- Grain d'aileNiveau 5
Dans mon collège, les collègues de différentes disciplines (histoire-géographie, éducation musicale, technologie, SVT, Sciences Physiques) complètent les différentes compétences dans le domaine D1.Langue française à l'oral et à l'écrit.
Ainsi, les compétences que je peux valider en tant que professeur de français, sont mélangés avec celles de mes collègues. Nos objectifs, nos exigences sont bien sûr différentes. Les compétences du professeur de français sont mises sur le même plan que celles des professeurs des autres matières, chacune valant autant que l'autre.
Cela pose problème car certains élèves, qui présentent des difficultés réelles de rédaction par exemple, obtienne la compétence [i]s'exprimer à l'écrit[i] niveau satisfaisant, dans d'autres matières.
J'ai l'impression que mon propre travail est noyé est dans un flot de validation de compétences pour lesquelles les collègues n'ont pas du tout les mêmes exigences, et qu'un décalage important se crée entre ce que l'élève est capable de produire en rapport avec son niveau et le programme de français ET ce qui ressort de la validation du socle commun par les professeurs des autres matières.
Est-ce aussi le cas dans vos établissements ? Quel est votre ressenti ?
Ainsi, les compétences que je peux valider en tant que professeur de français, sont mélangés avec celles de mes collègues. Nos objectifs, nos exigences sont bien sûr différentes. Les compétences du professeur de français sont mises sur le même plan que celles des professeurs des autres matières, chacune valant autant que l'autre.
Cela pose problème car certains élèves, qui présentent des difficultés réelles de rédaction par exemple, obtienne la compétence [i]s'exprimer à l'écrit[i] niveau satisfaisant, dans d'autres matières.
J'ai l'impression que mon propre travail est noyé est dans un flot de validation de compétences pour lesquelles les collègues n'ont pas du tout les mêmes exigences, et qu'un décalage important se crée entre ce que l'élève est capable de produire en rapport avec son niveau et le programme de français ET ce qui ressort de la validation du socle commun par les professeurs des autres matières.
Est-ce aussi le cas dans vos établissements ? Quel est votre ressenti ?
- InvitéInvité
Ce n'est pas (encore?) le cas dans mon collège, mais franchement, il fallait s'attendre à la situation que tu décris. C'est le but de la réforme selon moi : tout ressemble à tout, tout se vaut, tout est validé. On laisse croire aux élèves qu'ils réussissent, on repousse le moment qui sera douloureux. Et pdt ce temps-là, eux ainsi que leurs parents ne se posent pas trop de questions ; ils ne sont donc pas dans la rue, à hurler leur colère.
C'est mon interprétation.
Dans mon collège, nous avons fait "le marché". Réunion des profs de 3e, avec décision préalable des coordos (qui valide quoi ?). Qui valide ça ? "Nous !", non, "nous !". Perso, moins je valide, mieux je me porte, vu que ce socle n'a aucun sens.
Chaque compétence est validée deux fois :
- 1ère vague (cette semaine) : les collègues qui sont les "valideurs" n°1 d'une compétence ;
- 2ème vague (la semaine prochaine) : les collègues qui sont les "valideurs" n°2. A une précision près : ils ne touchent à ce qui a été validé en 1 que dans le cas où leur appréciation serait plus haute que celle du valideur 1.
Juste lol.
C'est mon interprétation.
Dans mon collège, nous avons fait "le marché". Réunion des profs de 3e, avec décision préalable des coordos (qui valide quoi ?). Qui valide ça ? "Nous !", non, "nous !". Perso, moins je valide, mieux je me porte, vu que ce socle n'a aucun sens.
Chaque compétence est validée deux fois :
- 1ère vague (cette semaine) : les collègues qui sont les "valideurs" n°1 d'une compétence ;
- 2ème vague (la semaine prochaine) : les collègues qui sont les "valideurs" n°2. A une précision près : ils ne touchent à ce qui a été validé en 1 que dans le cas où leur appréciation serait plus haute que celle du valideur 1.
Juste lol.
- ProvenceEnchanteur
Exactement le même que le tien. Et je ressens un grand mépris pour mon travail de la part de l'institution. Je ne doute pas que cela puisse servir à justifier une nouvelle et future baisse des horaires de français, avec l'idée fallacieuse qu'on travaillerait le français dans toutes les matières (comme si travailler le français était l'équivalent de travailler en français). Les nouveaux programmes visent à faire de l'enseignement du français une coquille vide (pas trop de grammaire, pas trop d’orthographe, du blabla et de la communication). Cela contribue aussi à déconsidérer notre discipline. Une fois qu'elle sera définitivement ruinée, on pourra se passer de l'enseigner.Grain d'aile a écrit:Quel est votre ressenti ?
