- IphigénieProphète
Oui, certes, touça, mais bon. Sans être dans un lycée privé ni privilégié, il n'y a pas un élève qui puisse ne pas avoir entendu dire que pour rater son bac, il faut aujourd'hui en faire une demande écrite en trois exemplaires.
Je pense (optimisme?) qu'un tel témoignage dans le Nouvel Obs montre peut-être une évolution sur la notion de bienveillance, et la recherche d'un élargissement de l'électorat, vu que le PS, hein...
@Aliceinwonderland: oui, certes, touça, mais enfin quand tu es enceinte tu te renseignes un poil quand même sur l'accouchement, non? :shock:
On a quand même l'arrivée d'une génération de ravis de la crèche si j'ose dire.
Je pense (optimisme?) qu'un tel témoignage dans le Nouvel Obs montre peut-être une évolution sur la notion de bienveillance, et la recherche d'un élargissement de l'électorat, vu que le PS, hein...
@Aliceinwonderland: oui, certes, touça, mais enfin quand tu es enceinte tu te renseignes un poil quand même sur l'accouchement, non? :shock:
On a quand même l'arrivée d'une génération de ravis de la crèche si j'ose dire.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Écoute je peux sembler cruche mais pour ma part j'ignorais l'existence de l'éventualité d'une épisio ou d'une déchirure... j'ai appris ça aux cours ; et c'est en voyant des mères pliées en deux après leur césarienne à la maternité, pouvant à peine se déplacer, que je suis allée voir ma mère en lui disant "tu étais comme ça après tes césariennes?"(moi bêtement avant d'accoucher je rêvais d'une césarienne pour éviter la fameuse épisio!)
Je ne me rendais absolument pas compte de ce que ça représentait.
Cela dit je suis un cas à part, je suis tombée enceinte deux fois sans le faire exprès, mes grossesses n'étaient absolument pas programmées, sinon je me serais peut-être renseignée? Et finalement pour ma part j'ai été très chanceuse puisque je n'ai jamais eu la fameuse épisio ni le moindre point. Et je n'ai vraiment réalisé ce que ça représentait qu'en voyant ma pauvre voisine de lit grimacer de douleur sur sa bouée...
Edit et je me dis qu'il vaut peut-être mieux ne pas se rendre compte avant? Sinon on ne se lancerait pas!
Je ne me rendais absolument pas compte de ce que ça représentait.
Cela dit je suis un cas à part, je suis tombée enceinte deux fois sans le faire exprès, mes grossesses n'étaient absolument pas programmées, sinon je me serais peut-être renseignée? Et finalement pour ma part j'ai été très chanceuse puisque je n'ai jamais eu la fameuse épisio ni le moindre point. Et je n'ai vraiment réalisé ce que ça représentait qu'en voyant ma pauvre voisine de lit grimacer de douleur sur sa bouée...
Edit et je me dis qu'il vaut peut-être mieux ne pas se rendre compte avant? Sinon on ne se lancerait pas!
- IphigénieProphète
Loin de moi de porter un jugement sur ta situation personnelle que je ne connais pas, j'admets des cas particulier, mais mon propos est très général: on a quand même aujourd'hui une forte tendance à chercher les responsabilités extérieures plus qu'intérieures et ce faisant à la fois, les jeunes s'enferment dans la croyance au déterminisme (qui finalement est rassurante) et dans le "c'est pas ma faute, on m'a pas dit" (qui est plus commode que de chercher à le briser, ou à se renseigner, par exemple.
- CasparProphète
Rendash a écrit:Iphigénie a écrit:voui, enfin, c'est la faute aux autres mais il n'est pas interdit de se responsabiliser non plus: ce n'est pas faute d'avoir entendu dire par la plupart des profs que d'avoir son bac aujourd'hui cn'était pas une prouesse ou que le Staps ou psycho c'est mort... On a un peu trop tendance aujourd'hui à trouver des excuses à tout sauf pour nous-mêmes: la contrition, ça va bien un moment. Je connais une jeune maman qui le jour de son accouchement m'a dit: "mais pourquoi on ne m'a jamais dit que c'était douloureux?"...oui, bon, on n'entend que ce qui nous intéresse, hein.JaneB a écrit:Aliceinwonderland a écrit:Par contre je ne trouve pas son attitude si immature ; après tout si on ne lui en pas demandé plus jusqu'ici, il n'avait pas de raison de le faire, il est une victime du système quand même dans une certaine mesure, système qui ment aux parents comme aux élèves. Il s'est fracassé en fac, il espère que l'armée lui donnera un cadre, après tout peut-être (ou il retournera en fac avec plus de motivation ensuite), c'est peut-être mieux que d'y rester pour végéter. Il faudrait savoir où il en sera d'ici deux trois ans.
