Demander un stage en CPGE

Bonjour à tous,

Admissible à l'agrégation externe d'histoire, j'ai commencé la procédure de formulation des voeux.
Apparemment, il faut remplir ces voeux quoi qu'il arrive et, si on le souhaite, envoyer par la poste une demande d'affection en CPGE pour son stage. Mais je ne trouve pas d'informations sur le contenu de cette lettre, s'agit-il d'une vraie lettre de motivation ?

Par ailleurs, je suis étonné mais ne doit-on pas envoyer des pièces justificatives, masters obtenus etc. ?

Merci d'avance pour votre aide !

Je m'étonne qu'en histoire-géo tous les admissibles à former de tels vœux.

Cela dépend des matières, mais les stages en CPGE sont réservés aux personnes admises avec un très bon rang, sur proposition de l'IG, et ce n'est pas du tout systématique.

Je ne sais pas d'où vous tenez vos informations, mais ne misez pas trop sur votre démarche ; si vous êtes très bien classé, s'il y a un poste et si c'est la politique de votre discipline, on saura bien vous contacter après l'annonce des résultats.

Bonjour,

Effectivement, c'est une option difficile à atteindre, mais je préfère la tenter.

J'ai lu ceci dans la note de service concernant l'affectation des stagiaires (rentrée 2017) :

"V.5 Affectation en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ou en sections de technicien supérieur (STS)
Cette disposition ne concerne que les lauréats de l'agrégation qui auront fait l'objet, sur avis de l'inspection générale de leur discipline de recrutement et après accord ministériel, d'une proposition d'affectation dans un établissement public de l'enseignement du second degré en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) ou en section de techniciens supérieurs (STS) pendant la totalité de l'année scolaire 2017-2018.
Cette option n'est pas proposée sur le site Sial. Les candidats à une telle affectation doivent d'une part, formuler des vœux selon la procédure classique décrite au § I.1.1, pour le cas où la proposition de l'inspection générale ne serait pas confirmée et d'autre part, envoyer à la DGRH (bureau des affectations et des mutations des personnels du second degré - DGRH/B2-2) une lettre précisant qu'ils sont bien candidat pour effectuer leur stage en CPGE ou STS dans les conditions proposées par l'inspection générale au plus tard le 9 juin 2017."

De ce que je comprends, il faut adresser une demande avant même le début des oraux, et elle sera étudiée après les résultats.

D'une part la demande doit être envoyée après proposition de l'IG, et donc après la proclamation des résultats, c'est-à-dire le 5 juillet au plus tôt, et d'autre part elle doit être envoyée le 9 juin au plus tard.

C'est pourtant simple

Fin du paragraphe, au cas où :

"Après confirmation de leur affectation par l'inspection générale, ils seront nommés en qualité de professeur agrégé stagiaire et assureront un service qui devra être compatible avec l'accomplissement d'un parcours de formation adapté. Ces affectations sont prononcées hors barème.
Il est précisé qu'une affectation en qualité de fonctionnaire stagiaire sur un tel poste ne confère aucun droit à être maintenu sur ledit poste à titre définitif à la rentrée scolaire 2018. En revanche, les stagiaires concernés pourront participer au mouvement sur postes spécifiques organisé l'année suivante.
Il est précisé qu'aucune affectation de stagiaire en CPGE relevant de l'enseignement privé ne sera prononcée."

Bon pour l'heure, je veux surtout réfléchir à cette lettre et savoir ce que je vais mettre dedans ; j'ai trouvé une autre question d'un agrégatif en mathématiques, mais sans réponse concluante.

Plus sérieusement, il me semble que ce n'est pas du tout dans les pratiques en Histoire et Géographie. Autant oublier. Lors du dernier GT sur les nominations en CPGE, il me semble que deux IG ont expressément spécifié qu'elles n'examinaient pas les dossiers des stagiaires: celle d'H-G et celle de philosophie.