Dans mon collège, j'ai le sentiment qu'il existe un agacement envers l'équipe de lettres et presque un mépris qui ne touche pourtant pas les mathématiques. Nous coûtons cher en heures de la DHG... Je sais bien que le latin aussi est considéré par certains comme une petite fantaisie, un luxe, dont il faudra apprendre à se passer. Ces idées ne sont pas venues seules dans l'esprit de mes collègues: l'idéologie ambiante les y a encouragés .
- Grain d'aileNiveau 5
Oui, c'est une imposture.
Et j'ai le sentiment que mes efforts pour faire progresser mes élèves, pour affiner l'appréciation de leurs travaux, sont bafoués. Un professeur d'une matière ou d'une autre passe par là, et pof, valide une compétence au détour d'une évaluation, comme si de rien n'était.
Et j'ai le sentiment que mes efforts pour faire progresser mes élèves, pour affiner l'appréciation de leurs travaux, sont bafoués. Un professeur d'une matière ou d'une autre passe par là, et pof, valide une compétence au détour d'une évaluation, comme si de rien n'était.
- meevadeborahNiveau 8
Nous avons décidé par avance du poids de chaque matière dans la décision d'attribution des points en fin de cycle, en mettant des coefficients dans un tableur.
Maintenant, chacun d'entre nous remplit dans les domaines où il intervient et les points seront attribués suivant le résultat de la moyenne pondérée (avec les coefficients).
Cela oblige à remplir un "tableau" en plus, mais du coup chacun fait comme il veut, en ayant utilisé sacoche ou non, en ayant évalué par compétences ou par notes, et la décision ne reviendra pas à qui parle le plus fort (ou plus simplement à qui était présent à une réunion).
Il y aura quand même une réunion finale pour vérifier que tout à bien "fonctionné", une seule à priori pour les troisièmes et sixièmes à la fois.
Par exemple pour le D1-1, le français compte pour 80%, l'éducation musicale pour 5% et l'histoire géographie pour 15% (de mémoire). Cela peut permettre à un gamin de passer de 40 à 50, mais si le français a mis 25, il ne peut pas passer à 40 avec les deux autres matières (même chose pour 10).
Cela dit, c'est la seule composante où il y a une matière aussi prédominante.
Maintenant, chacun d'entre nous remplit dans les domaines où il intervient et les points seront attribués suivant le résultat de la moyenne pondérée (avec les coefficients).
Cela oblige à remplir un "tableau" en plus, mais du coup chacun fait comme il veut, en ayant utilisé sacoche ou non, en ayant évalué par compétences ou par notes, et la décision ne reviendra pas à qui parle le plus fort (ou plus simplement à qui était présent à une réunion).
Il y aura quand même une réunion finale pour vérifier que tout à bien "fonctionné", une seule à priori pour les troisièmes et sixièmes à la fois.
Par exemple pour le D1-1, le français compte pour 80%, l'éducation musicale pour 5% et l'histoire géographie pour 15% (de mémoire). Cela peut permettre à un gamin de passer de 40 à 50, mais si le français a mis 25, il ne peut pas passer à 40 avec les deux autres matières (même chose pour 10).
Cela dit, c'est la seule composante où il y a une matière aussi prédominante.
- Grain d'aileNiveau 5
Oui, je crois que je vais mettre les pieds dans le plat.
C'est la première année que nous fonctionnons ainsi, et les aberrations du système se révèlent.
C'est la première année que nous fonctionnons ainsi, et les aberrations du système se révèlent.
- sifiÉrudit
Alors, en formation on nous a expliqué qu'on est à la base du socle, que nous sommes le maillon fort qui unit tous les piliers, bref, nous sommes indispensables (j'aime ma phrase).
Dans les faits, les collègues nous voient surtout comme des correcteurs qui se tapent le boulot qu'ils n'ont pas envie de faire (soit dans les EPI rédiger des scénarii, des unes de presse, des scènes de théâtre), avec la fameuse blague, quand un élève est mauvais en orthographe "mais que fait le professeur de français? " (mais c'est une blague, m'assure-t-on).
Dans les faits, les collègues nous voient surtout comme des correcteurs qui se tapent le boulot qu'ils n'ont pas envie de faire (soit dans les EPI rédiger des scénarii, des unes de presse, des scènes de théâtre), avec la fameuse blague, quand un élève est mauvais en orthographe "mais que fait le professeur de français? " (mais c'est une blague, m'assure-t-on).
