- JohnMédiateur
Ce mardi, Najat Vallaud-Belkacem a essayé de défendre cette mesure devant l'Assemblée. Delphine Batho (PS) s'est mise à crier envers elle "C'est faux ! C'est faux !" pendant ses explications.Un projet de décret prévoit de supprimer 256 millions d’euros de crédits dans l’enseignement supérieur et la recherche. La commission des finances de l’Assemblée nationale a rendu mardi 24 mai un avis défavorable à la mesure, déjà très critiquée par le milieu de la recherche, comme l’a montré une tribune de huit chercheurs dans Le Monde du 23 mai. Mais le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a assuré qu’il « n’envisage[ait] pas de modifier le décret » malgré la contestation. Faut-il y voir un reniement, alors que le budget de la recherche devait initialement être « sanctuarisé » par le gouvernement, comme l’avait déclaré François Hollande en 2014 ?
1. Quelles sont les coupes prévues par le projet de décret ?
Le projet de décret ne concerne pas que l’enseignement supérieur. Il prévoit au total 1,1 milliard d’euros d’économies pour compenser autant de nouvelles dépenses liées au plan d’urgence pour l’emploi (900 millions d’euros), à l’accueil des demandeurs d’asile (158 millions) et à l’agriculture (64 millions). Il s’agit d’un « décret d’avance », autorisé pour « l’ouverture de crédits en cas d’urgence » qui doivent être compensés par des annulations d’autres crédits ou des recettes supplémentaires.
La plupart des missions de l’Etat sont concernées, à l’exception par exemple de la dépense, mais la ligne « recherche et enseignement supérieur » supporte près d’un quart des efforts demandés (256 millions d’euros). A titre de comparaison, les dix-sept missions les moins durement touchées supportent au total une économie de 366,8 millions d’euros.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CondorcetOracle
De 2003 à 2016 : treize ans de solitude pour l'ESR...
http://www.fabula.org/actualites/budget-francais-2003-de-la-recherche-un-appel-de-scientifiques_4725.php
Qui dit mieux (i.e en novlangue libérale "plus ambitieux", ce qui traduit en langage commun signifie "moins") ?
http://www.fabula.org/actualites/budget-francais-2003-de-la-recherche-un-appel-de-scientifiques_4725.php
Qui dit mieux (i.e en novlangue libérale "plus ambitieux", ce qui traduit en langage commun signifie "moins") ?
- jaybeNiveau 9
L'ordre de grandeur du manque me fait penser au détournement réalisé sur le crédit d'impôt recherche par les grandes entreprises, du moins si l'on croît les estimations réalisées par Brigitte Gonthier-Maurin (mais chut, il paraît qu'il ne faut pas en parler). A première vue, ça pourrait donner l'impression que c'est cet argent qui va manquer aux universités (bon, c'est une simplification abusive... en plus, il n'est même pas clair que les décideurs aient bien compris en quoi consiste l'arnaque !).
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Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- Dr RaynalHabitué du forum
Mais pourquoi voulez-vous financer la recherche ? Les labos tournent très bien avec des thésards jetables payés au smic et des projets payés par le téléthon. Les chercheurs n'ayant aucune capacité de nuisance, "on" a les mains libres !
- VinZTDoyen
John a écrit:Ce mardi, Najat Vallaud-Belkacem a essayé de défendre cette mesure devant l'Assemblée. Delphine Batho (PS) s'est mise à crier envers elle "C'est faux ! C'est faux !" pendant ses explications.Un projet de décret prévoit de supprimer 256 millions d’euros de crédits dans l’enseignement supérieur et la recherche. La commission des finances de l’Assemblée nationale a rendu mardi 24 mai un avis défavorable à la mesure, déjà très critiquée par le milieu de la recherche, comme l’a montré une tribune de huit chercheurs dans Le Monde du 23 mai. Mais le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a assuré qu’il « n’envisage[ait] pas de modifier le décret » malgré la contestation. Faut-il y voir un reniement, alors que le budget de la recherche devait initialement être « sanctuarisé » par le gouvernement, comme l’avait déclaré François Hollande en 2014 ?
1. Quelles sont les coupes prévues par le projet de décret ?
Le projet de décret ne concerne pas que l’enseignement supérieur. Il prévoit au total 1,1 milliard d’euros d’économies pour compenser autant de nouvelles dépenses liées au plan d’urgence pour l’emploi (900 millions d’euros), à l’accueil des demandeurs d’asile (158 millions) et à l’agriculture (64 millions). Il s’agit d’un « décret d’avance », autorisé pour « l’ouverture de crédits en cas d’urgence » qui doivent être compensés par des annulations d’autres crédits ou des recettes supplémentaires.
La plupart des missions de l’Etat sont concernées, à l’exception par exemple de la dépense, mais la ligne « recherche et enseignement supérieur » supporte près d’un quart des efforts demandés (256 millions d’euros). A titre de comparaison, les dix-sept missions les moins durement touchées supportent au total une économie de 366,8 millions d’euros.
