Les néotits de la rentrée 2015

*Plume* a écrit:Ha oui, tu es dans le privé, je n'avais pas fait attention.
Et ben, on dit toujours que le privé c'est mieux mais à te lire c'est pas l'impression que j'en ai. Tu constates qu'on a le même type d'élèves, mais moi je suis en REP

Bon, je n'aurai pas l'indécence de me plaindre par rapport aux collègues qui sont en REP. Mais c'est sûr que pour les parents qui disent que "le privé c'est mieux car il y a plus de discipline", ben, les pauvres, chez nous ils sont déçus (d'ailleurs, un parent d'élève a fait un scandale dans le bureau de la cde pour cette raison). Ex : un élève sort un couteau et en menace un autre ===> rien. Un prof se fait insulter ===> rien.
Voilà voilà

Philomène87 a écrit:

*Plume* a écrit:Ha oui, tu es dans le privé, je n'avais pas fait attention.
Et ben, on dit toujours que le privé c'est mieux mais à te lire c'est pas l'impression que j'en ai. Tu constates qu'on a le même type d'élèves, mais moi je suis en REP

Bon, je n'aurai pas l'indécence de me plaindre par rapport aux collègues qui sont en REP. Mais c'est sûr que pour les parents qui disent que "le privé c'est mieux car il y a plus de discipline", ben, les pauvres, chez nous ils sont déçus (d'ailleurs, un parent d'élève a fait un scandale dans le bureau de la cde pour cette raison). Ex : un élève sort un couteau et en menace un autre ===> rien. Un prof se fait insulter ===> rien.
Voilà voilà

Je suis sans doute mieux loti dans ma REP+ que toi dans ton privé pas REP. L'étiquetage est une chose, le quotidien en est une autre =/

Aujourd'hui, j'ai voulu exclure une élève, mais elle n'a pas voulu sortir. La CPE est montée, mais elle ne voulait toujours pas partir, le ton a commencé à monter ("je m'en bats les couilles" "je te parle pas") et finalement, en partant, l'élève m'a insulté de "sale chien". Sur le coup, j'ai juste pu en rire, pour éviter de me mettre en colère. On m'a dit que ce n'était pas assez pour le conseil de discipline, même si l'élève sort déjà d'une semaine d'exclusion.
Quand je raconte ce genre d'histoire à ma petite amie japonaise, elle n'en revient pas.

Cicyle a écrit:Jenny

Merci

Tu ne peux pas refuser de la prendre en cours, tant qu'une sanction crédible n'est pas prise ? Tes collègues peuvent-ils te soutenir ?

Luciano Poniatowski a écrit:Aujourd'hui, j'ai voulu exclure une élève, mais elle n'a pas voulu sortir. La CPE est montée, mais elle ne voulait toujours pas partir, le ton a commencé à monter ("je m'en bats les couilles" "je te parle pas") et finalement, en partant, l'élève m'a insulté de "sale chien". Sur le coup, j'ai juste pu en rire, pour éviter de me mettre en colère. On m'a dit que ce n'était pas assez pour le conseil de discipline, même si l'élève sort déjà d'une semaine d'exclusion.
Quand je raconte ce genre d'histoire à ma petite amie japonaise, elle n'en revient pas.

"On m'a dit que" doit être couché sur le papier. Il faut faire une demande écrite, et le refus doit être motivé par écrit. L'écrit, ça laisse des traces.

Sinon, un dépôt de plainte ?

Je ne connais pas trop les procédures...
Carrément aller au dépôt de plainte ? :shock: Enfin, si c'est nécessaire pour que quelque chose se passe...

En fait, ce sera certainement classé sans suite.
Mais nombreux sont les collègues sur ce forum à avoir dit qu'en cas d'insulte, le dépôt de plainte était indispensable.
Plusieurs raisons de le faire :
- tu n'as pas eu ton conseil de discipline, qui pourtant s'impose
- tu as le droit de ne pas te faire insulter dans l'exercice de tes fonctions (comme n'importe quel salarié)
- tu te respectes
Il y a des chances pour que l'élève soit convoquée par la police. Même si aucune procédure n'est enclenchée ensuite, ça montrera à tout le monde (et surtout à la hiérarchie qui n'aime pas trop que le collège fasse parler de lui ainsi) qu'on ne t'insulte pas impunément.

Après, je ne sais pas ce que vont en penser les autres néos, car entre "sale p." et "sale chien" il y a une légère nuance (quoi que). Mais je pense que j'irais porter plainte quand même.

Franchement ça me gonfle. J'ai vraiment l'impression de me gâcher en restant là-dedans.

Luciano Poniatowski a écrit:Je ne connais pas trop les procédures...
Carrément aller au dépôt de plainte ? :shock: Enfin, si c'est nécessaire pour que quelque chose se passe...

la demande de conseil de discipline doit être faite par écrit, de sorte que le refus soit lui aussi motivé par écrit, ce qui est impératif. Il faut laisser une trace.
Pour le dépôt de plainte, ma foi, si tu l'estimes nécessaire, il ne faut pas hésiter. C'est effectivement parfois le seul moyen de faire bouger ses miches à un chef d'établissement qui aurait tendance à coller la poussière sur le tapis.

Ce type de direction en fait partie, par ailleurs, de cette gerbe ambiante.

Courage.

Merci Philomène. Un ami prof me conseille la même chose. Je vais parler à ma direction, mes collègues. S'il n'y a pas de conseil de discipline, (problème, elle n'a pas eu de commission éducative de manière officielle) je devrai sans doute aller jusque-là.

