Aux agrégés : ficher un livre - méthodologie ?

Bonsoir,

Je m'adresse aux lauréats de l'agrégation.

Quelle est -quelle a été - votre méthode pour ficher un livre, mettons un essai, lu au moins une fois et annoté  ?

D'ailleurs qu'appelez-vous une fiche au juste ? 

Cherchez-vous à synthétiser en une page maximum les idées majeures ou bien la fiche atteint-elle un nombre de pages qu'on ne peut déterminer d'avance ? 

Reprenez-vous la structure de l'ouvrage ou bien déjà extrayez-vous plusieurs problématiques que vous avez vous-même identifiées ?

Ou bien d'un même ouvrage tirez-vous, par exemple, une fiche notions, une fiche problématiques, une fiche articulations avec d'autres auteurs ou d'autres ouvrages ? 

Utilisez-vous un code couleur ?

Enfin quels sont pour vous les trucs qui aident à bien organiser les idées et à les mémoriser ?   

Par avance merci.

alors, perso, j'attache beaucoup d'importance à la structure car c'est ce qui me permet de tout retenir.

Pour ce qui est des fiches, je les fais en tentant de faire un "squelette" des idées mais il ne me sert pas, c'est le faire qui me permet de tout retenir, je ne relis jamais mes notes, je les fais pour enregistrer. Dès que j'ai un plan bien carré avec mon code couleur, les num des pages, des titres que je donne, les thèmes, c'est déjà pas mal retenu. Bien sûr, je me moque donc du nombre de pages (si c'est trop long, c'est que je n'ai pas tiré l'essentiel et je recommence).

Je construisais des fiches optimisées pour les besoins de l'agrégation. J'avais divisé chaque question en thèmes (une quinzaine par question), je lisais les livres qui pouvaient directement servir pour ces thèmes et mes fiches étaient constituées de triplets :

- idée (en 1 phrase)
-> exemple précis utilisé par l'auteur pour illustrer cette idée (lieu/date/chiffres)
-> source

Et j'apprenais par cœur ces centaines de triplets. Je les écrivais sur des feuilles volantes que je mettais dans mes poches. J'en avais toujours 4 ou 5 sur moi, pour pouvoir les relire dans les transports ou dans la rue. Comme c'était une suite de blocs visuels, c'était plus facile à retenir (je me souvenais de leur emplacement sur la feuille). Ce qui m'a donné une banque d'exemples suffisante pour faire 1 à 2 exemples précis/chiffrés/datés/sourcés par sous-sous-partie sur tous les grands sujets attendus (les écrits de l'agrégation frappent toujours au centre).

Connaître la structure de l'ouvrage n'a pas d'intérêt pour les écrits de l'agrégation ; on ne sera pas amené à faire plus que citer une thèse de l'auteur, ou un des cas d'espèce qu'il a développé.
Un ouvrage a vocation à être divisé en objets immédiatement réutilisables dans une dissertation (on pourra l'apprécier pour lui-même une fois le concours remporté ; avant, c'est d'abord un outil pour gagner des points). Thèses de l'auteur, inscription dans l'historio (réponse ? a lancé un débat ?), exemples précis. On n'a pas besoin d'autre chose pour une dissertation.

Noter et apprendre les détails : l'écartement des voies de chemin de fer en France et Angleterre, ou le nombre d'habitants à Bombay en 1500, sont des données intéressantes, parce que les placer réhausse la copie.

Ah, les fiches, tout est là. C'est le grand secret.

Spoiler:

Je n'ai pas fiché de livres pour passer l'agrégation.

Je ne sais pas ce que vous appelez fiche, mais dans la mesure où les fiches me semblent faites pour synthétiser, c'est exactement ce qu'on ne veut pas à l agreg.... sauf si bien sûr vous adoptez le système de Zagara, ce qui est davantage un moyen de mémoriser des détails. Car globalement, c'est le lot de l'agrégation: apprendre des milliers de détails dont quelques uns seulement vous serviront.... donc chacun sa méthode mais pour un essai comme un roman il vaut mieux annoter, surligner... et apprendre. De toute façon chaque sujet étant unique, pas vraiment la peine de tenter de problématiser en amont.

Pourquoi ne s'adresser qu'aux agrégés ? J'ai aussi fait ce boulot pour le CAPES.

Tiens c'est vrai ça, je pourrais aussi demander au fils de mes voisins qui entre en seconde. Il a aussi fait ce boulot pour le brevet :aaq:.

Merci à tous pour vos avis et conseils. Je connais plusieurs collègues de ma discipline (dont une prof de leçon à l'agrégation) qui attribuent leur réussite - ou bien leur confiance en eux ? - à cette "technique" qui bien entendu ne se suffit pas.

L'agreg, en tout cas en histoire, c'est beaucoup de méthode, de répétition, de par cœur, d'entraînement et un petit peu de réflexion.

Lombalgia a écrit:Tiens c'est vrai ça, je pourrais aussi demander au fils de mes voisins qui entre en seconde. Il a aussi fait ce boulot pour le brevet :aaq:.

Merci à tous pour vos avis et conseils. Je connais plusieurs collègues de ma discipline (dont une prof de leçon à l'agrégation) qui attribuent leur réussite - ou bien leur confiance en eux ? - à cette "technique" qui bien entendu ne se suffit pas.

