- SeduliusNiveau 6
À quoi bon réussir ses études si c'est pour échouer une fois dans la vie professionnelle ? Tout n'est pas encore joué mais les difficultés que j'éprouve rendent ma vie invivable.
Je n'arriverai pas à dormir ce soir. L'angoisse est bien trop forte.
Je n'arriverai pas à dormir ce soir. L'angoisse est bien trop forte.
- egometDoyen
Sedulius a écrit:J'ai une autre question, plus fondamentale : comment, en l'espace d'une semaine et demi, reprendre confiance en soi quand on a tout raté ?
A lire demain matin!
En te disant que tu n'as rien à perdre, déjà.
Et même s'il doit s'agir de bluff, donne-toi une contenance. Par exemple: pose ta voix. Prends ton temps. Sois froid. Balaie la classe du regard. Exprime tes décisions comme s'il s'agissait d'évidences: non pas "je veux", mais "aujourd'hui c'est dictée". Bref, joue-la de façon impersonnelle. C'est une attitude qui impressionne plus les élèves et c'est bon pour toi. Il ne faut pas trop s'impliquer dans un métier, surtout si on n'a pas toutes les cartes entre les mains. Il y a des choses qui ne dépendent pas de toi: si on te refuse certains moyens d'action, ta responsabilité morale s'en trouve diminuée. On s'en rend assez bien compte en discutant avec les collègues. Il y a des classes, des élèves avec lesquels tout le monde a des problèmes. On n'a pas besoin de héros qui se tuent à la tâche.
Dis-toi bien que les questions de discipline dépendent énormément du contexte. Ce n'est pas le seul facteur, mais il est très clair que l'environnement scolaire est mauvais en France d'une manière générale et dans certains établissements encore plus. Et ça, ce n'est pas de ta faute. Il te manque juste une expérience meilleure pour t'en rendre compte. Moi, je suis allé en Chine pour l'avoir et il n'y a pas photo.
En plus, je suis à peu près sûr que tu n'as pas TOUT raté. C'est juste que les petits succès te paraissent dérisoire en comparaison. Ca ne veut pas dire qu'ils n'existent pas. Pour une classe et un établissement pénible, j'ai eu des retours positifs 5 ans après les faits!
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- nesssnousssNiveau 6
Sedulius a écrit:Merci pour ton message Gryphe.
"Le premier qui bouge, carnet sur le bureau". Problème : ils refusent de me donner pas leur carnet. Et ils semblent se moquer des appels téléphoniques aux parents (pour ceux dont les parents daignent répondre...)
Je n'ai pas accès à ces "armes".
Et tu laisses passer ça?
Tu sais que la seule règle en matière d’éducation (prof ou parent) c’est « dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit»
Tu demandes sèchement mais sans crier : « donnes-moi ton carnet ! »
Peu importe ce que l’eleve répond : « pourquoi? » « j’ai rien fait !» « non! »
Tu n’argumentes pas. Au pire si tu veux laisser une chance tu répètes : « donnes-moi ton carnet 2 fois! »
« donnes-moi ton carnet 3 fois ! » et c’est tout.
Après tu as le choix:
- 2 heures de colles (à vérifier et rapport si non effectuées)
- exclusion directe (si l’élève ne veut pas sortir, appel d’un surveillant)
Dans tous les cas, c’est arrêt du cours tant que la foudre n’est pas tombée.
À toi de fixer l’echelle de sanctions que tu pourras tenir. Prépares des scénarios conflictuels divers et préparés ta réponse comme ça tu agiras directement si la situation se produit.
Et enfin, tout ce désespoir, transformes le en rage contre ces élèves qui te pourrissent la vie. Cela t’aidera à avoir le « bon ton » et jouer le rôle du dragon.
Et sinon : comment se comportent les élèves quand le tuteur est là?
S’ils se tiennent bien, demandes lui de venir le plus possible pour que tu puisses reprendre confiance.
S’ils chahutent, j’espere que ton tuteur leur met le compte à la fin de l’heure.
Courage!
- JennyMédiateur
Sedulius : échouer au premier trimestre pour un professeur, c’est courant... et je pense très sincèrement que ça ne veut rien dire pour la suite. Le métier est difficile et la première année est compliquée à gérer. Bien gérer ses classes demande de la confiance en soi, des rituels... bref, des choses qu’un débutant a rarement.
