"Repenser la gestion des ressources humaines" par Pierre-Yves Duwoye (ex dir cab de Peillon)

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Merci pour ce fil. Il fallait s'en douter ! Moi cela ni ne m'effraie ni ne m'étonne. Plus aucune réaction du corps enseignant, la voie est ouverte pour une modification de notre statut. Sur un autre fil où j'évoque l'attitude de notre nouveau CDE pour la construction de nos EDT, je sens qu'en arrière-plan, il y a le mot "flexibilité". Comme les caissières qui viennent bosser de 9 à 11 puis de 16 à 20. Nous, on bosse en plus le WE...

On pourrait aussi repenser la direction, tant qu'on y est, et asteure :lol: :lol: C'est une solution plus simple, moins coûteuse, et qui créera moins d'opposition: je la recommande.

A noter qu'il bénéficie de la vitrine du Café péda qui relaie tous les articles de son blog.

Faut que je commence à réfléchir à une reconversion tiens.

Il va à l'os en tout cas :

M. le Recteur a écrit:Ce cadre d’emploi pourrait rassembler les grandes caractéristiques suivantes :

-                 Un recrutement au niveau licence avec deux ans de formation en école professionnelle pour acquérir le titre de Master ;

-                 Un temps de travail, et donc de présence dans l’école ou l’établissement, composé, de façon modulable, d’un temps d’enseignement et d’autres activités, liées aux élèves ou à la vie de l’école ou de l’établissement ;

-                 L’enseignement de plusieurs disciplines ;

-                 Des possibilités d’intervenir indifféremment dans les trois niveaux d’enseignement école, collège et lycée avec une formation initiale adaptée et la possibilité de la compléter en formation continue pour changer de niveau ;

-                 Un salaire plus élevé de l’ordre de 30% ; [NDLZ - Vous êtes trop bon Monseigneur]

-                 Les nouveaux professeurs seraient recrutés dans ce nouveau cadre d’emploi que pourraient rejoindre les professeurs en poste, s’ils en acceptent les conditions ;

-                 Le corps des Agrégés demeurerait pour enseigner majoritairement dans le supérieur.

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J'ai du mal à saisir cet acharnement à dire que le disciplinaire c'est le Mal et le point faible de notre système ...
Et du mal à comprendre comment on peut tenir face à des publics pas faciles si on est déjà "léger" dirons-nous disciplinairement ( on en connaît tous des profs avec des lacunes dans leurs propres matières ...).

Rationalisation des coûts  et casse des solidarités horizontales permettent de diffuser un état d'esprit managérial où domine une recherche du meilleur rapport coût/efficacité que sont censées offrir des compétences multiples et complémentaires : pour les enseignants, il s'agit de la pluridisciplinarité et de la progression des tâches administratives (y compris financières), pour les bibliothécaires, d'être capables de s'adapter à tous les publics et de pouvoir occuper différents postes, dans différents services ou activités, pour les maîtres de conférences, la montée en puissance des taches administratives grève le temps consacré à la recherche.

@Esméralde : Parce que tu n'es pas dans la bonne logique. La bonne logique est de faire de l'animation et de la garderie, en faisant ponctuellement passer une information imprécise de faible envergure (du genre "la 1ère GM c'est 14-18").
Dans ce cadre, ses propositions sont parfaites et il n'y a pas besoin de "disciplinaire".

Pour les technos, le rôle central de l'école est d'ordre pastoral. En cela elle est le pendant de la police : l'école sert à garder les enfants, tandis que la police sert à garder les adultes. Les 2 s'assurent que le citoyen consommateur moyen respecte la loi les valeurs et travaille, consomme, se divertit, sans trop réfléchir. C'est une vision cohérente de la société.

Voilà qui va régler la crise des vocations.

Esméralda a écrit:J'ai du mal à saisir cet acharnement à dire que le disciplinaire c'est le Mal et le point faible de notre système ...
Et du mal à comprendre comment on peut tenir face à des publics pas faciles si on est déjà "léger" dirons-nous disciplinairement ( on en connaît tous des profs avec des lacunes dans leurs propres matières ...).

C'est très simple : le disciplinaire ne permet pas la "flexibilité". En créant des professeurs de blabla pédagol , tout ne monde peut enfin remplacer tout le monde, tout le monde est déplaçable en fonction des besoins économiques, et le grand rêve du corps unique de la maternelle à l'université prend forme.
Dans certains pays anglo-saxons, comme l'un ou a bossé un de mes proches , le professeur est littéralement retenu prisonnier dans l'établissement, et remplace au pied levé dans plein de disciplines, même totalement étrangères à la sienne, en distribuant aux élèves des supports préalablement préparés. Bon, le niveau des professeurs est terrifiant (les moins bons élèves des moins bons parcours, sans compter les "valences" passées à la hâte), ainsi que leur motivation car il est difficile d'en trouver de plus de 5 ans d'ancienneté.

