- NLM76Grand Maître
Pour faire avec la catastrophe généralisée et avoir le max de temps pour faire l'essentiel — leur apprendre à lire, écrire et parler français —, je me suis dit que j'allais faire 12 "lectures analytiques" données pratiquement d'emblée, toutes prémâchées et dactylographiées, en tout et pour tout.
Vous croyez que cela relève de l'ὕβρις ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- egometDoyen
A priori, je ne dirais pas que reconnaître le désastre soit de l'hybris.
En revanche c'est courageux de vouloir travailler hors des clous pour tenir compte de la réalité. La situation est-elle aussi grave que tu le laisses entendre?
Comment sais-tu le niveau de tes élèves?
En revanche c'est courageux de vouloir travailler hors des clous pour tenir compte de la réalité. La situation est-elle aussi grave que tu le laisses entendre?
Comment sais-tu le niveau de tes élèves?
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- roxanneOracle
En tout cas, ce sera le désastre assuré s'ils sentent que tu es si défaitiste avant même de commencer. Les meilleurs de mes STMG avaient un bien meilleur niveau en plus d' une réelle capacité de travail qu'un certain nombre de mes ES; pour les autres c'était plus compliqué, c'est sûr. Miser plus sur l'oral en leur disant qu'ils peuvent y faire de belles performances. Ne pas leur mentir mais ne pas non plus les conforter dans la mauvaise image qu'ils ont d'eux et qu'ils cultivent par(fois aussi.
- OrlandaFidèle du forum
roxanne a écrit:En tout cas, ce sera le désastre assuré s'ils sentent que tu es si défaitiste avant même de commencer. Les meilleurs de mes STMG avaient un bien meilleur niveau en plus d' une réelle capacité de travail qu'un certain nombre de mes ES; pour les autres c'était plus compliqué, c'est sûr. Miser plus sur l'oral en leur disant qu'ils peuvent y faire de belles performances. Ne pas leur mentir mais ne pas non plus les conforter dans la mauvaise image qu'ils ont d'eux et qu'ils cultivent par(fois aussi.
Je ne suis pas sûre qu'une comparaison avec des ES soit très pertinente; chez nous, ils sont à peu près aussi pénibles.
Je vais avoir une 1STMG cette année. Il y a trois ans, ceux que j'avais étaient 22, faibles, mais plutôt gentils. Ils ont eu de bonnes notes lors de cette veste blague qu'est désormais le baccalauréat. Il y a deux ans, j'aurais donc répondu comme toi Roxanne.
Mais cette année, ils seront 35, et je sais déjà que cela sera une autre paire de manches.
Nos classes de STMG sont devenues terribles en l'espace de deux ans. Le genre de classes avec lesquelles on ne peut pas faire cours, une sorte de zone de non-droit au sein notre lycée bourgeois, et qu'on laisse pourrir. Ils usent nos TZR, nos jeunes collègues, et même les plus chevronnés. Il est même prévu cette année une réunion de pré-rentrée spécifique et officieuse pour ceux qui auront ces classes: on a l'impression de partir en guerre!
Je partage les interrogations du collègue: je n'ai pas la moindre idée de la manière dont je vais bien pouvoir m'y prendre si cette classe prend le chemin de celles de l'an passé. Et je suis en colère: on ne devrait pas permettre que je me pose ces questions.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- egometDoyen
roxanne a écrit:En tout cas, ce sera le désastre assuré s'ils sentent que tu es si défaitiste avant même de commencer. Les meilleurs de mes STMG avaient un bien meilleur niveau en plus d' une réelle capacité de travail qu'un certain nombre de mes ES; pour les autres c'était plus compliqué, c'est sûr. Miser plus sur l'oral en leur disant qu'ils peuvent y faire de belles performances. Ne pas leur mentir mais ne pas non plus les conforter dans la mauvaise image qu'ils ont d'eux et qu'ils cultivent par(fois aussi.
