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wanax
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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par wanax Dim 19 Mar - 13:22
Verdurette a écrit:Dans le premier degré, on ne peut trouver de solution (et encore, souvent boiteuse) que si les parents sont en phase avec nous. Ce qui est loin d'être toujours le cas. Si les parents refusent de voir le problème, ou cautionnent l'attitude de l'enfant, on peut empiler les équipes éducatives, les signalements, les PPRE... rien ne change.
C'est là, pour moi, le nœud du problème : l'ingérence démesurée de certaines familles qui ne se préoccupent jamais des devoirs, des notes, du comportement de leur enfant, mais qui sont néanmoins décisionnaires pour tout ce qui concerne l'école : si leur enfant passait ou pas à l'époque où il y avait encore des maintiens, si l'enfant est orienté ou pas... On ne demande pas aux parents de reconnaitre le statut de "professionnels compétents" aux enseignants, la plupart des parents savent mieux que nous ce qu'il faut faire, en même temps ils attendent que nous éduquions leurs enfants à leur place parce que c'est chronophage et générateur de tensions, sans compter tous les cas où les mauvaises notes ou les remarques sur le comportement sont mises sur le compte du racisme, ce qui a le don de m'exaspérer.

Notre hiérarchie a bien fait tout ce qu'il fallait pour que la situation soit intenable... pour nous ! Eux sont bien à 'abri dans leur bureau, principalement occupés à limiter les vagues.

Solution : taper au porte-monnaie.
L'enfant se comporte bien ? On le garde dans le système classique, gratuit.
L'enfant est violent, mal éduqué ? On le met dans une classe payante, mettons 100 euros/mois. Cette classe peut se trouver dans la même école.
L'enfant continue à faire %%%%% ? On le met dans une classe encore plus coûteuse.
Cela devrait régler une bonne partie des cas difficiles.
kero
kero
Grand sage

Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par kero Dim 19 Mar - 13:54
Moi je rejoins, à certains égards, the educator.

De fait, on constate que de nos jours, on tend à faire passer tout événement à la moulinette de la cellule psychologique. Et on a parfois le sentiment qu'il y a une tendance à l'excès, de ce côté-là. Un acte peut être dur à accepter ou vivre, certes. Doit-il être systématiquement prise en charge par des psychologues ? Cela revient, quelque part, à sous-entendre que la souffrance face à un événement est pathologique. Ce qui me semble contestable. Il y a là une affaire de curseur. Que des personnes faisant face à un attentat aient besoin d'un soutien psychologique, je le conçois. Que cela soit nécessaire pour des personnes ayant vu un enfant se laisser aller à des actes de violence comme ceux qui ont été décrits, j'en suis moins sûr.

Ce qui est certain, en tout cas, c'est que le curseur se déplace tout doucement. C'est une évolution historique intéressante.

Maintenant, sur le fond, faire ce constat sur la cellule psychologique ne revient en aucun cas à contester que l'acte dont il est question est grave, inacceptable et devrait être traité comme tel par l'institution, par une réponse forte. Ce qu'il ne sera pas. À noter d'ailleurs, que c'est surtout cette réalité de non-réponse institutionnelle que je trouve, personnellement, traumatisante.

Et du coup, on a un sentiment gênant. Celui que - comme ça a été dit - la multiplication de cellules psychologiques est surtout un moyen pour se donner bonne conscience à bon compte.

Remarquons enfin le parallèle intéressante entre le traitement de la victime et de l'agresseur. Pour la victime, on ne fera rien pour réparer, mais on mettera en place une cellule psychologique; pour l'agresseur, on ne sanctionnera pas mais on développera un parcours pédagogique lui permettant d'apprendre le vivre-ensemble. Une réponse qui est symétriquement psychologique et non administrativo/juridique.
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the educator
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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par the educator Dim 19 Mar - 16:05
wanax a écrit:
Verdurette a écrit:Dans le premier degré, on ne peut trouver de solution (et encore, souvent boiteuse) que si les parents sont en phase avec nous. Ce qui est loin d'être toujours le cas. Si les parents refusent de voir le problème, ou cautionnent l'attitude de l'enfant, on peut empiler les équipes éducatives, les signalements, les PPRE... rien ne change.
C'est là, pour moi, le nœud du problème : l'ingérence démesurée de certaines familles qui ne se préoccupent jamais des devoirs, des notes, du comportement de leur enfant, mais qui sont néanmoins décisionnaires pour tout ce qui concerne l'école : si leur enfant passait ou pas à l'époque où il y avait encore des maintiens, si l'enfant est orienté ou pas... On ne demande pas aux parents de reconnaitre le statut de "professionnels compétents" aux enseignants, la plupart des parents savent mieux que nous ce qu'il faut faire, en même temps ils attendent que nous éduquions leurs enfants à leur place parce que c'est chronophage et générateur de tensions, sans compter tous les cas où les mauvaises notes ou les remarques sur le comportement sont mises sur le compte du racisme, ce qui a le don de m'exaspérer.

Notre hiérarchie a bien fait tout ce qu'il fallait pour que la situation soit intenable... pour nous ! Eux sont bien à 'abri dans leur bureau, principalement occupés à limiter les vagues.

