- User14656Niveau 1
Bonjour,
J'ai été harcelée durant mon collège et le début de mon lycée. Aujourd'hui, je suis enseignante en maternelle et souhaite aider les élèves de tout âge harcelés, mais aussi les parents concernés. J'ai donc créé un blog sur le sujet (je peux donner l'adresse à ceux que ça intéresse).
Au cours de mes recherches sur le sujet, je suis tombée sur de nombreux parents révoltés par l'attitude des professeurs. "Les enseignants ne font rien, les enseignants ferment les yeux, les enseignants sont coupables ! Il faudrait une loi pour les sanctionner." Alors, j'ai essayé de défendre les profs en expliquant, qu'en classe, souvent, même si on voulait voir, on ne voyait rien. J'ai voulu expliquer qu'une loi sanctionnant les profs ne résoudrait rien, parce que ça ne ferait pas disparaître les harceleurs. Mais bon, je parle dans le vide, face aux parents qui ont vécu le harcèlement de leur enfant.
Etant enseignante en maternelle, le harcèlement auquel je suis confrontée est bien loin de celui de l'élémentaire et encore plus de celui du collège. Alors j'aimerais savoir, comment, vous, vous le vivez dans les grandes classes. Voyez-vous le harcèlement ? Que faites-vous quand c'est le cas ? Qu'est-ce qui vous pose problème ? J'aimerais me servir de vos témoignages pour vous donner la parole sur le blog.
Parce que si on part du principe que les profs sont tous des pourris, alors les élèves et les élèves arrêteront de vous parler et se priveront d'une aide précieuse !
Vous pouvez témoigner à la suite de ce post, par message privé, ou via le blog.
Merci d'avance.
J'ai été harcelée durant mon collège et le début de mon lycée. Aujourd'hui, je suis enseignante en maternelle et souhaite aider les élèves de tout âge harcelés, mais aussi les parents concernés. J'ai donc créé un blog sur le sujet (je peux donner l'adresse à ceux que ça intéresse).
Au cours de mes recherches sur le sujet, je suis tombée sur de nombreux parents révoltés par l'attitude des professeurs. "Les enseignants ne font rien, les enseignants ferment les yeux, les enseignants sont coupables ! Il faudrait une loi pour les sanctionner." Alors, j'ai essayé de défendre les profs en expliquant, qu'en classe, souvent, même si on voulait voir, on ne voyait rien. J'ai voulu expliquer qu'une loi sanctionnant les profs ne résoudrait rien, parce que ça ne ferait pas disparaître les harceleurs. Mais bon, je parle dans le vide, face aux parents qui ont vécu le harcèlement de leur enfant.
Etant enseignante en maternelle, le harcèlement auquel je suis confrontée est bien loin de celui de l'élémentaire et encore plus de celui du collège. Alors j'aimerais savoir, comment, vous, vous le vivez dans les grandes classes. Voyez-vous le harcèlement ? Que faites-vous quand c'est le cas ? Qu'est-ce qui vous pose problème ? J'aimerais me servir de vos témoignages pour vous donner la parole sur le blog.
Parce que si on part du principe que les profs sont tous des pourris, alors les élèves et les élèves arrêteront de vous parler et se priveront d'une aide précieuse !
Vous pouvez témoigner à la suite de ce post, par message privé, ou via le blog.
Merci d'avance.
- Une passanteEsprit éclairé
Le problème en collège et en lycée, c'est que nous voyons finalement assez peu les élèves et que les faits de harcèlement se passent majoritairement à l'extérieur de la salle de classe, pendant les intercours, les récréations, la cantine, quand les élèves ne sont plus sous nos yeux.
Les parents aimeraient qu'on sache parfaitement qui est leur enfant, mais parfois, quand on a une centaine d'élèves, voire davantage, nous avons du mal à retenir le nom d'un élève qui ne prend jamais la parole en classe, ne pose pas de problème. Le professeur principal est un meilleur interlocuteur, il est censé mieux connaître les élèves, mais n'est pas toujours informé de ce qui se passe à l'extérieur de sa classe.