Difficile de dire sans connaître la classe. Et puis ce que propose nlm, c'est justement assez ambitieux. C'est préparer l'oral de façon bourrine, si j'ai bien compris, pour garantir un minimum de contenu et surtout dégager du temps pour obtenir quelque chose de correct à l'écrit. Justement, je trouve que c'est pas mal d'adopter une stratégie qui ne se résume pas à faire illusion avec un peu de bagout.
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- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Le problème en leur donnant d'emblée est que cela risque de renforcer le caractère consumériste et passif que je constate souvent (et pas seulement dans ces classes). J'aurais tendance à pratiquer plutôt le "donnant donnant".
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- roxanneOracle
Je reconnais que je suis plutôt bien tombée avec mes STMG. Au point d'ailleurs que cette année, il y avait plus de demandes de profs de français pour les avoir que pour les L...
Mais si c'est le dépotoir, effectivement ( à 35 en plus), il faut sauver les meubles tout en essayant d'accrocher quand même ceux qui sont motivés.
Mais si c'est le dépotoir, effectivement ( à 35 en plus), il faut sauver les meubles tout en essayant d'accrocher quand même ceux qui sont motivés.
- JennyMédiateur
Merci de penser à indiquer la matière dans le titre.
- PoupoutchModérateur
Cela aura au moins l'avantage de leur permettre d'apprendre réellement leurs lectures analytiques. S'il faut compter sur leurs notes, ce n'est pas gagné. S'il faut les construire en classe, on ne fait plus rien d'autre et ils s'en foutent.
Je partage néanmoins les interrogations d'Ecusette. Ils ne font déjà pas grand chose, s'ils ont les LA toutes prêtes, ils se contenteront d'attendre que ça passe, d'autant qu'ils prennent tous ou presque l'invention.
Bref, NLM, j'espère que tu nous feras un retour sur ton expérience. En tous cas, ça ne me choque pas plus que ça, ni pour le nombre de LA, ni pour l'idée en soi.
Je partage néanmoins les interrogations d'Ecusette. Ils ne font déjà pas grand chose, s'ils ont les LA toutes prêtes, ils se contenteront d'attendre que ça passe, d'autant qu'ils prennent tous ou presque l'invention.
Bref, NLM, j'espère que tu nous feras un retour sur ton expérience. En tous cas, ça ne me choque pas plus que ça, ni pour le nombre de LA, ni pour l'idée en soi.
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"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- eleonore69Érudit
Orlanda a écrit:roxanne a écrit:En tout cas, ce sera le désastre assuré s'ils sentent que tu es si défaitiste avant même de commencer. Les meilleurs de mes STMG avaient un bien meilleur niveau en plus d' une réelle capacité de travail qu'un certain nombre de mes ES; pour les autres c'était plus compliqué, c'est sûr. Miser plus sur l'oral en leur disant qu'ils peuvent y faire de belles performances. Ne pas leur mentir mais ne pas non plus les conforter dans la mauvaise image qu'ils ont d'eux et qu'ils cultivent par(fois aussi.
Je ne suis pas sûre qu'une comparaison avec des ES soit très pertinente; chez nous, ils sont à peu près aussi pénibles.
Je vais avoir une 1STMG cette année. Il y a trois ans, ceux que j'avais étaient 22, faibles, mais plutôt gentils. Ils ont eu de bonnes notes lors de cette veste blague qu'est désormais le baccalauréat. Il y a deux ans, j'aurais donc répondu comme toi Roxanne.
Mais cette année, ils seront 35, et je sais déjà que cela sera une autre paire de manches.
Nos classes de STMG sont devenues terribles en l'espace de deux ans. Le genre de classes avec lesquelles on ne peut pas faire cours, une sorte de zone de non-droit au sein notre lycée bourgeois, et qu'on laisse pourrir. Ils usent nos TZR, nos jeunes collègues, et même les plus chevronnés. Il est même prévu cette année une réunion de pré-rentrée spécifique et officieuse pour ceux qui auront ces classes: on a l'impression de partir en guerre!
