour parents non avertis) que comme un outil efficace de progression.
Mais si certains trouvent l'outil, et savent s'en servir, c'est bien. Sinon, on aura passé beaucoup de temps...
- lapetitemuExpert
Ca, par contre, je comprends C'est l'effet que ça m'a fait au début aussi !Loreleii a écrit: parce que là, j'ai mal à la tête ...
Tu as tout à fait raison d'être honnête avec les élèves, et j'aurais dû commencer par ce conseil-là : laisse-toi le temps d'assimiler les choses. De mon côté j'ai bien dit aux élèves pendant plusieurs mois qu'on était dans la nouveauté autant qu'eux et que j'allais affiner mon système au fur et à mesure, tout en leur expliquant bien sûr.Loreleii a écrit: rien n'est clair et j'essaye d'être cohérente, pour moi et pour les élèves. Pas facile.
Bon, je suis honnête avec eux, je leur dis que je leur expliquerai tout quand j'aurai compris et qu'en attendant, et bien, je mets des notes...
Tout à fait d'accord.Iphigénie a écrit:le seul problème, ce n'est pas l'évaluation mais l'apprentissage des notions...
- RokayaNiveau 2
Loreleii, je me demande si nous ne sommes pas dans le même établissement. :-)
En plus, lors des réunions avec les parents, en tant que professeur principal, j'ai dû faire face au mécontentement des parents qui ont découvert la "chose" comme nous à la rentrée. J'ai le sentiment qu'on continue à accélérer le désamour des Français pour l'école. Que nous sommes en train de larguer les derniers qui nous faisaient encore confiance. Le système est opaque et ils ont l'impression que l'on va noter à la louche (ce sont leurs propos).
Je suis comme toi en train de réfléchir à une solution acceptable. Mais j'aimerais que les collègues de lettres me disent ce qu'ils font lors du DNB blanc. Car je suis fatiguée des incohérences. On note ou pas?
Chez nous, impossibilité de mettre la moindre note. Ce qui fait que des collègues (français et histoire) se demandent s'ils vont maintenir le DNB blanc pour faire part de leur mécontentement et en appliquant les consignes à la lettre. pas de notes donc!
De plus, en cycle 3, je crois qu'il n'y a aucun item qui correspond à une analyse grammaticale (si je me trompe, je veux bien que vous m'indiquiez laquelle). Que faisons-nous des évaluations de grammaire?
Merci!
En plus, lors des réunions avec les parents, en tant que professeur principal, j'ai dû faire face au mécontentement des parents qui ont découvert la "chose" comme nous à la rentrée. J'ai le sentiment qu'on continue à accélérer le désamour des Français pour l'école. Que nous sommes en train de larguer les derniers qui nous faisaient encore confiance. Le système est opaque et ils ont l'impression que l'on va noter à la louche (ce sont leurs propos).
Je suis comme toi en train de réfléchir à une solution acceptable. Mais j'aimerais que les collègues de lettres me disent ce qu'ils font lors du DNB blanc. Car je suis fatiguée des incohérences. On note ou pas?
Chez nous, impossibilité de mettre la moindre note. Ce qui fait que des collègues (français et histoire) se demandent s'ils vont maintenir le DNB blanc pour faire part de leur mécontentement et en appliquant les consignes à la lettre. pas de notes donc!
De plus, en cycle 3, je crois qu'il n'y a aucun item qui correspond à une analyse grammaticale (si je me trompe, je veux bien que vous m'indiquiez laquelle). Que faisons-nous des évaluations de grammaire?
Merci!
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