En classe, je perçois parfois des réactions face à certains élèves, des haussements de sourcils, des soupirs qui traduisent une forme d'hostilité mais cela ne va pas plus loin. J'interroge alors parfois, à l'occasion, pour ne pas amplifier l'éventuel problème, des élèves de confiance pour savoir comment se passe l'ambiance de classe.
J'ai eu une seule fois un événement qui aurait pu tourner en harcèlement : j'étais professeurs principal, et j'ai appris (par hasard, puisque personne de la vie scolaire n'avait pensé utile de m'en parler) qu'un élève -isolé déjà en classe- avait été victime d'une moquerie cruelle à la cantine, j'ai insisté pour que l'élève responsable soit exclu une journée afin de montrer l'exemple et prévenir les récidives. Cela a été efficace et a permis à l'élève de finir sa scolarité, toujours isolé, mais sans autre problème.
Je pense que les personnels de la vie scolaire sont plus à même de connaître les relations entre élèves (quand il y a des personnels suffisants, ce qui est malheureusement de plus en plus rare). Si l'élève harcelé n'en parle à aucun adulte, que rien ne se passe de manière visible par un adulte, comment pouvons-nous savoir qu'il y a harcèlement ? A moins d'une chute brutale de résultats scolaires indiquant un éventuel problème, nous ne sommes malheureusement pas voyants...
Edit : j'ajoute, pour avoir été également victime de harcèlement en tant que collégienne, qu'aucun adulte ne le savait, parce qu'il ne me venait même pas à l'idée d'en parler ! Je n'ai jamais reproché aux professeurs de n'avoir rien vu parce que ce n'était pas visible. Comment faire la différence entre deux élèves qui bavardent et un élève en train d'en insulter un autre ?
Les parents aimeraient qu'on sache parfaitement qui est leur enfant, mais parfois, quand on a une centaine d'élèves, voire davantage, nous avons du mal à retenir le nom d'un élève qui ne prend jamais la parole en classe, ne pose pas de problème. Le professeur principal est un meilleur interlocuteur, il est censé mieux connaître les élèves, mais n'est pas toujours informé de ce qui se passe à l'extérieur de sa classe.
En classe, je perçois parfois des réactions face à certains élèves, des haussements de sourcils, des soupirs qui traduisent une forme d'hostilité mais cela ne va pas plus loin. J'interroge alors parfois, à l'occasion, pour ne pas amplifier l'éventuel problème, des élèves de confiance pour savoir comment se passe l'ambiance de classe.
J'ai eu une seule fois un événement qui aurait pu tourner en harcèlement : j'étais professeurs principal, et j'ai appris (par hasard, puisque personne de la vie scolaire n'avait pensé utile de m'en parler) qu'un élève -isolé déjà en classe- avait été victime d'une moquerie cruelle à la cantine, j'ai insisté pour que l'élève responsable soit exclu une journée afin de montrer l'exemple et prévenir les récidives. Cela a été efficace et a permis à l'élève de finir sa scolarité, toujours isolé, mais sans autre problème.
Je pense que les personnels de la vie scolaire sont plus à même de connaître les relations entre élèves (quand il y a des personnels suffisants, ce qui est malheureusement de plus en plus rare). Si l'élève harcelé n'en parle à aucun adulte, que rien ne se passe de manière visible par un adulte, comment pouvons-nous savoir qu'il y a harcèlement ? A moins d'une chute brutale de résultats scolaires indiquant un éventuel problème, nous ne sommes malheureusement pas voyants...
Edit : j'ajoute, pour avoir été également victime de harcèlement en tant que collégienne, qu'aucun adulte ne le savait, parce qu'il ne me venait même pas à l'idée d'en parler ! Je n'ai jamais reproché aux professeurs de n'avoir rien vu parce que ce n'était pas visible. Comment faire la différence entre deux élèves qui bavardent et un élève en train d'en insulter un autre ?
- User14656Niveau 1
Merci beaucoup pour votre témoignage, très complet et qui résume bien ce que je supposais sans trop en être sûre (pour le collège, je n'ai que le point de vue de l'élève que j'étais).
