- GrignoteNiveau 5
Bonjour,
Je viens vous solliciter pour l'analyse de ce poème de Verlaine:
Despotique, pesant, incolore, l'Eté,
Comme un roi fainéant présidant un supplice,
S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice
Et bâille. L'homme dort loin du travail quitté.
L'alouette au matin, lasse, n'a pas chanté,
Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
Ou ride cet azur implacablement lisse
Où le silence bout dans l'immobilité.
L'âpre engourdissement a gagné les cigales
Et sur leur lit étroit de pierres inégales
Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.
Une rotation incessante de moires
Lumineuses étend ses flux et ses reflux...
Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.
J'ai mis en gras mes points d'interrogation:
- ardeur renvoie certainement à la chaleur, mais pourquoi blanche ?
- le verbe bouillir renvoie toujours à la chaleur, mais quel rapport entre le silence et l'immobilité: le silence en relation avec l'alouette qui cesse de chanter et l'immobilité pour un ciel sans nuage qui paraît alors immobile ? (donc reprise de ce qui a été dit dans le deuxième quatrain ?)
- moires = tissus ? Quel rapport avec l'été ?
Je viens vous solliciter pour l'analyse de ce poème de Verlaine:
Despotique, pesant, incolore, l'Eté,
Comme un roi fainéant présidant un supplice,
S'étire par l'ardeur blanche du ciel complice
Et bâille. L'homme dort loin du travail quitté.
L'alouette au matin, lasse, n'a pas chanté,
Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
Ou ride cet azur implacablement lisse
Où le silence bout dans l'immobilité.
L'âpre engourdissement a gagné les cigales
Et sur leur lit étroit de pierres inégales
Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.
Une rotation incessante de moires
Lumineuses étend ses flux et ses reflux...
Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.
J'ai mis en gras mes points d'interrogation:
- ardeur renvoie certainement à la chaleur, mais pourquoi blanche ?
- le verbe bouillir renvoie toujours à la chaleur, mais quel rapport entre le silence et l'immobilité: le silence en relation avec l'alouette qui cesse de chanter et l'immobilité pour un ciel sans nuage qui paraît alors immobile ? (donc reprise de ce qui a été dit dans le deuxième quatrain ?)
- moires = tissus ? Quel rapport avec l'été ?
- DeliaEsprit éclairé
Ardeur blanche du ciel : hypallage, pour le ciel chauffé à blanc.
Le silence bout : tout est silencieux et il fait chaud.
Les moires sont probablement les mirages.
Le silence bout : tout est silencieux et il fait chaud.
Les moires sont probablement les mirages.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- ZazkFidèle du forum
La moire est un tissu remarquable par ses reflets.
- DeliaEsprit éclairé
Les mirages ondulent comme des moires.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- GrignoteNiveau 5
Merci Delia pour tes explications !
J'avoue que l'hypallage est une figure de style qui était bien enfouie dans ma mémoire !
J'avoue que l'hypallage est une figure de style qui était bien enfouie dans ma mémoire !
- MiettesNiveau 8
"le silence bout dans l'immobilité", je vois surtout ce phénomène optique dans lequel, lorsqu'on observe des choses immobiles par grosse chaleur, elles semblent trembler (donc, bouillir) sous le soleil
_________________
2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- GrignoteNiveau 5
Miettes a écrit:"le silence bout dans l'immobilité", je vois surtout ce phénomène optique dans lequel, lorsqu'on observe des choses immobiles par grosse chaleur, elles semblent trembler (donc, bouillir) sous le soleil
Et qui renverrait par conséquent à la notion de mirage !
- IphigénieProphète
Une rotation incessante de moires
Lumineuses étend ses flux et ses reflux...
Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.
-pour moi ce sont les guêpes et autres insectes qui laissent ces "moires" dans leur vol incessant en plein soleil, comme le suggère le mot "rotation".
-D'accord avec Miettes.
-"l'ardeur blanche": on est à la limite de l'oxymore, l'ardeur étant le feu, étymologiquement. (l'image inverse du "soleil noir de la mélancolie" de Nerval...
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