Je partage les interrogations du collègue: je n'ai pas la moindre idée de la manière dont je vais bien pouvoir m'y prendre si cette classe prend le chemin de celles de l'an passé. Et je suis en colère: on ne devrait pas permettre que je me pose ces questions.
Même profil, une classe terrible de 34 élèves dans un lycée de centre-ville avec bonne réputation; Très difficile de faire cours... Situation que l'on peut observer depuis 2 -3 ans. A mon avis, les effets du non -redoublement.. avant , on envoyait en STT puis Stg des élèves moyens-faibles (8,5-9-10 de moyenne) maintenant on a des élèves incapables de suivre (passage à 4-5 de moyenne) avec parfois de gros soucis comportementaux. L'année dernière , un dispositif avait été mis en place: accueil de rentrée spécifique, multiples réunions.. aucune efficacité... Cette année, on a décidé de réduire les effectifs;, je récupère une terminale (avec une partie de mes ex-élèves de 1ère) avec 23-24 élèves.. Pour moi, c'est une solution efficace;: j'avais remarqué qu'en groupe (Emc) , les choses se passaient mieux: pas plus de travail, mais un cours gérable
- InvitéInvité
J'ai toujours eu des 1STMG, y compris au temps où ça s'appelait autrement. Ces classes peuvent effectivement être pénibles, niveau travail et niveau discipline, mais il y a toujours de bons éléments parmi eux, de ces élèves qui ont choisi la section pour leur projet professionnel, et ces élèves-là peuvent faire pencher la classe dans le bon sens.
Concernant les LA, j'ai tout essayé: la LA traditionnelle et la prise de notes traditionnelle, avec des élèves complètement paumés, parfois; le travail de groupes avec oral et correction polycopiée de la LA; le texte analysé en classe, sans prise de notes, mais avec envoi de la LA, ce qui a souvent conduit comme le disait quelqu'un à une attitude passive: on attend le poly.
Cette année, je fais un mélange de tout ça, histoire de ne pas les ancrer dans des habitudes. Ainsi, pour le premièr texte, on l'analysera ensemble, je n'insisterai pas plus que ça sur la prise de notes, mais je leur dirai que c'est utile, puis, une fois le cours terminé, je leur donnerai le poly d'une LA "à trous" et leur demanderai de compléter les notes. Bon, je vérifierai, évidemment.
Pour le deuxième texte, ce sera un travail de groupes, un oral, une correction etc.
Ce qu'il faut, c'est les étonner, les empêcher de s'installer dans la routine, faute de quoi, ils glandent.
C'était ma petite expérience.
Concernant les LA, j'ai tout essayé: la LA traditionnelle et la prise de notes traditionnelle, avec des élèves complètement paumés, parfois; le travail de groupes avec oral et correction polycopiée de la LA; le texte analysé en classe, sans prise de notes, mais avec envoi de la LA, ce qui a souvent conduit comme le disait quelqu'un à une attitude passive: on attend le poly.
Cette année, je fais un mélange de tout ça, histoire de ne pas les ancrer dans des habitudes. Ainsi, pour le premièr texte, on l'analysera ensemble, je n'insisterai pas plus que ça sur la prise de notes, mais je leur dirai que c'est utile, puis, une fois le cours terminé, je leur donnerai le poly d'une LA "à trous" et leur demanderai de compléter les notes. Bon, je vérifierai, évidemment.
Pour le deuxième texte, ce sera un travail de groupes, un oral, une correction etc.
Ce qu'il faut, c'est les étonner, les empêcher de s'installer dans la routine, faute de quoi, ils glandent.
C'était ma petite expérience.
- NLM76Grand Maître
Pour préciser l'idée: ce serait de donner la LA, et le travail qu'on ferait ce serait d'apprendre à la restituer. Ce qui peut être assez intelligent, contrairement à ce qu'on peut entendre ici et là. De même qu'on peut réciter un poème intelligemment.
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- egometDoyen
nlm76 a écrit:Pour préciser l'idée: ce serait de donner la LA, et le travail qu'on ferait ce serait d'apprendre à la restituer. Ce qui peut être assez intelligent, contrairement à ce qu'on peut entendre ici et là. De même qu'on peut réciter un poème intelligemment.