Est-ce que je peux utiliser votre témoignage en vous citant sur le blog ?
Est-ce que je peux utiliser votre témoignage en vous citant sur le blog ?
- AudreyOracle
Le problème est à mon sens que même si l'enseignant constate un harcèlement, la procédure étant d'alerter la direction, la vie scolaire, l'infirmière et tout ce petit monde, une fois qu'on a fait ça, si les personnes précéemment nommées ne font rien, le prof ne peut plus rien faire hormis être vigilant dans sa classe, alerter les collègues de la classe et se montrer disponible pour l'élève victime.
J'ai vécu plusieurs fois cette situation: le prof n'étant que le premier maillon, et loin d'être le dernier, et loin d'être celui qui a le plus de pouvoir, il arrive un paquet de fois qu'il s'arrache les cheveux en voyant qu'un gamin n'est pas sanctionné ou pas aidé comme il le faudrait.
Beaucoup font bien leur travail parmi tous les personnels, mais quand certains le font mal et se trouvent à des postes clés, les conséquences sont lourdes et il est facile pour les familles de dire "les profs" quand en fait, c'est l'ensemble des personnels d'un établissement qui est en jeu.
J'ai vécu plusieurs fois cette situation: le prof n'étant que le premier maillon, et loin d'être le dernier, et loin d'être celui qui a le plus de pouvoir, il arrive un paquet de fois qu'il s'arrache les cheveux en voyant qu'un gamin n'est pas sanctionné ou pas aidé comme il le faudrait.
Beaucoup font bien leur travail parmi tous les personnels, mais quand certains le font mal et se trouvent à des postes clés, les conséquences sont lourdes et il est facile pour les familles de dire "les profs" quand en fait, c'est l'ensemble des personnels d'un établissement qui est en jeu.
- trompettemarineMonarque
Si le proviseur ou le principal est au courant, il se doit d'agir.
Il est maintenant responsable devant la loi s'il ne fait rien contre une situation de harcèlement scolaire.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31985
Il est maintenant responsable devant la loi s'il ne fait rien contre une situation de harcèlement scolaire.
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31985
- AudreyOracle
Certes, mais les délais sont parfois très longs.... si longs qu'ils excèdent la durée de l'année scolaire...
Et puis certains parents se font recevoir par le CPE avec un discours du genre "Mais bon, vu le nombre de problèmes de votre fils avec ses camarades, franchement, on peut se poser des questions sur sa part de responsabilités..."...
Et puis certains parents se font recevoir par le CPE avec un discours du genre "Mais bon, vu le nombre de problèmes de votre fils avec ses camarades, franchement, on peut se poser des questions sur sa part de responsabilités..."...
- User14656Niveau 1
Tiens je vis exactement la même chose lorsqu'il s'agit de signaler un élève avec un potentiel handicap en particulier de type autistique (en petite section, la plupart arrivent non diagnostiqués). Je signale, j'alerte médecin de PMI, psy scolaire, parents et après je me rends compte que si quelqu'un se voile la face, alors je ne peux plus rien faire.
Je peux également citer votre témoignage ?
Je peux également citer votre témoignage ?
- User14656Niveau 1
Tant que c'est du harcèlement psychologique et pas physique, il me semble aussi que c'est plus dur d'avoir des réactions efficaces.
- trompettemarineMonarque
Audrey a écrit:Certes, mais les délais sont parfois très longs.... si longs qu'ils excèdent la durée de l'année scolaire...
Et puis certains parents se font recevoir par le CPE avec un discours du genre "Mais bon, vu le nombre de problèmes de votre fils avec ses camarades, franchement, on peut se poser des questions sur sa part de responsabilités..."...
Il faut alors que les parents portent plainte, et là... miracle, le CPE et le CDE se réveillent.
Dans le collège où travaille mon mari, les cas de harcèlement sont immédiatement traités. Le CDE fait son travail.
Dans mon lycée, en cas de doute, nous (enfin le PP) faisons systématiquement appel à une sorte de cellule de veille.
