- nitescenceÉrudit
Amaliah a écrit:TDL 6e (leçon 32) : Vrai ou faux ? Une phrase contient au moins une proposition.
Le corrigé dit Vrai mais une phrase sans verbe conjugué contient-elle une proposition? Par exemple "Restaurant fermé" ou "Ne pas toucher".
Faux : une phrase commence par une majuscule et finit par un point.
Exemple :
"[...], ce qui parut affecté à Aurélien. Désagréable." (Aurélien, Aragon).
- LédisséEsprit sacré
Faux :
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- V.MarchaisEmpereur
Amaliah a écrit:TDL 6e (leçon 32) : Vrai ou faux ? Une phrase contient au moins une proposition.
Le corrigé dit Vrai mais une phrase sans verbe conjugué contient-elle une proposition? Par exemple "Restaurant fermé" ou "Ne pas toucher".
Amaliah, oui, toute phrase, à moins d'être incomplète, contient une proposition, puisqu'elle dit quelque chose.
En grammaire, on parle de proposition nominale ou non-verbale comme on parle de phrase nominale.
Mais en 6e, évidemment, on s'en tient à la phrase verbale - sauf de temps en temps, comme le dit LadyC, au détour d'un texte, en observant une construction qui relève déjà d'un effet de style.
Le but ici est de raisonner à partir de ces notions, phrase et proposition, qui peuvent se recouvrir, mais ne sont pas équivalentes.
- V.MarchaisEmpereur
Voilà. Et le verbe qui s'accorde avec le sujet, faux aussi :
Et grenouilles de sauter.
Ils vont être gâtés, les 6e, cette année.
Et grenouilles de sauter.
Ils vont être gâtés, les 6e, cette année.
- AmaliahEmpereur
Je n'avais jamais entendu "proposition nominale", du coup ça remet en question la définition simple qu'on leur donne de la proposition construite autour du verbe conjugué (même si je sais qu'il y a les infinitives). Je sauterai le Vrai Faux.
J'ai une deuxième question, on dit bien "le handicapé" parce que dans le dictionnaire, il y a l'astérisque qui indique le h aspiré?
J'ai une deuxième question, on dit bien "le handicapé" parce que dans le dictionnaire, il y a l'astérisque qui indique le h aspiré?
- V.MarchaisEmpereur
nitescence a écrit:Amaliah a écrit:TDL 6e (leçon 32) : Vrai ou faux ? Une phrase contient au moins une proposition.
Le corrigé dit Vrai mais une phrase sans verbe conjugué contient-elle une proposition? Par exemple "Restaurant fermé" ou "Ne pas toucher".
Faux : une phrase commence par une majuscule et finit par un point.
Exemple :
"[...], ce qui parut affecté à Aurélien. Désagréable." (Aurélien, Aragon).
Ceci me fait penser à l'échange de ce matin sur la règle et l'écart.
L'exemple que tu cites, Nitescence, relève déjà de la recherche stylistique le détachement en une phrase isolée d'un mot, d'une subordonnée...
Alors c'est sûrement très intéressant à faire observer éventuellement en 3e.
Mais vu comment écrivent mes 6e, je me garderai bien de leur dire qu'un adjectif ou un nom tout seul peut former une phrase. Ils ont le temps, pour ces choses-là. Par contre, il me paraît urgent de leur faire comprendre qu'une phrase DOIT contenir un verbe conjugué (même si...), DOIT contenir au moins une proposition (même si...), et qu'une subordonnée ne peut former une phrase sans principale (même si...).
Formons d'abord à l'usage correct, déjà, y a du boulot.
La suite, on verra tranquillement, quand ça, ce sera acquis.
- CeladonDemi-dieu
Lu sur Mediapart à l'instant :
Perplexe devant un avenir qui arrive un samedi.Arrivé à Paris ce samedi et jusqu'à mercredi, l'avenir du premier ministre libanais déchu est bien incertain. Paris marche sur des œufs, soucieux de préserver l'allié indéfectible Hariri, mais aussi ses bonnes relations avec l'Arabie saoudite.