Un stage en CPGE, ça arrive (rarement) en anglais, et (exceptionnellement) en mathématiques ou en physique-chimie.

https://www.snalc.fr/national/article/1232/

En Histoire-Géographie, il y avait cette année 21 postes à pourvoir, contre 29 l'année dernière, mais 8 d'entre eux étaient des régularisations. Vu le nombre très restreint de postes, de nombreux très bons dossiers n'ont pu être satisfaits. Vu le contexte très tendu, l'Inspection générale encourage les candidats à renouveler leur candidature, le nombre de candidatures des années précédentes n'ayant aucune influence.
La priorité a été donnée aux collègues en place, à ceux qui ont rendu des services à l'institution ou subi des suppressions de poste. Les critères principaux sont l'excellence pédagogique (caractérisée par une ou des inspections réussies), un dossier scientifique conséquent, évalué collégialement, comprenant obligatoirement une thèse de doctorat qui peut être qualifiée par le Conseil National des Universités (CNU) et des publications, des activités pédagogiques et scientifiques (formation continue, cours dans le Supérieur). Les dossiers des stagiaires ne sont pas examinés, quelques années dans le secondaire sont requises.

Les cas que je connais (affectation stagiaire en CPGE) relèvent de propositions faites aux lauréats après l'annonce des résultats, qui n'avaient pas formulé de demande avant les oraux.

Encore une fois si une telle opportunité existe on saura aller chercher les gens. Parfois les tous premiers déclinent car ils s'engagent dans une thèse (c'est même courant).

L'affectation en CPGE pour l'année de stage est théoriquement possible, mais dans les faits inutilisée car il y a déjà un vivier très important chez les titulaires (le profil-type en maths est un docteur ayant validé son agrégation par du monitorat, le profil-type en histoire est un agrégé avec une expérience significative dans le secondaire).

Quoiqu'il en soit, stagiaire ou titulaire, tu dois passer par le mouvement CPGE pour espérer obtenir un poste (vœux en décembre de l'année N-1, résultats en février/mars de l'année N). En histoire cette année, il y avait 21 postes pour 250 dossiers, ce qui fait une très grande sélectivité.

Voici le compte-rendu du SNALC sur le mouvement CPGE 2017 en histoire-géopgraphie :

SNALC a écrit:En Histoire-Géographie il y avait cette année 21 postes à pourvoir, contre 20 l'année dernière. 250 dossiers cette année (288 en 2016), l’inspection générale est satisfaite de constater que les candidatures sont mieux ciblées. Cette année il y a eu beaucoup plus de postes de géographie que les autres années.
Vu le nombre très restreint de postes, de nombreux très bons dossiers n'ont pu être satisfaits. Le contexte est très tendu, l'Inspection générale encourage les candidats à renouveler leur candidature : plusieurs échecs ne remettent nullement en question une future nomination. Elle privilégie l’adéquation la meilleure entre le profil et chaque poste.
La priorité a été donnée aux collègues en place, à ceux qui ont rendu des services à l'institution ou subi des suppressions de poste. Les critères principaux sont l'excellence pédagogique (caractérisée par une ou des inspections réussies par un IG ou un IA-IPR), un dossier scientifique conséquent, évalué collégialement, comprenant de préférence une thèse de doctorat qui peut être qualifiée par le Conseil National des Universités (CNU) et obligatoirement des publications, des activités pédagogiques et scientifiques (formation continue, cours dans le Supérieur). Les dossiers des stagiaires ne sont pas examinés, une expérience riche dans le secondaire est requise.

Note au passage que la phrase soulignée concerne les stagiaires à la fin de leur année de stage (ou de leur contrat doctoral). Il est raisonnable de penser que si les dossiers de futurs-néotitulaires ne sont pas examinés, il en est de même pour de futurs-stagiaires.

Après, si des IG veulent bien réserver en mai/juin des postes devenus vacants tardivement à des stagiaires, pourquoi pas, mais ce serait assez injuste pour les "nombreux très bons dossiers [qui] n'ont pu être satisfaits" et qu'on peut toujours placer en ATP tardivement.

Grillé

Plutarque a écrit:Il est raisonnable de penser que si les dossiers de futurs-néotitulaires ne sont pas examinés, il en est de même pour de futurs-stagiaires.

Surtout si la fin de la phrase précise qu'« une expérience riche dans le secondaire est requise ».

Plutarque a écrit:Grillé

Non, ton document est plus récent que le mien, d'un an

Tout cela a de quoi dissuader en effet. Merci beaucoup pour ces éclaircissements !

Plutarque a écrit:L'affectation en CPGE pour l'année de stage est théoriquement possible, mais dans les faits inutilisée car il y a déjà un vivier très important chez les titulaires (le profil-type en maths est un docteur ayant validé son agrégation par du monitorat, le profil-type en histoire est un agrégé avec une expérience significative dans le secondaire).
[...]

