- Thierry75Niveau 10
Une fois encore, je travaille ou fais travailler mes élèves sur ce texte (la première S, pas la STI2D), et une ques tion me taraude, c'est celle du naturalisme (que les élèves sont censés avoir vu en 2nde) : la chronique de Giono, c'est le contraire du naturalisme, mais comment l'expliquer de manière claire et convaincante ? Je m'en sens incapable.
Une âme charitable pour m'éclairer ?
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Le moi est haïssable.
- IphigénieProphète
Peut-être avec la description du chêne au printemps? ça décolle du naturalisme...
J'avais aussi fait le rapprochement entre la description de l'arrivée de l'hiver (p.15-16 chez Folio) avec la dernière page des Onze de Michon (une espèce de vertige temporel jusqu'à l'âge des cavernes)...Je ne retouve pas le texte sur mon ordi :|
J'avais aussi fait le rapprochement entre la description de l'arrivée de l'hiver (p.15-16 chez Folio) avec la dernière page des Onze de Michon (une espèce de vertige temporel jusqu'à l'âge des cavernes)...Je ne retouve pas le texte sur mon ordi :|
- Thierry75Niveau 10
C'est un hêtre en automne, mais ma question va beaucoup plus loin que cela (j'ai pas mal réfléchi à la question).
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Le moi est haïssable.
- IphigénieProphète
Le hêtre en automne, oui bien sûr: où ai-je la tête? Mais bon tu as compris l'idée! :lol:thierry75 a écrit:C'est un hêtre en automne, mais ma question va beaucoup plus loin que cela (j'ai pas mal réfléchi à la question).
Sinon où veux-tu aller? explicite (si tu veux bien!), moi je n'ai pas compris!
Ou alors, si, il faut étudier, mais c'est très complexe, les stratégies narratives qui créent un univers en faux semblants et jeux d'écho, avec des "thèmes" comme dans une symphonie (enfin "opéra-bouffe si on en croit Giono...) ?
autre piste: montrer que c'est une fable, qui part d'un arbre...ou d'un titre qui suggère que le roman est méataphore...
Enfin bref: c'est compliqué avec des premières... C'est pour cela que ma première idée était de le montrer plutôt avec une étude de texte, en montrant les "démarrages" constants de Giono (pour parler comme lui) hors d'une simple observation du réel.
- Thierry75Niveau 10
Merci, Iphigénie, c'est intéressant. Mais je ne vois pas trop ce qu'il y a de "musical" dans le roman.
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- IphigénieProphète
Je dirais pour le plus évident que le roman est construit par thèmes qui s'emboîtent les uns dans les autres, de scènes en écho ( les trois morts, le sang sur la neige...) qui créent le lien entre les parties pourtant narrativement décousues, que la structure narrative donne place à diverses partition de choeurs ( des vieillards, des trois commentateurs que sont Saucisse, Tim et le procureur,) que l'épigraphe initiale parle d'un musicien ( romancier?) en train de "bricoler" un instrument avant de jouer sa partition, et qu'enfin Giono a parlé d'opera -bouffe, certes, mais opera quand même ....Toutes choses fort complexes et vite dites....thierry75 a écrit:Merci, Iphigénie, c'est intéressant. Mais je ne vois pas trop ce qu'il y a de "musical" dans le roman.
- Thierry75Niveau 10
Tu es sûre que Tim et le procureur commentent quoi que ce soit ? (au contraire de Saucisse) Ils sont juste "vus" (presque en focalisation externe).
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Le moi est haïssable.
- IphigénieProphète
Les 'amateurs d'âme ' qui entourent Langlois, pour moi, oui....
Ils forment un quatuor même si effectivement le procureur est avare en paroles dans le roman,( mais tu peux voir comme indice, la place centrale que Giono lui a donné en faisant son film avec Leterrier, film qu'il a fait plusieurs années après et sans avoir relu son roman. )
Ils forment un quatuor même si effectivement le procureur est avare en paroles dans le roman,( mais tu peux voir comme indice, la place centrale que Giono lui a donné en faisant son film avec Leterrier, film qu'il a fait plusieurs années après et sans avoir relu son roman. )
- IlianaGrand sage
thierry75 a écrit:Une fois encore, je travaille ou fais travailler mes élèves sur ce texte (la première S, pas la STI2D), et une ques tion me taraude, c'est celle du naturalisme (que les élèves sont censés avoir vu en 2nde) : la chronique de Giono, c'est le contraire du naturalisme, mais comment l'expliquer de manière claire et convaincante ? Je m'en sens incapable.
Une âme charitable pour m'éclairer ?
Et pourquoi ne pas partir des propos de Giono lui-même, qui dans sa préface aux Chroniques, développe cette question ?
La confrontation des versions, les pistes qui se multiplient en partant dans une direction, puis une autre, le récit qui ne permet pas de dégager une "vérité", le divertissement dans le mal, ça fait beaucoup contre le naturalisme, non ?
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Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- IphigénieProphète
Au fond du questionnement, il y a que problème avec Giono, c'est justement sa conception de la nature: et je ne m'y lancerais pas en première
Ce que dit Iliana est très vrai toutefois.
Ce que dit Iliana est très vrai toutefois.
- charlygpNiveau 9
Si je reprends le motif du "hêtre" (en ayant relu l'incipit et en ayant vaguement en tête le roman), je dirais que la description n'est pas naturaliste. D'abord, la délégation des points de vue ne semble pas présente. Le romancier, qui refuse de se prononcer dans le roman naturaliste (cf. Philippe Hamon), se prononce dès l'entrée du roman avec la première personne. La description n'est ni catalogue ni impressionniste. Du point de vue du traitement stylistique, on s'éloigne donc du naturalisme.
Le hêtre est, en plus, un être autonome comme cela a été dit plus haut. Il n'est pas contaminé par le point de vue des personnages. En cela il s'écarte de la perception des objets naturalistes (à opposer aux nombreuses descriptions/perceptions de l'alambic qui changent à tout va).
Dans le roman, une phrase pourrait résumer son esthétique : "On ne voit jamais les choses en plein". Nous restons dans un style assez lacunaire dans lequel il n'y a aucun effet catalogue.
Le hêtre est, en plus, un être autonome comme cela a été dit plus haut. Il n'est pas contaminé par le point de vue des personnages. En cela il s'écarte de la perception des objets naturalistes (à opposer aux nombreuses descriptions/perceptions de l'alambic qui changent à tout va).
Dans le roman, une phrase pourrait résumer son esthétique : "On ne voit jamais les choses en plein". Nous restons dans un style assez lacunaire dans lequel il n'y a aucun effet catalogue.
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