APB serait grandement modifié

http://www.rtl.fr/actu/politique/rentree-2017-jean-michel-blanquer-annonce-la-fin-d-apb-7789902590

"Il ne faut pas être caricatural, il y aura un logiciel d'affectation très certainement, je laisse Frédérique Vidal vous donner tous les détails le moment venu", commente Jean-Michel Blanquer. Le nouveau logiciel changera de nom et de formule. "De grands changements vont arriver parce qu'ils sont indispensables", résume le ministre de l'Éducation qui souhaite "en finir avec le tirage au sort".

Eh bien ce ne sera pas un mal ! Actuellement, alors qu'on accueille les étudiants la semaine prochaine et que les cours commencent dans 15 jours, on ne sait pas exactement quels seront les effectifs (on aura une première estimation le 15 septembre seulement). Pour l'instant, on sait seulement combien d'étudiants ont manifesté l'intention de s'inscrire chez nous, mais… on ne sait pas s'ils ont eu le bac et si cette intention se réalisera. Le rectorat est infichu de nous le dire. Du coup, on ne peut pas répondre aux retardataires qui ont raté la phase d'inscription sur APB, on est parfois à la limite pour ouvrir un groupe de TD supplémentaire, notamment dans les matières à effectifs réduits (cours d'informatique, labos de langue, ateliers de mise en scène, bref tout ce qui demande des salles équipées). Mais ça, le rectorat s'en fiche complètement.

De toute façon, ce n'est pas un problème de logiciel, c'est un problème d'autonomie des universités dans la capacité à sélectionner, et de places disponibles.

Et il semblerait qu'en M1 dans certaines disciplines, on soit proche de l'engorgement aussi.

Bon appétit les recteurs !

archeboc a écrit:
De toute façon, ce n'est pas un problème de logiciel, c'est un problème d'autonomie des universités dans la capacité à sélectionner, et de places disponibles.

Et il semblerait qu'en M1 dans certaines disciplines, on soit proche de l'engorgement aussi.

Bon appétit les recteurs !

+1
Pour éviter le tirage au sort, il faut sélectionner les candidats sur des critères sérieux. Et le refus de la sélection est inscrit dans la loi.
Ce serait ballot d'avoir un logiciel illégal, même si la loi est injuste.

e-Wanderer a écrit:Eh bien ce ne sera pas un mal ! Actuellement, alors qu'on accueille les étudiants la semaine prochaine et que les cours commencent dans 15 jours, on ne sait pas exactement quels seront les effectifs (on aura une première estimation le 15 septembre seulement). Pour l'instant, on sait seulement combien d'étudiants ont manifesté l'intention de s'inscrire chez nous, mais… on ne sait pas s'ils ont eu le bac et si cette intention se réalisera.

Ce n'est pas lié au logiciel ; les recalés du Bac apparaissent comme démissionnaires sur APB (avec la mention échec au bac entre parenthèse).

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/apb-une-loi-pour-modifier-les-regles-d-acces-a-l-enseignement-superieur.html

"Depuis ce matin, nous avons trois mois pour être en capacité de modifier la loi de manière claire. Nous étudions les détails techniques, mais je suis incapable de vous dire quand ce véhicule législatif sera prêt", lâche Frédérique Vidal. Un premier calendrier se dessine néanmoins. (...)
Le projet sera présenté au début du mois de novembre. Objectif : informer les lycéens et leur famille dès le retour des vacances de la Toussaint. Sera-t-il possible de faire coïncider ce calendrier législatif avec la procédure d'orientation débutant en janvier ? "Je ne peux pas garantir que nous aurons une loi d'ici janvier", confesse la ministre. Dans tous les cas, la procédure sera raccourcie. "Il ne faut plus qu'elle dure dix mois sur douze, c'est extrêmement anxiogène !"

Je sens bien venir la gestion du bordel pour les PP de Terminale ...