En tout cas elle était utilisée encore il y a quelques années. Rarement mais elle l'était.
Genre dans les 5 premiers et prêt à aller n'importe où en France (donc hors métropole aussi).

Surtout en sciences plutôt qu'en SHS, non ? Sinon j'ai eu deux collègues débauchés par des IG en cours de doctorat, qui avaient validé leur agrégation dans le supérieur, et sans aucune expérience dans le secondaire. Les IG regardent de près les promos d'agrégés, c'est vrai. J'ai été surprise de ces deux cas, alors qu'il est sans cesse question de l'importance d'avoir un doctorat pour être recruté.

Bouboule a écrit:

Plutarque a écrit:L'affectation en CPGE pour l'année de stage est théoriquement possible, mais dans les faits inutilisée car il y a déjà un vivier très important chez les titulaires (le profil-type en maths est un docteur ayant validé son agrégation par du monitorat, le profil-type en histoire est un agrégé avec une expérience significative dans le secondaire).
[...]

En tout cas elle était utilisée encore il y a quelques années. Rarement mais elle l'était.
Genre dans les 5 premiers et prêt à aller n'importe où en France (donc hors métropole aussi).

J’ai effectué mon stage en CPGE, on était appelés par ordre croissant de classement directement le jour des resultats pour nous faire des propositions jusqu’a épuisement de celles ci.

Je connais un stagiaire, lauréat du concours la même année que moi (classé 4ème), qui avait été mis en CPGE pour remplacer le collègue un an (mise en disponibilité) mais cela avait été décidé fin août et il avait été colleur dans cet établissement. Il a échangé une partie de son service en cours d'année avec les collègues du même lycée mais en secondaire car la charge était trop lourde (il avait plus d'une dizaine d'heures en CPGE). Il est passé près du burn-out. Attention à bien savoir dans quoi on met les pieds avant de s'engager, l'année de stage peut être très lourde, surtout à l'heure actuelle. Je précise qu'il n'avait strictement rien demandé mais n'avait pas osé refuser.

D'autant qu'on ne "part" pas d'une CPGE pour revenir dans le secondaire.

Être affecté(e) si tôt, sans expérience justement de ce qu'est un lycéen, même brillant,... Je trouve ça délicat, à plusieurs titres, d'autant qu'effectivement "ça ne se refuse pas".

Ah, ça m'intéresse. Pas pour mon cas mais pour savoir si les rumeurs sont fondées : ça arrive régulièrement qu'on appelle des tout justes agrégés pour faire leur stage en CPGE? (si quelqu'un a l'info pour les SVT)
Les gens se grillent vraiment en vu d'un futur post en CPGE si ils refusent?

Rosanette a écrit:D'autant qu'on ne "part" pas d'une CPGE pour revenir dans le secondaire.

Être affecté(e) si tôt, sans expérience justement de ce qu'est un lycéen, même brillant,... Je trouve ça délicat, à plusieurs titres, d'autant qu'effectivement "ça ne se refuse pas".

Bien sûr qu'on peut repartir d'une CPGE pour le secondaire, il suffit qu'on soit pas bon ou, même bon, que 4 classes de CPGE soient contractées en 2 (LV1 et LV2 1ère année ensemble) quand les effectifs sont considérés comme trop faibles (assez courant en allemand). Dans ce cas, les 15h d'agrégé détaché du secondaire (payées 18h) deviennent 6h de CPGE et 4h de terminale + 2h de 1ère, par exemple.

Le niveau de CPGE en LV est très exigeant, il faut le savoir.

klaus2 a écrit:

Rosanette a écrit:D'autant qu'on ne "part" pas d'une CPGE pour revenir dans le secondaire.

Être affecté(e) si tôt, sans expérience justement de ce qu'est un lycéen, même brillant,... Je trouve ça délicat, à plusieurs titres, d'autant qu'effectivement "ça ne se refuse pas".

Bien sûr qu'on peut repartir d'une CPGE pour le secondaire, il suffit qu'on soit pas bon ou, même bon, que 4 classes de CPGE soient contractées en 2 (LV1 et LV2 1ère année ensemble) quand les effectifs sont considérés comme trop faibles (assez courant en allemand). Dans ce cas, les 15h d'agrégé détaché du secondaire (payées 18h) deviennent 6h de CPGE et 4h de terminale + 2h de 1ère, par exemple.

Le niveau de CPGE en LV est très exigeant, il faut le savoir.