Repose toi, tu auras besoin d’énergie pour la rentrée.
Repose toi, tu auras besoin d’énergie pour la rentrée.
- MalagaModérateur
Sedelius, tout d'abord, dis-toi bien qu'éprouver des difficultés la première année est normal. Tout le monde ou presque est passé par là pour deux raisons : tu débutes donc tu es déstabilisé par des situations nouvelles ; tu es nouveau dans l'établissement donc les élèves te testent deux fois plus.
La règle d'appliquer ce que l'on annonce est essentielle. A titre perso, si un élève refuse de donner son carnet, je lui explique calmement (le plus possible en tout cas) que ce refus est très grave, qu'il a pour conséquence un rapport disciplinaire, rapport qui est envoyé aux parents et qui reste ensuite dans le dossier de l'élève. Et je rédige effectivement ce rapport, non seulement pour punir l'élève et informer le collège et les parents de l'attitude dudit élève mais aussi vis à vis de la classe (car ce genre d'infos circule vite entre les élèves).
Courage.
La règle d'appliquer ce que l'on annonce est essentielle. A titre perso, si un élève refuse de donner son carnet, je lui explique calmement (le plus possible en tout cas) que ce refus est très grave, qu'il a pour conséquence un rapport disciplinaire, rapport qui est envoyé aux parents et qui reste ensuite dans le dossier de l'élève. Et je rédige effectivement ce rapport, non seulement pour punir l'élève et informer le collège et les parents de l'attitude dudit élève mais aussi vis à vis de la classe (car ce genre d'infos circule vite entre les élèves).
Courage.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- JennyMédiateur
Dans mon ancien collège, on avait des feuilles de retenue. Quand un élève refusait de me donner son carnet, je les sortais de l'armoire (elles étaient d'une autre couleur donc bien visible), si je n'avais pas le carnet à la fin de l'heure, je remplissais la feuille (et appelait les parents dans la foulée).
Tout dépend de ce qui se fait dans ton établissement. En tout cas, il ne faut pas laisser passer. Le conseil de Gryphe me semble pas mal.
Tout dépend de ce qui se fait dans ton établissement. En tout cas, il ne faut pas laisser passer. Le conseil de Gryphe me semble pas mal.
- henrietteMédiateur
Dans mon collège, la règle est : carnet posé au coin de la table dès le début du cours. Si un élève ne l'a pas, on le renvoie à la vie scolaire.
Sedelius, as-tu le soutien des CPE, des chefs ? Si tu renvoies un élève de cours, es-tu suivi ou te le renvoie-t-on ?
Sedelius, as-tu le soutien des CPE, des chefs ? Si tu renvoies un élève de cours, es-tu suivi ou te le renvoie-t-on ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- SeduliusNiveau 6
Quand je veux mettre une retenue, je remplis aussi une feuille de retenue, mais en vie scolaire on me dit qu'il faut que ce soit aussi dans le carnet, sinon la retenue ne peut avoir lieu. Mes punitions sont donc rarement appliquées (je l'ai découvert très tard !)
Quand j'exclus un élève, il reste en vie scolaire, mais ça ne prête pas à conséquence, même s'il m'a insulté ou s'est montré d'une insolence extrême. Il faut accumulation de rapports de tous les professeurs pour qu'il y ait, grand maximum, une exclusion de trois jours.
Quand mon tuteur est là, les élèves sont comme d'habitude : infects. Faut-il faire intervenir le tuteur en ce cas ?
Et puis surtout, l'angoisse perpétuelle et la fatigue m'ont trop affaibli face à ces classes. Je n'avais même plus la force de réagir et je crains que cela recommence à la rentrée (l'angoisse ne s'atténue donc pas et je dors toujours aussi mal).
Quand j'exclus un élève, il reste en vie scolaire, mais ça ne prête pas à conséquence, même s'il m'a insulté ou s'est montré d'une insolence extrême. Il faut accumulation de rapports de tous les professeurs pour qu'il y ait, grand maximum, une exclusion de trois jours.
Quand mon tuteur est là, les élèves sont comme d'habitude : infects. Faut-il faire intervenir le tuteur en ce cas ?