Solution : taper au porte-monnaie.
L'enfant se comporte bien ? On le garde dans le système classique, gratuit.
L'enfant est violent, mal éduqué ? On le met dans une classe payante, mettons 100 euros/mois. Cette classe peut se trouver dans la même école.
L'enfant continue à faire %%%%% ? On le met dans une classe encore plus coûteuse.
Cela devrait régler une bonne partie des cas difficiles.
J'adore la société dans laquelle tu as envie de vivre. En plus, juge et partie, c'est merveilleux! Décider à la place de son voisin quelle éducation il doit donner à son enfant, et le rançonner sinon. parfait. On comprends bien que dans ce cas, libéraliser l'école et mettre Wanax en concurrence avec son voisin, ça devient du salut public.
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the educator
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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par the educator Dim 19 Mar - 16:11
henriette a écrit:En fait, l'un n'exclut pas l'autre.
Nous sommes d'accord, mais je constate plutôt une tendance à basculer vers la "thérapie", et à alimenter le traumatisme.
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archeboc
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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par archeboc Dim 19 Mar - 17:51

A partir du moment où le niveau de violence dans la société baisse, le fait d'être victime d'un acte violent devient pathologique.

A partir du moment où la justice n'assume plus sa mission de substitut au besoin de vengeance, ce besoin de vengeance devient pathologique.

A noter l'incohérence dans la position de the_educator, qui prend souvent pour argument que le niveau de violence baisse, mais reste accroché à un modèle de société où subir la violence était naturel. Plus largement, on sent dans la pensée d'ultra gauche un refus d'une seule violence : celle du monopole légitime de l'Etat.
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the educator
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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par the educator Dim 19 Mar - 18:04
A noter l'incohérence dans la position de the_educator, qui prend souvent pour argument que le niveau de violence baisse, mais reste accroché à un modèle de société où subir la violence était naturel.
Je ne suis accroché à rien du tout, je considère simplement que rien n'est gagné, enfin pas suffisamment, visiblement, pour se passer du traumatisme.

Plus largement, on sent dans la pensée d'ultra gauche un refus d'une seule violence : celle du monopole légitime de l'Etat.
Quel rapport ici? Je ne comprends pas bien en quoi le fait de se rendre la violence potentielle (mais pas seulement la violence en fait) moins traumatique contribue à ne refuser que la seule violence étatique?
Dimka
Dimka
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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par Dimka Lun 20 Mar - 11:13
kero a écrit:Et du coup, on a un sentiment gênant. Celui que - comme ça a été dit - la multiplication de cellules psychologiques est surtout un moyen pour se donner bonne conscience à bon compte.
the educator a écrit:J'y vois cependant, dans l'un et l'autre des cas, cette tendance à "psychologiser", à une victimisation d'une part (je sépare le faire d'être victime, et la victimisation), mais surtout à une mise sous assistance.
J’ai (probablement) une vision déformée, mais pour moi, le soutien psychologique (je préfère parler de soutien psy, parce que « cellule », ça fait très formel, mais ça ne correspond à rien, en vrai, c’est juste un terme journalistique) ne « victimise » pas. Penser cela, c’est un point de vue qui me semble médiatique, tenant du préjugé.

Du genre, « ho, de mon point de vue extérieur, ça ne sert à rien, y en a trop, y en a de plus en plus » : as-tu déjà causé avec des gens qui participent au soutien psy ? À des gens qui en ont bénéficié ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est, une « cellule psychologique » ? Pour un truc grave, on met un cump, mais ce n’est pas que ça, et il y a des dispositifs plus légers et plus informels : c’est clair qu’on ne va pas mettre le même cump à l’école machin qu’au bataclan, mais est-ce que le bataclan empêche qu’on cherche à mettre un dispositif adapté à des situations moins graves ? Est-ce possible d’envisager que les psys soient suffisamment intelligents et compétents pour savoir qu’un attentat et une violence scolaire, c’est différent et que les impliqués ne devront pas forcément être traités de la même manière ? Est-ce que tu as déjà, avant de te faire un point de vue sur la « cellule psychologique », laissé un psy y participant (des psys !) t’expliquer les tenants et les aboutissants, justifier son job ?

Et si des collègues estiment que les élèves dont ils ont la charge (et donc qu’ils connaissent) ont besoin d’un soutien psychologique, pourquoi remettre ça en cause comme ça, sans connaître la situation en particulier, et à partir de deux-trois idées générales sur les « cellules d’aide psychologique » ? D’habitude, sur ce forum, mettre en cause la compétence et la parole d’un prof, c’est plutôt à faire avec des pincettes.

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Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon - Page 4 Empty Re: Clichy : l’agression de trop à l’école Louis Aragon

par the educator Lun 20 Mar - 15:55
Mais je suis d'accord avec toi, ce n'est ni le besoin ni la compétence que je remets en cause. Et quand je parle de victimisation, c'est bien du traitement par les médias/opinion publique dont je parle.
De l'effet sur ceux qui n'en ont pas besoin (du moins pour le moment) et qui aboutit à une société ou justement la moindre exception devient traumatique, et nécessite sa prise en charge prévue par le contrat. Tu comprends ce que je veux dire?
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