L'écriture à la main fait son grand retour dans les salles de classe aux États-Unis

Slate a écrit:Après que des scientifiques ont démontré son utilité cognitive, l'écriture manuelle est en train de faire son grand retour dans certaines écoles américaines avec le soutien actif des parents qui s'inquiètent de la baisse du niveau des élèves.

http://m.slate.fr/story/149070/prendre-notes-stylo-apprentissage-plus-jeunes

Lien vers l'article original du Washington Post :

https://www.washingtonpost.com/local/education/once-all-but-left-for-dead-is-cursive-handwriting-making-a-comeback/2016/07/26/24e59d34-4489-11e6-bc99-7d269f8719b1_story.html?utm_term=.14cc5de04fbd

On comprend qu'il fallait chercher longtemps.

Heureusement qu'il y avait "des scientifiques" pour convaincre l'opinion publique de quelque chose qu'on sait depuis plusieurs milliers d'années.

Tu l'as dit.

Une nouvelle démonstration que la meilleure idée en pedagogie consiste souvent à  ne pas en avoir.

Non mais quand même. Allez, je fais le vieux. Avant de vouloir jouer aux scientistes, des gens ont été capables de faire une vaste synthèse pédagogique dans le dictionnaire pédagogique de Ferdinand Buisson (il est sur Gallica). Je note qu'il y avait une place pour la paroles des philosophes. Je note que le caractère artisanal de la pédagogie y était respecté.

On peut remarquer aussi dans les articles que l'on ne prétendait pas enseigner sans tenir compte de l'âge, de la maturité des élèves et que l'on ne s'assignait pas les mêmes objectifs ni les mêmes manières de procéder suivant la classe.

Il y a une édition différente (1911 je crois), peut-être moins bonne, sur le site de l'INRP.

Et dire que dans mon collège, le principal me demande de réfléchir à un "projet" intégrant l'utilisation de tablettes numériques que le conseil général va généreusement fournir à l'établissement.

Que l'on utilise un outil lorsqu'il est pertinent est une chose, que l'on soit sommé de l'utiliser en est une autre.

Ca a déjà été dit en quatre mots il y a longtemps.

Qui scribit, bis legit.

Absolument. Et pas que.

Il a fallu des études scientifiques pour montrer l'utilité cognitive de l'écriture cursive. J'imagine que l'abandon de l'écriture cursive s'était aussi appuyé sur des études.

Ah ? Non ? Bizarre.

Not a Panda a écrit:Il a fallu des études scientifiques pour montrer l'utilité cognitive de l'écriture cursive. J'imagine que l'abandon de l'écriture cursive s'était aussi appuyé sur des études.

Ah ? Non ? Bizarre.

C'était nouveau et il y avait des TICE, donc c'était bien. Axiome du progrès inexorable.

Gros problème aussi en Chine et au Japon où les gens oublient l'écriture des caractère (ordre des traits par exemple, ou carrément le caractère) à cause des logiciels d'aide à l'écriture sur les ordinateurs et les smartphones ou tablettes.

Lefteris a écrit:Ca a déjà été dit en quatre mots il y a longtemps.

Qui scribit, bis legit.

Sauf que beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) de gamins ne lisent même pas ce qu'ils écrivent. Si si.

Ajupouet a écrit:

Lefteris a écrit:Ca a déjà été dit en quatre mots il y a longtemps.

Qui scribit, bis legit.

Sauf que beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) de gamins ne lisent même pas ce qu'ils écrivent. Si si.

Il y a toujours moyen de ne pas être à ce que l'on fait. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le faire.

Anaxagore a écrit:

Ajupouet a écrit:

Lefteris a écrit:Ca a déjà été dit en quatre mots il y a longtemps.

Qui scribit, bis legit.

Sauf que beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) de gamins ne lisent même pas ce qu'ils écrivent. Si si.

Il y a toujours moyen de ne pas être à ce que l'on fait. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le faire.

