Défaut prononciation et entrée CP

Bonjour,
Mon neveu entre au CP en septembre. Il a des défauts de prononciation et a fait quelques séances chez un orthophoniste en GS. L'orthophoniste a fini par dire que les défauts de prononciation s'estomperont grâce à l'apprentissage de la lecture.
Il dit par exemple : raise au lieu de fraise. ou arès au lieu d'après.
Avez-vous, parmi vos élèves, rencontré des enfants pour qui ce genre de défaut a disparu grâce à l'apprentissage de la lecture ?

Merci !

J'ajoute une question : ce défaut ne risque-t-il pas au contraire de rendre plus difficile l'apprentissage de la lecture ?
Merci.

Ce qu peut perturber l'apprentissage de la lecture c'est la non discrimination des sons. Si ton neveu parvient à entendre la différence entre les V/F ou P/B/D/T enfin la liste est longue, disons tout ce qui peut prêter à confusion, ce ne devrait pas être trop problématique pour la lecture. En revanche s'il n'entend pas la différence, cela va être très difficile !
S'il n'a bénéficié que de quelques séances et que l'orthophoniste est optimiste, c'est qu'il ne devrait pas trop s’inquiéter.

Merci beaucoup !

Sans être spécialiste, j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux aller voir un autre orthophoniste...

L'orthophoniste a dit que tout allait rentrer dans l'ordre grâce à la lecture. Je suis restée perplexe. Mais d'après ce que dit maikreeeesse, c'est possible. Je n'ose pas en demander plus à mon frère, pour pas l'inquiéter.

Je suis le post, pour ma nièce qu'on a souvent du mal à comprendre et qui rentre au CP.

Ce que je dis n'exclut pas bien sûr de voir un autre spécialiste. De ce que j'ai pu constater en CP c'est que pour certains élèves qui ont quelques défauts de confusion, la lecture et l'écriture en ralentissant la diction et la pensée et en forçant à bien distinguer peut aider. Mais cela peut être dû aussi aux séances en parallèle ou parce que l'enfant grandit. Dans tous les cas c'étaient des les élèves qui n'avaient que quelques défauts bien ciblés et surtout entendaient les différences.

Euh, j'interviens en tant qu'orthophoniste. Alors, non, ça n'a pas d'influence sur l'apprentissage de la lecture s'il perçoit bien les sons.
En revanche, ce n'est pas la lecture qui va l'aider à bien prononcer ces groupes de consonnes, surtout s'il supprime les sons. Si c'est ce que la collègue a bien dit, je trouve ça assez léger...

Evidemment je n'ai pas assisté directement à ce qu'à dit l'orthophoniste. Et puis je n'ose pas trop m'immiscer là-dedans en posant trop de questions. C'est gênant. Mais je suis un peu inquiète.
Apparemment, de voir la lettre F écrite et d'en connaître le son devraient l'aider à tout prononcer.
Alors que j'ai toujours entendu dire qu 'il fallait que les soucis de prononciation soient réglés avant le CP pour que ils ne soient pas un frein à l'apprentissage de la lecture.
Merci en tout cas pour vos avis.

Je précise aussi, que je ne le vois pas assez souvent pour savoir s'il distingue bien les sons. Et quand je le vois, je "profite" de lui pour jouer, pas pour vérifier tout ça ...

L'audition a été vérifiée ? J'ai connu un gamin qui a fait des progrès fulgurant le jour où on lui a enlevé deux gros bouchons de cire humaine.

Apparemment oui, mais mon frère fuit le sujet et il est capable de me dire "oui oui ..." sans que cela soit fait réellement.

Il faut en effet tester l'audition. C'est même la première chose à faire.

OK. Il me semble que cette hypothèse a été mise de côté par l'orthophoniste. (votre fils entend très bien). Puis j'imagine que cela aurait été détecté à l'école, non ? (visites médicales, maîtresses)
Dans leur pratique quotidienne, certains d'entre vous ont-ils vu des cas de ce genre où la lecture a aidé à améliorer des défauts de langage ?

Faute de matériel les visites médicales scolaires sont un peu "légères" sur ce plan : lors de la visite de GS on m'a affirmé que ma fille entendait parfaitement la voix chuchotée des deux côtés. L'infirmière a fait une drôle de tête quand je lui ai dit qu'on devait être à Lourdes, vu que ma fille avait une cophose complète d'un côté (pas de cellules ciliées, donc surdité totale).

Les otites séreuses sont très fréquentes chez les jeunes enfants, indétectables car sans fièvre et sans douleur, et elles peuvent gêner considérablement l'audition, au point de générer de gros problèmes de langage (construction et/ou prononciation).

Donc une vérification de l'audition est un préalable, qu'on peut considérer comme presque aussi banal qu'un passage chez le dentiste.