Je suis d'accord avec toi.
Et puis le choix de l'orientation n'est jamais simple à cet âge. Parfois, on s'engage dans des études parce qu'elles nous intéressent mais sans réfléchir plus que ça aux débouchés derrière. Combien d'étudiants qui se sont engagés en filière psychologie pour s'en mordre les doigts quand il s'est agi de s'engager sur le marché du travail ? Et ce n'est pas la seule filière hélas ...
Que pour réussir des études réelles il faille travailler, et qu'en glandant on finit par se planter,ce n'est quand même pas une découverte inouïe...
L'autre problème, c'est que pour chaque discours d'enseignant qui exhorte à travailler, il y a un discours d'ancien élève qui se gargarise d'avoir eu son bac sans en glander une, ou le minimum, et d'avoir pu s'inscrire ensuite en fac. Après l'échec annoncé dudit, il est trop tard pour les suivants, qui sont déjà en fin d'année =/
Sans oublier toutes les "stars" qui se vantent s'avoir été nulles à l'école.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Tiens ça me fait penser à mes élèves qui forcent la porte de la seconde générale sous prétexte que d'autres avant eux y sont allés avec de moins bons résultats (ce qui est vrai, il y a de nombreuses étapes post conseil de classe qui permettent d'entrer de force maintenant). Ils ne se soucient pas du tout du fait que par exemple, lesdits élèves "modèles" sont souvent déjà déscolarisés au moment où ils partagent leurs histoires.
Tout se passe comme si "aller en seconde générale", "avoir le bac", "aller à l'université" étaient des finalités.
Après ça fait des adultes frustrés, persuadés "qu'on les a mal orientés", ça fait des parents défiants vis-à-vis de l'institution. Mais au XXIe siècle, on s'oriente tout seul. Dans une démocratie, l'individu est au moins autant responsable que le système.
Je crois que je vais finir par faire signer des "récépissés" à chaque fois que j'alerte des parents sur l'insuffisance du travail de leurs bambins.
De la 6e à la 3e, on les prévient 3 à 6 fois par an que le petit ne travaille pas assez et après ça vient chialer quand le conseil de classe refuse la seconde générale. D'une manière ou d'une autre ils forcent, s'y retrouvent, galèrent, forcent de nouveau, obtiennent un bac tant bien que mal et se rendent compte que finalement, ils ont un niveau insuffisant pour faire quoi que ce soit, et ce serait uniquement la faute du système ? Tartufferie que tout ça.
Tout se passe comme si "aller en seconde générale", "avoir le bac", "aller à l'université" étaient des finalités.
Après ça fait des adultes frustrés, persuadés "qu'on les a mal orientés", ça fait des parents défiants vis-à-vis de l'institution. Mais au XXIe siècle, on s'oriente tout seul. Dans une démocratie, l'individu est au moins autant responsable que le système.
Je crois que je vais finir par faire signer des "récépissés" à chaque fois que j'alerte des parents sur l'insuffisance du travail de leurs bambins.
De la 6e à la 3e, on les prévient 3 à 6 fois par an que le petit ne travaille pas assez et après ça vient chialer quand le conseil de classe refuse la seconde générale. D'une manière ou d'une autre ils forcent, s'y retrouvent, galèrent, forcent de nouveau, obtiennent un bac tant bien que mal et se rendent compte que finalement, ils ont un niveau insuffisant pour faire quoi que ce soit, et ce serait uniquement la faute du système ? Tartufferie que tout ça.
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Asinus asinum fricat
- RendashBon génie
KrilinXV3 a écrit:Tiens ça me fait penser à mes élèves qui forcent la porte de la seconde générale sous prétexte que d'autres avant eux y sont allés avec de moins bons résultats (ce qui est vrai, il y a de nombreuses étapes post conseil de classe qui permettent d'entrer de force maintenant). Ils ne se soucient pas du tout du fait que par exemple, lesdits élèves "modèles" sont souvent déjà déscolarisés au moment où ils partagent leurs histoires.
