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- DesolationRowEmpereur
neomath a écrit:Vous ne le saurez pas.roxanne a écrit:Et? C'est quoi alors qui les fait bosser?
Cela fait trente ans que j'entends dire qu'il existe des méthodes pédagogiques géniales pour faire bosser les élèves les plus rétifs. Mais , curieusement, dès que l'on gratte un peu on n'obtient que des réponses évasives. Les enseignants qui les utilisent sont toujours dans un établissement à l'autre bout de l'académie, jamais dans celui d'à côté. Ou alors les mirifiques résultats annoncés ne sont pas publiés, on se demande bien pourquoi. Ou bien c'est un bahut expérimental, donc ... qui sélectionne les élèves.
Je pense que vous ne différenciez pas assez, et que vous faites collaborer vos élèves, précisément là où ils devraient coopérer.
- MalagaModérateur
Elyas a écrit:roxanne a écrit:Et? C'est quoi alors qui les fait bosser?
Les plonger dans le travail et l'autonomie dès le premier mois de l'année de 6e, cesser de les aider systématiquement avec des questionnaires/des consignes adaptées mais leur enseigner explicitement les protocoles langagiers et les stratégies de résolutions puis les lâcher devant des travaux à consignes globales pour mettre en œuvre ces protocoles et ces stratégies, multiplier les gestes professionnels de tissage, de pilotage, d'atmosphère et d'étayage (travail de Dominique Bucheton), multiplier les travaux de pratiques langagières en autonomie et bien d'autres. Après, personnellement, je suis parti sur des pratiques alternant coopération et travail individuel avec un système d'évaluation non-noté. C'est un choix, il en existe d'autres.
De nombreuses études démontrent qu'à contenu et dispositif identiques, la différence entre un enseignement efficace et un enseignement qui peine réside dans les gestes professionnels du professeur. Ne pas considérer ses élèves comme des paresseux mais avoir confiance en eux aide souvent à obtenir le travail demandé.
La plupart des témoignages sur le forum autour de cette question du travail des élèves sont défaitistes. C'est comme cela, on n'y peut rien. Or, c'est faux.
J'ai mis en gras une partie de tes propos que je ne comprends pas du tout ; peux-tu expliquer ce que cela veut dire concrètement ? Merci.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- FinrodExpert
Malaga a écrit:Elyas a écrit:roxanne a écrit:Et? C'est quoi alors qui les fait bosser?
Les plonger dans le travail et l'autonomie dès le premier mois de l'année de 6e, cesser de les aider systématiquement avec des questionnaires/des consignes adaptées mais leur enseigner explicitement les protocoles langagiers et les stratégies de résolutions puis les lâcher devant des travaux à consignes globales pour mettre en œuvre ces protocoles et ces stratégies, multiplier les gestes professionnels de tissage, de pilotage, d'atmosphère et d'étayage (travail de Dominique Bucheton), multiplier les travaux de pratiques langagières en autonomie et bien d'autres. Après, personnellement, je suis parti sur des pratiques alternant coopération et travail individuel avec un système d'évaluation non-noté. C'est un choix, il en existe d'autres.
De nombreuses études démontrent qu'à contenu et dispositif identiques, la différence entre un enseignement efficace et un enseignement qui peine réside dans les gestes professionnels du professeur. Ne pas considérer ses élèves comme des paresseux mais avoir confiance en eux aide souvent à obtenir le travail demandé.
La plupart des témoignages sur le forum autour de cette question du travail des élèves sont défaitistes. C'est comme cela, on n'y peut rien. Or, c'est faux.
J'ai mis en gras une partie de tes propos que je ne comprends pas du tout ; peux-tu expliquer ce que cela veut dire concrètement ? Merci.
Il a indiqué la référence.
Mettre en place des protocoles me parait une bonne idée. Mais cela demande du temps et une bonne assimilation des protocoles par les élèves. Cela pose donc aussi la question des élèves présentant un retard scolaire, de la gestion de l'hétérogénéité, des problème de concentration devant une question globale (donc moins précise), tous les pb habituels qui se posent en classe et que je ne peux citer de mémoire, n'ayant pas enseigné depuis longtemps en collège.
- ElyasEsprit sacré
Finrod a écrit:Malaga a écrit:Elyas a écrit:roxanne a écrit:Et? C'est quoi alors qui les fait bosser?