Les intervenants experts viennent en classe, rappellent la loi, expliquent aux victimes ce qu'elles doivent faire et aux bourreaux ce qu'ils risquent.
C'est très récent chez nous, mais cela semble porter ses fruits.
Maintenant, il y a certainement de nombreux cas que nous ne voyons pas.
- User14656Niveau 1
CDE ? Je ne connais pas ce sigle et google me parle de comité d'éleveurs (oui bon, des fois j'ai l'impression de gérer des petits moutons, mais quand même ! ^^).
Trompettemarine, les victimes ne sont pas menacées par derrière par leurs harceleurs parce qu'elles ont osé parler ?
Trompettemarine, les victimes ne sont pas menacées par derrière par leurs harceleurs parce qu'elles ont osé parler ?
- RogerMartinBon génie
Lumière a écrit:CDE ? Je ne connais pas ce sigle et google me parle de comité d'éleveurs (oui bon, des fois j'ai l'impression de gérer des petits moutons, mais quand même ! ^^).
Trompettemarine, les victimes ne sont pas menacées par derrière par leurs harceleurs parce qu'elles ont osé parler ?
CDE = Chef d'établissement. Vous etes PE depuis longtemps ?
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- User14656Niveau 1
Depuis 8 ans, mais on n'utilise pas ce sigle dans le primaire j'ai l'impression. ^^ On parle de directeur, c'est tout.
- trompettemarineMonarque
Je ne connais l'acronyme CDE que depuis que je poste sur néo !
- AwottNiveau 10
Une passante a écrit:Le problème en collège et en lycée, c'est que nous voyons finalement assez peu les élèves et que les faits de harcèlement se passent majoritairement à l'extérieur de la salle de classe, pendant les intercours, les récréations, la cantine, quand les élèves ne sont plus sous nos yeux.
Sur les réseaux sociaux aussi. Voir à l'échelle d'une ville, j'ai déjà vu arriver un élève d'un collège voisin pour cause de harcèlement ( ne parlons même pas du fait que ce soit la victime qui change d'établissement ... ) être dès les premiers jours une cible. Il est apparu que ses anciens tortionnaires avaient contacté les petites brutes locales pour se repasser une potentielle victime.
C'est une forme de harcèlement face à laquelle nous sommes parfois démunis parce qu'il dépasse le cadre du collège et qu'il est d'une perversité assez impressionnante.
Par contre, il y a dans les classes une forme d'ostracisme qui s'apparente à du harcèlement ( et qui dérape souvent vers un harcèlement plus violent ) on à l'impression de mieux le percevoir mais aussi d'être plus facilement un interlocuteur de confiance pour l'élève.
- LuzNiveau 6
J'ai vu à plusieurs reprises des cas de harcèlement au collège et rien n'était fait. On reprochait à la victime son attitude de victime... Une élève à été sanctionnée très tard, mais ça a continué. Pour dire, les surveillants aussi et certains prof s'en prenaient à la gamine. C'était incroyable. L'infirmière la recevait et lui disait de ne plus agir en victime.
J'ai été victime de harcèlement au collège, c'était vraiment visible en classe, toujours dans le même cours, et personne n'a bougé. On me remettait dans la même classe l'année suivante ! Heureusement j'avais demandé à faire du grec pour pouvoir changer de classe, mais le CDE avait oublié... Ce fut vite rétabli. Ouf ! Sale année de quatrième. Ça laisse de vraies séquelles.
J'ai été victime de harcèlement au collège, c'était vraiment visible en classe, toujours dans le même cours, et personne n'a bougé. On me remettait dans la même classe l'année suivante ! Heureusement j'avais demandé à faire du grec pour pouvoir changer de classe, mais le CDE avait oublié... Ce fut vite rétabli. Ouf ! Sale année de quatrième. Ça laisse de vraies séquelles.
- User14656Niveau 1
Ah cette histoire de "victime qui agit comme une victime" ! Et les harceleurs qui agissent comme des harceleurs, ça ne gêne personne ? Les gens qui parlent comme ça, ça me révolte !