Tout se passe comme si "aller en seconde générale", "avoir le bac", "aller à l'université" étaient des finalités.
Après ça fait des adultes frustrés, persuadés "qu'on les a mal orientés", ça fait des parents défiants vis-à-vis de l'institution. Mais au XXIe siècle, on s'oriente tout seul. Dans une démocratie, l'individu est au moins autant responsable que le système.
Je crois que je vais finir par faire signer des "récépissés" à chaque fois que j'alerte des parents sur l'insuffisance du travail de leurs bambins.
De la 6e à la 3e, on les prévient 3 à 6 fois par an que le petit ne travaille pas assez et après ça vient chialer quand le conseil de classe refuse la seconde générale. D'une manière ou d'une autre ils forcent, s'y retrouvent, galèrent, forcent de nouveau, obtiennent un bac tant bien que mal et se rendent compte que finalement, ils ont un niveau insuffisant pour faire quoi que ce soit, et ce serait uniquement la faute du système ? Tartufferie que tout ça.
+1. Tu as raison, on devrait faire signer des décharges quand une famille ou un CDE forcent l'orientation.
- CasparProphète
KrilinXV3 a écrit:Tiens ça me fait penser à mes élèves qui forcent la porte de la seconde générale sous prétexte que d'autres avant eux y sont allés avec de moins bons résultats (ce qui est vrai, il y a de nombreuses étapes post conseil de classe qui permettent d'entrer de force maintenant). Ils ne se soucient pas du tout du fait que par exemple, lesdits élèves "modèles" sont souvent déjà déscolarisés au moment où ils partagent leurs histoires.
Tout se passe comme si "allez en seconde générale", "avoir le bac", "allez à l'université" étaient des finalités.
Après ça fait des adultes frustrés, persuadés "qu'on les a mal orientés", ça fait des parents défiants vis-à-vis de l'institution. Mais au XXIe siècle, on s'oriente tout seul. Dans une démocratie, l'individu est au moins autant responsable que le système.
Je crois que je vais finir par faire signer des "récépissés" à chaque fois que j'alerte des parents sur l'insuffisance du travail de leurs bambins.
De la 6e à la 3e, on les prévient 3 à 6 fois par an que le petit ne travaille pas assez et après ça vient chialer quand le conseil de classe refuse la seconde générale. D'une manière ou d'une autre ils forcent, s'y retrouvent, galèrent, forcent de nouveau, obtiennent un bac tant bien que mal et se rendent compte que finalement, ils ont un niveau insuffisant pour faire quoi que ce soit, et ce serait uniquement la faute du système ? Tartufferie que tout ça.
Tout en répétant paradoxalement qu'il faut "réhabiliter les filières professionnelles" (instances de l'EN, politiques, journalistes...)
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Iphigénie a écrit:Loin de moi de porter un jugement sur ta situation personnelle que je ne connais pas, j'admets des cas particulier, mais mon propos est très général: on a quand même aujourd'hui une forte tendance à chercher les responsabilités extérieures plus qu'intérieures et ce faisant à la fois, les jeunes s'enferment dans la croyance au déterminisme (qui finalement est rassurante) et dans le "c'est pas ma faute, on m'a pas dit" (qui est plus commode que de chercher à le briser, ou à se renseigner, par exemple.
Mais je ne dédouane pas complètement l'élève ; effectivement il y a une tendance à toujours rechercher des responsabilités extérieures (et pas seulement dans le domaine scolaire, sur le trouble qui est aussi un forum de profs j'avais été surprise de la virulence de certaines à l'égard du corps médical à propos de leur accouchement justement ; l'épisio n'est peut-être pas la panacée mais au moins nous ne risquons plus de finir incontinentes comme c'était encore le cas même pour la génération de ma mère). L'an dernier j'avais donné des cours à un élève, certes il avait été sous-noté (il avait eu 10 en français toute l'année et 4 au brevet !) et je pense que malgré tout, oui il y avait eu des signaux d'alarme avant, et que ni lui ni ses parents n'avaient su/voulu les entendre...
En revanche je pense que la responsabilité est partagée, qu'il y a une grande lâcheté de la part de l'institution, et il ne me semble pas qu'il y ait une quelconque volonté d'en finir avec la bienveillance institutionnalisée... Au contraire, tout est fait pour museler les derniers profs qui tenteraient de dire que le roi est nu...