Les plonger dans le travail et l'autonomie dès le premier mois de l'année de 6e, cesser de les aider systématiquement avec des questionnaires/des consignes adaptées mais leur enseigner explicitement les protocoles langagiers et les stratégies de résolutions puis les lâcher devant des travaux à consignes globales pour mettre en œuvre ces protocoles et ces stratégies, multiplier les gestes professionnels de tissage, de pilotage, d'atmosphère et d'étayage (travail de Dominique Bucheton), multiplier les travaux de pratiques langagières en autonomie et bien d'autres. Après, personnellement, je suis parti sur des pratiques alternant coopération et travail individuel avec un système d'évaluation non-noté. C'est un choix, il en existe d'autres.
De nombreuses études démontrent qu'à contenu et dispositif identiques, la différence entre un enseignement efficace et un enseignement qui peine réside dans les gestes professionnels du professeur. Ne pas considérer ses élèves comme des paresseux mais avoir confiance en eux aide souvent à obtenir le travail demandé.
La plupart des témoignages sur le forum autour de cette question du travail des élèves sont défaitistes. C'est comme cela, on n'y peut rien. Or, c'est faux.
J'ai mis en gras une partie de tes propos que je ne comprends pas du tout ; peux-tu expliquer ce que cela veut dire concrètement ? Merci.
Il a indiqué la référence.
Mettre en place des protocoles me parait une bonne idée. Mais cela demande du temps et une bonne assimilation des protocoles par les élèves. Cela pose donc aussi la question des élèves présentant un retard scolaire, de la gestion de l'hétérogénéité, des problème de concentration devant une question globale (donc moins précise), tous les pb habituels qui se posent en classe et que je ne peux citer de mémoire, n'ayant pas enseigné depuis longtemps en collège.
Franchement, ce n'est pas bien difficile. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en faisant que les élèves parviennent à faire. Si on arrête un petit peu à toujours vouloir trouver des obstacles et à vouloir les résoudre un après l'autre, on échoue. On doit agir globalement et laisser le temps à chaque élève de se saisir en offrant le maximum de moments de forger. Mes élèves UPE2A ont fait de grands progrès cette année, j'avoue que je suis assez surpris de ce qu'ils sont capables de faire (je n'aurais jamais parié dessus au début de l'année). On doit tout travailler en même temps. Les gestes professionnels aident bien sur ce point (je les développerai plus tard pour Malaga, là, j'ai une urgence).
- IphigénieProphète
Entre mettre au travail des 6e et mettre au travail à un mois du bac des terminales qui n'ont jamais rien fichu, il y a tout un monde. Souvent on débat sans tous parler de la même chose...
- Philomène87Grand sage
Rabelais a écrit:
Je suis toujours ravie quand une demarche pédagogiste fonctionne. Tant mieux pour tes élèves.
Attention toutefois à ne pas tomber dans l'immonde :" si les eleves ne travaillent pas, c'est la faute du professeur ."
La prudence s'impose, il y a de multiples facteurs qui interviennent, dans , et au dehors de la salle de classe.
Ps: mes eleves travaillent aussi, peut-être plus qu'en février et je n'applique pas les memes méthodes pédagogiques qu'Elyas. Des notes, pas de compétences, des savoirs disciplinaIres, des leçons et des exercices individuels ou collectifs ( toute la classe, pas des ilôts). Le tout en classe.
En fait, c'est affreux, ils travaillent parce que j'ai dit qu'ils devaient travailler , je suis un monstre, mais étant donné le niveau de départ, le bilan annuel est positif.
Après, je ne suis pas pour la reconquête du mois de juillet, je vais relâcher la pression à partir de juin où nous ferons des révisons ludiques une fois finis les programmes de littérature et de grammaire : dictées, apprentissage des regles, application et travaux d'écriture, que du ludique.
C'est aussi comme cela que je l'avais compris...
- doubledeckerSage
Iphigénie a écrit:Entre mettre au travail des 6e et mettre au travail à un mois du bac des terminales qui n'ont jamais rien fichu, il y a tout un monde. Souvent on débat sans tous parler de la même chose...
effectivement, ce n'est pas la même chose mais si on a pris le temps d'utiliser les protocoles dont parle Elyas au collège (et peut être aussi au primaire mais là, vraiment je ne suis pas compétente et je ne veux pas parler de ce que je ne connais pas histire d'éviter de raconter des bêtises) on peut se dire que les élèves dans leur grande majorité auront acquis des méthodes de travail et une motivation intrasèque (en fait la clef, elle est en grande partie là, non?) qui feront que plus ils avanceront dans leur scolarité et moins leurs professeurs devront ramer pour les faire bosser.