Et puis surtout, l'angoisse perpétuelle et la fatigue m'ont trop affaibli face à ces classes. Je n'avais même plus la force de réagir et je crains que cela recommence à la rentrée (l'angoisse ne s'atténue donc pas et je dors toujours aussi mal).
- ElyasEsprit sacré
J'y pense, Sedulius, mais à quoi ressemble un de tes cours ? Quelles modalités/pédagogies/activités fais-tu ?
- JennyMédiateur
Du coup, ça ne m'étonne pas que tu galères... En cas d'insultes, il devrait y avoir au moins une exclusion temporaire. Pour les retenues, ce n'est pas normal. Les élèves doivent se sentir impunis. Tu as essayé de les surveiller toi même ?
Si tu exclus, appelle systématiquement les parents pour les informer du comportement de leur enfant.
Faire intervenir le tuteur risque de te décrédibiliser. C'est à toi de sévir, sauf qu'on ne t'en donne pas les moyens.
- VatrouchkaNiveau 9
egomet a écrit:Sedulius a écrit:J'ai une autre question, plus fondamentale : comment, en l'espace d'une semaine et demi, reprendre confiance en soi quand on a tout raté ?
A lire demain matin!
En te disant que tu n'as rien à perdre, déjà.
Et même s'il doit s'agir de bluff, donne-toi une contenance. Par exemple: pose ta voix. Prends ton temps. Sois froid. Balaie la classe du regard. Exprime tes décisions comme s'il s'agissait d'évidences: non pas "je veux", mais "aujourd'hui c'est dictée". Bref, joue-la de façon impersonnelle. C'est une attitude qui impressionne plus les élèves et c'est bon pour toi. Il ne faut pas trop s'impliquer dans un métier, surtout si on n'a pas toutes les cartes entre les mains. Il y a des choses qui ne dépendent pas de toi: si on te refuse certains moyens d'action, ta responsabilité morale s'en trouve diminuée. On s'en rend assez bien compte en discutant avec les collègues. Il y a des classes, des élèves avec lesquels tout le monde a des problèmes. On n'a pas besoin de héros qui se tuent à la tâche.
Il me semble que c'est ce qui te manque, Sedulius. Nous voyons bien que la situation t'affecte (écueil courant chez les débutants, mais ça se soigne, je pense que tu trouveras beaucoup de preuves sur ce forum) et tu te laisses bouffer par tes échecs, tu les ressasses, les élèves le sentent et en profitent. Bien sûr, il faut des rituels, des activités bien rodées qui ne laissent pas de place à l'ennui ou à des brèches pour maîtriser cette classe qui semble très difficile, mais avant tout, tu n'y arriveras pas avec plus de confiance en toi. Tu as décroché ton concours, tu as été admissible plusieurs fois à l'agrégation donc tu ne dois pas être une catastrophe dans ta discipline, loin de là. La didactique, la transmission des savoirs, ça se travaille dans le temps, ça viendra avec le temps mais aussi avec la confiance que tu peux t'améliorer. Mais l'important est que, pendant la semaine de vacances qui te reste, tu deviennes convaincu que tu mérites ta place et que tu peux y arriver. Si c'est difficile pour toi, stagiaire, c'est difficile pour tous les autres stagiaires, même ceux qui hurlent très fort à l'ESPE que ça se passe trop bien et que les élèves les adorent. Ce n'est qu'une classe parmi les nombreuses classes que tu auras dans ta carrière (ou parmi les nombreuses choses que tu pourras faire dans ta vie), il y aura peut-être des classes pires, mais il y en aura aussi des meilleures.
Une classe aussi indisciplinée que la tienne, c'est exténuant, c'est décourageant, mais elle ne doit pas t'affecter en dehors de la salle de cours ou du collège. Tu dois trouver un moyen pour l'oublier une fois que tu es chez toi ou en vacances. Personnellement, je n'ai jamais fait autant d'expo ou de promenades que pendant le stage, faire autre chose était devenu une nécessité face à ma classe de 1ère STI2D un peu sauvage !