- CasparProphète
On entend très souvent "j'ai été mal orienté" en effet, comme si l'élève et ses parents n'avaient aucune responsabilité dans la chose.
- Reine MargotDemi-dieu
Caspar Goodwood a écrit:Rendash a écrit:Iphigénie a écrit:voui, enfin, c'est la faute aux autres mais il n'est pas interdit de se responsabiliser non plus: ce n'est pas faute d'avoir entendu dire par la plupart des profs que d'avoir son bac aujourd'hui cn'était pas une prouesse ou que le Staps ou psycho c'est mort... On a un peu trop tendance aujourd'hui à trouver des excuses à tout sauf pour nous-mêmes: la contrition, ça va bien un moment. Je connais une jeune maman qui le jour de son accouchement m'a dit: "mais pourquoi on ne m'a jamais dit que c'était douloureux?"...oui, bon, on n'entend que ce qui nous intéresse, hein.JaneB a écrit:
Je suis d'accord avec toi.
Et puis le choix de l'orientation n'est jamais simple à cet âge. Parfois, on s'engage dans des études parce qu'elles nous intéressent mais sans réfléchir plus que ça aux débouchés derrière. Combien d'étudiants qui se sont engagés en filière psychologie pour s'en mordre les doigts quand il s'est agi de s'engager sur le marché du travail ? Et ce n'est pas la seule filière hélas ...
Que pour réussir des études réelles il faille travailler, et qu'en glandant on finit par se planter,ce n'est quand même pas une découverte inouïe...
L'autre problème, c'est que pour chaque discours d'enseignant qui exhorte à travailler, il y a un discours d'ancien élève qui se gargarise d'avoir eu son bac sans en glander une, ou le minimum, et d'avoir pu s'inscrire ensuite en fac. Après l'échec annoncé dudit, il est trop tard pour les suivants, qui sont déjà en fin d'année =/
Sans oublier toutes les "stars" qui se vantent s'avoir été nulles à l'école.
Et tous les discours de CDE qui te disent que ta moyenne est trop basse et qu'il va falloir remonter les notes pour avoir la paix.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CasparProphète
Reine Margot a écrit:Caspar Goodwood a écrit:Rendash a écrit:Iphigénie a écrit:
voui, enfin, c'est la faute aux autres mais il n'est pas interdit de se responsabiliser non plus: ce n'est pas faute d'avoir entendu dire par la plupart des profs que d'avoir son bac aujourd'hui cn'était pas une prouesse ou que le Staps ou psycho c'est mort... On a un peu trop tendance aujourd'hui à trouver des excuses à tout sauf pour nous-mêmes: la contrition, ça va bien un moment. Je connais une jeune maman qui le jour de son accouchement m'a dit: "mais pourquoi on ne m'a jamais dit que c'était douloureux?"...oui, bon, on n'entend que ce qui nous intéresse, hein.
Que pour réussir des études réelles il faille travailler, et qu'en glandant on finit par se planter,ce n'est quand même pas une découverte inouïe...
L'autre problème, c'est que pour chaque discours d'enseignant qui exhorte à travailler, il y a un discours d'ancien élève qui se gargarise d'avoir eu son bac sans en glander une, ou le minimum, et d'avoir pu s'inscrire ensuite en fac. Après l'échec annoncé dudit, il est trop tard pour les suivants, qui sont déjà en fin d'année =/
Sans oublier toutes les "stars" qui se vantent s'avoir été nulles à l'école.
Et tous les discours de CDE qui te disent que ta moyenne est trop basse et qu'il va falloir remonter les notes pour avoir la paix.
Et les notes du bac qu'il faut envoyer à mi-parcours de la correction de copies pour être sûr qu'on est "bienveillant", mais on s'éloigne un peu du sujet de départ.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Une question : vous savez depuis le berceau ce que vous voulez faire ou bien...?
Moi c'est la lecture de beaucoup de ces interventions qui m'épate : comme si il pouvait y avoir un chemin tracé. J'invoque un "droit à l'errance" et même le fait qu'il puisse y avoir une rigueur plus grande dans l'errance que dans la rectitude d'une voie toute tracée. Tout ce que l'on se propose d'atteindre trop directement relève d'une naïveté faisant qu'on ne l'atteint pas.