J'avais déjà créé un fil sur ce sujet, mais il était passé inaperçu.
https://www.neoprofs.org/t102034-coupes-budgetaires-dans-la-recherche?highlight=coupes+budg%E9taires
- e-WandererGrand sage
L'an dernier, il y avait déjà eu une ponction autoritaire et imprévue de 100 millions sur les budgets des universités les plus "vertueuses". Vous êtes moins dans la mouise que les autres ? Attendez, on va vous y remettre ! J'ai une pensée pour les collègues de Lille, qui ont été parmi les plus sévèrement ponctionnés, et qui cette année n'ont pas décroché l'IDEX qui leur aurait permis de compenser. C'est scandaleux.
Alors comme ça avait fait quelques vagues, cette année on s'en prend aux grands organismes de recherche. Remarquez, de ce point de vue, il y a une remarquable continuité avec Claude Allègre, l'un des premiers à avoir cherché à porter des coups au CNRS. C'est vrai, après tout, les emplois de demain, ce n'est pas très important… En attendant, Cahuzac n'est toujours pas jugé, on ne parle plus de la "liste" d'évadés fiscaux d'E. Woerth, et le scandale des Panama Papers est en bonne voie de faire Pschiiitttt à son tour.
Il faut aussi préciser que tout ceci va tout de même impacter aussi les universités, via les UMR (Unités mixtes de recherche). Il me semble évident que c'est dans ces programmes de coopération CNRS-universités que le CNRS va tailler en priorité.
Alors comme ça avait fait quelques vagues, cette année on s'en prend aux grands organismes de recherche. Remarquez, de ce point de vue, il y a une remarquable continuité avec Claude Allègre, l'un des premiers à avoir cherché à porter des coups au CNRS. C'est vrai, après tout, les emplois de demain, ce n'est pas très important… En attendant, Cahuzac n'est toujours pas jugé, on ne parle plus de la "liste" d'évadés fiscaux d'E. Woerth, et le scandale des Panama Papers est en bonne voie de faire Pschiiitttt à son tour.
Il faut aussi préciser que tout ceci va tout de même impacter aussi les universités, via les UMR (Unités mixtes de recherche). Il me semble évident que c'est dans ces programmes de coopération CNRS-universités que le CNRS va tailler en priorité.
- VinZTDoyen
Oui, on sent une grande vision, une clarté d'esprit pénétrante chez nos gouvernants. Ils préparent l'avenir ! (En tout cas le leur).
Et puis il paraît que notre Président « fait » l'histoire.
Et puis il paraît que notre Président « fait » l'histoire.
- A propos:
Fais comme l'oiseau ...- Spoiler:
- barègesÉrudit
Je signale le lien ici sans ouvrir de nouveau sujet, les années se suivent et se ressemblent malheureusement...
J'en avais entendu parler en réunion, et une confirmation arrive dans les médias : des établissements qui avaient instauré une gestion "vertueuse" (gels de postes, fermeture de formations, etc.) pour sortir des déficits souvent mécaniquement induits par la LRU, et qui avaient effectivement réussi à sortir la tête de l'eau, replongent.
Eh oui, GVT et afflux d'étudiants ne sont toujours pas pris en compte dans les budgets alloués... Et l'argent "fléché" sur projets ne permet visiblement pas de faire tourner un établissement.
Lien vers l'article :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article7815
Extrait :
Lien vers Le Figaro donné par l'article (ils ont scanné une page d'édition papier, je retirerai le lien si cela pose problème) :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article7815
J'en avais entendu parler en réunion, et une confirmation arrive dans les médias : des établissements qui avaient instauré une gestion "vertueuse" (gels de postes, fermeture de formations, etc.) pour sortir des déficits souvent mécaniquement induits par la LRU, et qui avaient effectivement réussi à sortir la tête de l'eau, replongent.
Eh oui, GVT et afflux d'étudiants ne sont toujours pas pris en compte dans les budgets alloués... Et l'argent "fléché" sur projets ne permet visiblement pas de faire tourner un établissement.
Lien vers l'article :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article7815
Extrait :
SLU a écrit:Six universités étaient en situation budgétaire « très dégradée » en 2016 : Limoges, Orléans, Pau, Reims-Champagne-Ardennes, Toulouse-III et Bretagne-Sud courent un risque d’insoutenabilité à court ou moyen terme. Huit autres sont en « situation dégradée » selon une récente note d’analyse de la Cour des comptes avec risque d’insoutenabilité à moyen terme : Antilles, Clermont-II, Corse, Grenoble Alpes, Guyane, Lille-I, Marne-la-Vallée, Paris-I.
Lien vers Le Figaro donné par l'article (ils ont scanné une page d'édition papier, je retirerai le lien si cela pose problème) :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article7815
- IlonaHabitué du forum
Décidément, ce pays persiste à être diriger par des gens à courte vue.
Un pays dépourvu de richesses naturelles comme le nôtre n'aura de chance dans la mondialisation que s'il y a une recherche fondamentale forte et un système éducatif tenant debout.
Nos dirigeants font tout le contraire de ce qui devrait être fait.
Rendez-vous dans une vingtaine d'années, la France sera totalement sorti de l'Histoire et ne sera plus qu'un pays de miséreux.
Un pays dépourvu de richesses naturelles comme le nôtre n'aura de chance dans la mondialisation que s'il y a une recherche fondamentale forte et un système éducatif tenant debout.
Nos dirigeants font tout le contraire de ce qui devrait être fait.
Rendez-vous dans une vingtaine d'années, la France sera totalement sorti de l'Histoire et ne sera plus qu'un pays de miséreux.
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