Awott, une fois que l'élève s'est livré, comment gérez-vous le problème ?
Quant à ce changement de collège qui n'aura servi à rien, je trouve ça hallucinant, c'est encore pire que ce que je pensais ! Oo
Awott, une fois que l'élève s'est livré, comment gérez-vous le problème ?
Quant à ce changement de collège qui n'aura servi à rien, je trouve ça hallucinant, c'est encore pire que ce que je pensais ! Oo
- SphinxProphète
Dans mon collège, je n'ai pas connaissance de cas qui seraient allés vraiment loin, mais il faut dire que j'ai une CPE très réactive. Pour des moqueries, des actes de méchanceté, des dégradations des affaires des autres, etc, des élèves prennent facilement deux jours d'exclusion et comprennent qu'ils ne doivent pas aller plus loin. Mes collègues PP n'hésitent pas non plus à faire parler les élèves en heure de vie de classe, sous couvert d'un questionnaire anonyme. Des choses sont signalées de cette façon. Mais c'est vrai qu'on ne voit pas tout ; que la vie scolaire peut voir beaucoup plus de choses que nous, mais malheureusement pas quand on se retrouve, comme cela a été le cas plusieurs demi-journées récemment dans mon établissement, avec un AE pour 500 élèves ; et qu'on est parfois impuissants, par exemple quand un élève ne se fait pas malmener, mais est complètement mis à l'écart.
Je précise que j'ai été harcelée aussi au collège. Mes profs ne se sont jamais rendu compte de rien : cela se passait à la cantine, dans la cour... ; mais il ne me serait pas venu à l'idée d'en parler aux profs ou à mes parents. À l'époque, il n'y avait pas de prévention, d'ailleurs on n'utilisait pas le terme "harcèlement".
Je précise que j'ai été harcelée aussi au collège. Mes profs ne se sont jamais rendu compte de rien : cela se passait à la cantine, dans la cour... ; mais il ne me serait pas venu à l'idée d'en parler aux profs ou à mes parents. À l'époque, il n'y avait pas de prévention, d'ailleurs on n'utilisait pas le terme "harcèlement".
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- DanskaProphète
Autre problème du harcèlement, comme le disait Awott : il se passe en partie, voire en grande partie à l'extérieur des établissements - et je pense notamment aux réseaux sociaux numériques type Facebook, Twitter, etc. Et contre cela, on est impuissants, sauf si le harcelé ou ses parents acceptent de porter plainte (et encore faut-il ensuite qu'il y ait des preuves, que la justice suive, sachant que les délais sont généralement longs, etc.)
- Merci de ne pas citer:
- Juste avant les vacances de Noël, j'ai atterri dans le bureau du PA avec une élève de Term qui venait précisément de me parler d'une fille de la classe qui la harcelait depuis l'été pour une sombre affaire de petit copain trompé (je vous passe les détails). Le PA l'écoute, annonce qu'il va convoquer les parents des deux filles pour avoir les deux versions, prendre des mesures si nécessaires, et conclut l'entretien par un "Bonnes vacances"... qui a fait fondre en larmes l'élève. Et lle de nous expliquer qu'elle n'a pas passé une seule journée tranquille depuis quatre mois : insultes, moqueries, pas forcément très dures mais nombreuses et incessantes, via Facebook et son portable
- AwottNiveau 10
Lumière a écrit:
Awott, une fois que l'élève s'est livré, comment gérez-vous le problème ?
Quant à ce changement de collège qui n'aura servi à rien, je trouve ça hallucinant, c'est encore pire que ce que je pensais ! Oo
Je vais distinguer les deux cas. Dans celui du changement de collège, je n'ai rien géré. C'est le CDE qui a fait un boulot remarquable parce qu'il était bien au courant de la situation, parce que les parents de l'élève étaient aussi bien impliqués ( et déjà au fait de ces problèmes ). Il y a donc eu une grande vigilance et des sanctions couperets immédiates.