EDIT : je viens de voir ton dernier message... Effectivement, ça n'aide pas à avoir de l'autorité ! Cela dit, maintenant que tu sais ce qu'il faut faire pour punir, ça ira peut-être un peu mieux. Si on t'insulte, remplis-tu un rapport avec une demande écrite de punition/sanction ? Dans mon lycée, nous avons le choix de le faire "pour information" ou avec une demande de punition ou de sanction.
- Robin54Niveau 7
Avec tout ça, je n'ose pas imaginer l'avancement de ton mémoire... :triste4:
- SeduliusNiveau 6
Elyas a écrit:J'y pense, Sedulius, mais à quoi ressemble un de tes cours ? Quelles modalités/pédagogies/activités fais-tu ?
Mes cours ne ressemblent à rien étant donné que c'est le bazar... Sur le papier, je prévois le plus souvent une première partie de cours dialogué pour introduire la séance (avec indications au tableau en guise de "brouillon"), une partie de mise en activité des élèves (souvent impossible parce que les élèves refusent le travail) et une partie de reprise qui constitue une trace écrite collective. Pour "gérer" la classe, j'ai essayé de les mettre au travail tout de suite : refus quasi général... Mes tuteurs ESPE et terrain juge mes cours solides sur le papier (un peu trop ambitieux et structuré parfois) mais je n'arrive pas à les mettre en œuvre !
Merci pour ton message d'encouragement Vatrouchka. En effet, il faut savoir "oublier", mais je n'ai pas développé cette "compétence".
Je pense que j'ai besoin d'un coach pour me regonfler. J'ai reçu plein de conseils et je vous en remercie infiniment. Mais comme je l'ai déjà dit, je suis à bout de force et je ne parviens pas à me reposer durant ces vacances. Il faut que je trouve une solution pour être d'attaque à la rentrée et de nouveau motivé pour la suite de l'année.
- RabelaisVénérable
Attention...écueil typique.Elyas a écrit:J'y pense, Sedulius, mais à quoi ressemble un de tes cours ? Quelles modalités/pédagogies/activités fais-tu ?
Nous sommes dans le topic gestion de classe et je ne veux pas entendre ici les discours culpabilisants implicites qui sous-entendent un lien direct entre les activités/ modalités proposées et l'échec d'une gestion de classe.
On l'a assez entendu à l'espe, merci bien.
Il faut reflechir un peu plus du côté de la perception de Soi, du positionnement et de tous les facteurs qui rentrent en inter-dépendance dans la gestion d'une classe.
ET? Il faudrait que les formateurs changent un peu de disque, ce serait salutaire.
Ce n'est pas parce qu'un système pédagogique fonctionne depuis des années avec l'un que c'est LA façon de faire qui va tout résoudre.
Je connais autant de frontales que de ceintures qui fonctionnent et autant qui ne fonctionnent pas.
Et quand la classe dysfonctionne, ce n'est pas le discours :" remets toi en cause, c'est TA pédagogie qui ne leur convient pas et gnagnagna " qui va aider le professeur ni transformer les éléves d'un coup de baguette magique.
Que le professeur travaille déjà en se faisant PLAISIR, c'est une clé de transmission.
Autres points pour Sedulius :
Sedulius, est-ce que tu aimes enseigner ? Transmettre ?
Parce que si tu aimes ça, alors tu vas tenir.
Il y aura de bonnes et de mauvaises années, des classes dont tu te souviendras toute ta vie et d'autres que tu oublieras dès juillet, des joies, des pleurs, du stress, de la colère, des rires, le sel du travail avec de l'humain en construction que sont nos élèves et que nous sommes nous-mêmes .
Si tu ne te sens pas/plus fait pour cela, alors ne t'inflige pas 30 ou 40 ans de mal-être, d'autres concours vont ouvrir pour 2018, pense à cela.
Second point : tes élèves sont des mal-élevés et il faut que leurs parents le sachent. Le respect n'est pas à mériter, c'est un pré-requis et cette nouvelle tendance à croire que ce n'est pas le cas est nocive .
Nous n'avions pas à gagner l'affection, le respect de nos élèves comme dans la vie active leur patron / responsable n'a pas à gagner leur respect,
Ce respect est dû, point.
Certains établissements et une certaine population réfutent ce fait, grand bien leur fasse.
Ce ne sont pas des endroits où je m'eternise, mais je conçois que le challenge puisse plaire à des collegues.
