- VioletEmpereur
Voilà ma première évaluation, après une séquence sur la nouvelle (Boitelle, Une histoire de fantôme, Le Portrait ovale) :
Merci de critiquer en m'expliquant ce qui ne convient pas pour des secondes. (je n'arrive pas trop à me rendre compte de ce que l'on peut exiger d'eux...)
Je comptais aussi donner une sujet d'invention à partir du même texte. A part "Imaginez une suite fantastique à cette nouvelle", vous auriez des idées ?
Lisez le texte suivant, puis répondez aux questions.
Au cours d'une soirée, le jeune baron Xavier de la V raconte une aventure étonnante qu'il a vécue.
Très déprimé par son existence parisienne, il est parti se reposer en Bretagne, chez un de ses amis, l'abbé Maucombe. Il passe sa première nuit dans le presbytère. (1)
J’allais m’endormir.
Trois petits coups secs, impératifs, furent frappés à ma porte.
- Hein ? me dis-je, en sursaut.
Alors je m'aperçus que mon premier somme avait déjà commencé. J'ignorais où j'étais. Je me croyais à Paris. Certains repos donnent des sortes d'oublis risibles. Ayant même, presque aussitôt, perdu de vue la cause principale de mon réveil, je m'étirai voluptueusement, dans une complète inconscience de la situation.
- À propos, me dis-je tout à coup : mais on a frappé ? - Quelle visite peut bien ... ?
À ce point de ma phrase, une notion confuse et obscure que je n'étais plus à Paris, mais dans un presbytère de Bretagne, chez l'abbé Maucombe, me vint à l'esprit.
En un clin d'œil, je fus au milieu de la chambre.
Ma première impression, en même temps que celle du froid aux pieds, fut celle d'une vive lumière. La pleine lune brillait, en face de la fenêtre, au-dessus de l'église, et, à travers les rideaux blancs, découpait son angle de flamme déserte et pâle sur le parquet.
Il était bien minuit.
Mes idées étaient morbides. Qu'était-ce donc ? L'ombre était extraordinaire.
Comme je m'approchais de la porte, une tache de braise, partie du trou de la serrure, vint errer sur ma main et sur ma manche.
Il y avait quelqu'un derrière la porte : on avait réellement frappé.
Cependant, à deux pas du loquet, je m'arrêtai court.
Une chose me paraissait surprenante : la nature de la tache qui courait sur ma main. C'était une lueur glacée, sanglante, n'éclairant pas.
- D'autre part, comment se faisait-il que je ne voyais aucune ligne de lumière sous la porte, dans le corridor ?
Mais, en vérité, ce qui sortait ainsi du trou de la serrure me causait l'impression du regard phosphorique d'un hibou !
En ce moment, l'heure sonna, dehors, à l'église, dans le vent nocturne.
- Qui est là ? demandai-je, à voix basse.
La lueur s'éteignit : j'allais m'approcher…
Mais la porte s'ouvrit, largement, lentement, silencieusement.
En face de moi, dans le corridor, se tenait, debout, une forme haute noire – un prêtre, le tricorne sur la tête .La lune l’éclairait tout entier, à l’exception de la figure : je ne voyais que le feu de ses deux prunelles qui me considéraient avec une solennelle fixité.
Le souffle de l’autre monde enveloppait ce visiteur, son attitude m’oppressait l’âme. Paralysé par une frayeur qui s’enfla instantanément jusqu’au paroxysme, je contemplai le désolant personnage en silence.
Tout à coup, le prêtre éleva le bras, avec lenteur, vers moi. Il me présentait une chose lourde et vague .C’était un manteau noir, un manteau de voyage .Il me le tendait, comme pour me l’offrir… !
Je fermai les yeux pour ne pas voir cela. Oh ! je ne voulais pas voir cela ! Mais un oiseau de nuit, avec un cri affreux passa entre nous, et le vent de ses ailes, m’effleurant les paupières, me les fit rouvrir .Je sentis qu’il voletait par la chambre.
Alors – et avec un râle d’angoisse, car les forces me trahissaient pour crier-, je repoussai la porte de mes deux mains crispées et étendues, et je donnai un violent tour de clé, frénétique et les cheveux dressés !