Il y ça aussi

Duwoye a écrit:

- La proposition d’organiser le concours en début de M1, la formation durant deux années et le maintien dans l’académie de formation comme néo-titulaire induisent une gestion prévisionnelle qui voit deux ans devant. Ceci renforce la nécessité d’un agenda de l’action ministérielle sur la mandature ;
- Durant la période transitoire, il faudra lisser le processus pour éviter de bloquer le mouvement des titulaires vers certaines académies.

Zagara a écrit:
Pour les technos, le rôle central de l'école est d'ordre pastoral. En cela elle est le pendant de la police : l'école sert à garder les enfants, tandis que la police sert à garder les adultes. Les 2 s'assurent que le citoyen consommateur moyen respecte la loi les valeurs et travaille, consomme, se divertit, sans trop réfléchir. C'est une vision cohérente de la société.

Ce n'est pas un poil cynique comme manière de voir les choses ?

Spoiler:

Gryphe a écrit:

Zagara a écrit:
Pour les technos, le rôle central de l'école est d'ordre pastoral. En cela elle est le pendant de la police : l'école sert à garder les enfants, tandis que la police sert à garder les adultes. Les 2 s'assurent que le citoyen consommateur moyen respecte la loi les valeurs et travaille, consomme, se divertit, sans trop réfléchir. C'est une vision cohérente de la société.

Ce n'est pas un poil cynique comme manière de voir les choses ?

Spoiler:

Elle a d'autant moins tort que l'idée de gérer 80% de la population par le "tittytainment" est étudiée  par nombre de dirigeants de la planète, et mise en oeuvre de diverses manières. Comment l'école peut-elle y échapper ?

Je crois que l'adjectif est de trop dans le titre.

Esméralda a écrit:J'ai du mal à saisir cet acharnement à dire que le disciplinaire c'est le Mal et le point faible de notre système ...
Et du mal à comprendre comment on peut tenir face à des publics pas faciles si on est déjà "léger" dirons-nous disciplinairement ( on en connaît tous des profs avec des lacunes dans leurs propres matières ...).

Ça permet aussi de supprimer peu à peu les filières universitaires «pas rentables pour l'économie réelle» (les anciennes SH) et de les remplacer par des non disciplines type section 70, 71 etc. Et, cerise sur le gâteau, cela permet de places des copains et de récompenser ceux qui «accompagnent » les réformes.
Toute personne qui te dit «le disciplinaire ne sert à rien» veut la disparition de certaines disciplines (les lettres surtout, voir l'article de.P. Merle) et des postes de formateur ou à la fac.
C'est tout simplement une question de pouvoir.

J'entends ce que vous me dites, cela m'horrifie. Ce n'est pas ainsi que j'envisageais mon métier. Jamais je n'ai signé pour cette façon de penser.

Presse-purée a écrit:
Ça permet aussi de supprimer peu à peu les filières universitaires «pas rentables pour l'économie réelle» (les anciennes SH) et de les remplacer par des non disciplines type section 70, 71 etc. Et, cerise sur le gâteau, cela permet de places des copains et de récompenser ceux qui «accompagnent » les réformes.
Toute personne qui te dit «le disciplinaire ne sert à rien» veut la disparition de certaines disciplines (les lettres surtout, voir l'article de.P. Merle) et des postes de formateur ou à la fac.
C'est tout simplement une question de pouvoir.

C'est une question de pouvoir, et ce pouvoir est donné au gens qui appliquent avec le plus de zèle et de servilité le programme marchand. Les lettres sont en effet particulièrement visées, et leur destruction s'accompagne de justifications bien-pensantes : elles privilégieraient le capital culturel familial, notamment, elles seraient tournées vers le passé, n'auraient pas d'application concrète et stimulante, etc. Bon, le blabla tout le monde le connaît.

Esméralda a écrit:J'entends ce que vous me dites, cela m'horrifie. Ce n'est pas ainsi que j'envisageais mon métier. Jamais je n'ai signé pour cette façon de penser.

Mais rassure-toi, des gens pensent pour toi, et méritent largement les primes ou fromages dont on les gratifie.

Il s'agit essentiellement de "Repenser la gestion de la masse salariale".

On pourrait aussi écrire : "Comment on tue les profs..."

Moi qui me demandais ce que j'allais faire pendant les vingt prochaines années, je crois que j'ai trouvé ; continuer comme avant : résister le plus possible à toute cette m***** :hermione2:

Pas mieux si je reste sur cette galère.

Ce sont les "réformes" dont tous ces soit disant "progressistes" parlent. Le BAC-3 bAC+3 c'est le grand dada du Sgen et du se unsa.

Toutes ces régressions sont rendues désormais possibles grâce à la modification de nos ORS (1er et 2nd degré), des cycles, de l'autonomie...

Mon syndicat (FO) a anticipé point par point cette gestion des ressources humaines et à chaque fois, ils lui tombent sur le dos: "alarmistes", "agitateurs de chiffon rouge", "rétrogrades"...Notre monde ultra libéral n'est pas celui de "oui oui" comme certains pensent encore le croire. Tout a été planifié depuis au moins 25 ans.

M'en fiche, je ne rejoindrai pas le nouveau cadre d'emploi et serai de toutes les grèves' s'il y a, passant à l'ancienneté la fleur au fusil.