Tu compares le boulot d'un élève de seconde à la préparation d'un concours ? :|

Merci pour le mépris...

Lombalgia a écrit:Tiens c'est vrai ça, je pourrais aussi demander au fils de mes voisins qui entre en seconde. Il a aussi fait ce boulot pour le brevet :aaq:.

Merci à tous pour vos avis et conseils. Je connais plusieurs collègues de ma discipline (dont une prof de leçon à l'agrégation) qui attribuent leur réussite - ou bien leur confiance en eux ? - à cette "technique" qui bien entendu ne se suffit pas.

Tout à fait accessoirement, comme je co-dirige une revue scientifique, je fiche aussi des livres. Et il y a plusieurs façons de ficher des bouquins.

Isis 39 : ? Vois du mépris là où tu veux, si ça t'a fait du bien c'est le principal. 

Olympias : tu peux développer un petit peu les différentes façons ? Dans les grandes lignes bien sûr. Je ne suis pas dans ta discipline donc ce serait pour transposer les divergences de méthodes d'exploitation à un domaine différent, avec d'autres préoccupations.

Lombalgia a écrit:Isis 39 : ? Vois du mépris là où tu veux, si ça t'a fait du bien c'est le principal. 

Je signale juste qu'on lit et fiche des livres aussi pour le CAPES et tu compares ça aux fiches de révision d'un 3e. Je dois vraiment être susceptible... :blague:

La différence est de degré  et non de nature.

Ok, on sait mieux lire un livre quand on est agrégé.
Finalement faudrait rétablir les salles des profs séparées...

Oh... quelle douce ambiance sur ce fil...

Bravo à celles et ceux qui ont réussi à avoir l'agrégation sans faire de fiches, j'admire et ne sais pas comment vous avez fait (cela étant dit sans ironie), pour ma part, j'ai dû en faire un certain nombre, et elles m'ont servi. Mais tout dépend de la mémoire / méthode de chacun.

Lombalgia, je ne sais pas dans quelle discipline tu la prépares, la réponse varie sans doute d'un type d'ouvrage à l'autre.

Pour ma part, lorsqu'il s'agit d'un roman/pièce de théâtre, je fais 3 colonnes, l'une pour le résumé, la trame, même si je le lirai forcément plusieurs fois, et qu'ensuite ça me restera en tête. Les étapes que je dégage pour avoir des repères sont en gras.
Une autre colonne pour les citations, que je mets d'une autre couleur.
Une dernière colonne pour les éléments "critiques" que j'apporte, les remarques de style, bref, ce qui est de l'ordre du commentaire.
Et le livre est surligné, annoté, stabyloté, plein de post-its.

S'il s'agit d'un ouvrage critique, d'un essai, je note la structure, les grandes idées, en gras les plus importantes à mes yeux, en italiques les passages que je recopie, les citations que je veux retenir.

Perso, je lis les oeuvres avec des post-it , un crayon et une feuille en main. J'inscris les différentes thématiques sur les post-it et je les colle dans l'oeuvre. Et sur la feuille, je relève les citations qui me semblent pertinentes.
Les fiches viennent dans un second temps quand je choisis un extrait ou une problématique à travailler.

Pour l'instant mes "fiches" sont surtout des résumés détaillés de l’œuvre, où je fais apparaître la structure, des citations, et quelques commentaires perso "pour plus tard" que je mets en gras.
Je pense me servir de ces fiches pour "apprendre" l’œuvre, et m'y retrouver rapidement quand je ferai des études thématiques (donc dans mes rêves les plus fous à compter de septembre)... mais évidemment ça ne remplace pas la lecture du texte.

Pareil pour moi : j'ai une mémoire de poisson rouge, donc il ne me suffit pas de lire l'oeuvre une fois pour la retenir. Je la lis une première fois "pour le plaisir", et ensuite je relis en résumant tout sur des fiches, tout en notant des citations.

Pour les fiches, je n'avais pas de longueur prédéterminée : tout dépendait de la densité de l'ouvrage.
J'y notais tout ce qui me semblait intéressant et surlignait :
- en vert les citations (ou les exemples)
- en rose les idées maitresses
- en violet les idées sexy / brillantes
Je rajoutais entre crochets mes commentaires personnels.

Commence en priorité par les recueils d'articles : un article = une idée, alors qu'un livre = 4 ou 5 idées, ça n'est pas très rentables.
Les Atlandes ne sont pas mal faits (enfin ça dépend des auteurs), comme ouvrage de 1ère intention. Le problème, c'est qu'il sortent en novembre : c'est un peu tard pour s'y mettre...

"idées sexy" : j'aime le concept. Tu aurais un exemple d'idée sexy ?

L'analyse un peu subtile, l'idée originale, l'exemple rare, ce qui va démarquer ta copie du reste du lot...

Ze vois. Attention, si l'idée sexy est dans un Atlande, il y a des chances pour qu'elle ne démarque pas tellement la copie.

Ca, nous sommes d'accord !

Je comprends bien ce que tu appelles "idée sexy": je souligne quand une phrase me plaît particulièrement, me rappelle quelque chose, me fait sourire...