Préparer les questions d’une audition MCF

Bonjour,

Nous sommes dans cette phase intermédiaire où les dossiers sur Galaxie sont déposés et nous attendons de savoir si nous allons être ou pas auditionnés.
L’an passé, j’ai été retenue à une audition. J’avais surtout préparé mon texte de présentation et trop peu les questions. Mes réponses étaient trop approximatives et hésitantes. J’en ai un souvenir cuisant !
Auriez- vous des idées de questions auxquelles s’attendre que je pourrais préparer ainsi que des idées de styles de réponses qui fonctionnent bien ? Cela me semble un équilibre de diplomatie à jouer !
Bien sûr cela dépend de chaque dossier mais je dois dire que je ne m’attendais pas à cet exercice!

Merci par avance pour vos conseils.

Bonjour,

En fait on ne peut pas trop te conseiller à moins d’être dans ta discipline, et de bien connaître les membres des COS et les labos dans lesquels tu candidates. Mais de façon très générale, il faut essayer de déjouer tous les pièges et pour cela : regarder de très près les maquettes pédagogiques de la fac d’accueil et préparer toutes les questions possibles sur les cours (ex: vous devez faire un CM de sociolinguistique, quelle sera votre progression, donnez des exemples de textes à étudier pour des L3 etc) , regarder de très près les axes du labo et idem (ex: quel projet de recherche pourriez vous développer pour alimenter tel axe?). Se renseigner sur les projets de recherche en cours, sur les éventuels dispositifs de financement (COMUE, labex…). Et enfin se préparer à répondre à des questions sur les tâches administratives (en gros : les accepter avec enthousiasme…). Le mantra à se répéter, c’est qu’à l’audition on ne parle pas tant de soi que de la fac qui recrute : le dossier est connu des membres du COS, il s’agit maintenant non plus de montrer qu’on est super dans l’absolu mais de montrer qu’on est LA personne qu’il faut pour cette fac. Et pour ça il faut connaître très bien la structure d’accueil ainsi que les membres internes du COS (ne pas hésiter à aller les googler).
Enfin, un dernier conseil : passer des auditions blanches pour chaque poste, avec des gens avertis qui pourront se prêter au jeu des questions-réponses.

Bon courage, c’est un exercice d’équilibriste !

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Iridiane a écrit:Et enfin se préparer à répondre à des questions sur les tâches administratives (en gros : les accepter avec enthousiasme…).

C'est un point sur lequel je m'interroge. Comment répondre face à des questions concernant des tâches administratives auxquelles l'on n'a pas encore été confronté ? Se montrer tout à fait volontaire, certes, mais les attentes d'un comité se limitent-elles à cela ? (Bon, vous allez me dire qu'on peut surtout ne pas être auditionné dans ce cas-là).

Il faut valoriser un maximum ce qu’on a fait et ce qui s’en approche. Par exemple dire comment on s’est impliqué dans sa fac quand on était contrat doc et ATER (ex : avoir été représentant des doctorants du labo/ de l’ED, avoir participé à l’évaluation HCERES du labo/ED…). Sinon, ce qu’on a fait dans le secondaire peut aussi être mis en valeur (d’ailleurs c’est souvent valorisé quand on a fait secondaire et fac) : avoir été PP, avoir monté des dossiers de subventions pour des projets/voyages, avoir été au CA etc. En gros, montrer qu’on a l’habitude de s’impliquer dans la vie de son établissement.

Il y a aussi une question qu’on m’a très souvent posée en audition : comment allez vous articuler votre recherche avec les cours dont vous serez chargé(e)? Question à préparer pour chaque structure qui auditionne à mon avis !

Merci beaucoup, j’ai déjà de la matière pour bien me préparer au cas où.... j’ai travaillé 15 ans dans le milieu associatif, tout en me permettant de faire dès recherches, publis, interventions mais aussi tâches administratives et comm. J’ai aussi repris des enseignements plus généraux depuis 2 ans. Je ne sais pas si mon profil notamment l’âge pourra intéresser au vu du faible nombre de postes. Mais j’adore enseigner et ce milieu, alors que je pourrais rester à mon poste. On verra, j’ai envoyé 5 candidatures, je suis mobile car mes enfants sont grands à présent (ce qui avait fait que je n’avais pas candidaté à l’époque avec des enfants en bas âges). Je croise les doigts, il y a notamment un poste en IUT qui m’intéresse mais je ne les ai pas appelés, j’ai découvert que c’était préférable. L’an passé les facs m’avaient dit qu’ils ne préféraient pas pour cause d’équité et du trop grand nombre de candidats.