Si l'enfant entend bien, et a "juste" un petit défaut de prononciation, il est possible que cela s'arrange assez facilement. Je vois moins bien le rapport avec la lecture, sinon, peut-être, le fait de voir le graphème dans sa totalité.

celinesud a écrit:OK. Il me semble que cette hypothèse a été mise de côté par l'orthophoniste. (votre fils entend très bien). Puis j'imagine que cela aurait été détecté à l'école, non ? (visites médicales, maîtresses)
Dans leur pratique quotidienne, certains d'entre vous ont-ils vu des cas de ce genre où la lecture a aidé à améliorer des défauts de langage ?

Je ne généraliserai pas à partir du cas de mon fils, mais je me suis rendue compte qu'il entendait mal lorsqu'à la maternelle, il déformait des mots. Par exemple, le doudou de la classe s'appelait Pompon. Mon fils prononçait Fonfon.

Seul un audiogramme bien réalisé permet de détecter un problème d'audition ou au contrairement de l'écarter.

Merci pour ce retour d'expérience.

Je ne veux pas non plus être alarmiste. Mais bon ça arrive, on en est la preuve.  Pas d'otite, pas d'oreilles bouchées par du cérumen. Une surdité de perception moyenne.

Ma dernière fille qui faisait otite sur otite n'avait pas assimilé la différence entre les sourdes et les sonores et disait "un sat" "des zanzes". Le problème ne s'est pas réglé avec quelques séances d'orthophonie. Elle a fait deux longues séries quand elle était en moyenne section. La conséquence est qu'elle a eu des difficultés pour apprendre à lire (toujours la confusion des sourdes et des sonores) et a recommencé des séances quand elle était en CE1 (ça a duré 6 mois si je me souviens bien).

celinesud a écrit:OK. Il me semble que cette hypothèse a été mise de côté par l'orthophoniste. (votre fils entend très bien). Puis j'imagine que cela aurait été détecté à l'école, non ? (visites médicales, maîtresses)
Dans leur pratique quotidienne, certains d'entre vous ont-ils vu des cas de ce genre où la lecture a aidé à améliorer des défauts de langage ?

C'est vraiment difficile à dire. Déjà cela concerne peu d'enfants par classe donc il est difficile d'en tirer des généralités et déterminer les causes des progrès alors qu'il y a des séances par ailleurs ou que tout simplement l'enfant grandit...Le rôle de la lecture est incertain  si ce n'est que cela peut ralentir comme je l'ai déjà  dit un peu le débit et éventuellement aider ceux qui sautent des phonèmes. En CP j'ai finalement peu d'enfants qui sont pris en charge par un orthophoniste,  les séances ont souvent débuté plus tôt.

Je comprends bien qu'il est difficile voir impossible d'établir des généralités. Je me demandais juste si ça arrivait. Merci !

J'espère que mon ton n'était pas trop sec . Je trouve cette question intéressante et j'y serai attentive cette année si des enfants ont un suivi orthophoniste.

Non pas du tout !
Je trouve qu'au-delà de grandes études, vos avis en tant que "prof d'école qui voit toute la journée des élèves depuis des années" est précieux aussi !

Qui a dit qu'il entendait bien ? L'orthophoniste ou l'ORL? Parce qu'il faut impérativement une visite chez l'ORL et un audiogramme pour écarter une surdité. Un simple test en voix chuchotée ne suffit pas.

Concernant le fait que l'écrit aide à renforcer l'oral, oui c'est souvent le cas. Néanmoins je trouve qu'il est préférable de partir en CP en ayant éliminé tout trouble articulatoire, et je suis assez gênée par le fait que les tests plus récents cotent plus sympa la phonologie/articulation. Il m'est arrivé récemment de compléter un test en ressortant ma vieille N-EEL, test qu'on nous dit de ne plus utiliser car trop vieux (et là dans la N-EEL il était bien patho).  C'était un enfant en GS qui n'articulait pas correctement le r avec consonne implosive (exactement le même type d'omissions que ce que décrit Célinesud) et avait un zézaiement en prime ; pour ma part je préfère éliminer le problème avant le CP. Le problème c'est que les enfants parlent de moins en moins bien donc dans les tests récents des enfants pathos il y a quinze ans ne le sont plus...

Qu'il s'agisse d'un retard de parole et/ou de langage j'ai vu des enfants avoir énormément de mal à entrer dans la lecture (le retard oral étant nettement un frein), mais j'ai vu aussi des enfants qui en dépit de leur retard avaient une très bonne conscience phonologique et qui ont appris très facilement à ma grande surprise ; pour ce type d'enfants la lecture a été une aide pour continuer à normaliser l'oral (je me suis constitué pour cela un stock impressionnant de matériel -acheté ou créé- associant étiquettes mots ou phrases à des images).