Stagiaires 2017/2018

Pour la gestion de classe, j'observe essentiellement la posture et les formes de communications verbales et non verbales utilisées. Sur le plan pédagogique, je me concentre sur la manière dont l'enseignant rythme son cours, utilise le tableau, met en activité ses élèves. Dans mes notes, j'organise cela sous la forme d'un tableau. Bien sûr, je ne prends pas en note le cours en tant que tel, ce qui n'a aucun intérêt.

Mais quand tu vas voir une séance, tu observes donc les 2?

Oui, tu me le déconseilles ?

Après, il y a aussi le fait que les profs que je visite n'ont quasi aucune gestion de classe à faire, mis à part deux-trois bavardages.

Je conseille à mes stagiaires de ne pas observer les 2. Je trouve cela difficile de réellement observer les 2 au début mais cela n’engage que moi.

Sedulius a écrit:Oui, tu me le déconseilles ?

Après, il y a aussi le fait que les profs que je visite n'ont quasi aucune gestion de classe à faire, mis à part deux-trois bavardages.  

C'est peut-être pas qu'ils n'ont aucune gestion de classe, mais qu'ils font pleins de micros gestes / postures / discours professionnels qui permettent cette apparente facilité de gestion de classe...
(Bouarf en me relisant je trouve que je donne trop espé, au secours ! )

Sedulius a écrit:
Après, il y a aussi le fait que les profs que je visite n'ont quasi aucune gestion de classe à faire, mis à part deux-trois bavardages.  

Disons que la gestion de classe ne se voit pas forcément, et d'autant moins qu'elle est efficace. Je constate également cette année, puisque pour la première fois je passe deux années consécutives dans le même bahut, que la réputation aide pas mal.

Pour les faits que tu décris, la réaction doit être collective, tu ne peux ni ne dois gérer seul ce genre de situation. Les élèves sentent une faille et s'y engouffrent ; ça tombe sur toi comme ça pourrait tomber sur un autre, mais c'est à l'ensemble de l'équipe de les empêcher de s'y engouffrer et de leur montrer qu'ils se prendront un mur s'ils s'y risquent. Il faut donc qu'il y ait sévère recadrage de la part de la direction et/ou du professeur principal, pour commencer. Est-ce envisageable ?

mafalda16 a écrit:

Sedulius a écrit:Oui, tu me le déconseilles ?

Après, il y a aussi le fait que les profs que je visite n'ont quasi aucune gestion de classe à faire, mis à part deux-trois bavardages.  

C'est peut-être pas qu'ils n'ont aucune gestion de classe, mais qu'ils font pleins de micros gestes / postures / discours professionnels qui permettent cette apparente facilité de gestion de classe...
(Bouarf en me relisant je trouve que je donne trop espé, au secours ! )

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Sedulius a écrit:Oui, tu me le déconseilles ?

Après, il y a aussi le fait que les profs que je visite n'ont quasi aucune gestion de classe à faire, mis à part deux-trois bavardages.  

L'année dernière, j'avais eu l'occasion d'observer le cours d'une collège néotitulaire, ça m'a permis de décomplexer un petit peu sur la gestion de classe parce que celle de ma tutrice et de mon collègue prof depuis plus de 20 ans, ça donnait le vertige !
L'expérience permet de mieux appréhender certaines situations et certains profils de classe. J'ai une classe cette année qui a un profil similaire à celle que j'avais l'an dernier, je gère beaucoup mieux la mise au travail et les bavardages, bien que ce ne soit pas encore impeccable.

As-tu la possibilité de projeter avant l'entrée en classe un travail à faire (5mn, tu en ramasses quelques uns, voire tous au début) ? Sinon, peux-tu leur distribuer une feuille avec un travail à faire pendant une courte durée lorsque les élèves rentrent ?
Pour éviter les projectiles, tu te mets au fond de la classe et tu ne fais QUE de l'écrit. Être en permanence au fond de la salle te permet d'être inatteignable (sauf si un élève se retourne, et dans ce cas-là tu peux clairement énoncer sa faute). Si rester au fond veut dire que tu ne peux pas gérer le vidéoprojecteur/le TNI, tant pis pour eux, tout sera dicté tant qu'ils ne se comporteront pas comme des élèves.
Sinon, oui, il faut que tu demandes de l'aide pour les recadrer sérieusement. Ils doivent sentir que vous communiquez et que vous faites corps.