On part aussi de CPGE par choix même si c'est rare.
Je connais une jeune collègue littéraire qui a préféré quitter un poste prépa éco/prépa scientifique pour aller au collège enseigner le latin et le grec (et accessoirement retrouver du temps pour elle).

On peut supposer qu'un jeune agrégé assez brillant pour se voir proposer un poste en tant que stagiaire a certaines facultés d'adaptation, qui sont d'ailleurs très loin de celles nécessaires pour affronter des secondes ou des collégiens.

Oui, ce n'est pas le même travail du tout. Mais à cause des volumes horaires des différentes disciplines et du très grand nombre de prépas scientifiques, ce sont souvent les collègues de physique ou maths qui y sont appelés jeunes (et pour y rester !), c'est pour cela que ces deux cas d'anglicistes recrutés "au berceau" m'ont surprise.

RogerMartin a écrit:Oui, ce n'est pas le même travail du tout. Mais à cause des volumes horaires des différentes disciplines et du très grand nombre de prépas scientifiques, ce sont souvent les collègues de physique ou maths qui y sont appelés jeunes (et pour y rester !), c'est pour cela que ces deux cas d'anglicistes recrutés "au berceau" m'ont surprise.

Oui, c'est surprenant mais j'ai vu que ça se rajeunissait pas mal dans certains postes un peu difficiles en termes de volumes horaires et de copies ; 4 classes, ça fait 180 copies à chaque cycle d'évaluation, je me suis dit que c'était peut-être lié.

Il faut 5 prépas scientifiques pour faire un service de LV. Je me demande toujours comment font les collègues pour les copies. Je ne supporterais pas ce rythme de corrections, c'est clair, même si à la fac j'ai souvent corrigé ponctuellement des copies de CM en amphis bien chargés en plus de mes copies d'examens liés à des TD ou des options. En étant MCF j'avais tout de même des semaines à peu près sans copies, prof c'est encore plus vrai. En prépa c'est la noria.

Bouboule a écrit:

RogerMartin a écrit:Oui, ce n'est pas le même travail du tout. Mais à cause des volumes horaires des différentes disciplines et du très grand nombre de prépas scientifiques, ce sont souvent les collègues de physique ou maths qui y sont appelés jeunes (et pour y rester !), c'est pour cela que ces deux cas d'anglicistes recrutés "au berceau" m'ont surprise.

Oui, c'est surprenant mais j'ai vu que ça se rajeunissait pas mal dans certains postes un peu difficiles en termes de volumes horaires et de copies ; 4 classes, ça fait 180 copies à chaque cycle d'évaluation, je me suis dit que c'était peut-être lié.

En CPGE ECS/ECE, 3h par niveau (1ère année LV1 et LV2, 2de année LV1 et LV2) ; 4 classes, ce sont 18h payées pour un agrégé détaché du secondaire. S'il veut faire les Kholles en plus, c'est payé, mais c'est lourd. Et souvent il doit faire le planning des kholles — et de préférence, trouver les textes lui-même... Mais en 2de année, on a un mois (mai) de tranquillité, ils passent les concours ! On les retrouve en juin pour préparer les oraux (si le lycée à un labo de Langues, c'est bien !)
Doit-on dire qu'en CPGE de LV, il faut : a) parler vraiment couramment, facilement la langue (séjour prolongé dans le pays indispensable) ; cela veut dire que le collègue doit pouvoir traduire et commenter le journal de TF1 ou FR2 le lendemain ; b) avoir une connaissance de la LV approfondie au point de pouvoir dire en détail ce qui est juste ou faux, de faire thèmes et versions facilement ; c) bien connaître la géographie, l'histoire, le système politique, l'économie, l'idéologie, une bonne part de la littérature. Et bien sûr connaître parfaitement les épreuves des concours : c'est beaucoup. Et on passe son temps à se maintenir au niveau !!
Finalement, la préparation à la CPGE est une seconde agrégation. Mais après, c'est très gratifiant. Attention : un DST tous les 15 jours, et 3 concours blancs par an (souvent Toussaint, Noel, Paques) : là, on a 8 à 10 pages à corriger par élève. Difficile de partir en congé pour les "petites" vacances.
Et on garde 2 à 2,5 jours, en plus des cours, pour trier les dossiers (une prépa "moyenne" parisienne reçoit 650 dossiers pour 70 places). Bref, faut aimer, mais nous le valons bien ! (und Entbehrungen auf sich nehmen zu können: pouvoir se priver d'autre chose !)