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If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- Philomène87Grand sage
Tout dépend des profils, aussi.
En 6e, les élèves sont encore assez scolaires. C'est facile de les mettre au travail.
En 3e, c'est déjà autre chose. Même s'ils ont été habitués dès la 6e à travailler en autonomie.
Je ne pense pas que les méthodes employées par les différents professeurs au cours de la scolarité soient entièrement responsables du manque de motivation en Tle.
En 6e, les élèves sont encore assez scolaires. C'est facile de les mettre au travail.
En 3e, c'est déjà autre chose. Même s'ils ont été habitués dès la 6e à travailler en autonomie.
Je ne pense pas que les méthodes employées par les différents professeurs au cours de la scolarité soient entièrement responsables du manque de motivation en Tle.
- ElyasEsprit sacré
doubledecker a écrit:Iphigénie a écrit:Entre mettre au travail des 6e et mettre au travail à un mois du bac des terminales qui n'ont jamais rien fichu, il y a tout un monde. Souvent on débat sans tous parler de la même chose...
effectivement, ce n'est pas la même chose mais si on a pris le temps d'utiliser les protocoles dont parle Elyas au collège (et peut être aussi au primaire mais là, vraiment je ne suis pas compétente et je ne veux pas parler de ce que je ne connais pas histire d'éviter de raconter des bêtises) on peut se dire que les élèves dans leur grande majorité auront acquis des méthodes de travail et une motivation intrasèque (en fait la clef, elle est en grande partie là, non?) qui feront que plus ils avanceront dans leur scolarité et moins leurs professeurs devront ramer pour les faire bosser.
Le principal problème réside dans le fait que du CP à la Tle, les bonnes habitudes ne sont pas prises. Alors, évidemment, quand les élèves arrivent au lycée, c'est difficile de faire en trois ans ce qu'il faut faire depuis le CP.
- Philomène87Grand sage
Tout dépend de ce qui est attendu en primaire. Là, ce n'est pas notre métier.
- ElyasEsprit sacré
Philomène87 a écrit:Tout dépend de ce qui est attendu en primaire. Là, ce n'est pas notre métier.
Nous formons une chaîne. Le collège y a toute sa place. S'il ne met pas en place des habitudes de travail, c'est quasiment fini. D'une certaine façon, nous sommes le chaînon qui ne doit pas manquer.
- Philomène87Grand sage
Non je parlais du primaire, puisque tu inclus le CP.
Les élèves qu'on récupère en 6e ont eu d'autres méthodes de travail, conformes au programme du primaire.
Les élèves qu'on récupère en 6e ont eu d'autres méthodes de travail, conformes au programme du primaire.
- ElyasEsprit sacré
Philomène87 a écrit:Non je parlais du primaire, puisque tu inclus le CP.
Les élèves qu'on récupère en 6e ont eu d'autres méthodes de travail, conformes au programme du primaire.
Nous ne parlons absolument pas de la même chose. Tu parles méthode, je parle habitude. Peu importe la méthode employée, si l'élève a l'habitude de travailler et qu'il a acquis des réflexes de travail, il travaillera si on le lui demande et qu'on met en place un cadre de travail x ou y.
- Philomène87Grand sage
Je trouve un peu optimiste le "il travaillera si on le lui demande".
Ca me fait un peu penser à ma première année où j'avais un bordel monumental en classe. Une collègue m'avait dit : "ben t'as qu'à leur dire de se taire, et ils se tairont".
J'ai 6 classes et dans chacune des classes, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont complètement réfractaires au travail. Après, on ne peut pas être continuellement derrière eux à leur dire de travailler (qu'ils ne font finalement pas), on en a 22 autres à s'occuper.
Ca me fait un peu penser à ma première année où j'avais un bordel monumental en classe. Une collègue m'avait dit : "ben t'as qu'à leur dire de se taire, et ils se tairont".
J'ai 6 classes et dans chacune des classes, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont complètement réfractaires au travail. Après, on ne peut pas être continuellement derrière eux à leur dire de travailler (qu'ils ne font finalement pas), on en a 22 autres à s'occuper.
- ElyasEsprit sacré
Philomène87 a écrit:Je trouve un peu optimiste le "il travaillera si on le lui demande".