Ah oui, je dirais qu'à moins d'un souci pratique, pour lequel il y a parfois un interlocuteur ou une interlocutrice administratif mentionné.e sur Galaxie, il ne faut pas contacter les collègues de l'établissement, ça donne une image un peu catastrophique. On nous répète qu'il faut être d'une équité irréprochable, et on n'est pas du tout censés contacter les candidat.e.s de notre côté.
L'attitude générale est toujours très importante. J'ai participé à pas mal de jurys, et en fait on se demande si on voudrait du ou de la candidat.e comme collègue (ou si on le/la souhaite comme collègue aux membres locaux), à ce stade. C'est facile à dire, évidemment, mais les auditions qui se passent le mieux sont celles où la personne est disponible pour répondre aux questions, réagit aux perches qu'on lui tend, prend la peine aussi de réfléchir, bref a l'air compétent et avenant à la fois. Je trouve qu'on y est plus sensible qu'à quelqu'un qui récite bien sa leçon, y compris sur les axes de recherche des labos locaux, etc.
Ça tu peux le travailler avec n'importe qui, y compris avec qqn qui aurait juste passé des auditions sans les réussir.

Est-ce possible d'avoir un exemple de "perche" ? Un grand merci !

Ce qui m'a vraiment aidée, l'an dernier, et a complètement changé la donne, c'est la relecture de mon dossier et de mon speech par cinq collègues de la discipline, dont certaines avaient déjà fait partie de comités de sélection, qui m'avaient indiqué des questions potentielles et des perches à tendre, par ex,;questions que j'ai eues:
-- cours de CAPES et d'agrégation: je n'ai pas mentionné les cours de concours quand j'ai parlé d'enseignement (licence et master recherche),
-- motivation à faire partie du conseil local de l'unité de recherche (je l'avais mentionné en passant pour que la question revienne),
-- précisions sur les projets de recherche (j'avais coupé un certain nombre de choses de la présentation, trop longue),
-- précisions sur deux cours de L1 que j'avais mentionnés avec juste des grandes orientations,
-- si j'avais candidaté ailleurs et eu d'autres auditions.

À part la dernière, donc, toutes les questions portaient sur des précisions par rapport à ce que j'avais dit ou omis volontairement pour les cours de concours.
Une collègue m'avait fait passer une audition blanche deux jours avant en me posant toutes les questions que je ne voulais pas et quelques unes que je voulais. Ça a changé mon texte d'audition dans la mesure où j'ai enlevé quelques descriptions précises, qui ont été des questions.
J'avais pré-écrit quelques réponses mais je m'en suis passée le jour de l'audition et à mon avis, j'ai bien fait, parce que j'étais stressée pendant ma présentation avec mes feuilles, mais beaucoup plus naturelle sans les feuilles dans mes réponses et c'était mieux.

C'était une audition sans mise en situation professionnelle, cela change aussi un peu la donne.

Jaima a écrit:Est-ce possible d'avoir un exemple de "perche" ? Un grand merci !

Quand on repère, chez un candidat, l'indication d'un travail en cours qui touche potentiellement l'un des axes du labo d'implantation du poste, et qu'on le lui cite pour lui demander comment il ou elle pense pouvoir contribuer au travail de recherche, c'est à mon avis une question ouverte qui lui permet de développer librement ce qu'il propose.
Même chose si l'on saisit l'un des points développés dans la présentation pour demander quels cours pourraient être proposés à tel niveau (figurant explicitement dans les maquettes d'enseignement relatives à la fiche de poste).

Merci beaucoup. Vos précisions nous sont très précieuses. Je n'aurais pas pensé autant regarder les maquettes d'enseignement.

Jaima a écrit:Merci beaucoup. Vos précisions nous sont très précieuses. Je n'aurais pas pensé autant regarder les maquettes d'enseignement.

Oui, il faut les examiner avec soin : c'est la moitié de la fiche de poste.

Peut-on être auditionné malgré un dossier qui n'est pas forcément tout à fait engageant sur certains points ? Je connais des collègues qui ont pu faire cours en master voire jusqu'à la prépa agrég par exemple quand ils étaient ATER, ce qui n'est pas mon cas, or je candidate à des postes qui demandent de toucher à tous les niveaux d'enseignement, pour n'évoquer que ce point...

Oui on peut être auditionné si le reste du dossier est solide. En revanche pour être recruté c’est plus délicat parce que les facs, surtout dans ce contexte de pénurie, cherchent des gens déjà formés au maximum, et les collègues titulaires sont rassurés d’avoir quelqu’un de déjà expérimenté. Au reste, ce contexte suscite aussi une inflation des CV: les docteurs sans poste et ATER se voient souvent confier des cours d’agreg (c’est mon cas depuis deux ans), voire des tâches administratives. Forcément c’est un atout, mais ce n’est pas le seul critère : tout est toujours possible! Il faut réussir à candidater sans trop se poser de questions…

Et j’ajoute que cela dépend aussi du poste : pour un poste en INSPE ou un poste qui comporte de la didactique par exemple, un enseignant du secondaire peut être plus favorisé que qqun qui a fait des cours d’agreg ou de master recherche… tous les arguments sont réversibles en fait !

Iridiane a écrit:et ATER se voient souvent confier des cours d’agreg

Souvent, mais pas forcément. La question des opportunités de cours durant les contrats (quand on a la chance d'en avoir) compte en effet. Durant mon premier contrat j'ai fait beaucoup de fois le même type de cours ; durant mon dernier, j'ai eu un beau service bien varié, ce qui est à mon avis fort utile... mais seulement en licence.

Iridiane a écrit:tous les arguments sont réversibles en fait !

Oh, peut-être pas tous quand même.

Oui merci beaucoup. Effectivement si on donne des précisions sur un point, on ne se voit pas poser de questions. En revanche on éludant on prend des chances ou des risques (!) d’avoir une question. Au moins je ne vais pas rester inactive au cours de ce mois d’avril et en attendant d’en savoir plus. Surtout que le délai entre la convocation et la date d’audition peut être assez bref !

Ascagne a écrit:

Iridiane a écrit:et ATER se voient souvent confier des cours d’agreg

Souvent, mais pas forcément. La question des opportunités de cours durant les contrats (quand on a la chance d'en avoir) compte en effet. Durant mon premier contrat j'ai fait beaucoup de fois le même type de cours ; durant mon dernier, j'ai eu un beau service bien varié, ce qui est à mon avis fort utile... mais seulement en licence.

Iridiane a écrit:tous les arguments sont réversibles en fait !

Oh, peut-être pas tous quand même.

Presque tous à part celui de l’impression qu’on fait, comme le signalait RogerMartin: de fait, c’est un critère qui compte énormément, parce que les membres internes du COS recrutent un collègue…

En regardant un peu le forum, j’ai lu qu’il était conseillé pour les iut d’appeler les référents pédagogiques indiqués sur la fiche Galaxie pour avoir plus d’informations. Le délai est passé mais l’analyse des dossiers par les membres du comité n’a pas commencé. Pensez-vous que je puisse envoyer un mail pour demander des précisions sur le poste en disant que le poste m’intéresse beaucoup et que je n’avais pas conscience qu’il était conseillé de prendre contact ?

Pour un IUT, je ne sais pas du tout ce qui se pratique.

Sur les auditions, je signale aussi cet article et les liens en fin d'article qui m'ont servi de base d'exemples (même s'ils sont essentiellement en histoire):
"Préparer une audition MCF en SHS : le vade-mecum de la candidate et du candidat"
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Merci beaucoup !

epekeina.tes.ousias a écrit:

Jaima a écrit:Merci beaucoup. Vos précisions nous sont très précieuses. Je n'aurais pas pensé autant regarder les maquettes d'enseignement.

Oui, il faut les examiner avec soin : c'est la moitié de la fiche de poste.

Et ce qui est exaspérant, c'est que selon les endroits elles sont de moins en moins souvent affichées sur la partie publique des sites. Chez nous, avant on les voyait d'un clic ainsi que les brochures complètes avec descriptions précises des enseignements, noms des coordinateurs, etc., maintenant sous prétexte d'avoir un site esthétique tout est planqué dans un Moodle et il faut vraiment s'accrocher pour les trouver. Ça nous demande un boulot de dingue pour diffuser de l'info lors des JPO, et ça doit être bien stressant pour les gens qui candidatent.

Parfois, c'est assez complet, mais il faut quand même ouvrir de nombreuses pages pour finir par avoir tous les détails sur les UE parce qu'il n'y a pas toujours de brochure centralisée directement accessible (je ne parle pas d'une plaquette en deux pages de présentation de la formation pour l'étudiant, qui ne sert à rien dans le cas présent pour un candidat, mais bien du guide complet qui détaille toutes les UE). Le mieux est l'ennemi du bien, parfois.

Oui, c'est infernal quand il faut passer par le machin type "offre de formation" -- quand il est accessible de l'extérieur.