Quelle prépa littéraire parisienne pour un élève de niveau correct sans plus ?

Un de mes élèves de TL voudrait faire une classe préparatoire littéraire à Paris. Il s'en remet à moi pour lui en recommander un petit nombre, car je connais bien son niveau. Il n'est pas latiniste, il n'a pas suivi l'option mathématiques, il a un niveau correct et est curieux de beaucoup de choses,  mais il est un peu le borgne au royaume des aveugles: dans mon lycée, les L n'ont pas un très bon niveau. Il n'y a pas si longtemps, il souhaitait plutôt se diriger vers Sciences-Po, ce qui a à mon avis correspond davantage à son profil.

Je ne connais plus le circuit depuis que j'en suis sortie, il y a dix ans. Il me semble que les choses ont un peu changé. Je vois des élèves intégrer des prépas aujourd'hui alors que leur niveau ne me semble pas extraordinaire.

Plusieurs de mes élèves ont déjà intégré des classes préparatoires à Paris ou en région parisiennes (H4, Fénelon, Lakanal) mais ils avaient un niveau supérieur à celui de cet élève, et, pour ceux pris à H4, avaient passé un bac S.

Quels établissements susceptibles de l'accueillir pourriez-vous m'indiquer?

D'avance, merci! Cela me permettra aussi de mettre mes dossiers de PP à jour.

Bonjour, 
S'il est prêt à aller sur Versailles, il y a LA BRUYÈRE. 
Sinon, sur Paris, il y a CONDORCET, DURUY, Claude MONET...

Le lycée Marcelin Berthelot à Saint-Maur, dans le Val de Marne ?
Il est sur le rer A et à l'époque il y avait un internat, je pense que c'est toujours le cas.

Hirondelle78 a écrit:Bonjour, 
S'il est prêt à aller sur Versailles, il y a LA BRUYÈRE. 
Sinon, sur Paris, il y a CONDORCET, DURUY, Claude MONET...

Ça dépend de ce qu'on appelle "niveau correct". Ce sont mes meilleurs élèves de L que j'envoie dans ce genre de lycées, mais notre L n'est pas très bonne, on n'envoie jamais personne dans les grandes parisiennes (h4 etc.). S'il a le niveau de Science po Paris, ça me paraît bon, en revanche ces lycées sont au-dessus du niveau des Science po province.
Un peu en dessous il y a Jeanne d'Albret, à St Germain-en-laye (RER A, Yvelines).
À Paris je ne sais plus et je suis aussi preneuse d'infos.

Depuis la dernière réforme, une langue ancienne est obligatoire en 1ère année de CPGE littéraire. Il est possible que ce critère puisse déjà permettre à ton élève de faire un 1er tri : quelles prépas acceptent des non-latinistes parmi celles qu'il envisage ?

Il y a souvent du latin ou du grec grands débutants justement pour accueillir des élèves non classicistes au départ, c'est presque obligatoire vue la réforme et vu le peu de latinistes et hellénistes au lycée.

Merci à vous pour ces premières pistes.

Eliza-Jane: en effet, il faut qu'il y pense. Je le lui ai déjà dit l'an passé. Nous possédons dans notre lycée un enseignement en LA de bonne qualité, des classes de plus de 25 par niveau pour le latin comme pour le grec. Il n'a pas voulu en profiter...

A Berthelot il y a un enseignement complémentaire en hypo qui permet de préparer Sces Po. Pas mal de gens de ma prépa ont intégré des écoles, à Lille et Bordeaux notamment, je crois.
Normalement il y a des cours de latin grand débutant, oui !

Lycée Michelet à Vanves, métro Corentin Celton, tutraverses la rue et tu es à Paris. Il y a un internat mixte, et il y avait avant (à vérifier) du latin grand débutant et une préparation à Sciences po.
Je m'interroge quand même, l'élève est-il vraiment prêt à aller en prépa? La curiosité n'est pas à mon sens la qualité principale nécessaire... même si on est bien d'accord que c'est déjà ça.
L'année dernière on avait des L brillants, on en a envoyé une en prépa à Toulouse et un à Sciences po, d'autres font des bi filières, ils étaient bien plus que curieux, et déjà c'est un peu rude apparemment.
APB se chargera de faire (éventuellement) le tri! Je ne doute pas que tu aies fait ton travail de PP correctement.

Oui, j'avais un peu la même impression... est-ce qu'il se rend bien compte du travail et de l'investissement que ça représente ?

Je pense qu'il ne faut pas non plus exagérer l'investissement que cela représente. 
Aujourd'hui la plupart des prépas littéraires ne prépare plus seulement aux ENS, il y a bien plus de débouchés offerts qu'il y a dix ou quinze ans, et c'est précieux. Un élève d'un niveau satisfaisant, motivé et travailleur, a des chances d'y trouver un cadre bien plus enrichissant que la fac. Ce n'est évidemment pas la même plaisanterie à LLG ou à H4.

À titre personnel, entre une prépa de niveau moyen et une première année d'université, je juge évident qu'il n'y a pas photo.

Peut-être mais là on parle d'élève de niveau "correct sans plus". J'ai tendance à toujours voir la prépa comme une filière d'excellence très sélective, ça aurait donc changé à ce point?

Cela a pas mal changé.

