- GrignoteNiveau 5
Bonjour,
En cette fin d'année, il ne me reste plus que le questionnement complémentaire à aborder avec mes élèves de 4e.
J'ai l'intention d'étudier trois extraits de romans sur la ville tout en travaillant la notion de points de vue. Auriez-vous des idées de textes à me soumettre (notamment pour une description de ville faite en focalisation externe) ?
En cette fin d'année, il ne me reste plus que le questionnement complémentaire à aborder avec mes élèves de 4e.
J'ai l'intention d'étudier trois extraits de romans sur la ville tout en travaillant la notion de points de vue. Auriez-vous des idées de textes à me soumettre (notamment pour une description de ville faite en focalisation externe) ?
- GrignoteNiveau 5
Je ne connais pas du tout cette référence, aurais-tu l'extrait stp ?
- JennyMédiateur
Il s'agit de Voyage au bout de la nuit de Céline.
- Extrait:
- Pour une surprise, c’en fut une. À travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu’on découvrait soudain que nous nous refusâmes d’abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, on s’est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous… Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c’est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux même. Mais chez nous, n’est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, raide à faire peur. On en a donc rigolé comme des cornichons. Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n’en pouvait rigoler nous, du spectacle qu’à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose, et rapide et piquante à l’assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s’engouffraient aussi à la charge du vent. Pour un miteux, il n’est jamais bien commode de débarquer nulle part, surtout que les gens d’Amérique n’aiment pas du tout les gens qui viennent d’Europe. « C’est tous des anarchistes » qu’ils disent. Ils ne veulent recevoir chez eux en somme que les curieux qui leur apportent du pognon. [...]Voyage au bout de la Nuit, Louis-Ferdinand Céline, extraits du chapitre 15
Epuisé, je trouvais une petite cabane vide. Je m'y faufilais et dormis tout de suite et dès le matin je fus repéré et puis coincé entre deux escouades bien résolues à m’identifier. Il fut tout aussitôt question de me foutre à l’eau. Mené par les voies rapides devant le Directeur de la Quarantaine je n’en menais pas large. Je subis de leur part un questionnaire vague et bienveillant dont je me serais tout à fait contenté. Mais aucune indulgence ne dure en ce monde et dès le lendemain les hommes se mirent à me reparler de la prison.
-Allons, allons ! Jeune homme ! me dit le Surgeon général. Il en est venu avant vous ici bien d’autres de ces gaillards d’Europe qui nous ont raconté des bobards , mais c’étaient en définitive des anarchistes comme les autres, pires que les autres… Ils ne croyaient même plus à l’Anarchie ! Trêve de vantardises !… Rompez ! Et si vous nous avez trompés on vous foutra à l’eau ! Rompez ! Et gare à vous ! »
- JennyMédiateur
Sinon, La curée de Zola, lorsque Saccard évoque les travaux d'Haussmann à venir :
- Extrait:
Deux mois avant la mort d'Angèle, il l'avait menée, un dimanche, aux buttes Montmartre. La pauvre femme adorait manger au restaurant ; elle était heureuse, lorsque, après une longue promenade, il l'attablait dans quelque cabaret de la banlieue. Ce jour-là, ils dînèrent au sommet des buttes, dans un restaurant dont les fenêtres s'ouvraient sur Paris, sur cet océan de maisons aux toits bleuâtres, pareils à des flots pressés emplissant l'immense horizon. Leur table était placée devant une des fenêtres. Ce spectacle des toits de Paris égaya Saccard. Au dessert, il fit apporter une bouteille de bourgogne.La Curée, extrait du chapitre 2
Il souriait à l'espace, il était d'une galanterie inusitée. Et ses regards, amoureusement, redescendaient toujours sur cette mer vivante et pullulante, d'où sortait la voix profonde des foules. On était à l'automne ; la ville, sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac ; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et, tandis que les fonds s'emplissaient d'une brume légère, une poussière d'or, une rosée d'or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la Madeleine et des Tuileries. C'était comme le coin enchanté d'une cité des Mille et une Nuits, aux arbres d'émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d'or dans un creuset.
- Oh ! vois, dit Saccard, avec un rire d'enfant, il pleut des pièces de vingt francs dans Paris !
Angèle se mit à rire à son tour, en accusant ces pièces-là de n'être pas faciles à ramasser. Mais son mari s'était levé, et, s'accoudant sur la rampe de la fenêtre :
- C'est la colonne Vendôme, n'est-ce pas, qui brille là-bas ?... Ici, plus à droite, voilà la Madeleine... Un beau quartier, où il y a beaucoup à faire... Ah ! cette fois, tout va brûler ! Vois-tu ?... On dirait que le quartier bout dans l'alambic de quelque chimiste.
- archebocEsprit éclairé
Les hommes de bonne volonté. Je me demande si ce n'est pas l'incipit du premier volume : l'entrée dans Paris par chemin de fer, depuis le nord.
- GrignoteNiveau 5
Merci pour ces pistes !
Jenny, je ne prendrai pas l'extrait de La Curée, de Zola, car j'étudierai déjà l'incipit de Au Bonheur des dames.
archeboc, je ne connais pas Les Hommes de bonne volonté, c'est une idée à fouiller.
Si vous avez une extrait de roman en focalisation externe, je suis preneur !
Jenny, je ne prendrai pas l'extrait de La Curée, de Zola, car j'étudierai déjà l'incipit de Au Bonheur des dames.
archeboc, je ne connais pas Les Hommes de bonne volonté, c'est une idée à fouiller.
Si vous avez une extrait de roman en focalisation externe, je suis preneur !
- archebocEsprit éclairé
Sinon, pour ce GT, ce sont obligatoirement des extraits de roman qu'il vous faut ? Il y a de la ville en poésie, je pense à Apollinaire et à Baudelaire.
- GaletteNiveau 7
Juste. Egalement Verlaine.archeboc a écrit:
Sinon, pour ce GT, ce sont obligatoirement des extraits de roman qu'il vous faut ? Il y a de la ville en poésie, je pense à Apollinaire et à Baudelaire.
Il y a le dernier roman d'Aurélien Bellanger, Le grand Paris sur les années Sarkozy vues à travers le parcours d'un urbaniste en charge de ce projet. Plusieurs pages sur la ville et l'habiter en ville.
- GrignoteNiveau 5
Avec le peu de temps qu'il me reste, je n'aurai pas le temps d'étudier des poèmes sur la ville. De plus, cette séquence est axée sur la notion de focalisation.
- carmabellaNiveau 3
Tu as également les descriptions de Rouen dans Emma Bovary, dont celle-ci : http://www.amis-flaubert-maupassant.fr/article-bulletins/017_057/
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