J'ajouterai qu'en assumant franchement une démarche de restitution, tu as des chances que les élèves le fassent bien.
On ne va pas se mentir. Quand les élèves n'ont pas le niveau requis pour analyser par eux-mêmes, faute d'intelligence ou simplement de connaissances préalables, de toute façon ils cherchent à apprendre par coeur. Et souvent ils ne mémorisent pas ce qu'il faudrait. Ils apprennent des choses fausses ou tout simplement inutiles. Ils perdent beaucoup de temps et encombrent leur esprit. Ça me fait penser au latin. Beaucoup d'élèves ignorent toute la grammaire et tout le vocabulaire. Alors au bac, ils restituent bêtement une traduction toute faite et parfois se trompent d'extrait!
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- InvitéInvité
nlm76 a écrit:Pour préciser l'idée: ce serait de donner la LA, et le travail qu'on ferait ce serait d'apprendre à la restituer. Ce qui peut être assez intelligent, contrairement à ce qu'on peut entendre ici et là. De même qu'on peut réciter un poème intelligemment.
Oui, enfin, restituer une LA, même en STMG, me semble dangereux, actuellement, car on a bien du mal à expliquer aux élèves qu'il faut que la LA réponde à la question posée, or ils préfèrent apprendre par cœur.
Ainsi, à l'EAF, il semblerait qu'un des examinateurs ait appliqué au pied de la lettre les directives de l'IPR, puisqu’il a donné le même texte à plusieurs élèves, mais avec des questions différentes. Deux des élèves en question, premiers de classe, ont voulu assurer leur note avec le par cœur. Bing, la piteuse !
J'avoue avoir été un peu déconfite pour les deux élèves car il est évident que des STMG n'ont pas tous les capacités pour construire leur propre LA à partir d'une question inconnue. Même les bons élèves, d'ailleurs.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Tout à fait d'accord. C'est vraiment excessif de s'en tenir avec rigueur à cette histoire de question à l'examen. Je veille pour ma part à poser des questions qui ne soient pas aux antipodes de ce qui a été abordé et je pénalise un peu l'absence de prise en compte de la question, mais sans trop. Surtout si l'entretien me montre ensuite que l'élève est sérieux!
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- clo74Niveau 9
Dans notre lycée, le CDE a eu l'intelligence d'accepter le dédoublement complet des cours en lettres : les élèves n'ont que 2h de cours par semaine, mais en groupe, soit 17 élèves. Ainsi, le cours est sauvé : on parvient à faire entre 12 et 15 LA avec des élèves gérables car en groupe : sinon, le cours de lettres relève du parcours du combattant, avec des élèves très faibles, mais surtout des élèves désireux de saboter les cours...
Franchement, depuis que l'on a adopté ce système, les collègues revivent!
Franchement, depuis que l'on a adopté ce système, les collègues revivent!
- OrlandaFidèle du forum
Les cas des STMG grossit tout de même de manière ce qui ne va plus dans ces épreuves de français et ce qui me rend mon métier de plus en plus déplaisant.
On a abandonné l'idée qu'ils puissent réussir les épreuves écrites, lesquelles sont d'ailleurs chaque année plus ridicules - la poésie "bicyclette", les personnages d'animaux, les trains qui pensent!-.
On n'espère pour eux qu'à l'oral, en rusant pour qu'ils parviennent à livrer à la fin un numéro de marionnette ventriloque à peu près convaincant. On se dit que le collègue aura eu les mêmes élèves et aura pitié d'eux.
C'est pourtant bien un désastre, comme écrit plus haut. Lequel gagne toutes nos classes, sauf les S d'élite remplies de fils de professeurs et de notables.
J'ai prévu de faire étudier à mes STMG des textes classiques, forts, bien écrits: Corneille, Hugo, Rimbaud... Il n'y aura pas un seul titre contemporain.