Ca me fait un peu penser à ma première année où j'avais un bordel monumental en classe. Une collègue m'avait dit : "ben t'as qu'à leur dire de se taire, et ils se tairont".
J'ai 6 classes et dans chacune des classes, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont complètement réfractaires au travail. Après, on ne peut pas être continuellement derrière eux à leur dire de travailler (qu'ils ne font finalement pas), on en a 22 autres à s'occuper.
Ce n'est pas optimiste, c'est une nécessité. Il existe des gestes, des techniques, des méthodes qui permettent de faire travailler. Ensuite, souvent, le conseil de ton collègue est un bon conseil. On oublie parfois l'évidence. Après, nous sommes un métier d'expérience. Enfin, ta phrase en gras est révélatrice du fait qu'on cherche souvent à tout contrôler. Cette tendance permet aux élèves de trouver plein de moyens de te faire monter en pression et d'esquiver le travail. A côté des gestes des professeurs, il y a les gestes des élèves et ceux-ci sont souvent révélateurs pour trouver les leviers de l'apprentissage (encore une fois, les travaux de Dominique Bucheton mais aussi ceux de Serge Boimare). Quand on ne cherche plus à contrôler mais à les laisser se débrouiller, il y a moins d'aspérités pour échapper au travail.
- doubledeckerSage
Elyas a écrit:Philomène87 a écrit:Je trouve un peu optimiste le "il travaillera si on le lui demande".
Ca me fait un peu penser à ma première année où j'avais un bordel monumental en classe. Une collègue m'avait dit : "ben t'as qu'à leur dire de se taire, et ils se tairont".
J'ai 6 classes et dans chacune des classes, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont complètement réfractaires au travail. Après, on ne peut pas être continuellement derrière eux à leur dire de travailler (qu'ils ne font finalement pas), on en a 22 autres à s'occuper.
Ce n'est pas optimiste, c'est une nécessité. Il existe des gestes, des techniques, des méthodes qui permettent de faire travailler. Ensuite, souvent, le conseil de ton collègue est un bon conseil. On oublie parfois l'évidence. Après, nous sommes un métier d'expérience. Enfin, ta phrase en gras est révélatrice du fait qu'on cherche souvent à tout contrôler. Cette tendance permet aux élèves de trouver plein de moyens de te faire monter en pression et d'esquiver le travail. A côté des gestes des professeurs, il y a les gestes des élèves et ceux-ci sont souvent révélateurs pour trouver les leviers de l'apprentissage (encore une fois, les travaux de Dominique Bucheton mais aussi ceux de Serge Boimare). Quand on ne cherche plus à contrôler mais à les laisser se débrouiller, il y a moins d'aspérités pour échapper au travail.
Exactement.
Et ça n'a absolument rien à voir avec l'injonction stupide du "si le prof est intéressant alors les élèves seront intéressés". Cette posture professionnelle gagnerait à être enseignée dans tous les espe, ça permettrait je pense à bon nombre d'enseignants stagiaires de mieux vivre leur entrée dans le métier. Et ça n'a rien à voir non plus avec la liberté pédagogique, on peut tout à fait être libre en utilisant des techniques, des outils, des méthodes qui sont efficaces.
Et pour la dernière phrase, là aussi je souscris entièrement à ce qu'à écrit Elyas : dans ce cas de figure l'élève ne va pas perdre son énergie à essayer de transgresser ou chercher la confrontation puisqu'il n'y a pas possibilité de confrontation. Il va vite se lasser et passer à autre chose. En plus et c'est tout bénef pour nous ça l'aide aussi à grandir !
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- archebocEsprit éclairé
Elyas a écrit:Ne pas considérer ses élèves comme des paresseux mais avoir confiance en eux aide souvent à obtenir le travail demandé.roxanne a écrit:Et? C'est quoi alors qui les fait bosser?
Tout à fait. Ensuite, la confiance n'exclut pas le contrôle.
Finrod a écrit:Mon fils, si on ne le met pas au travail, ne fait absolument rien. Il ne regarde même pas son cahier de texte et si on lui pose la question, réponds qu'il ne sait pas s'il a des choses à faire et ... ne cherche pas à vérifier tant qu'on ne lui a pas explicitement demandé de le faire, en insistant. Pourtant, il est sérieux et très sage...