Non, je veux enseigner et donner le goût pour ma matière, pour la littérature, pour l'écriture, pour le rêve et l'imagination, je ne suis pas éducateur .
On confond trop souvent le respect pour un professeur et l'envie des élèves d'aller à ses cours, d'apprendre.
Si l'un ne va pas sans l'autre, ce sont deux notions différentes.
On peut détester le français et respecter son professeur et l'institution.
Bref, remets-moi ces morveux à leur place : inscris les insultes et les réflexions sur un cahier que tu vas acheter et poser sur ton bureau. N'hésite pas à t'arrêter en plein cours pour noter les termes exacts employés ou les yeux au ciel ou autre soufflement, la date, l'heure, le moment et le nom.
À haute voix, en précisant qu'il s'agit d'un aide-mémoire à destination de leurs parents qui vont tomber des nues car sans doute ils n'imaginent pas qu'après avoir si bien éduqué leur enfant, celui-ci puisse se permettre cela, en cours, au lieu d'écouter pour s'assurer un avenir.
Reprends le cours.
_________________
Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- SeduliusNiveau 6
Merci pour ton long message Rabelais. Je souscris entièrement à tes propos.
Pour répondre à ta question, je pensais aimer l'enseignement. En fait je le pense encore, très sincèrement. Le problème vient du fait que, concrètement, je ne suis pas enseignant. Je ne viens pas en classe pour faire cours, mais pour subir humiliation sur humiliation.
Passer d'autres concours est une possibilité et je repasse déjà l'agrégation. C'est un autre concours d'enseignement, mais j'ose espérer que cela me conduise vers d'autres horizons, notamment la thèse.
Pour répondre à ta question, je pensais aimer l'enseignement. En fait je le pense encore, très sincèrement. Le problème vient du fait que, concrètement, je ne suis pas enseignant. Je ne viens pas en classe pour faire cours, mais pour subir humiliation sur humiliation.
Passer d'autres concours est une possibilité et je repasse déjà l'agrégation. C'est un autre concours d'enseignement, mais j'ose espérer que cela me conduise vers d'autres horizons, notamment la thèse.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
Rabelais a écrit:Bref, remets-moi ces morveux à leur place : inscris les insultes et les réflexions sur un cahier que tu vas acheter et poser sur ton bureau. N'hésite pas à t'arrêter en plein cours pour noter les termes exacts employés ou les yeux au ciel ou autre soufflement, la date, l'heure, le moment et le nom.
À haute voix, en précisant qu'il s'agit d'un aide-mémoire à destination de leurs parents qui vont tomber des nues car sans doute ils n'imaginent pas qu'après avoir si bien éduqué leur enfant, celui-ci puisse se permettre cela, en cours, au lieu d'écouter pour s'assurer un avenir.
Je me rappelle très bien de mon professeur de maths en 5e qui faisait cela. Déjà il était physiquement impressionnant dans la salle, assez âgé (la réputation), mais quand il sortait son cahier, alors là on avait carrément tous les pétoches. Pourtant il y avait de sacrés agités dans cette classe...
Il débutait toujours par "M. X échange avec M. Y" ou bien "Mlle X répond au professeur", avant d'ajouter des détails précis qu'il ressortait lors des réunions parents-profs.
- SeduliusNiveau 6
Oui, le cahier, ça me paraît être une très bonne idée ! Je vais mettre cela en place.
- IndalioNiveau 5
Rabelais, à quels autres concours penses-tu ?
- ElevenNeoprof expérimenté
Rabelais a écrit:Attention...écueil typique.Elyas a écrit:J'y pense, Sedulius, mais à quoi ressemble un de tes cours ? Quelles modalités/pédagogies/activités fais-tu ?
Nous sommes dans le topic gestion de classe et je ne veux pas entendre ici les discours culpabilisants implicites qui sous-entendent un lien direct entre les activités/ modalités proposées et l'échec d'une gestion de classe.
On l'a assez entendu à l'espe, merci bien.
Il faut reflechir un peu plus du côté de la perception de Soi, du positionnement et de tous les facteurs qui rentrent en inter-dépendance dans la gestion d'une classe.
ET? Il faudrait que les formateurs changent un peu de disque, ce serait salutaire.