- nitescenceÉrudit
Moi on me l'avait expliqué en 6e et je ne suis pas si vieux : il est vrai qu'on faisait du bled toutes les semaines à l'époque et je bénis mon enseignante de l'époque...
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- V.MarchaisEmpereur
Amaliah a écrit:Je n'avais jamais entendu "proposition nominale", du coup ça remet en question la définition simple qu'on leur donne de la proposition construite autour du verbe conjugué (même si je sais qu'il y a les infinitives). Je sauterai le Vrai Faux.
Je ne comprends pas, Amaliah. Vas-tu renoncer à dire à tes élèves que le verbe s'accorde avec le sujet à cause de l'infinitif de narration ou des propositions infinitives ?
Oui, en 6e, et même tout au long du collège, on donne une définition simple de la proposition. Et on a intérêt si on veut qu'ils comprennent quelque chose. Où est le problème ?J'ai d'abord appris, en maths, qu'un nombre négatif n'avait pas de racine carrée. Et puis j'ai grandi, et j'ai découvert les nombres imaginaires. Ou encore que certaines règles de géométrie cessent d'être vraies dans l'espace non-euclidien. Mais si on ne m'avait pas d'abord enseigné ces règles, je n'aurais tout simplement rien appris, rien compris.
Il est tout à fait légitime et sain de dire à un élève qu'une phrase commence par une majuscule et finit par un point (malgré Apollinaire), qu'un verbe s'accorde avec son sujet, et que toute phrase contient au moins une proposition (ce qui d'ailleurs est toujours vrai, la proposition nominale restant une proposition). Si nous renonçons à énoncer les règles qui ont des exceptions même à un degré très élevé (personnellement, je n'ai découvert les propositions nominales que lors de mes études supérieures), il ne va plus rester grand chose de nos programmes de grammaire déjà fort défunts...
- nitescenceÉrudit
Celadon a écrit:Lu sur Mediapart à l'instant :
Perplexe devant un avenir qui arrive un samedi.Arrivé à Paris ce samedi et jusqu'à mercredi, l'avenir du premier ministre libanais déchu est bien incertain. Paris marche sur des œufs, soucieux de préserver l'allié indéfectible Hariri, mais aussi ses bonnes relations avec l'Arabie saoudite.
Anacoluthe !
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- HocamSage
Il n'y a donc pas de question de grammaire. Simplement un des nombreux solécismes qui échappent chaque semaine à l'attention de journalistes de plus en plus pressés. Triste. (Le « et jusqu'à mercredi » n'arrange rien à l'affaire, au passage).Celadon a écrit:Lu sur Mediapart à l'instant :
Perplexe devant un avenir qui arrive un samedi.Arrivé à Paris ce samedi et jusqu'à mercredi, l'avenir du premier ministre libanais déchu est bien incertain. Paris marche sur des œufs, soucieux de préserver l'allié indéfectible Hariri, mais aussi ses bonnes relations avec l'Arabie saoudite.
- CeladonDemi-dieu
Bien sûr, ce n'est pas une question de grammaire, c'est juste pour signaler qu'un journaliste n'écrit pas pour s'essayer à des figures de style aussi plaisantes soient-elles mais pour être compris.
- nitescenceÉrudit
Mais non ! C'est un effet de style : sa phrase est bancale comme l'avenir politique du libanais est bancal.
_________________
Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- HocamSage
Neuf fois sur dix, ce n'est pas tant une figure de style qu'une marque de précipitation, au mieux.
- CeladonDemi-dieu
Bien vu.nitescence a écrit:Mais non ! C'est un effet de style : sa phrase est bancale comme l'avenir politique du libanais est bancal.
- Tem-toGrand sage
Beniamino Massimo a écrit:Neuf fois sur dix, ce n'est pas tant une figure de style qu'une marque de précipitation, au mieux.
...et une précipitation qui a peu de chance d'avoir été sémantiquement réfléchie par l'auteur.
Si vous saviez le niveau, en PQR au moins, des stagiaires et autres jeunes aspirants journalistes...
Les reportages à venir dans le journaux vont faire de plus en plus mal à la fois aux yeux et au cerveau.