1. Presbytère : habitation d’un curé.
Répondez aux questions suivantes en veillant à justifier toutes vos réponses et en citant le texte.
Attention ! Toutes les réponses doivent être rédigées.
1. Comment peut-on qualifier l'atmosphère du texte ? Justifiez votre réponse en relevant plusieurs indices. (Par exemple, analysez le cadre spatiotemporel, le champ lexical de la lumière…)
2. Indiquez 3 sentiments ressentis successivement par le narrateur. Justifier votre réponse en vous appuyant sur le texte. Comment la tension dramatique est-elle installée ?
3. Quel phénomène étrange est raconté ?
4. Comment le narrateur parvient-il à donner à ce récit l'apparence de la réalité ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte (plusieurs réponses sont attendues).
5. Prouvez que le lecteur est amené à douter de ce qui se produit.
Quel est le point de vue adopté ? Commentez ce choix de l’auteur.
6. Montrez que le texte de Villiers de l'Isle-Adam est un récit fantastique.
Merci de critiquer en m'expliquant ce qui ne convient pas pour des secondes. (je n'arrive pas trop à me rendre compte de ce que l'on peut exiger d'eux...)
Je comptais aussi donner une sujet d'invention à partir du même texte. A part "Imaginez une suite fantastique à cette nouvelle", vous auriez des idées ?
Lisez le texte suivant, puis répondez aux questions.
Au cours d'une soirée, le jeune baron Xavier de la V raconte une aventure étonnante qu'il a vécue.
Très déprimé par son existence parisienne, il est parti se reposer en Bretagne, chez un de ses amis, l'abbé Maucombe. Il passe sa première nuit dans le presbytère. (1)
J’allais m’endormir.
Trois petits coups secs, impératifs, furent frappés à ma porte.
- Hein ? me dis-je, en sursaut.
Alors je m'aperçus que mon premier somme avait déjà commencé. J'ignorais où j'étais. Je me croyais à Paris. Certains repos donnent des sortes d'oublis risibles. Ayant même, presque aussitôt, perdu de vue la cause principale de mon réveil, je m'étirai voluptueusement, dans une complète inconscience de la situation.
- À propos, me dis-je tout à coup : mais on a frappé ? - Quelle visite peut bien ... ?
À ce point de ma phrase, une notion confuse et obscure que je n'étais plus à Paris, mais dans un presbytère de Bretagne, chez l'abbé Maucombe, me vint à l'esprit.
En un clin d'œil, je fus au milieu de la chambre.
Ma première impression, en même temps que celle du froid aux pieds, fut celle d'une vive lumière. La pleine lune brillait, en face de la fenêtre, au-dessus de l'église, et, à travers les rideaux blancs, découpait son angle de flamme déserte et pâle sur le parquet.
Il était bien minuit.
Mes idées étaient morbides. Qu'était-ce donc ? L'ombre était extraordinaire.
Comme je m'approchais de la porte, une tache de braise, partie du trou de la serrure, vint errer sur ma main et sur ma manche.
Il y avait quelqu'un derrière la porte : on avait réellement frappé.
Cependant, à deux pas du loquet, je m'arrêtai court.
Une chose me paraissait surprenante : la nature de la tache qui courait sur ma main. C'était une lueur glacée, sanglante, n'éclairant pas.
- D'autre part, comment se faisait-il que je ne voyais aucune ligne de lumière sous la porte, dans le corridor ?
Mais, en vérité, ce qui sortait ainsi du trou de la serrure me causait l'impression du regard phosphorique d'un hibou !
En ce moment, l'heure sonna, dehors, à l'église, dans le vent nocturne.
- Qui est là ? demandai-je, à voix basse.
La lueur s'éteignit : j'allais m'approcher…
Mais la porte s'ouvrit, largement, lentement, silencieusement.
En face de moi, dans le corridor, se tenait, debout, une forme haute noire – un prêtre, le tricorne sur la tête .La lune l’éclairait tout entier, à l’exception de la figure : je ne voyais que le feu de ses deux prunelles qui me considéraient avec une solennelle fixité.