Mais tu as sans doute raison, tout dépend où l'on met la barre du "correct sans plus", mon échelle est sans doute un peu fausse.

Il y a une donnée à prendre en compte: je suis d'un jugement sévère - trop, vous dirait l'inspecteur- pour un professeur du secondaire actuel.

Cet élève a plus de 17 de moyenne et est félicité par tous...sauf moi. Je lui mets des 12, des 13 qui le désespèrent. Je ne le trouve pas rigoureux, il y a dans ses analyses quelque chose de superficiel qui semble faire illusion auprès des autres. Il n'approfondit jamais. Il couvre ses copies de litres d'encre sans jamais faire de brouillon. Vous l'aurez compris: c'est le type d'élève faussement brillant auquel ce bradé de bac a donné naissance, mais selon moi il devrait trouver ses limites en classe préparatoire, si celle-ci du moins n'a pas encore été contrainte d'en rabattre sur ses exigences.

Le problème est la difficulté de savoir encore ce qu'est un « niveau correct sans plus », dans l'état où nous sommes aujourd'hui. Ah, je vois qu'Orlanda m'a devancé.

DesolationRow a écrit:Je pense qu'il ne faut pas non plus exagérer l'investissement que cela représente. 
Aujourd'hui la plupart des prépas littéraires ne prépare plus seulement aux ENS, il y a bien plus de débouchés offerts qu'il y a dix ou quinze ans, et c'est précieux. Un élève d'un niveau satisfaisant, motivé et travailleur, a des chances d'y trouver un cadre bien plus enrichissant que la fac. Ce n'est évidemment pas la même plaisanterie à LLG ou à H4.

À titre personnel, entre une prépa de niveau moyen et une première année d'université, je juge évident qu'il n'y a pas photo.

+1, les CPGE (pour la plupart) se sont adaptées aux nouveaux bacheliers.

Il n'est pas impossible non plus qu'il soit contraint à plus de rigueur au contact de la prépa, quand il va découvrir que 17 de moyenne, ah non c'est fini.
Mais je comprends très bien ce que tu crains, Orlanda.

Ça peut arriver, malgré tout, un élève qui se repose sur ses facilités jusqu'en terminale et que la prépa contraint à se réveiller un peu. Donc, il n'y a pas de mal à l'envoyer dans une bonne prépa de 2e catégorie comme Claude Monet (si elle est toujours de ce type), sachant que, de toute façon, on n'est pas marié à la prépa : on en part quand on veut.

Ah oui d'accord! J'imagine bien le genre d'élèves.
Celui qu'on a envoyé à Sciences Po l'année dernière a eu pendant deux ans entre 19 et 19,5 de moyenne générale, il a eu 19,8 de moyenne au bac et s'en sort admirablement à Poitiers. Celle de prépa était plus "poussive" et n'avait que 18 de moyenne
Je suis une vieille élitiste moi aussi...

DesolationRow a écrit:Il n'est pas impossible non plus qu'il soit contraint à plus de rigueur au contact de la prépa, quand il va découvrir que 17 de moyenne, ah non c'est fini.
Mais je comprends très bien ce que tu crains, Orlanda.

Certains aussi s'effondrent lorsqu'ils sont confrontés à cette rigueur et qu'ils ont eu des bonnes notes facilement au lycée.

DesolationRow a écrit:Il n'est pas impossible non plus qu'il soit contraint à plus de rigueur au contact de la prépa, quand il va découvrir que 17 de moyenne, ah non c'est fini.
Mais je comprends très bien ce que tu crains, Orlanda.

Je pense en effet que cela lui fera le plus grand bien. Il y étudierait en outre parmi des élèves qui auront pour beaucoup le même 17 de moyenne du secondaire.

Mes craintes sont un peu nourries d'amertume. Je me sens impuissante à insuffler de là où je suis un peu de rigueur. Cet élève en est une belle illustration. Il résiste à mes conseils parce qu'il reçoit par ailleurs de bien belles notes. Il balaie d'un revers de main la possibilité d'intégrer notre vaillant groupe de latinistes, parce qu'au fond, ça ne sert à rien. En revanche, il va au "club Sciences Po", animé de manière bien relâchée par un collègue éolien.

Tout cela me rend triste, en fait.

Ah oui... je vois un peu.

Bon ben oublie cette tristesse puisque tu as fait ce que tu as pu et dû, et conseille-lui le genre de prépa qui a été indiqué ici.

PauvreYorick a écrit:Ah oui... je vois un peu.

Bon ben oublie cette tristesse puisque tu as fait ce que tu as pu et dû, et conseille-lui le genre de prépa qui a été indiqué ici.

Oui!

Merci à tous pour votre aide. Je lui transmettrai tout cela.

Hirondelle78 a écrit:Bonjour, 
S'il est prêt à aller sur Versailles, il y a LA BRUYÈRE. 
Sinon, sur Paris, il y a CONDORCET, DURUY, Claude MONET...

J'ai passé les meilleures années de ma vie dans ce lycée!!!
Je donnerais beaucoup pour les revivre!

Quelles notes en EAF ? quelles moyenne de classe dans les différentes matières, par rapport à la sienne ? quel est son rang dans la classe ? c'est ça qui intéresse les jurys des prépas.