Le témoignage de cet élève ne me choque absolument pas. On ne trouve pas sa voix dans des catalogues d'orientation, des bureaux de conseiller/e d'orientation mais par le vécu, ses joies et ses blessures et ses surprises. Bref, par l'imprévu. A la limite, toute prévision court-circuite la recherche authentique d'une voie à suivre.
On ne prend pas les choses dans le bon ordre.
J'ai dit cela (en substance) à mon prof principal quand j'étais en troisième (un idiot fini qui prétendait être prof de français mais n'avait rien compris à la littérature), il m'a envoyé en CAP.
Il faut bien admettre que parfois l'orientation nous est imposée de force et résulte de l'orgueil mal placée de certains "professeurs"...
Mais bon, je sais qu'il faudrait leur lécher les chaussures et leur dire à longueur de journée pour avoir le droit d'entrer en seconde générale. C'est aberrant.
Moi c'est la lecture de beaucoup de ces interventions qui m'épate : comme si il pouvait y avoir un chemin tracé. J'invoque un "droit à l'errance" et même le fait qu'il puisse y avoir une rigueur plus grande dans l'errance que dans la rectitude d'une voie toute tracée. Tout ce que l'on se propose d'atteindre trop directement relève d'une naïveté faisant qu'on ne l'atteint pas.
Le témoignage de cet élève ne me choque absolument pas. On ne trouve pas sa voix dans des catalogues d'orientation, des bureaux de conseiller/e d'orientation mais par le vécu, ses joies et ses blessures et ses surprises. Bref, par l'imprévu. A la limite, toute prévision court-circuite la recherche authentique d'une voie à suivre.
On ne prend pas les choses dans le bon ordre.
J'ai dit cela (en substance) à mon prof principal quand j'étais en troisième (un idiot fini qui prétendait être prof de français mais n'avait rien compris à la littérature), il m'a envoyé en CAP.
Il faut bien admettre que parfois l'orientation nous est imposée de force et résulte de l'orgueil mal placée de certains "professeurs"...
Mais bon, je sais qu'il faudrait leur lécher les chaussures et leur dire à longueur de journée pour avoir le droit d'entrer en seconde générale. C'est aberrant.
_________________
«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- CasparProphète
Paul Dedalus a écrit:Une question : vous savez depuis le berceau ce que vous voulez faire ou bien...?
Moi c'est la lecture de beaucoup de ces interventions qui m'épate : comme si il pouvait y avoir un chemin tracé. J'invoque un "droit à l'errance" et même le fait qu'il puisse y avoir une rigueur plus grande dans l'errance que dans la rectitude d'une voie toute tracée. Tout ce que l'on se propose d'atteindre trop directement relève d'une naïveté faisant qu'on ne l'atteint pas.
Le témoignage de cet élève ne me choque absolument pas. On ne trouve pas sa voix dans des catalogues d'orientation, des bureaux de conseiller/e d'orientation mais par le vécu, ses joies et ses blessures et ses surprises. Bref, par l'imprévu. A la limite, toute prévision court-circuite la recherche authentique d'une voie à suivre.
On ne prend pas les choses dans le bon ordre.
J'ai dit cela (en substance) à mon prof principal quand j'étais en troisième (un idiot fini qui prétendait être prof de français mais n'avait rien compris à la littérature), il m'a envoyé en CAP.
Il faut bien admettre que parfois l'orientation nous est imposée de force et résulte de l'orgueil mal placée de certains "professeurs"...
Mais bon, je sais qu'il faudrait leur lécher les chaussures et leur dire à longueur de journée pour avoir le droit d'entrer en seconde générale. C'est aberrant.
Pour ce qui est de la phrases mise en gras, je pense que tu délires. Pour le reste tu as raison: certains élèves ne savant pas quoi faire, ou pensent qu'ils aimeront le droit (exemple de l'article) et déchantent en découvrant ce que c'est vraiment. J'aiamais beaucoup la philo en terminale mais quand j'ai découvert la philo à un niveau un peu plus avancé en prépa, j'ai bien vu que ce n'atait pas pour moi.