- VinZTDoyen
Mais j'y pense … il va pouvoir réoccuper l'appartement parisien familial, indûment squatté par un certain Jacques C. pendant un (long) temps.
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- AmaliahEmpereur
V.Marchais a écrit:Amaliah a écrit:Je n'avais jamais entendu "proposition nominale", du coup ça remet en question la définition simple qu'on leur donne de la proposition construite autour du verbe conjugué (même si je sais qu'il y a les infinitives). Je sauterai le Vrai Faux.
Je ne comprends pas, Amaliah. Vas-tu renoncer à dire à tes élèves que le verbe s'accorde avec le sujet à cause de l'infinitif de narration ou des propositions infinitives ?
Oui, en 6e, et même tout au long du collège, on donne une définition simple de la proposition. Et on a intérêt si on veut qu'ils comprennent quelque chose. Où est le problème ?J'ai d'abord appris, en maths, qu'un nombre négatif n'avait pas de racine carrée. Et puis j'ai grandi, et j'ai découvert les nombres imaginaires. Ou encore que certaines règles de géométrie cessent d'être vraies dans l'espace non-euclidien. Mais si on ne m'avait pas d'abord enseigné ces règles, je n'aurais tout simplement rien appris, rien compris.
Il est tout à fait légitime et sain de dire à un élève qu'une phrase commence par une majuscule et finit par un point (malgré Apollinaire), qu'un verbe s'accorde avec son sujet, et que toute phrase contient au moins une proposition (ce qui d'ailleurs est toujours vrai, la proposition nominale restant une proposition). Si nous renonçons à énoncer les règles qui ont des exceptions même à un degré très élevé (personnellement, je n'ai découvert les propositions nominales que lors de mes études supérieures), il ne va plus rester grand chose de nos programmes de grammaire déjà fort défunts...
Pour ce que j'ai mis en gras : pas si l'on suit la définition de la proposition simplifiée que l'on donne au collège.
Je donne dans toutes mes classes cette définition simple de la proposition (groupe de mots organisé autour d'un verbe conjugué) tout en ayant conscience que cette définition simplifiée pour des élèves de collège exclut les infinitives que j'aborde parfois rapidement avec les excellents de 3e.
Mais je faisais tout à l'heure réviser mon fils qui est en CM2 à partir du TDL 6e et c'est lui qui m'a dit que dire "Une phrase contient au moins une proposition" c'était faux puisque parfois les phrases n'ont pas de verbe et que dans une proposition il y avait toujours un verbe conjugué, ce que je venais de lui rappeler.
Il a contrôle demain sur phrase simple et phrase complexe, indépendantes, subordonnées et principales.
Tu me diras, au moins il fait de la grammaire... Parce que la prof de français de mon aîné qui est en 4e et pour l'instant n'a fait qu'une leçon de langue sur imparfait et passé simple m'a dit qu'elle ne leur enseignerait "que les leçons de grammaire qui pourront leur servir dans la vie de tous les jours, comme les paroles rapportées et l'accord du participe passé". Je ne m'en suis pas encore remise, je l'ai posté sur un autre topic.
Pour la syntaxe défaillante, c'est vraiment un problème récurrent dans les copies et c'est difficile de bien le faire comprendre aux élèves.
Peut-être avec un corpus d'exemples, cela passerait-il mieux?
Pour "le handicap", on est d'accord que c'est une faute récurrente de dire "l'handicap"?
- CathEnchanteur
Amaliah a écrit:J'ai une deuxième question, on dit bien "le handicapé" parce que dans le dictionnaire, il y a l'astérisque qui indique le h aspiré?
Oui, comme pour " les haricots", malgré les dénégations véhémentes des grands-mères de mes élèves et des dames de cantine. Que je devrais écouter car "Elles sont plus vielles que vous !", dixit mes élèves.
- User17706Bon génie
Cette faute me court sur l'aricot mais genre grave.