- Grain d'aileNiveau 5
Concrètement quels professeurs remplissent le premier domaine Langue française à l'écrit et à l' oral ?
Car chaque élève sait parler, et à peu près écrire. Mais selon quelles exigences ?
Car chaque élève sait parler, et à peu près écrire. Mais selon quelles exigences ?
- Agrippina furiosaFidèle du forum
La dernière en date, juste pour vous faire rire (jaune) : aujourd'hui réunion pour affiner le barème et les "exigences" pour l'épreuve d'oral du DNB. Or nous avons fait passer à nos 3èmes, pour les entraîner, un oral blanc. Comme nous n'avions pas vraiment de vision nette de l'épreuve, les différents jurys obtiennent des notes assez différentes, suivant le degré d'exigence (ou de j'en-ai-rien-à-péter) de chacun. Et chef de d'annoncer, alors qu'on avait décidé de ne pas compter cette note dans la moyenne, qu'elle serait comptée sur la moyenne de français, parce que ce domaine évoque l'oral dans ces compétences patati patata ... En fait, je pense que c'est surtout parce que les moyennes de français ne sont pas à la hauteur de ses ambitions, et que ce serait un formidable moyen d'arranger tout ça pour le conseil ... je vous laisse imaginer comment la petite dame a été reçue ... Non, mais sans blague !!!
- IshkarNiveau 6
Vous êtes plusieurs à dire que le problème est ce système de compétences et cette réforme. Ce que je vois pourtant, c'est un point auquel je suis très régulièrement confronté en tant que remplaçant : des professeurs qui mettent des notes trop élevées par rapport au niveau de l'élève afin d'avoir une forme de paix sociale.
Pour avoir fait plusieurs fois la passerelle collège / lycée, c'est d'ailleurs très frappant de voir à quel point on surnote sur certains collèges, ce qui permet aux élèves d'avoir un bulletin qui leur permet d'aller au lycée, où ils vont se planter royalement puisqu'on y fait moins de cadeaux.
Pour en revenir à la remarque initiale, le problème reste que tes autres collègues vont être peu exigeants. Je ne sais pas de quelle manière ils voient ce système de compétence, mais de mon côté, je trouve ça au contraire avantageux pour ne pas faire baisser les exigences, quand on s'en sert correctement évidemment. Au lieu de mettre des notes extrêmement basses car il y a des manques énormes, je peux me permettre de valoriser certains acquis, même de valoriser un travail visible malgré une production finale faible à cause de certaines difficultés.
Comment notent tes collègues qui ont créé ce décalage ? Est-ce qu'ils ont tendance à mettre facilement compétence acquise ? Est-ce qu'ils sont relativement stricts sur ce qui concerne leur propre matière et se "rattrapent" en filant des compétences acquises sur ce qui est un peu plus extérieur ?
Pour avoir fait plusieurs fois la passerelle collège / lycée, c'est d'ailleurs très frappant de voir à quel point on surnote sur certains collèges, ce qui permet aux élèves d'avoir un bulletin qui leur permet d'aller au lycée, où ils vont se planter royalement puisqu'on y fait moins de cadeaux.
Pour en revenir à la remarque initiale, le problème reste que tes autres collègues vont être peu exigeants. Je ne sais pas de quelle manière ils voient ce système de compétence, mais de mon côté, je trouve ça au contraire avantageux pour ne pas faire baisser les exigences, quand on s'en sert correctement évidemment. Au lieu de mettre des notes extrêmement basses car il y a des manques énormes, je peux me permettre de valoriser certains acquis, même de valoriser un travail visible malgré une production finale faible à cause de certaines difficultés.
Comment notent tes collègues qui ont créé ce décalage ? Est-ce qu'ils ont tendance à mettre facilement compétence acquise ? Est-ce qu'ils sont relativement stricts sur ce qui concerne leur propre matière et se "rattrapent" en filant des compétences acquises sur ce qui est un peu plus extérieur ?
- remédiation pour socle commun
- AFEF : "Vers un nouveau manifeste pour actualiser l'enseignement du français" autour de "l'idée centrale d'un cursus de la Maternelle à l'Université dont le socle commun serait le noyau".
- Doc de synthèse sur les problèmes liés à la mise en place du Socle commun
- Pour ceux qui travaillent en fonction du socle commun
- Le socle commun dans mon établissement : dénouement extraordinaire !
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