Ce n'est pas parce qu'un système pédagogique fonctionne depuis des années avec l'un que c'est LA façon de faire qui va tout résoudre.
Je connais autant de frontales que de ceintures qui fonctionnent et autant qui ne fonctionnent pas.
Et quand la classe dysfonctionne, ce n'est pas le discours :" remets toi en cause, c'est TA pédagogie qui ne leur convient pas et gnagnagna " qui va aider le professeur ni transformer les éléves d'un coup de baguette magique.
Que le professeur travaille déjà en se faisant PLAISIR, c'est une clé de transmission.
Autres points pour Sedulius :
Sedulius, est-ce que tu aimes enseigner ? Transmettre ?
Parce que si tu aimes ça, alors tu vas tenir.
Il y aura de bonnes et de mauvaises années, des classes dont tu te souviendras toute ta vie et d'autres que tu oublieras dès juillet, des joies, des pleurs, du stress, de la colère, des rires, le sel du travail avec de l'humain en construction que sont nos élèves et que nous sommes nous-mêmes .
Si tu ne te sens pas/plus fait pour cela, alors ne t'inflige pas 30 ou 40 ans de mal-être, d'autres concours vont ouvrir pour 2018, pense à cela.
Second point : tes élèves sont des mal-élevés et il faut que leurs parents le sachent. Le respect n'est pas à mériter, c'est un pré-requis et cette nouvelle tendance à croire que ce n'est pas le cas est nocive .
Nous n'avions pas à gagner l'affection, le respect de nos élèves comme dans la vie active leur patron / responsable n'a pas à gagner leur respect,
Ce respect est dû, point.
Certains établissements et une certaine population réfutent ce fait, grand bien leur fasse.
Ce ne sont pas des endroits où je m'eternise, mais je conçois que le challenge puisse plaire à des collegues.
Non, je veux enseigner et donner le goût pour ma matière, pour la littérature, pour l'écriture, pour le rêve et l'imagination, je ne suis pas éducateur .
On confond trop souvent le respect pour un professeur et l'envie des élèves d'aller à ses cours, d'apprendre.
Si l'un ne va pas sans l'autre, ce sont deux notions différentes.
On peut détester le français et respecter son professeur et l'institution.
Bref, remets-moi ces morveux à leur place : inscris les insultes et les réflexions sur un cahier que tu vas acheter et poser sur ton bureau. N'hésite pas à t'arrêter en plein cours pour noter les termes exacts employés ou les yeux au ciel ou autre soufflement, la date, l'heure, le moment et le nom.
À haute voix, en précisant qu'il s'agit d'un aide-mémoire à destination de leurs parents qui vont tomber des nues car sans doute ils n'imaginent pas qu'après avoir si bien éduqué leur enfant, celui-ci puisse se permettre cela, en cours, au lieu d'écouter pour s'assurer un avenir.
Reprends le cours.
Rabelais : 100% d'accord avec TOUT ce que tu as écrit. J'ai déjà testé la méthode (de tout écrire) et avec certaines classes il faut sans arrêt menacer et cette méthode marche assez bien.
Plus j'avance dans le métier, plus je m'en détache (j'essaye), c'est un métier,pas ma vie, même si j'aime bien l'exercer et essayer de le faire bien, je ne vais pas me gâcher la vie parce que j'ai passé une mauvaise journée avec les élèves ....
_________________
2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- RabelaisVénérable
Aux concours des impôts, de laDGCCRF, des douanes, en particulier.Indalio a écrit:Rabelais, à quels autres concours penses-tu ?
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- InvitéInvité
Rabelais a écrit:
Nous sommes dans le topic gestion de classe et je ne veux pas entendre ici les discours culpabilisants implicites qui sous-entendent un lien direct entre les activités/ modalités proposées et l'échec d'une gestion de classe.
On l'a assez entendu à l'espe, merci bien.
Pas d'accord. Il faut tenir compte de tout.
Un exemple concret, mes cours du vendredi de la sortie. J'ai deux heures de cours avec la même seconde. 35 élèves, bavards, niveau et comportement très hétérogènes. Sept heures de cours dans la journée.