Bien entendu, après qu'il se soit mis au travail, il s'arrête au bout de 15 minutes... il a terminé le premier travail (il en a souvent 5 le we). IL ne prévoit en aucun cas d'y revenir plus tard. C'est nous qui le remettons au boulot pour qu'il fasse les 4 autres...
Et il trouve de la nourriture trois fois par jour dans son assiette, ce champion ?
Je ne dis pas que ma marmaille est exemplaire sur ce point, mais la phrase mise en gras me semble très exagérée.
Lilypims a écrit:Je vous trouve injuste. Elyas parle quand même assez souvent et avec suffisamment de précision de son travail pour ne pas mériter ce commentaire.
Les témoignages d'Elyas, malgré toute sa modestie, laissent transparaître la vérité : il bénéficie d'un puissant effet maître. On pourrait faire travailler leur leadership aux enseignants en formation continue, s'il fallait ne conserver que les enseignants qui atteignent la moitié du niveau d'Elyas, il n'y aurait pas un prof pour mille élèves. Ce n'est donc pas avec ses recettes qu'on réformera l'éducation - même si elles sont généralement à la fois intéressantes et profitables.
Je retiens par exemple que pour travailler, il faut se mettre en position de travailler. Cela passe par des gestes.
Verdurette a écrit:Je me bats avec ma propre fille, âgée de 16 ans, pour cela ... quand on travaille l'expression, elle me voit barrer, refaire, parfois deux fois, la troisième ou la quatrième fois elle s'énerve ... mais c'est bon, là, ça va ... et je dois insister ... pourtant ce n'est pas une "élève qui ne fait rien" ... mais jamais assez à mon goût, je le reconnais !!
C'est la dernière mode à laquelle j'ai droit à la maison. Quand j'entends cela, je deviens pénible.
Marcelle Duchamp a écrit:Moi j'avais une astuce pour la fin de l'année qui fonctionnait paq ma chef l'approuvait et mes collègues aussi (elle ne vaut le coup que si on reste pdt des années ds le même établissement): jusqu'au dernier jour de juillet, je mettais des notes et je disais que je les transférais pour l'année suivante. Du coup, ça bossait jusqu'au bout.
C'est joliment fourbe ! Ensuite, on imagine bien qu'il y a des CDE qui n'aiment pas.
Est-ce légal ? Une opposition du CDE est-elle légale ? Est-il possible de faire piétiner son opposition par une autorisation émise par le CA ?
- Philomène87Grand sage
Elyas a écrit:Philomène87 a écrit:Je trouve un peu optimiste le "il travaillera si on le lui demande".
Ca me fait un peu penser à ma première année où j'avais un bordel monumental en classe. Une collègue m'avait dit : "ben t'as qu'à leur dire de se taire, et ils se tairont".
J'ai 6 classes et dans chacune des classes, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont complètement réfractaires au travail. Après, on ne peut pas être continuellement derrière eux à leur dire de travailler (qu'ils ne font finalement pas), on en a 22 autres à s'occuper.
Ce n'est pas optimiste, c'est une nécessité. Il existe des gestes, des techniques, des méthodes qui permettent de faire travailler. Ensuite, souvent, le conseil de ton collègue est un bon conseil. On oublie parfois l'évidence. Après, nous sommes un métier d'expérience. Enfin, ta phrase en gras est révélatrice du fait qu'on cherche souvent à tout contrôler. Cette tendance permet aux élèves de trouver plein de moyens de te faire monter en pression et d'esquiver le travail. A côté des gestes des professeurs, il y a les gestes des élèves et ceux-ci sont souvent révélateurs pour trouver les leviers de l'apprentissage (encore une fois, les travaux de Dominique Bucheton mais aussi ceux de Serge Boimare). Quand on ne cherche plus à contrôler mais à les laisser se débrouiller, il y a moins d'aspérités pour échapper au travail.
Quelle phrase en gras ?
Et quel conseil de collègue ? Non, ce n'était pas un conseil de sa part, mais une réflexion foutage de tronche.
Ben je cherche à contrôler (vérifier) qu'ils travaillent !
Je ne parlais pas de moi dans mes messages, je n'ai pas vraiment de problème de "non-travail" (à part quelques élèves qui se sont mis dans cette posture, et qui ne travaillent ni en classe, ni à la maison). Mais sans doute parce que j'ai eu de la chance ces dernières années. Ce n'est pas le cas de tous les collègues, et je ne crois pas que les méthodes de travail soient entièrement en cause.