Le souffle de l’autre monde enveloppait ce visiteur, son attitude m’oppressait l’âme. Paralysé par une frayeur qui s’enfla instantanément jusqu’au paroxysme, je contemplai le désolant personnage en silence.
Tout à coup, le prêtre éleva le bras, avec lenteur, vers moi. Il me présentait une chose lourde et vague .C’était un manteau noir, un manteau de voyage .Il me le tendait, comme pour me l’offrir… !
Je fermai les yeux pour ne pas voir cela. Oh ! je ne voulais pas voir cela ! Mais un oiseau de nuit, avec un cri affreux passa entre nous, et le vent de ses ailes, m’effleurant les paupières, me les fit rouvrir .Je sentis qu’il voletait par la chambre.
Alors – et avec un râle d’angoisse, car les forces me trahissaient pour crier-, je repoussai la porte de mes deux mains crispées et étendues, et je donnai un violent tour de clé, frénétique et les cheveux dressés !
VILLIERS de L'ISLE‑ADAM, « L'lntersigne », in Contes cruels |
1. Presbytère : habitation d’un curé.
Répondez aux questions suivantes en veillant à justifier toutes vos réponses et en citant le texte.
Attention ! Toutes les réponses doivent être rédigées.
1. Comment peut-on qualifier l'atmosphère du texte ? Justifiez votre réponse en relevant plusieurs indices. (Par exemple, analysez le cadre spatiotemporel, le champ lexical de la lumière…)
2. Indiquez 3 sentiments ressentis successivement par le narrateur. Justifier votre réponse en vous appuyant sur le texte. Comment la tension dramatique est-elle installée ?
3. Quel phénomène étrange est raconté ?
4. Comment le narrateur parvient-il à donner à ce récit l'apparence de la réalité ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte (plusieurs réponses sont attendues).
5. Prouvez que le lecteur est amené à douter de ce qui se produit.
Quel est le point de vue adopté ? Commentez ce choix de l’auteur.
6. Montrez que le texte de Villiers de l'Isle-Adam est un récit fantastique.
- ysabelDevin
Ta question 6 est redondante avec les questions précédentes, non ?
Je la garderais pour un "plus' après avoir rendu le devoir pour avancer vers le commentaire.
Surtout ne t'attends pas à des réponses de 10 lignes
Je la garderais pour un "plus' après avoir rendu le devoir pour avancer vers le commentaire.
Surtout ne t'attends pas à des réponses de 10 lignes
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MauvetteÉrudit
La question 3 me semble être plus une question de compréhension qu'une question d'analyse, il faut éviter en seconde il me semble. Il faut quand même les amener vers la lecture analytique...
Attention à la formulation de la question 5. Très souvent les élèves ne voient pas que la première phrase est intimement rattachée à la seconde. Ils essaient donc, dans un premier temps, de "prouver", et ensuite, ils répondent aux questions. Le lien ne peut être fait que par les excellents élèves.
Enfin, dans la question 6, je préciserais : "En vous aidant des réponses aux questions précédentes, rédigez un (ou deux) paragraphe(s) argumenté(s) et illustré(s) qui montrera(ont) que le texte de VIA est un récit fantastique."
Attention à la formulation de la question 5. Très souvent les élèves ne voient pas que la première phrase est intimement rattachée à la seconde. Ils essaient donc, dans un premier temps, de "prouver", et ensuite, ils répondent aux questions. Le lien ne peut être fait que par les excellents élèves.
Enfin, dans la question 6, je préciserais : "En vous aidant des réponses aux questions précédentes, rédigez un (ou deux) paragraphe(s) argumenté(s) et illustré(s) qui montrera(ont) que le texte de VIA est un récit fantastique."
- miss teriousDoyen
Attention dans ta question 2 : justifiez avec "ez".
Sinon, je reformulerais la 6 de manière à amener les élèves à rédiger un paragraphe de synthèse à partir de leurs réponses.
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- VioletEmpereur
Oui, Ysabel, tu as raison, la 6 est redondante mais j'attendais un paragraphe argumenté avec les 3 arguments suivants :
Ancrage du récit dans un univers quotidien vraisemblable.
Irruption d'un phénomène étrange et inexplicable dont est " victime " le narrateur.