- Première heure en fin de matinée. Un chapitre peu captivant sur la vie des campagnes au Moyen-Age. J'ai décidé d'aller vite et de passer en cours dialogué rapide. La séance est très pénible. Les élèves s'en foutent totalement. J'ai suffisamment de gueule et d'énergie pour faire ce que je veux mais je sors fatigué et pas content. L'impression d'avoir avancé tout seul et que sans l'énergie mise cela aurait pu être vraiment difficile. Hors de question de supporter la séance de 15 à 16 h dans ces conditions.
- pendant la pause méridienne je bricole rapidement un TP avec les documents du livre. Un truc tout simple, quelques docs variés, une question initiale, un tableau d'exploitation et la consigne de mettre tout en forme dans une synthèse découpée en paragraphes.
- deuxième heure. Petit coup d'énergie en début. Je leur explique que le matin ils m'ont gonflé et le programme de l'heure à venir. Travail en binôme pour l'exploitation des documents et synthèse personnelle à faire sur feuille. Si la séance fonctionne je ne ramasse pas et on corrige à la rentrée. Sinon je ramasse les travaux de ceux qui ne m'ont pas paru jouer le jeu et ça va leur faire mal aux dents.
Au final l'heure se déroule dans un excellent climat de travail et l'ensemble des élèves joue le jeu. Je passe une heure très agréable dans un climat détendu à aider les élèves dans l'avancé de leurs travaux et je sors très content. J'aurais continué en dialogué, compte-tenu des circonstances, ça n'aurait pas été à l'évidence la même affaire.
- JennyMédiateur
D'accord avec Tam (et je ne pense pas que quiconque ait voulu culpabiliser Sedulius).
Pour ma part, j'éviterais le début du cours en cours dialogué. Le cours dialogué laisse sans doute plus de flottements, n'implique pas tous les élèves (quelques uns participent, mais les autres ont tendance à bavarder).
Tu ne fais pas du tout de magistral ? Je commence parfois par du magistral aux heures pénibles, sinon j'explique les consignes et je fais des travaux de rédaction/cartographie comme Tamelan.
Pour ma part, j'éviterais le début du cours en cours dialogué. Le cours dialogué laisse sans doute plus de flottements, n'implique pas tous les élèves (quelques uns participent, mais les autres ont tendance à bavarder).
Tu ne fais pas du tout de magistral ? Je commence parfois par du magistral aux heures pénibles, sinon j'explique les consignes et je fais des travaux de rédaction/cartographie comme Tamelan.
- SeduliusNiveau 6
En effet, un cours raté peut entraîner une mauvaise gestion de classe, et ça m'est arrivé de proposer des choses inadaptées. Cependant, un bon cours ne fait pas tout : c'est une condition nécessaire à la bonne gestion de classe mais non suffisante (et les formateurs honnêtes le disent).
Et puis il y a un cercle vicieux : avec la classe qui me déprime le plus, la simple préparation des cours est devenue tellement angoissante que je n'arrive plus à bien faire mon travail.
Je suis à nouveau très angoissé ce soir et à nouveau seul. Je n'arrive pas à trouver la force pour me remettre au travail. Tout devient tellement compliqué.
Et puis il y a un cercle vicieux : avec la classe qui me déprime le plus, la simple préparation des cours est devenue tellement angoissante que je n'arrive plus à bien faire mon travail.
Je suis à nouveau très angoissé ce soir et à nouveau seul. Je n'arrive pas à trouver la force pour me remettre au travail. Tout devient tellement compliqué.
- JennyMédiateur
Et pourquoi pas une soirée off ?
Ça devient contreproductif quand on travaille tout le temps.
Ça devient contreproductif quand on travaille tout le temps.
- ElevenNeoprof expérimenté
D'accord avec Jenny, pendant les vacances, tu peux t'accorder plus d'une soirée off !
_________________
2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- User9397Niveau 9
Par moment, il peut être utile de faire une pause dans le travail. Pas de boulot, du repos, des films, des livres à lire, de la musique à écouter... Tant de choses à faire !
Personnellement, je me suis mis au puzzle. Cela détend et ln pense à autre chose. Trouve toi d'autres choses à faire autre que le boulot et ne te coupe pas du monde !
Personnellement, je me suis mis au puzzle. Cela détend et ln pense à autre chose. Trouve toi d'autres choses à faire autre que le boulot et ne te coupe pas du monde !
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