Enseignement d'exploration SES en 2nde : quel bilan et perspectives ?

Dans l'académie où j'ai fait mon stage, une enquête (bien avant le passage à 6 chapitres ) sur quelques dizaines de collègues enseignants en 2nde a montré que 50% n'effectuaient même pas 5 chapitres du programme. 15 % en traitaient à peine 2 durant l'année...

De manière globale, on constate une multitude de situations diverses, subies pour la plupart. Et je ne reviens même pas sur les configurations où les rapports de force sont les plus défavorables.

Enfin, malgré le fait d'avoir pu arracher le retour à certains aspect, je crains qu'on ait une mauvaise surprise l'année prochaine ou après. Ou au mieux qu'on tourne en rond sans perspectives.

Je suis assez pessimiste aussi sur l'évolution de la discipline. Il n'y a qu'à entendre les différents sons de cloches qui nous parviennent du côté du MEDEF ou de l'académie des sciences morales et politiques.

Quant au programme de 2de : je fais des choses très classiques d'un point de vue pédagogique mais je ne suis jamais arrivé à faire plus de 6 chapitres et la plupart du temps c'est 5, en étant très léger sur certains points, en avançant à marche forcée. Et même ainsi je n'arrive pas à faire plus de 2 évaluations par trimestre. Cette année j'ai tout de même fait 6 chapitres dans une de mes classes de secondes, meilleure que d'habitude.

Laverdure a écrit:Je suis assez pessimiste aussi sur l'évolution de la discipline. Il n'y a qu'à entendre les différents sons de cloches qui nous parviennent du côté du MEDEF ou de l'académie des sciences morales et politiques.

Quant au programme de 2de : je fais des choses très classiques d'un point de vue pédagogique mais je ne suis jamais arrivé à faire plus de 6 chapitres et la plupart du temps c'est 5, en étant très léger sur certains points, en avançant à marche forcée. Et même ainsi je n'arrive pas à faire plus de 2 évaluations par trimestre. Cette année j'ai tout de même fait 6 chapitres dans une de mes classes de secondes, meilleure que d'habitude.

Je n'essaye même pas d'en faire plus...

(ce serait du gâchis, étant donné que les notes ne comptent même pas pour l'orientation)

Laverdure a écrit:C'était que le thème : le sujet final portait sur l'utilisation optimal de ressources je crois. Oui, l'histoire apparaît comme une science sociale (si j'ai bonne mémoire, c'était l'enjeu de l'Ecole des Annales, non ? Mais je m'avance un peu : je n'ai que de très vagues souvenirs là-dessus)

L'École des Annales souhaite s'ouvrir aux autres disciplines a l'instar de la sociologie et de l'anthropologie.
Fernand Braudel avait divisé le temps en trois parties : le temps long (géohistoire), le temps intermédiaire (histoire des sociétés humaines) et le temps court (événements, politique, hommes).

Mon prof ne nous faisait pas de contrôles en SES. Pour chaque cours nous devions rendre un très court travail noté sur 5 (en rapport direct avec le cours et donc corrigé généralement juste après avoir rendu les copies, en guise d'introduction), ça constituait notre moyenne.

On peut au moins exiger demander un bilan national, tellement ça a l'air d'être le chaos, pour peser ensuite sur d’éventuelles négociations ?

Mais demander un bilan national à qui ? A l'Apses ? Déjà fait... Au ministère de l'EN ? Ils ont d'autres chats à fouetter en ce moment !

Danska a écrit:Mais demander un bilan national à qui ? A l'Apses ? Déjà fait... Au ministère de l'EN ? Ils ont d'autres chats à fouetter en ce moment !

J'essaye d'entretenir mon illusion qu'on peut encore renverser la table ( j'ai encore 5 classes de 2nde l'année prochaine ; ceci explique cela ? )

Ne tuez pas mes espoirs svp.

Laverdure a écrit:
Cela me permet être très en dehors des clous : le choix de l'EDE n'est pas sensé déterminer l'orientation future ; on ne peut donc pas empêcher un élève qui a choisi SES de faire MPS ou L&S ou CIT ou autre chose.

