Conditions de travail MCF en ESPE ?

Bonjour à tous,

J'envisage de candidater à un poste de MCF en ESPE, mais je me demande bien quelles sont les conditions de travail dans ces écoles, j'ai entendu tellement de mal des IUFM... Est-ce que l'on a face à nous des étudiants volontaires ? Est-ce que la charge de travail laisse du temps pour la partie recherche ?

Merci pour vos remarques,

Cordialement,

Z

Par curiosité : qu'est-ce qui peut donner envie d'occuper un tel poste ?

Je voudrais trouver un emploi qui me permette de faire de la recherche, au lycée c'est malheureusement trop aléatoire, on n'est jamais sûr d'avoir un temps partiel et/ou un EDT aménagé.

8h de cours par semaine, voire un peu moins s'il y a des CM, et pas de copies hebdomadaires ...

Quand j'étais stagiaire, je trouvais le comportement de beaucoup d' autres étudiants franchement infect. Beaucoup corrigeaient des copies, papotaient pendant tout le cours, lisaient, jouaient sur leur portable, arrivaient en retard, partaient en avance, ne fichaient rien de rien. Un certain nombre de stagiaires étaient aussi d'un niveau disciplinaire effroyablement bas.

Les cours se déroulaient dans une ambiance atroce. Je détesterais travailler dans de telles conditions. Déjà, un an, comme étudiant, j'en étais malade alors, comme professeur... jamais, même avec un titre de MdC.

Mr_Z a écrit:Je voudrais trouver un emploi qui me permette de faire de la recherche, au lycée c'est malheureusement trop aléatoire, on n'est jamais sûr d'avoir un temps partiel et/ou un EDT aménagé.

Certes, mais tant qu'à être MCF, autant exercer cette noble profession dans un endroit respectable, où l'on travaille vraiment, où l'on fait de la vraie recherche, non ?

Ceci étant, un MCF en Espe n'est pas obligé de chercher dans le cadre d'un labo sciences de l'éduc mais peut le faire dans un labo qui dépend de la fac. J'ai une amie qui fait cela.

DesolationRow a écrit:
Certes, mais tant qu'à être MCF, autant exercer cette noble profession dans un endroit respectable, où l'on travaille vraiment, où l'on fait de la vraie recherche, non ?

Malheureusement, la pénurie de postes (en lettres) fait qu'on ne peut pas forcément se permettre de faire la fine bouche . Il existe des postes en Espe portant sur l'enseignement de la littérature/ la méthodologie pour les concours, ce qui ne me semble pas non plus infamant.

Honnêtement, à moi, si.
Mais c'est une question de point de vue, j'en ai bien conscience

Je comprends cette aversion naturelle (bien que n'ayant jamais été formée à l'Iufm). Quand je vois des descriptifs de poste de Prag portant sur la didactique, je ferme aussitôt la fenêtre du document. Mais là, quand même, l'idée d'avoir la possibilité de faire de la recherche malgré tout, tout en essayant de maintenir certaines exigences en termes d'apprentissage de la littérature dans le cadre de la préparation des concours, me ferait grandement hésiter aussi. Mais j'ignore si l'on est tenu de travailler en recherche sur des perspectives "pédagogiques". Auquel cas, en effet, je préfère enseigner aux secondes et aux STMG...

DesolationRow a écrit:
Certes, mais tant qu'à être MCF, autant exercer cette noble profession dans un endroit respectable, où l'on travaille vraiment, où l'on fait de la vraie recherche, non ?

De plus, si on joue la carte du secondaire avec compétence, sérieux et professionnalisme, on peut aussi se trouver dans un établissement digne de ce nom (classe préparatoire ou non), y réussir sa carrière, et regarder de haut les professeurs d'ESPE, indépendamment de leur statut autoproclamé de chercheurs.

Merci à tous pour vos réponses !

N'oubliez pas également les tâches administratives de plus en plus nombreuses et chronophages comme on dit.
Je ne sais pas si l'année de "stage" est plus propice à se faire refiler pas mal de travail de ce côté-là, j'imagine que ça dépend des endroits, mais c'est un pan non négligeable du temps qui n'est pas consacré à la recherche.