Je reconnais que cela sent son hussard noir, mais je ne pense sincèrement que Gaudé, Mouawad ou De Kerangal ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Je vais essayer de leur faire apprendre beaucoup d'extraits, en particulier d'extraits poétiques. Comme j'ai deux heures en groupes avec eux, je leur ferai aussi faire du Bled.
Enfin, ça, ce sera uniquement s'ils ne sont que faibles. S'ils sont en plus pénibles, je ferai surtout ce que je peux...
On a abandonné l'idée qu'ils puissent réussir les épreuves écrites, lesquelles sont d'ailleurs chaque année plus ridicules - la poésie "bicyclette", les personnages d'animaux, les trains qui pensent!-.
On n'espère pour eux qu'à l'oral, en rusant pour qu'ils parviennent à livrer à la fin un numéro de marionnette ventriloque à peu près convaincant. On se dit que le collègue aura eu les mêmes élèves et aura pitié d'eux.
C'est pourtant bien un désastre, comme écrit plus haut. Lequel gagne toutes nos classes, sauf les S d'élite remplies de fils de professeurs et de notables.
J'ai prévu de faire étudier à mes STMG des textes classiques, forts, bien écrits: Corneille, Hugo, Rimbaud... Il n'y aura pas un seul titre contemporain.
Je reconnais que cela sent son hussard noir, mais je ne pense sincèrement que Gaudé, Mouawad ou De Kerangal ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Je vais essayer de leur faire apprendre beaucoup d'extraits, en particulier d'extraits poétiques. Comme j'ai deux heures en groupes avec eux, je leur ferai aussi faire du Bled.
Enfin, ça, ce sera uniquement s'ils ne sont que faibles. S'ils sont en plus pénibles, je ferai surtout ce que je peux...
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- eleonore69Érudit
Orlanda a écrit:Les cas des STMG grossit tout de même de manière ce qui ne va plus dans ces épreuves de français et ce qui me rend mon métier de plus en plus déplaisant.
On a abandonné l'idée qu'ils puissent réussir les épreuves écrites, lesquelles sont d'ailleurs chaque année plus ridicules - la poésie "bicyclette", les personnages d'animaux, les trains qui pensent!-.
On n'espère pour eux qu'à l'oral, en rusant pour qu'ils parviennent à livrer à la fin un numéro de marionnette ventriloque à peu près convaincant. On se dit que le collègue aura eu les mêmes élèves et aura pitié d'eux.
C'est pourtant bien un désastre, comme écrit plus haut. Lequel gagne toutes nos classes, sauf les S d'élite remplies de fils de professeurs et de notables.
J'ai prévu de faire étudier à mes STMG des textes classiques, forts, bien écrits: Corneille, Hugo, Rimbaud... Il n'y aura pas un seul titre contemporain.
Je reconnais que cela sent son hussard noir, mais je ne pense sincèrement que Gaudé, Mouawad ou De Kerangal ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Je vais essayer de leur faire apprendre beaucoup d'extraits, en particulier d'extraits poétiques. Comme j'ai deux heures en groupes avec eux, je leur ferai aussi faire du bled.
Enfin, ça, ce sera uniquement s'ils ne sont que faibles. S'ils sont en plus pénibles, je ferai surtout ce que je peux...
Lucide !
- PoupoutchModérateur
Orlanda a écrit:
J'ai prévu de faire étudier à mes STMG des textes classiques, forts, bien écrits: Corneille, Hugo, Rimbaud... Il n'y aura pas un seul titre contemporain.
Je reconnais que cela sent son hussard noir, mais je ne pense sincèrement que Gaudé, Mouawad ou De Kerangal ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Entre Rimbaud et Gaudé (qui doit être le plus vieux), il y a quand même encore pas mal de textes de qualité à exploiter...
Ceci étant, s'ils sont décidés à faire des efforts, les textes classiques ne sont pas un frein. L'an dernier, j'avais un groupement qui allait de Rabelais à Alain Damasio en passant par Barjavel, et le plus difficile, pour les élèves, était Barjavel...