Le problème n'est pas vraiment nouveau, mais a sans doute empiré avec le collège unique, le passage automatique dans la classe supérieure, la bienveillance à tout prix etc
- RosanetteEsprit éclairé
L'orientation "forcée" est souvent le résultat d'un manque de dialogue avec les familles et l'élève ; j'ai encore des amis qui me disent (pourquoi, j'en sais rien) que Fiston ira en seconde gé, parce qu'il ne savait pas quoi faire à son âge.
Et de se plaindre d'avoir eu un principal qui prenait RDV avec eux pour pousser en voie pro. Alors que le discours rappelait que la famille avait le dernier mot.
A ses amis, je ne manque jamais de demander combien de portes ouvertes ont été faites en famille dans les lycée pro de leur coin, et je suis rarement déçue. Oui, à 14-15 ans c'est difficile de savoir ce qu'on aimerait faire, ça n'empêche pas de se renseigner un peu et d'avoir, peut-être, un déclic.
D'autre part, on n'est pas réduit à son métier (on ne devrait pas l'être) et telle branche voire tel métier ouvre des perspectives d'évolution qu'on ne soupçonne pas. Devenir syndiqué à responsabilité dans une boîte permet de se former en droit, tout comme se mettre à son compte oblige forcément à développer une série de compétences qui n'ont a priori rien à voir avec le coeur de notre métier.
Et de se plaindre d'avoir eu un principal qui prenait RDV avec eux pour pousser en voie pro. Alors que le discours rappelait que la famille avait le dernier mot.
A ses amis, je ne manque jamais de demander combien de portes ouvertes ont été faites en famille dans les lycée pro de leur coin, et je suis rarement déçue. Oui, à 14-15 ans c'est difficile de savoir ce qu'on aimerait faire, ça n'empêche pas de se renseigner un peu et d'avoir, peut-être, un déclic.
D'autre part, on n'est pas réduit à son métier (on ne devrait pas l'être) et telle branche voire tel métier ouvre des perspectives d'évolution qu'on ne soupçonne pas. Devenir syndiqué à responsabilité dans une boîte permet de se former en droit, tout comme se mettre à son compte oblige forcément à développer une série de compétences qui n'ont a priori rien à voir avec le coeur de notre métier.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, si le délire peut être considéré comme légitime à cause de l'attitude particulièrement stupide de certains profs du collège parce qu'excuse moi mais pour ma part "la bienveillance à tout prix" et "le passage automatique dans la classe supérieure" je ne les ai pas trop vus pendant ma scolarité, plutôt le contraire...
Car effectivement, le système scolaire est beaucoup trop basé sur une espèce de politesse sans audace ne tenant jamais compte de la différence entre individus : l'élève qui a le droit de passer en classe supérieur, c'est celui qui est de "bonne volonté". Enfin, de toute façon ceci n'est pas le problème majeur du post initial.
Quand on comprendra qu'éduquer c'est donner à autrui les moyens de s'éduquer lui-même sans se mettre dans une position de domination face à lui, ça ira peut-être mieux.
Car effectivement, le système scolaire est beaucoup trop basé sur une espèce de politesse sans audace ne tenant jamais compte de la différence entre individus : l'élève qui a le droit de passer en classe supérieur, c'est celui qui est de "bonne volonté". Enfin, de toute façon ceci n'est pas le problème majeur du post initial.
Quand on comprendra qu'éduquer c'est donner à autrui les moyens de s'éduquer lui-même sans se mettre dans une position de domination face à lui, ça ira peut-être mieux.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- RosanetteEsprit éclairé
Paul Dedalus a écrit:
Car effectivement, le système scolaire est beaucoup trop basé sur une espèce de politesse sans audace ne tenant jamais compte de la différence entre individus : l'élève qui a le droit de passer en classe supérieur, c'est celui qui est de "bonne volonté".
J'ai rien compris, mais l'élève laborieux et de bonne volonté qui a 8 partout en 3e, il n'a pas son ticket pour la seconde générale automatiquement, pas plus qu'avoir 7-8 dans les matières scientifiques en seconde ne fera aller en S "avec de la bonne volonté".
- IphigénieProphète
Euh....t'es sûre? :lol:Rosanette a écrit:Paul Dedalus a écrit:
Car effectivement, le système scolaire est beaucoup trop basé sur une espèce de politesse sans audace ne tenant jamais compte de la différence entre individus : l'élève qui a le droit de passer en classe supérieur, c'est celui qui est de "bonne volonté".