Sont-ils accros aux notes ?
Car le travail noté peut être une solution. Mais peut-être y as-tu déjà pensé.

Je sais que c'est dur, mais ce que tu vis, beaucoup d'entre nous l'ont déjà vécu. Car quand on débute, on n'adopte pas les gestes et la posture qu'il faut. Ca vient petit à petit. Tes collègues qui "n'ont aucune gestion de classe", ont en fait appris avec l'expérience. Tu seras comme eux, dans quelques années.

Sedulius a écrit:

Cincinnata a écrit:Sedulius : Si ton tuteur ne te donne pas de conseils concrets en gestion de classe (alors que c'est son rôle) demande aux autres collègues, es-tu allé voir leurs cours ?

Concrètement quand ils bavardent, que fais-tu ? Est-ce que tu maîtrises l'entrée en classe ? La mise au travail dès le début ? A partir de quand , dans l'heure, ça dégénère ?

Oui j'ai demandé conseils à tout le monde et j'ai assisté à beaucoup de cours en dehors de ceux de mon tuteur.

Les élèves sont très agités dès l'entrée en classe : je les accueille sur le pas de la porte et ensuite je veille à ce que tous prennent leur place en passant dans les rangs, mais ils font comme si je n'existais pas. Une dizaine d'élèves ne respectent pas le plan de classe, et si je veux qu'il le soit, je perd 15 minutes. Dans tous les cas, tout le monde ou presque bavardent dès le début du cours. Alors je suis complètement dépassé et je fais cours aux 5-6 élèves qui veulent bien m'écouter... Mise en activité réelle impossible...

Il y a aussi des jets de projectiles un peu partout, mais je n'arrive pas à voir d'où ils viennent.

Je n'ai pas envie d'y retourner...

J'avais les mêmes problèmes lors de ma première année en tant que néo. Le plan de classe doit être respecté (sinon ça n'a aucun sens d'en avoir un) donc ceux qui refusent de s'asseoir à la bonne place, tu les sors. Ensuite, si des petits rigolos s'amusent à lancer des choses quand tu as le dos tourné, tu évites d'écrire au tableau et tu projettes tout (ou tu envoies un élève écrire).
Essaye peut-être de trouver un rituel (en français, je fais la phrase du jour - une phrase est dictée, puis on repère un élément grammatical puis on corrige, et ensuite je commence vraiment mon cours). S'ils ne t'écoutent pas, alors ne parle pas. Tu leur donnes un travail écrit à faire seul, en silence, ceux qui l'ouvrent, bim, carnet sur la table et punition en fin d'heure.

Je me suis fait bordélisé en plein DS. C'est fini. Je suis une m... totalement incompétente.

J'arrête tout. Mieux vaut la démission au licenciement.

Non, rien ne dit que tu seras licencié. Et en cas de démission, tu n'auras pas d'indemnités.
(Si ça peut te consoler, j'ai ramé la semaine dernière en DS aussi avec une classe difficile).

Jenny a écrit:Non, rien ne dit que tu seras licencié. Et en cas de démission, tu n'auras pas d'indemnités.
(Si ça peut te consoler, j'ai ramé la semaine dernière en DS aussi avec une classe difficile).

C'est une possibilité qui me terrorise. J'y pense perpétuellement.

Que fais-tu pendant les DS ?
Je les préviens au début que le moindre chuchotement = j'enlève la copie, même si une seule question est remplie. Même avec les classes les plus difficiles, c'est une technique radicale : la peur des mauvaises notes les rend tout sages.

edit : ajoutons que je préviens, mais je le fais aussi. Sinon, zéro crédibilité. Ca arrive une à deux fois par DS, ça provoque des larmes et des protestations d'innocence, mais au moins, ensuite, on a la paix.

double edit : et les classes pénibles, je les mettais souvent en DS. Des trucs bêtes parfois. Pour avoir la paix et le silence.

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