Doute chez le lecteur qui partage l'expérience du narrateur.
[i]Je vais mieux poser ma question, en suivant les conseils de Mauvette.
La question 3 ne me plaît pas trop, c'est vrai... et si je mettais " commentez l'apparition" ?
Je vais reposter l'éval avec quelques améliorations dans deux minutes...[/i]
Ancrage du récit dans un univers quotidien vraisemblable.
Irruption d'un phénomène étrange et inexplicable dont est " victime " le narrateur.
Doute chez le lecteur qui partage l'expérience du narrateur.
[i]Je vais mieux poser ma question, en suivant les conseils de Mauvette.
La question 3 ne me plaît pas trop, c'est vrai... et si je mettais " commentez l'apparition" ?
Je vais reposter l'éval avec quelques améliorations dans deux minutes...[/i]
- VioletEmpereur
C'est mieux maintenant ? En tout cas, merci à toutes ! (c'est génial de se faire critiquer ! )
1. Comment peut-on qualifier l'atmosphère du texte ? Justifiez votre réponse en relevant plusieurs indices. (Par exemple, analysez le cadre spatiotemporel, le champ lexical de la lumière…)
2. Indiquez 3 sentiments ressentis successivement par le narrateur. Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. Comment la tension dramatique est-elle installée ?
3. Commentez l’apparition.
4. Comment le narrateur parvient-il à donner à ce récit l'apparence de la réalité ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte (plusieurs réponses sont attendues).
5. Prouvez que le lecteur est amené à douter de ce qui se produit. Pour cela, intéressez vous notamment au point de vue adopté et commentez ce choix de l’auteur.
6. En vous aidant des réponses aux questions précédentes, rédigez un (ou deux) paragraphe(s) argumenté(s) et illustré(s) qui montrera(ont) que le texte de VIA est un récit fantastique.
1. Comment peut-on qualifier l'atmosphère du texte ? Justifiez votre réponse en relevant plusieurs indices. (Par exemple, analysez le cadre spatiotemporel, le champ lexical de la lumière…)
2. Indiquez 3 sentiments ressentis successivement par le narrateur. Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte. Comment la tension dramatique est-elle installée ?
3. Commentez l’apparition.
4. Comment le narrateur parvient-il à donner à ce récit l'apparence de la réalité ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte (plusieurs réponses sont attendues).
5. Prouvez que le lecteur est amené à douter de ce qui se produit. Pour cela, intéressez vous notamment au point de vue adopté et commentez ce choix de l’auteur.
6. En vous aidant des réponses aux questions précédentes, rédigez un (ou deux) paragraphe(s) argumenté(s) et illustré(s) qui montrera(ont) que le texte de VIA est un récit fantastique.
- ysabelDevin
Précise que tu veux 3 arguments sinon tu auras une réponse en 2 lignes ; surtout à ce moment-là de l'année scolaire.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- MauvetteÉrudit
Je pense que c'est toi qui doit choisir s'ils écrivent un ou deux paragraphes. Si tu veux trois arguments, un paragraphe, c'est bien. Mais comme le dit Ysabel, il faut préciser le nombre d'arguments...
Sinon, plus rien à dire, ça me semble très bien.
Sinon, plus rien à dire, ça me semble très bien.
- VioletEmpereur
merci à toutes les deux pour votre aide !
Si vous saviez comme je suis contente d'être venue à bout de cette première séquence de lycée !
Si vous saviez comme je suis contente d'être venue à bout de cette première séquence de lycée !
- VioletEmpereur
Merci, maintenant, je vais attaquer les 1ERES... et cela risque d'être du sport ...
- miss teriousDoyen
Et moi, je sens le mazout ?!
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- VioletEmpereur
Mea culpa, mea maxima culpa ...(y a pas un smiley qui se flagelle ? )
Merci à toi aussi Eauderé , (en plus, c'est toi qui as édité un post pour inclure les tableaux, oh la la, je manque à tous mes devoirs...)
Merci à toi aussi Eauderé , (en plus, c'est toi qui as édité un post pour inclure les tableaux, oh la la, je manque à tous mes devoirs...)
- miss teriousDoyen
C'pas grave !
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
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