J'ai rien compris, mais l'élève laborieux et de bonne volonté qui a 8 partout en 3e, il n'a pas son ticket pour la seconde générale automatiquement, pas plus qu'avoir 7-8 dans les matières scientifiques en seconde ne fera aller en S "avec de la bonne volonté".
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Paul Dedalus a écrit:Oui, si le délire peut être considéré comme légitime à cause de l'attitude particulièrement stupide de certains profs du collège parce qu'excuse moi mais pour ma part "la bienveillance à tout prix" et "le passage automatique dans la classe supérieure" je ne les ai pas trop vus pendant ma scolarité, plutôt le contraire...
Il n'est pas impossible que les choses aient changées depuis.
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Asinus asinum fricat
- Isis39Enchanteur
Paul Dedalus a écrit:Une question : vous savez depuis le berceau ce que vous voulez faire ou bien...?
Moi c'est la lecture de beaucoup de ces interventions qui m'épate : comme si il pouvait y avoir un chemin tracé. J'invoque un "droit à l'errance" et même le fait qu'il puisse y avoir une rigueur plus grande dans l'errance que dans la rectitude d'une voie toute tracée. Tout ce que l'on se propose d'atteindre trop directement relève d'une naïveté faisant qu'on ne l'atteint pas.
Le témoignage de cet élève ne me choque absolument pas. On ne trouve pas sa voix dans des catalogues d'orientation, des bureaux de conseiller/e d'orientation mais par le vécu, ses joies et ses blessures et ses surprises. Bref, par l'imprévu. A la limite, toute prévision court-circuite la recherche authentique d'une voie à suivre.
On ne prend pas les choses dans le bon ordre.
J'ai dit cela (en substance) à mon prof principal quand j'étais en troisième (un idiot fini qui prétendait être prof de français mais n'avait rien compris à la littérature), il m'a envoyé en CAP.
Il faut bien admettre que parfois l'orientation nous est imposée de force et résulte de l'orgueil mal placée de certains "professeurs"...
Mais bon, je sais qu'il faudrait leur lécher les chaussures et leur dire à longueur de journée pour avoir le droit d'entrer en seconde générale. C'est aberrant.
Très étonnant.
- Aucun prof seul n'envoie un élève dans une voie ou une autre
- les parents ont aussi leur mot à dire.
- RosanetteEsprit éclairé
Pour le dire autrement, ce n'est pas la bonne volonté qui dicte quoi que ce soit ; après évidemment ça dépend des établissements, mais pour la 3e > 2nde, tout dépend de la qualité du dialogue avec les familles. S'ils font la sourde oreille et ne demande rien en pro, on ne peut pas les y envoyer, et ça n'a pas grand-chose à voir avec la "bonne volonté".
En 2nde > 1re, c'est justement un des premiers moments où les élèves peuvent être frustrés, où on peut leur refuser leur 1er voeu (bon certains se consolent rapidement de n'aller "qu'en" ES).
En 2nde > 1re, c'est justement un des premiers moments où les élèves peuvent être frustrés, où on peut leur refuser leur 1er voeu (bon certains se consolent rapidement de n'aller "qu'en" ES).
- CasparProphète
Paul Dedalus a écrit:Oui, si le délire peut être considéré comme légitime à cause de l'attitude particulièrement stupide de certains profs du collège parce qu'excuse moi mais pour ma part "la bienveillance à tout prix" et "le passage automatique dans la classe supérieure" je ne les ai pas trop vus pendant ma scolarité, plutôt le contraire...
Car effectivement, le système scolaire est beaucoup trop basé sur une espèce de politesse sans audace ne tenant jamais compte de la différence entre individus : l'élève qui a le droit de passer en classe supérieur, c'est celui qui est de "bonne volonté". Enfin, de toute façon ceci n'est pas le problème majeur du post initial.
Quand on comprendra qu'éduquer c'est donner à autrui les moyens de s'éduquer lui-même sans se mettre dans une position de domination face à lui, ça ira peut-être mieux.
Non, la "bonne volonté" ne suffit pas, enfin ne suffisait pas pour passer en classe supérieure. Un politesse sans audace...tu as de ses formules, la politesse est de toute façon la moindre des choses, on ne va pas dire à des parents "votre fils est beaucoup trop crétin pour faire des études".