Je peux affirmer que ça va bien plus loin que ça. Pour vous et moi, ce peut être une inattention passagère, c'est vrai. On passe momentanément en pilote automatique, en quelque sorte.
Pour les enfants, ados et étudiants que je côtoie, c'est un fonctionnement permanent, une habitude fortement ancrée.
Ils n'entendent rien dans leur tête quand ils "lisent", encore moins quand ils écrivent.
Quand on leur fait recopier un texte simple puis qu'on leur demande ce qu'ils en ont retenu, on obtient un vide intersidéral, des yeux de merlan frit, et un "Forcément, tu m'as demandé d'écrire, pas de lire !"

On peut lire à haute voix sans "s'écouter". So what? On peut faire quantité de choses "machinalement".

Il faut les pousser à être à ce qu'il font, par une habitude de questions, de sollicitations, de reformulations...

C'est fondamentalement une question de concentration, de conscience active et de volonté.

Et il n'empêche qu'écrire est la manière la plus élémentaire de s'approprier les choses, après l'écoute, la répétition et la lecture.

Il ne faut pas confondre le symptôme et la cause.

Je crois que vous avez raison tous les deux: on est en train de créer des pathologies de l'attention avec les écrans omniprésents, et le bruit aussi (musique d'ascenseur partout): la seule protection inconsciente étant alors de regarder sans voir et écouter sans entendre.

Anaxagore a écrit:On peut lire à haute voix sans "s'écouter". So what? On peut faire quantité de choses "machinalement".

Il faut les pousser à être à ce qu'il font, par une habitude de questions, de sollicitations, de reformulations...

C'est fondamentalement une question de concentration, de conscience active et de volonté.

Et il n'empêche qu'écrire est la manière la plus élémentaire de s'approprier les choses, après l'écoute, la répétition et la lecture.

Il ne faut pas confondre le symptôme et la cause.

200% d'accord avec toi, Anaxagore. Écrire est la meilleure façon de mémoriser.

Mais les élèves que j'accompagne n'ont même pas seulement l'idée qu'on puisse lire avant d'écrire.
Ou lire en même temps qu'on écrit, d'ailleurs.
Pour eux, ce sont deux activités distinctes.


Ne citez pas SVT , j'éditerai (nous n'avons l'autorisation des parents que pour utilisation lors des formations enseignants...):

Spoiler:

C'est effrayant. Et c'est ce qu'on constate aussi chez les lycéens de LP.

Mode ironie :
À ce train là, plus un seul élève ne relèvera nos erreurs ou nos fautes quand nous écrivons au tableau (ben quoi, faut voir le côté positif, on pourra écrire n'importe quoi, ils ne s'en rendront même pas compte).

En tout cas, de plus en plus de 2ndes, y compris de "bons" élèves, me certifient qu'ils ne sont pas capables d'écouter quoique ce soit ou de saisir le sens de ce qui s'inscrit sur leur feuille pendant qu'ils écrivent. De la même manière, la plupart de mes TL de cette année avait un niveau de lecture qu'à mon avis on aurait jugé préoccupant en fin de primaire il y trente ans (buter tous les quelques mots, ne pas arriver à tenir compte de la ponctuation, ânonner le moindre mot un peu long). C'est totalement déprimant.

Ils sont terrifiants.

Quand on y réfléchit bien, c'est parfaitement logique.
Ces enfants ont appris à recopier dès les premiers jours de CP des phrases entières qu'ils n'étaient pas encore en mesure de lire. Ils font donc appel à leur mémoire visuelle pour écrire, ils ne savent pas entendre ce qu'ils écrivent et n'ont qu'une conscience limitée du sens.
Avec un peu de chance, un des mots-images est reconnu, tel cet élève (5ème) à qui je demandais de recopier "Le pinceau à la main, il recula pour observer sa toile". À ma question " De qui parle le texte que tu viens d'écrire? "il me répondit, après quelques secondes "d'une araignée".
Seul l'image du mot "toile" s'était imprimée dans sa mémoire...
Or, c'est une lecture fine du texte, lecture qui prend en compte les terminaisons des verbes, les accords, l'ordre des mots, la ponctuation, etc, qui va permettre de comprendre le sens du texte qui sera, ensuite, copié efficacement.

Ils copieraient du polonais, ce serait pareil.