Ruthven a écrit:http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/apb-une-loi-pour-modifier-les-regles-d-acces-a-l-enseignement-superieur.html

"Depuis ce matin, nous avons trois mois pour être en capacité de modifier la loi de manière claire. Nous étudions les détails techniques, mais je suis incapable de vous dire quand ce véhicule législatif sera prêt", lâche Frédérique Vidal. Un premier calendrier se dessine néanmoins. (...)
Le projet sera présenté au début du mois de novembre. Objectif : informer les lycéens et leur famille dès le retour des vacances de la Toussaint. Sera-t-il possible de faire coïncider ce calendrier législatif avec la procédure d'orientation débutant en janvier ? "Je ne peux pas garantir que nous aurons une loi d'ici janvier", confesse la ministre. Dans tous les cas, la procédure sera raccourcie. "Il ne faut plus qu'elle dure dix mois sur douze, c'est extrêmement anxiogène !"

Je sens bien venir la gestion du bordel pour les PP de Terminale ...        

Et l'angoisse pour les parents et élèves concernés...

...

Heureusement, les proviseurs sont informés :

https://histoiresduniversites.files.wordpress.com/2017/10/lettre-des-ministres-aux-proviseurs.pdf

Dommage que dans la lettre des ministres le degré d'information soit proche de zéro !

Ruthven a écrit:Heureusement, les proviseurs sont informés :

https://histoiresduniversites.files.wordpress.com/2017/10/lettre-des-ministres-aux-proviseurs.pdf

Dommage que dans la lettre des ministres le degré d'information soit proche de zéro !

Ils n'ont pas grand chose à dire. Ils se sont mis dans la seringue, et le compte à rebours est enclenché. Il reste à espérer que le ministre a laissé la boite à gifle entre les mains de sa seule collègue. Ce serait dommage de perdre encore un ministre de l'éducation nationale avant sa deuxième rentrée.

Comme il ne peuvent pas changer APB en trois mois, ils ont commencé à déminer. On a vu Julien Grenet en chevau-léger dans le Monde, pour expliquer que APB n'était pas si mauvais que cela. Si la ministre avait été moins étourdie, c'est une position qu'elle aurait pu tenir dès le premier jour.

Ce qui se murmure surtout en "off" c'est que le Ministère s'est déballonné et qu'au lieu d'avoir des critères objectifs - à la place du tirage au sort- pour accepter ou refuser de futurs étudiants, les filières devraient se contenter d'indiquer aux candidats si, en fonction de leurs résultats, leur choix est raisonnable et s'ils ont des chances plus ou moins grandes d'être pris. Or les universités le font déjà...
Tant que l'on ne tiendra pas tête aux syndicats étudiants qui refusent d'entendre qu'envoyer des bac pro en L1 général, c'est massacrer 95 % d'entre eux... Quelqu'un pour m'expliquer d'ailleurs cet entêtement ? Qu'espérent-ils ? que l'on donne la licence à tout le monde ?

Je pense aussi que cette histoire de "pré requis" ne va être que le nouveau nom de l'orientation active qui se fait déjà. On va changer le nom de la plateforme APB, on va changer le nom de l'orientation active, on va essayer de mieux camoufler les quelques cas de tirage au sort (qui est loin d'être le seul problème), et on fera une bonne communication l'été prochain pour montrer à quel point cela va mieux.
Je crois que tout le monde s'accorde à dire que les bacs pro échouent presque en totalité en fac (et donc on va renforcer les quotas en BTS, ce qui risque par ailleurs de dégrader encore le niveau de ces formations et de nuire à la mixité des parcours dans ces formations), mais l'idée est que les universités ont avant tout besoin de plus de moyens (et que la sélection ne doit pas être le cache misère de la pauvreté des universités).

Tant qu'on évaluera l'efficacité de l'école d'après le nombre d'élèves qui en sortent sans qualification, on aura ce genre d'aberrations.
On ne dira jamais assez le mal commis par la bureaucratie à coups de statistiques.