- ElyasEsprit sacré
archeboc a écrit:Elyas a écrit:Ne pas considérer ses élèves comme des paresseux mais avoir confiance en eux aide souvent à obtenir le travail demandé.roxanne a écrit:Et? C'est quoi alors qui les fait bosser?
Tout à fait. Ensuite, la confiance n'exclut pas le contrôle.
Tout à fait. Cependant, on parle d'un contrôle de vérification ou de correction, pas de pouvoir.
Archeboc a écrit:Lilypims a écrit:Je vous trouve injuste. Elyas parle quand même assez souvent et avec suffisamment de précision de son travail pour ne pas mériter ce commentaire.
Les témoignages d'Elyas, malgré toute sa modestie, laissent transparaître la vérité : il bénéficie d'un puissant effet maître. On pourrait faire travailler leur leadership aux enseignants en formation continue, s'il fallait ne conserver que les enseignants qui atteignent la moitié du niveau d'Elyas, il n'y aurait pas un prof pour mille élèves. Ce n'est donc pas avec ses recettes qu'on réformera l'éducation - même si elles sont généralement à la fois intéressantes et profitables.
Je retiens par exemple que pour travailler, il faut se mettre en position de travailler. Cela passe par des gestes.
L'argument de l'effet professeur (avec le compliment qui suit sur mes hypothétiques performances par rapport à ce même effet) n'explique pas tout. La maîtrise de sa discipline, tant sur le plan scientifique que didactique, et la maîtrise de gestes professionnels contribuent très largement à tout cela. De plus, si on arrête un peu de faire semblant à faire travailler les élèves (alors que c'est le professeur qui fait le travail en réalité), les élèves travailleraient sans doute beaucoup plus. Or, l'un des principaux problèmes est qu'on n'arrive pas à accepter que le cahier reste vide, donc on agit à la place des élèves pour éviter le vide dans le cahier. Les élèves deviennent donc consommateurs et développent des stratégies d'évitement du travail. En revanche, dès qu'on arrête de leur donner la becquée, ça devient tout de suite différent. Je suis toujours sidéré par l'abandon de la prise de note par de nombreux collègues de lycées. Mince, à un moment, il faut que les élèves comprennent que s'ils ne bossent pas, leurs cahiers seront vides. Ce n'est pas à nous de "les trahir" en renonçant à leur faire prendre des notes, tombant dans le piège qu'ils nous ont tendu pour se faciliter la vie. Le pire est que si on les fait bosser, ils aiment ça.
Philomène87 a écrit:Elyas a écrit:Philomène87 a écrit:Je trouve un peu optimiste le "il travaillera si on le lui demande".
Ca me fait un peu penser à ma première année où j'avais un bordel monumental en classe. Une collègue m'avait dit : "ben t'as qu'à leur dire de se taire, et ils se tairont".
J'ai 6 classes et dans chacune des classes, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont complètement réfractaires au travail. Après, on ne peut pas être continuellement derrière eux à leur dire de travailler (qu'ils ne font finalement pas), on en a 22 autres à s'occuper.
Ce n'est pas optimiste, c'est une nécessité. Il existe des gestes, des techniques, des méthodes qui permettent de faire travailler. Ensuite, souvent, le conseil de ton collègue est un bon conseil. On oublie parfois l'évidence. Après, nous sommes un métier d'expérience. Enfin, ta phrase en gras est révélatrice du fait qu'on cherche souvent à tout contrôler. Cette tendance permet aux élèves de trouver plein de moyens de te faire monter en pression et d'esquiver le travail. A côté des gestes des professeurs, il y a les gestes des élèves et ceux-ci sont souvent révélateurs pour trouver les leviers de l'apprentissage (encore une fois, les travaux de Dominique Bucheton mais aussi ceux de Serge Boimare). Quand on ne cherche plus à contrôler mais à les laisser se débrouiller, il y a moins d'aspérités pour échapper au travail.
Quelle phrase en gras ?
Et quel conseil de collègue ? Non, ce n'était pas un conseil de sa part, mais une réflexion foutage de tronche.
Ben je cherche à contrôler (vérifier) qu'ils travaillent !
Je ne parlais pas de moi dans mes messages, je n'ai pas vraiment de problème de "non-travail" (à part quelques élèves qui se sont mis dans cette posture, et qui ne travaillent ni en classe, ni à la maison). Mais sans doute parce que j'ai eu de la chance ces dernières années. Ce n'est pas le cas de tous les collègues, et je ne crois pas que les méthodes de travail soient entièrement en cause.