Malheureusement, cette situation a été complètement avalisée par la DAJ et les autres services compétents du rectorat. Pour me faire l'avocat du diable, notre offre de formation (correspondant à notre situation géographique) et nos moyens (correspondants à un classeur excel généré par le rectorat) ne permet cependant pas de laisser la totale liberté de choix à nos élèves... Depuis son arrivée, le proviseur menace d'effectuer des fermetures d'options ou d'EDE, mais les effets que cela aurait sur l'établissement seraient trop importants...

Donc même si je le déplore, je comprends cette organisation

Socioéconomicus a écrit:

Danska a écrit:Mais demander un bilan national à qui ? A l'Apses ? Déjà fait... Au ministère de l'EN ? Ils ont d'autres chats à fouetter en ce moment !

J'essaye d'entretenir mon illusion qu'on peut encore renverser la table ( j'ai encore 5 classes de 2nde l'année prochaine ; ceci explique cela ? )

Ne tuez pas mes espoirs svp.

L'APSES n'a aucun pouvoir pour cela et n'est plus dans les petits papiers du ministère pour le faire aller dans son sens. Le nouveau ministre n'a pas l'air très ému par notre situation, surtout que c'"tait le DGESCO qui a mis en place la réforme Chatel des lycées, donc bon, je ne vois pas où peuvent se situer tes espoirs, mais je comprendrais que tu puisses vouloir encore rêver.

Là où on peut agir, et même faire pression auprès des chefs d'établissements, c'est dans l'organisation de l'EDE SES (1h30 à 35 c'est juste impossible) et dans la répartition des classes (il FAUT que les BMP soient composés d'une classe du cycle terminal (SES, Spé, EMC, TPE, que sais-je) pour que ce soit vivable, mais il est hallucinant d'avoir à le dire, ce devrait être un réflexe

Socioéconomicus a écrit:On peut au moins exiger demander un bilan national, tellement ça a l'air d'être le chaos, pour peser ensuite sur d’éventuelles négociations ?

L'administration Peillon avait lancé un bilan de la réforme 2010... mais je ne crois pas qu'il ait été publié... ?

Tu vois, 1h30/semaine avec 35 élèves c'est ce que j'ai en HG en séries technologiques.

[quote="Pr_Who"][quote="Socioéconomicus"]

Danska a écrit:

Là où on peut agir, et même faire pression auprès des chefs d'établissements, c'est dans l'organisation de l'EDE SES (1h30 à 35 c'est juste impossible) et dans la répartition des classes (il FAUT que les BMP soient composés d'une classe du cycle terminal (SES, Spé, EMC, TPE, que sais-je) pour que ce soit vivable, mais il est hallucinant d'avoir à le dire, ce devrait être un réflexe

Ce qui est dur aussi c'est quand on a un BMP dans un des lycées, avec 4 classes de 2nde à 36 , où il n'y a pas de filière ES en 1ère

Je vais demander la suppression de cet EDE au prochain CA

Olympias a écrit:Tu vois, 1h30/semaine avec 35 élèves c'est ce que j'ai en HG en séries technologiques.

Je compatis.

Cette année malgré une des classes chargée à bloc ( 36 ) on a quand même accueilli une élève supplémentaire en cours d'année avec le discours du PP " parce que tu comprends, elle n'a nulle part où aller et elle sera près de sa famille et puis c'est le chef qui décide..."

Donc on se retrouve à 37. Bon ça n'a pas duré plus d'un mois car il y a eu une démission pour une reconversion en bac pro, "pour être plus tranquille" selon l'expression du premier concerné. L'élève démissionnaire n'était pas forcément mauvais mais pas motivé, stressé, problèmes familiaux etc. Les collègues ne se sont pas bousculés pour faire le point, vérifier si c'était une réorientation véritablement choisie ou quoique ce soit pour le retenir. A un moment ça devient inhumain et on a l'impression de gérer plus des flux qu'autre chose.