Or, en fonction des maquettes des ESPE, qui donnent pas mal de travail inutile aux étudiants, je suppose que ça peut donner un travail important aux enseignants.

Oui, je crois que malheureusement toute la fonction publique est touchée.

Mr_Z a écrit:Bonjour à tous,

J'envisage de candidater à un poste de MCF en ESPE, mais je me demande bien quelles sont les conditions de travail dans ces écoles, j'ai entendu tellement de mal des IUFM... Est-ce que l'on a face à nous des étudiants volontaires ? Est-ce que la charge de travail laisse du temps pour la partie recherche ?

Merci pour vos remarques,

Cordialement,

Z

De toute façon, un MCF est payé pour faire un mi-temps en recherche : la question de savoir si son poste lui en laisse le temps ne se pose pas, il doit le faire. Dans de mauvaises conditions et mal, sans doute, mais il n'a pas le choix.

Il faut lire avec attention la fiche de poste et regarder à la fois quel est le laboratoire de rattachement, quelle est la section CNU et quel est le profil de recherche demandé. Dans mon labo qui est purement disciplinaire, je côtoie des collègues de l'ESPE qui mènent des travaux sur des objets guère différents des miens. Ils sont rattachés à la 9e section du CNU comme moi (Langue et littérature françaises) et non à la 70e (Sciences de l'éducation). En général, les profils précisent dans quelle équipe du labo le collègue recruté devra s'insérer : je ne m'attendais pas, lors de mon recrutement voilà quelques années déjà, à être autant contrainte de réorienter mes travaux pour coller aux orientations collectives. Cette remarque vaut pour tout poste.

Pour la partie enseignement, pas d'autre solution que d'envoyer un e-mail ou téléphoner pour demander quel est le service de cours envisagé : dans quels diplômes, à quels niveaux, quelle part de suivi de stage, etc. Les collègues de l'ESPE que je côtoie font tourner une licence de Sciences de l'éducation (dès la L1), proposent des cours transversaux aux autres licences, interviennent dans le master premier degré ainsi que second degré. Regarder également quel est le lieu d'enseignement : les ESPE ont souvent des antennes régionales, ce qui signifie passer du temps sur la route (les universités aussi, cela dit, un grand bonheur). Globalement, je dirais qu'en UFR, notre croix, c'est la L1, l'ESPE a la sienne avec les stagiaires. Mais c'est donc une petite partie de l'offre de cours.

Quant à l'administratif chronophage, je confirme mais ce sera la même chose dans une UFR : mêmes dossiers d'évaluation, d'accréditation, etc. – quoique l'ESPE ait un petit côté "extension du rectorat" qui me paraît parfois aggraver les choses. Du côté de l'atmosphère globale, je trouve l'état d'esprit côté ESPE plus marqué par l'enseignement primaire et secondaire : j'y ai vu des power point pleins de couleurs avec des blagues navrantes, devant lesquels je me sentais confondue avec une élève de CM1… mais au moment de la remontée des notes ou de problème avec un étudiant, belle solidarité pour les retrouver ou pour mettre les choses au point avec l'étudiant. Mes collègues UFR ne perdent pas de temps à fignoler des power point tout court et sont plus incisifs en général, mais il y a aussi davantage de grandes gueules et de gros égos.

Je crois que je préférerais encore avoir un poste de MCF dans un IUT que dans une ESPE : l'idée de macérer dans une marinade infantilisante, très peu pour moi. Au moins, dans un IUT, les collègues travaillent davantage en prise avec le monde professionnel et les "partenaires" institutionnels locaux : ils me semblent moins en circuit fermé qu'à l'ESPE. Dernière chose, penser que l'on reste coincé sur un poste bien longtemps : mouvement de mutation des MCF totalement bloqué, la seule possibilité de changer d'établissement reste soit le poste à l'étranger, soit l'HDR et le recrutement comme professeur dans un autre établissement en général. Mais que faute de grives, l'on mange des merles, je le conçois fort bien.

Merci granitza_ et Philomèle, je vois bien qu'il y a une part très aléatoire dans le fait de candidater en ESPE...