- Thalia de GMédiateur
Sans oublier les zandicapés.ipomee a écrit:L'handicap aussi.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- PonocratesExpert spécialisé
+ 1000 D'autant que dans le cas de la phrase nominale, les élèves - quel que soit leur âge- ont une tendance coupable à l'utiliser. Or la norme dans un écrit professionnel, par exemple, est la phrase verbale. C'est sur cette norme que se détachent des emplois stylistiques littéraires particuliers, mais précisément si cette toile de fond de la norme n'est pas connue, on ne les repère pas comme tels dans les textes.V.Marchais a écrit:
Formons d'abord à l'usage correct, déjà, y a du boulot.
La suite, on verra tranquillement, quand ça, ce sera acquis.
Il me semble que nous formons les élèves avant tout pour qu'ils soient capables d'écrire des textes standards, sans équivoque, qui expriment une pensée construite et claire.Si certains tirent de notre étude des textes littéraires l'envie et les moyens pour devenirs écrivains, tant mieux, mais ce n'est pas le but premier.
_________________
"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- ProvenceEnchanteur
Pense à bénir aussi les horaires dont tu as bénéficié.nitescence a écrit:Moi on me l'avait expliqué en 6e et je ne suis pas si vieux : il est vrai qu'on faisait du bled toutes les semaines à l'époque et je bénis mon enseignante de l'époque...
- IphigénieProphète
+1Ponocrates a écrit:+ 1000 D'autant que dans le cas de la phrase nominale, les élèves - quel que soit leur âge- ont une tendance coupable à l'utiliser. Or la norme dans un écrit professionnel, par exemple, est la phrase verbale. C'est sur cette norme que se détachent des emplois stylistiques littéraires particuliers, mais précisément si cette toile de fond de la norme n'est pas connue, on ne les repère pas comme tels dans les textes.V.Marchais a écrit:
Formons d'abord à l'usage correct, déjà, y a du boulot.
La suite, on verra tranquillement, quand ça, ce sera acquis.
Il me semble que nous formons les élèves avant tout pour qu'ils soient capables d'écrire des textes standards, sans équivoque, qui expriment une pensée construite et claire.Si certains tirent de notre étude des textes littéraires l'envie et les moyens pour devenirs écrivains, tant mieux, mais ce n'est pas le but premier.
L'absence de ponctuation du Pont Mirabeau n'a de sens que par le manque, si l'élève ne ressent pas ce manque, il ne ressent rien.
Je suisconvaincue que les difficultes dans l'analyse des textes comme dans l'expression personnelle, évidemment, vient de ce défaut de sensation: aucune méthode ne peut aider un élève qui ne ressent pas la langue.
On a trop souffert depuis des décennies de ce refus de graduation dans l'enseignement, sous le pretexte de la rigueur scientifique rejetant les pratiques traditionnelles dans l'horreur de l' approximation.
En fait de rigueur, c'etait surtout pour nous faire plaisir. En sixième, on n'enseigne pas comme à la fac ( enfin, quoique, aujourd'hui, hein, justement, à force de confondre les niveaux, on voit le résultat...).
Je me souviens des fiches de mon fils, en CE2, sur l'imparfait: des fiches qui mélangeaient tout, la conjugaison, les valeurs aspectuelles, avec comme résultats en seconde, des élèves, latinistes, qui hésitaient entre futur et imparfait...
Moi aussi dans les débuts, au sortir des études, en pleine époque de renovation pédagogique, j'ai cru en la grammaire "intelligente", avant de me convaincre assez vite qu' il vaut mieux ancrer les notions par le par-coeur bête et mechant, par exemple pour la conjugaison comme pour les tables de multiplication et par la répétition d'automatismes, pour l'orthographe comme pour l'analyse logique. (J'ai vu de jeunes collègues hesiter entre une relative et une conjonctive: je pense qu'aucun professeur de lettres de ma generation ( pour parler de formations omparables) ne pourraient les confondre: c'est, à mon sens, une question d'"ancrage" au bon moment ...).
Et après, aaprès seulement, on reflechit aux écarts.
Il y a une jolie réflexion d'Aragon sur l'intérêt de la faute grammaticale en poésie dans la préface du Fou d'Elsa.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum