CPGE portes ouvertes info relayée par (ou émanant ?) d'un IPR

bonsoir,
voici l'info qu'on nous demande de relayer auprès de nos élèves de terminales...
«  Venez rencontrer les élèves, leurs professeurs, visiter les salles de cours, de travaux pratiques, l’internat... Venez découvrir une formation d’excellence accessible à tout élève de Terminale S ou bachelier S qui a envie de se donner les moyens ! Les CPGE c’est presque 100% de réussite pour déboucher vers des carrières de responsabilité et rémunératrices ! »
Ce qui me gêne un peu c'est la manière de voir les choses qui ne se cache même plus dans la dernière phrase...

Préféreriez-vous leur faire visiter une école de commerce privée post-bac, hors de prix et inutile ?
La formation scientifique en CPGE est excellente, quasiment gratuite, et oui il est rémunérateur d'etre ingénieur.
Je n'aurais aucun scrupule à envoyer des élèves faire une telle visite, en insistant sur le fait que les boursiers sont d'ailleurs les bienvenus dans ces classes (ils bénéficient a minima de la gratuité ou de frais réduits d'inscriptions aux concours).
Les CPGE scientifiques sont l'un des parcours post-bac les moins inégalitaires, nous n'avons pas à en rougir. Ni du fait que faire des études peut conduire à bien gagner sa vie : tout le monde ne fait pas le choix de l'enseignement...

Je me permets de signaler que les CPGE économiques (voie ECS) et littéraire (B/L) recrutent aussi des bacheliers S, il n'y a pas que les prépas scientifiques...

Après, je trouve ça assez étrange qu'un IPR relaye ce genre d'info: d'une, les CPGE dépendent de l'inspection générale; de deux, la plupart des enseignants en CPGE consacrent un temps non-négligeable à la promotion de leur lycée et de leur filière dans les lycées avoisinant, ça me semble un peu facile de demander à un IPR de faire de la pub à sa place.

Oui, enfin des prépas B/L il y en a tout de meme moins sur le territoire que des prépas scientifiques, et les débouchés, comme pour les ECS d'ailleurs, sont beaucoup moins certains et égalitaires que ceux des prépas scientifiques. Il faut un bon niveau dans les matières littéraires et un excellent bagage culturel pour etre sur d'un résultat.

S'il y a des soucis pour remplir des classes, et que l'alternative c'est pub par un IPR ou fermeture, je conçois qu'on donne un coup de main aux collègues de la classe. Il ne s'agit pas de dévoyer gravement les élèves.

RogerMartin a écrit:
S'il y a des soucis pour remplir des classes, et que l'alternative c'est pub par un IPR ou fermeture, je conçois qu'on donne un coup de main aux collègues de la classe. Il ne s'agit pas de dévoyer gravement les élèves.

Et puis on donne un grand coup de main aux élèves qui pourraient être tentés de s'auto-censurer. Dans l'optique d'essayer de réduire (un peu) les inégalités scolaires, je pense qu'on ne fera jamais trop de pub aux CPGE.

Je n'ai rien contre les CPGE.
Ce qui me dérange c'est l'emploi de ce "vocabulaire" par un IPR... rien d'autre.
Lorsqu'on voit les dérives "managériales" qui s'annoncent force est de constater que le "vocabulaire" de certains se libère...
Évidemment je suis d'accord sur la qualité du service public par rapport aux Écoles de commerce privées et hors de prix (inutiles? je ne peux pas juger)
De même que je relaierai l'info à mes élèves. De même que la Prépa concernée n'est pas à remettre en cause, mais elle a peut-être un peu plus de mal à recruter (par manque d'information des élèves et de leurs parents), alors que j'ai personnellement eu des élèves qui y sont passés, y ont réussi des concours "prestigieux" et qu'elle vaut donc celle plus connue/demandée de mon académie...

Voilà. L'IPR n'est pas coupable de tous les crimes de la terre sur ce coup-là.
Sur les écoles de commerce, je pensais surtout à celles qui recrutent dès le bac. Ce sont souvent des attrape-nigauds. Quant à celles où l'on rentre après une préparation ECS, la note est souvent bien trop chère pour la plupart des familles.

On se plaint de l'autocensure et du manque d'informations. Certains collègues de lycées qui n'envoient aucun élève en CPGE se défendent en disant qu'ils manquent d'info. Le recteur s'en étonne. Bon, ben voilà, l'IPR arrose.
Logique.
Je préfère la dernière phrase du message aux annonces de l'Education Nationale qui ne donne jamais les salaires proposés (ou en mentant, "le haut de l'OCDE") et infantilise les recrutés.
Après chacun choisit, d'ailleurs c'est une journée portes-ouvertes apparemment.

Il est vrai que beaucoup de lycées ne disposent pas d'informations précises pour les CPGE. Les collègues de ces classes entendent des avis rapportés par les CDI ou autres totalement faux, mais il est vrai qu'il faut y être pour expliquer ensuite à des terminales ce qu'est vraiment la CPGE du lycée, car c'est compliqué !

Allons jusqu'au bout : il y a même parfois une suspicion chez les collègues du pur secondaire (en LV) qui vous expliquent qu'ils sont chargés de préparer les élèves au bac (niveau B1 ou B2) et c'est tout ! Quand on sait que le bac en LV, résultant de l'abandon de l'effort et des moyens par la haute administration (4h en terminale pour les 2 LV, classes à 28-30), est une plaisanterie, voire une obscénité, on se dit qu'il faudrait mieux expliquer les enjeux (voilà un beau mot français, employé partout, qui n'existe pas en allemand ?)

Merci de votre contribution, qui n'est pas sans lien avec ce fil, où il est question d'encourager les bacheliers S à candidater en CPGE scientifique.

Fiston aîné a été envoyé en mission d'évangélisation pour la prépa dans son ancien lycée à la demande du cde...

Et +1 avec RogerMartin, fiston est très heureux dans sa prépa scientifique. Il bosse énormément mais le rythme de croisière est en marche. Les profs sont au top, ça bosse en solo et très souvent en équipe avec des camarades qui sont tous curieux, sérieux et enthousiastes.

Oui je pense qu'une publicité n'est pas de trop.

Etant élève, aucun professeur de TS ne nous parlait des classes prépa. Comme je voulais être enseignant de SVT, je ne voyais pas l'intérêt de faire une classe prépa. Je n'ai jamais compris pourquoi les 3/4 de mes camarades de prépa agreg en avaient fait une puisqu'ils voulaient être enseignants...    ce n'est qu'en juin au moment de passer les TP et les oraux que j'avais appris l'existence d'une école, l'ENS, qui préparait à l'agrégation. Et encore parce que un de mes camarades qui avait eu le CAPES et pas l'agreg avait postulé.

Alors oui, il faut faire un maximum de publicité, pas que pour les CPGE d'ailleurs, mais aussi pour les Grandes Écoles elles-mêmes. Les inégalités se jouent aussi au niveau des informations données aux jeunes lycéens sur les poursuites d'études possibles. Le travail est aussi à faire dans les lycées de campagne, ceux de la France périphérique. Je travaille cette année en lycée avec des jeunes de REP, et il y a toujours des pépites parmi eux qui méritent d'intégrer une CPGE

J'ai découvert l'existence des prépas en deuxième année de fac...

bruno09 a écrit:J'ai découvert l'existence des prépas en deuxième année de fac...

Je me sens moins seul

gauvain31 a écrit:

bruno09 a écrit:J'ai découvert l'existence des prépas en deuxième année de fac...

Je me sens moins seul

C'est ça les prolos...

bruno09 a écrit:

gauvain31 a écrit:

bruno09 a écrit:J'ai découvert l'existence des prépas en deuxième année de fac...

Je me sens moins seul

C'est ça les prolos...

Exactement : "C'est la luuuuteee finaaale...   "   (je chante pas très juste désolé)

Plus sérieusement, il est vrai que mon passage en prépa agreg a été à ce moment là un des rares moments où j'ai vu le poids du milieu socio-culturel dans l'influence du parcours post-bac de mes camarades et de moi-même. La responsable de la prépa agreg avait demandé dès le premier jour qui avait fait une classe prépa: je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il y eu une large majorité de doigts levés. Heureusement que je n'étais pas seul à avoir eu une formation 100% universitaire, mais j'avais l'impression d'être dans un monde ... un peu différent par rapport à la prépa CAPES (j'étais le seul fils d'agriculteur/ouvrier de la promo et pas peu fier d'ailleurs )

gauvain31 a écrit:
Plus sérieusement, il est vrai que mon passage en prépa agreg a été à ce moment là un des rares moments où j'ai vu le poids du milieu socio-culturel dans l'influence du parcours post-bac de mes camarades et de moi-même. La responsable de la prépa agreg avait demandé dès le premier jour qui avait fait une classe prépa: je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il y eu une large majorité de doigts levés. Heureusement que je n'étais pas seul à avoir eu une formation 100% universitaire, mais j'avais l'impression d'être dans un monde ... un peu différent par rapport à la prépa CAPES (j'étais le seul fils d'agriculteur/ouvrier de la promo et pas peu fier d'ailleurs )

Il faut tout de même noter que ce déterminisme social est plus faible dans les filières scientifiques que dans toute autre filière. Et, plus important, il tient parfois à pas grand'chose : dans mon lycée de campagne alsacienne, il a suffit de l'arrivée de 2 profs passés par une prépa et du retour d'expérience des premiers élèves qu'ils avaient incité à s'y lancer pour qu'à mon arrivée on compte 50 % d'élèves de TS qui postulent en prépa.

K1nase a écrit:

gauvain31 a écrit:
Plus sérieusement, il est vrai que mon passage en prépa agreg a été à ce moment là un des rares moments où j'ai vu le poids du milieu socio-culturel dans l'influence du parcours post-bac de mes camarades et de moi-même. La responsable de la prépa agreg avait demandé dès le premier jour qui avait fait une classe prépa: je ne m'attendais absolument pas à ce qu'il y eu une large majorité de doigts levés. Heureusement que je n'étais pas seul à avoir eu une formation 100% universitaire, mais j'avais l'impression d'être dans un monde ... un peu différent par rapport à la prépa CAPES (j'étais le seul fils d'agriculteur/ouvrier de la promo et pas peu fier d'ailleurs )

Il faut tout de même noter que ce déterminisme social est plus faible dans les filières scientifiques que dans toute autre filière. Et, plus important, il tient parfois à pas grand'chose : dans mon lycée de campagne alsacienne, il a suffit de l'arrivée de 2 profs passés par une prépa et du retour d'expérience des premiers élèves qu'ils avaient incité à s'y lancer pour qu'à mon arrivée on compte 50 % d'élèves de TS qui postulent en prépa.

Voilà, tu as tout dit. Dans mon lycée: aucun élève de prépa n'est venu; comme tu dis, ça ne tient pas à grand chose. Et cela a été une chance extraordinaire pour ton lycée et peut-être pour toi. C'est pour cela que je ne comprends pourquoi il faut débattre de la publicité ou non qu'il faut faire sur ces classes prépa tellement c'est évident (du moins pour moi) Cela devrait être dans le projet de tous les lycées de France.