L'an dernier, aucune insulte n'a été l'objet de conseil de discipline dans le collège où j'étais. "Pas assez grave", nous disait-on, en stockant les rapports d'incident.

Il y a un document officiel à remplir pour la demande de conseil de discipline ?

Luciano Poniatowski a écrit:Merci Philomène. Un ami prof me conseille la même chose. Je vais parler à ma direction, mes collègues. S'il n'y a pas de conseil de discipline, (problème, elle n'a pas eu de commission éducative de manière officielle) je devrai sans doute aller jusque-là.

Tu peux aussi te livrer à un petit chantage. Il est probable que ton cde change d'avis lorsque tu évoqueras le dépôt de plainte. Et s'il ne change pas d'avis, vas-y quand même sinon tu ne seras plus crédible à ses yeux.
Comme le dit Rendash, il faut porter plainte si tu l'estimes nécessaire. Car on peut très mal vivre une insulte comme celle-ci (tout dépend des personnes), et les effets peuvent être dévastateurs sur la personne insultée. Porter plainte permettra d'obtenir réparation (même symboliquement).

Luciano Poniatowski a écrit:Il y a un document officiel à remplir pour la demande de conseil de discipline ?

Ce qu'il faut, c'est que tu formules la demande, par écrit. Tu remplis un rapport d'incident - j'imagine que tu disposes d'un modèle-type dans ton établissement - et dans "mesures souhaitées", tu demandes la saisine d'un conseil de discipline. Ou bien tu adresses un courrier à ton chef, relatant les faits, si possible avec le nom des témoins, et tu termines en demandant la saisine du CD. La demande doit être faite par écrit : ainsi, le chef d'établissement devra motiver son refus par écrit.

BO a écrit:Les faits d’indiscipline, de transgressions ou de manquements aux règles de vie collective qui atteignent un niveau de gravité plus important et perturbent le fonctionnement en tout ou partie de l’établissement doivent être portés immédiatement à la connaissance du chef d’établissement afin qu’il engage les poursuites disciplinaires prévues par la réglementation. Il est précisé que lorsque le chef d’établissement, saisi par écrit d’une demande de saisine du conseil de discipline émanant d’un membre de la communauté éducative, décide de ne pas engager de procédure disciplinaire, il lui notifie sa décision motivée.

http://www.education.gouv.fr/bo/2004/39/MENE0402340C.htm

Mieux encore :

http://eduscol.education.fr/cid48593/reforme-des-procedures-disciplinaires.html

L'engagement de la procédure disciplinaire sera automatique dans les cas suivants :

lorsque l'élève est l'auteur de violence verbale à l'égard d'un membre du personnel de l'établissement ;

Bon, ça ne signifie pas nécessairement convocation d'un CD, mais en tout cas ça oblige le chef à réagir. Et, donc, demander la saisine d'un CD par écrit.

Merci à tous pour les solutions proposées. Ça remonte un peu le moral quand même.

Il faut effectivement que tu fasses cette demande par écrit. Parce qu'on va te dire qu'il n'y a plus de conseil de dis après le 15 mai, mais ce n'est pas officiel, par écrit ils devront forcément se bouger et trouver une raison valable.
Sale chien c'est quand même le mépris ultime. Il faut que ton chef prenne cela au sérieux.

Simgajul a écrit:Sale chien c'est quand même le mépris ultime. Il faut que ton chef prenne cela au sérieux.

Bon, j'ai vu ma chef aujourd'hui, mais ça a été très rapide. Elle m'a dit qu'avec trois conseils de discipline qui arrivaient, les orientations, et les conseils de classe, elle n'allait pas avoir le temps de traiter ça maintenant.

Les autres collègues m'ont conseillé de faire un dépôt de plainte également, mais je n'ai pas encore pu en parler avec ma direction.
Ce qui est surtout pénible, c'est de voir que l'affaire s'est vite répandue parmi les élèves. On m'a demandé aujourd'hui si c'était vrai que j'avais été insulté par cette élève. :/

Luciano Poniatowski a écrit:Bon, j'ai vu ma chef aujourd'hui, mais ça a été très rapide. Elle m'a dit qu'avec trois conseils de discipline qui arrivaient, les orientations, et les conseils de classe, elle n'allait pas avoir le temps de traiter ça maintenant.

Les autres collègues m'ont conseillé de faire un dépôt de plainte également, mais je n'ai pas encore pu en parler avec ma direction.
Ce qui est surtout pénible, c'est de voir que l'affaire s'est vite répandue parmi les élèves. On m'a demandé aujourd'hui si c'était vrai que j'avais été insulté par cette élève. :/

Mais qu'elle ait le temps ou pas le temps, si c'est une demande écrite, elle doit te dire ça par écrit, c'est aussi simple que ça. Oui, c'est galère pour elle, et pour l'ensemble de l’administration, mais ça n'entre pas en ligne de compte, zut. Il y a un incendie, on ne le laisse pas de côté parce qu'on n'a pas le temps

Porte plainte, elle se bougera le popotin vite fait.

Oui, je sais bien qu'il faut être plus ferme. Mais comme beaucoup de profs, j'ai toujours du mal à m'opposer frontalement à mes supérieurs. Quand je vois comment les élèves sont, je me demande pourquoi je continue à me comporter moi-même comme un élève bien élevé.