Franchement, je ne comprends donc pas tes interventions si tu n'as pas réellement de problèmes de travail. Pour la phrase en gras, je reconnais mon oubli. C'est réparé dans la citation de ce même message.
- Philomène87Grand sage
Tout simplement parce que je n'adhère pas à l'idée selon laquelle le professeur est entièrement responsable du manque de travail de certains élèves.
- ElyasEsprit sacré
Philomène87 a écrit:Tout simplement parce que je n'adhère pas à l'idée selon laquelle le professeur est entièrement responsable du manque de travail de certains élèves.
Chose qui n'a été dite par personne sur ce fil.
- Philomène87Grand sage
C'est pourtant ce qui a été répondu de façon à peine voilée à ceux qui sont venus parler de la fainéantise de leurs terminales.
- ElyasEsprit sacré
Philomène87 a écrit:C'est pourtant ce qui a été répondu de façon à peine voilée à ceux qui sont venus parler de la fainéantise de leurs terminales.
Tu prêtes un peu trop d'intentions à ceux qui écrivent, je pense.
- mamieprofEsprit éclairé
J'avais un élève fainéant et mauvais en tout en seconde.
Il a redoublé la seconde pour passer en 1 ES.
Je le retrouve cette année en T ES. Il est toujours aussi mauvais (à peine 6 de moyenne générale) ne fait rien, vient de passer et réussir plein de concours pour des écoles très chères post bac et me dit qu'avec une bonne note en SES (coef 9 avec la spé) il aura son bac.
Il n'a jamais plus de 3/20. Comment peut-il croire qu'il aura le bac ? Il est persuadé de l'avoir car "des copains vraiment nuls l'ont bien eu"... Impossible de le mettre au travail, en classe il grignote et boit en douce ou pianote sur son portable. Marre de le reprendre.
Et je pense que c'est pire pour mes collègues de maths car en SES les élèves n'ont pas de cours particuliers mais mes terminales pour la majorité d'entre eux ont des cours de maths privés du coup ils ne font rien de rien en classe car "mon prof privé refera le boulot avec des méthodes souvent différentes mais c'est bien mieux..." :decu:
Il a redoublé la seconde pour passer en 1 ES.
Je le retrouve cette année en T ES. Il est toujours aussi mauvais (à peine 6 de moyenne générale) ne fait rien, vient de passer et réussir plein de concours pour des écoles très chères post bac et me dit qu'avec une bonne note en SES (coef 9 avec la spé) il aura son bac.
Il n'a jamais plus de 3/20. Comment peut-il croire qu'il aura le bac ? Il est persuadé de l'avoir car "des copains vraiment nuls l'ont bien eu"... Impossible de le mettre au travail, en classe il grignote et boit en douce ou pianote sur son portable. Marre de le reprendre.
Et je pense que c'est pire pour mes collègues de maths car en SES les élèves n'ont pas de cours particuliers mais mes terminales pour la majorité d'entre eux ont des cours de maths privés du coup ils ne font rien de rien en classe car "mon prof privé refera le boulot avec des méthodes souvent différentes mais c'est bien mieux..." :decu:
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Oui ok sauf que combien d'enfants peuvent bénéficier de cette chance d'avoir un prof particulier à domicile... Il a visiblement le cul bordé de nouilles et ne se rend même pas compte de sa chance celui la!
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- doubledeckerSage
Elyas a écrit:Philomène87 a écrit:C'est pourtant ce qui a été répondu de façon à peine voilée à ceux qui sont venus parler de la fainéantise de leurs terminales.
Tu prêtes un peu trop d'intentions à ceux qui écrivent, je pense.
personne n'a nié le fait que oui on trouvera toujours dans nos classes un, deux, voire trois exemplaires de feignants notoires, quoi qu'on fasse il resteront le derrière vissé sur la chaise à attendre. En revanche pour la très grande majorité des élèves c'est véritablement une question de techniques, de méthodes à adopter. Ces méthodes si on n'en a jamais entendu parler il sera bien difficile de les appliquer et notre quotidien sera alors bien plus difficile parce que non, se mettre à travailler ce n'est pas quelque chose de naturel (vous iriez bosser comme ça vous s'il n'y avait aucune motivation, quelle qu'elle soit?) mais c'est quelque chose qui s'apprend.
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