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- neomathÉrudit
Depuis deux ans, fin du redoublement oblige, la STMG est devenue la poubelle du système. Les élèves en échec au collège passent automatiquement en 2de GT puisque c'est devenu l'orientation par défaut. Au lycée, nos exigences les dépassent totalement, et de toute façon ils ont parfaitement intégré que quel que soit leur niveau, leur comportement et leur absentéisme ils ont une place réservée bien au chaud en 1ère STMG.Orlanda a écrit:Nos classes de STMG sont devenues terribles en l'espace de deux ans.
- AphrodissiaMonarque
Bonjour nlm.
As-tu finalement mis cette idée en application ? Est-ce que c'est efficace ?
Quand je considère ma classe de 1L, la fin de l'année qui approche et tout ce qui manque à mes élèves, je me dis que ce serait une solution pour dégager du temps, leur apprendre à réfléchir, à écrire, à comprendre ce qu'ils lisent.
As-tu finalement mis cette idée en application ? Est-ce que c'est efficace ?
Quand je considère ma classe de 1L, la fin de l'année qui approche et tout ce qui manque à mes élèves, je me dis que ce serait une solution pour dégager du temps, leur apprendre à réfléchir, à écrire, à comprendre ce qu'ils lisent.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- amalricuNeoprof expérimenté
neomath a écrit:Depuis deux ans, fin du redoublement oblige, la STMG est devenue la poubelle du système. Les élèves en échec au collège passent automatiquement en 2de GT puisque c'est devenu l'orientation par défaut. Au lycée, nos exigences les dépassent totalement, et de toute façon ils ont parfaitement intégré que quel que soit leur niveau, leur comportement et leur absentéisme ils ont une place réservée bien au chaud en 1ère STMG.Orlanda a écrit:Nos classes de STMG sont devenues terribles en l'espace de deux ans.
Toutes les classes STMG sont-elles réduites à cet état de "classe dépotoir" ?
C'est regrettable pour les collègues et les jeunes qui veulent y travailler pleinement.
- JEMSGrand Maître
Chez nous, les STMG sont pires que les bac pro... 35 élèves, dont plus de la moitié sont en grand échec scolaire après une seconde GT catastrophique.
Et dire que nos décideurs veulent une insertion en IUT...
Et dire que nos décideurs veulent une insertion en IUT...
- AphrodissiaMonarque
Je me cite (j'espère une réponse)
J'ai procédé ainsi pour mes deux dernières LA: j'ai donné les pistes, les analyses et les élèves doivent chercher sur quels points du texte portent les remarques. Ils paraissent bien plus attentifs au texte qui leur est moins un bloc abscons: beaucoup n'ont pas l'autonomie intellectuelle nécessaire pour faire une explication ou proposer une interprétation mais si on leur montre ce qui est intéressant, ils sont capables de comprendre pourquoi ça l'est. On n'est plus dans l'esprit de la lecture analytique sans doute, et ça ne leur permet peut-être pas d'acquérir l'autonomie dont je parlais plus haut, mais ils entrent un peu plus dans leur lecture.
Aphrodissia a écrit:Bonjour nlm.
As-tu finalement mis cette idée en application ? Est-ce que c'est efficace ?
Quand je considère ma classe de 1L, la fin de l'année qui approche et tout ce qui manque à mes élèves, je me dis que ce serait une solution pour dégager du temps, leur apprendre à réfléchir, à écrire, à comprendre ce qu'ils lisent.
J'ai procédé ainsi pour mes deux dernières LA: j'ai donné les pistes, les analyses et les élèves doivent chercher sur quels points du texte portent les remarques. Ils paraissent bien plus attentifs au texte qui leur est moins un bloc abscons: beaucoup n'ont pas l'autonomie intellectuelle nécessaire pour faire une explication ou proposer une interprétation mais si on leur montre ce qui est intéressant, ils sont capables de comprendre pourquoi ça l'est. On n'est plus dans l'esprit de la lecture analytique sans doute, et ça ne leur permet peut-être pas d'acquérir l'autonomie dont je parlais plus haut, mais ils entrent un peu plus dans leur lecture.
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