Pour ce qui est de la bienveillance et des passages automatiques en classe supérieures, eh bien tu as vieilli c'est tout, et les choses ont changé depuis tes années de collégien ou de lycéen.
- IphigénieProphète
Il n'est pas faux de dire que les passages autrefois étaient sujets à une certaine injustice: à résultats également médiocres, l'élève de bonne volonté de milieu favorisé avait par exemple plus de chances de passer que l'élève de bonne volonté de milieu populaire (peut-être sur l'idée qu'il serait plus aidé?) .
Aujourd'hui il n'y a quasiment plus aucun barrage, d'autant que la notation est devenue non pas macabre mais souvent grotesque- et cette irresponsabilité de l'institution devrait persuader chacun de sa responsabilité personnelle accrue: au lieu de cela, le système pousse à la roue par son hypocrisie (laisser croire que les diplômes ont encore un sens avant le master..) à laquelle répond le manque d'esprit critique des élèves, qui se mettent à pétitionner à tour de bras, parce que, quand même, c'est plus fun que de travailler.
Bref, l'irresponsabilité est assez partagée entre élèves et système, je le concède...Et finalement tout le monde paye, au propre comme au figuré.
Aujourd'hui il n'y a quasiment plus aucun barrage, d'autant que la notation est devenue non pas macabre mais souvent grotesque- et cette irresponsabilité de l'institution devrait persuader chacun de sa responsabilité personnelle accrue: au lieu de cela, le système pousse à la roue par son hypocrisie (laisser croire que les diplômes ont encore un sens avant le master..) à laquelle répond le manque d'esprit critique des élèves, qui se mettent à pétitionner à tour de bras, parce que, quand même, c'est plus fun que de travailler.
Bref, l'irresponsabilité est assez partagée entre élèves et système, je le concède...Et finalement tout le monde paye, au propre comme au figuré.
- CasparProphète
Qu'il y ait eu des biais, sociaux entre autres, dans l'orientation, c'est plus que probable. Mais "de bonne volonté ça veut dire, qui travaille, est motivé, s'accroche, et ça peut permettre de réussir des études qu'un élève plus doué mais glandeur va rater.
- IphigénieProphète
oui, mais ça veut aussi dire qui obéit et accepte le système par opposition à l'élève intelligent mais a-scolaire: le système est (était) fait pour une majorité d'élèves normalement dociles; le problème aujourd'hui c'est aussi qu'il n'y a plus guère de dociles mais beaucoup de cas particuliers qui revendiquent leur droit à "être moi"... En fac, ça se paye par une grande errance dans les filières (la plupart des jeunes que je connais autour de mes enfants ont essayé deux voire trois parcours différents. Voire sont diplômés dans un secteur mais préfèrent les petits boulots pour ne pas avoir les obligations et responsabilités des grands. Bref, ça craque par toutes les coutures, c't'affaire!Caspar Goodwood a écrit:Qu'il y ait eu des biais, sociaux entre autres, dans l'orientation, c'est plus que probable. Mais "de bonne volonté ça veut dire, qui travaille, est motivé, s'accroche, et ça peut permettre de réussir des études qu'un élève plus doué mais glandeur va rater.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
+1 Iphigénie
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- CasparProphète
Iphigénie a écrit:oui, mais ça veut aussi dire qui obéit et accepte le système par opposition à l'élève intelligent mais a-scolaire: le système est (était) fait pour une majorité d'élèves normalement dociles; le problème aujourd'hui c'est aussi qu'il n'y a plus guère de dociles mais beaucoup de cas particuliers qui revendiquent leur droit à "être moi"... En fac, ça se paye par une grande errance dans les filières (la plupart des jeunes que je connais autour de mes enfants ont essayé deux voire trois parcours différents. Voire sont diplômés dans un secteur mais préfèrent les petits boulots pour ne pas avoir les obligations et responsabilités des grands. Bref, ça craque par toutes les coutures, c't'affaire!Caspar Goodwood a écrit:Qu'il y ait eu des biais, sociaux entre autres, dans l'orientation, c'est plus que probable. Mais "de bonne volonté ça veut dire, qui travaille, est motivé, s'accroche, et ça peut permettre de réussir des études qu'un élève plus doué mais glandeur va rater.
Je ne sais pas, j'ai quand même l'impression que beaucoup d'élèves ont aussi des parcours "normaux".
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