Quelques pistes :
http://www.lexpress.fr/education/apb-quelles-pistes-pour-une-reforme-explosive_1952094.html

Parmi les grandes idées, la limitation du nombre de voeux (de 24 à 6), c'est sûr que cela va faciliter l'orientation et fluidifier le système ...
On va avoir des élèves qui limitent leurs ambitions pour être sûrs d'avoir quelque chose ; je ne comprends pas l'intérêt d'une telle proposition.

Ce serait bien qu'on soit fixé rapidement, ça fait des mois que mon fils réfléchit à ses voeux, s'il n'y en a plus que 6, ça va être dur de choisir.

24 voeux c'était trop, et oui cela contribuait au moulinage à vide. 6 multi-filières cela me paraît un peu maigre.

Si je comprends il y aura modification mais pas suppression comme cela avait été précédemment dit ? Mais les facs vont-elles s'adapter et augmenter leurs capacités d'accueil ou non ?

Comme quoi avant, le temps du siècle d'avant, ce siècle où internet n'existait pas, où ton inscription APB était un dossier papier, eh bien ce n'était pas si mal...

Ruthven a écrit:Ce n'est pas lié au logiciel ; les recalés du Bac apparaissent comme démissionnaires sur APB (avec la mention échec au bac entre parenthèse).

Des élèves qui ratent leur bac ? Est-ce seulement possible ?

GaliNéo a écrit:
Comme quoi avant, le temps du siècle d'avant, ce siècle où internet n'existait pas, où ton inscription APB était un dossier papier, eh bien ce n'était pas si mal...

Le format papier était nul. Multiplication des dossiers à remplir à la main pour les enseignants, limitation de la mobilité pour les élèves.

6 voeux, c'est très maigre.

D'autres pistes ici : http://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/concertation-du-difficile-exercice-de-la-synthese.html

Il y a sérieusement quelqu'un qui a pensé à 3 voeux ?

La Cour des comptes entre dans la danse :

http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/10/19/admission-post-bac-une-reforme-a-mener-sans-delai-selon-la-cour-des-comptes_5203208_4401467.html

Toutes les propositions de la Cour ne sont pas aberrantes, mais celle-ci l'est particulièrement :

La Cour des comptes recommande par ailleurs de revoir le pilotage d’Admission post-bac. Actuellement opérée par l’Institut national polytechnique de Toulouse, cette « gestion doit relever directement de l’Etat ». Le 28 septembre, Frédérique Vidal a en partie apporté un élément de réponse sur ce point en annonçant la mise en place « d’un service à compétence nationale » rattaché directement au ministère et chargé de piloter le futur dispositif.

On avait jusqu'ici un service déconcentré, proche des opérateurs chargés de son fonctionnement, sous l'autorité probablement d'un universitaire ou d'une équipe universitaire, qui traitaient cela comme une illustration valorisante de son savoir-faire. On va le leur retirer pour le confier à un énarque qui n'y connaîtra rien, qui va sous-traiter à prix d'or à des sociétés de service, pour un résultat qui ne sera pas meilleur. On reconnaît l'art de jeter l'argent par les fenêtres, sans autre plus-value que d'ajouter un poste juteux à la haute hiérarchie administrative.

PS - et le rapport de la CC est ici : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/apb-et-acces-lenseignement-superieur-un-dispositif-conteste-reformer

Ponocrates a écrit:Tant que l'on ne tiendra pas tête aux syndicats étudiants qui refusent d'entendre qu'envoyer des bac pro en L1 général, c'est massacrer 95 % d'entre eux... Quelqu'un pour m'expliquer d'ailleurs cet entêtement ? Qu'espérent-ils ? que l'on donne la licence à tout le monde ?

Les étudiants ne perdent pas de sous quand ils sont en grève et qu'ils manifestent.Donc ils peuvent manifester beaucoup, et longtemps. Alors les gouvernements évitent de les contrarier par une mesure bien claire et voyante, parce qu'ils ont déjà bien assez d'ennuis comme ça avec les travailleurs de tout poil, dont les grèves sont pourtant plus brèves et moins suivies (on a besoin de nos salaires).

pseudo-intello a écrit:

Ponocrates a écrit:Tant que l'on ne tiendra pas tête aux syndicats étudiants qui refusent d'entendre qu'envoyer des bac pro en L1 général, c'est massacrer 95 % d'entre eux... Quelqu'un pour m'expliquer d'ailleurs cet entêtement ? Qu'espérent-ils ? que l'on donne la licence à tout le monde ?

Les étudiants ne perdent pas de sous quand ils sont en grève et qu'ils manifestent.Donc ils peuvent manifester beaucoup, et longtemps. Alors les gouvernements évitent de les contrarier par une mesure bien claire et voyante, parce qu'ils ont déjà bien assez d'ennuis comme ça avec les travailleurs de tout poil, dont les grèves sont pourtant plus brèves et moins suivies (on a besoin de nos salaires).

Non seulement ils ne perdent pas de sous, mais ils valident tous leur année. Si les universités mettaient en place des vrais mesures d'accompagnement de la grève (au bout de quinze jours de grève, les enseignants sont libérés sur le trimestre, en échange ils doivent fournir poly et exercices corrigés, avec examen terminal organisé en juin, rattrapage en septembre, et allez faire joujoux les gamins), je ne sais pas si les grèves seraient mieux ou moins suivis, mais en tout cas les étudiants en saisiraient plus nettement les enjeux.

J'ai connu un IPR qui, faisant passer un examen en mai 68, s'est trouvé face à des étudiants disant qu'ils voulaient faire grève de l'examen. Faisant mine de plier bagages, il a lancé : "la prochaine session est en mai 69", et tous les étudiants lui ont demandé de rester.

archeboc a écrit:

pseudo-intello a écrit:

Ponocrates a écrit:Tant que l'on ne tiendra pas tête aux syndicats étudiants qui refusent d'entendre qu'envoyer des bac pro en L1 général, c'est massacrer 95 % d'entre eux... Quelqu'un pour m'expliquer d'ailleurs cet entêtement ? Qu'espérent-ils ? que l'on donne la licence à tout le monde ?

Les étudiants ne perdent pas de sous quand ils sont en grève et qu'ils manifestent.Donc ils peuvent manifester beaucoup, et longtemps. Alors les gouvernements évitent de les contrarier par une mesure bien claire et voyante, parce qu'ils ont déjà bien assez d'ennuis comme ça avec les travailleurs de tout poil, dont les grèves sont pourtant plus brèves et moins suivies (on a besoin de nos salaires).

Non seulement ils ne perdent pas de sous, mais ils valident tous leur année. Si les universités mettaient en place des vrais mesures d'accompagnement de la grève (au bout de quinze jours de grève, les enseignants sont libérés sur le trimestre, en échange ils doivent fournir poly et exercices corrigés, avec examen terminal organisé en juin, rattrapage en septembre, et allez faire joujoux les gamins), je ne sais pas si les grèves seraient mieux ou moins suivis, mais en tout cas les étudiants en saisiraient plus nettement les enjeux.

J'ai connu un IPR qui, faisant passer un examen en mai 68, s'est trouvé face à des étudiants disant qu'ils voulaient faire grève de l'examen. Faisant mine de plier bagages, il a lancé : "la prochaine session est en mai 69", et tous les étudiants lui ont demandé de rester.

Je n'étais pas claire, désolée: je comprends bien pourquoi le gouvernement "plie" devant les étudiants. Ce qui m'échappe c'est l'aveuglement des syndicats étudiants. Je n'arrive pas à déterminer s'ils ont conscience ou non qu'ils participent à la dévalorisation de leur filière, de la baisse de niveau des licences, en exigeant au nom d'un égalitarisme mal placé que tous les bacheliers soient inscrits dans n'importe quelle filière alors que l'on sait très bien que c'est demander à des unijambistes de courir contre des coureurs standards. Est-ce vraiment par "grandeur d'âme" myope ou un calcul pervers - genre "laissons ceux qui n'ont pas les bases s'inscrire, moi je serai sûr(e) de valider mon année ?