Pour le cas d'élèves victimes d'une mise au ban, reprenant les propos de Sphynx :
et qu'on est parfois impuissants, par exemple quand un élève ne se fait pas malmener, mais est complètement mis à l'écart.
On est d'autant plus impuissant que ce sont des élèves qui parfois s'excluent eux-mêmes du reste de la classe. C'est une façon un peu violente de présenter les choses mais dans des classes très hétérogènes, on va avoir de bons élèves qui vont parfois être en rupture avec le groupe.
On le remarque plus facilement, ils vont traîner plus longtemps dans la salle de cours, demander à rester pour finir un travail ( ma matière se prête assez bien à ce genre de demande ), poser des questions après les cours. Autant de moyen de minimiser les temps passés avec le reste de la classe.
Ce n'est pas trop inquiétant lorsqu'il y a deux voir trois élèves qui sont dans cette logique, qu'il n'y a pas un isolement complet. Par contre c'est dangereux car à terme cette distance est vécue comme une forme de mépris par certains de leurs camarades ( et on pourrait considérer à raison qu'il y a une forme de mépris, que certains élèves peuvent être excédés par des comportements turbulents. ).
C'est une pente glissante, c'est une situation à risque, j'y ai été confronté sur une classe de quatrième. A la fin de l'année, l'élève en question était plus ou moins au bord de la crise de nerf, parfois à deux doigts de devenir violente, physiquement, avec ses camarades.
- User14656Niveau 1
Sphinx : Pareil, on a le même âge et moi aussi, si j'en parlais à mes parents, on me répondait que c'était des "gamineries" et que ça allait passer. Il n'y avait pas de mot pour désigner ce qu'on subissait.
Awott : En même temps, un élève qui minimise volontairement le temps passé avec le reste de la classe, c'est qu'il y est mal à l'aise et cela, on ne peut tout de même pas le lui reprocher !
Quant à la forme de mépris, j'ai plus souvent vu le mépris des élèves moins "bons" envers les "intellos" que le contraire. Du moins, ce mépris là est plus virulent, de ce que j'en ai vu. Je comprends ce que vous voulez dire, mais ça me donne un peu l'impression qu'on renverse encore une fois les rôles de victime et d'oppresseur.
Awott : En même temps, un élève qui minimise volontairement le temps passé avec le reste de la classe, c'est qu'il y est mal à l'aise et cela, on ne peut tout de même pas le lui reprocher !
Quant à la forme de mépris, j'ai plus souvent vu le mépris des élèves moins "bons" envers les "intellos" que le contraire. Du moins, ce mépris là est plus virulent, de ce que j'en ai vu. Je comprends ce que vous voulez dire, mais ça me donne un peu l'impression qu'on renverse encore une fois les rôles de victime et d'oppresseur.
- AwottNiveau 10
Lumière a écrit:
Quant à la forme de mépris, j'ai plus souvent vu le mépris des élèves moins "bons" envers les "intellos" que le contraire. Du moins, ce mépris là est plus virulent, de ce que j'en ai vu. Je comprends ce que vous voulez dire, mais ça me donne un peu l'impression qu'on renverse encore une fois les rôles de victime et d'oppresseur.
C'est une situation que l'on voit évoluer au fil du temps. Sur un cas bien précis, le mal-être du cancre qu'on pouvait considérer comme le tourmenteur était aussi très grand. C'était un élève moyen, un trublion mais pas méchant. Le fait d'être ignoré, méprisé ( car je ne pense pas que ce soit du mépris dans l'autre sens, le terme ne me semble pas bon. ) a été très mal vécu.
Pour le résumer plus simplement, au départ c'était une situation sans problème: une élève studieuse et un élève remuant. Il y a eu une forme d'escalade l'une ignorant l'un qui en devenait de plus en plus remuant et qui était donc de plus en méprisé. A la fin il n'y avait pas une élève malheureuse et un oppresseur triomphant mais plutôt une élève esseulée en rupture avec sa classe et un élève qui flirtait avec le décrochage scolaire.
Il ne faut pas opposer oppresseur et victime. Cela ne veut pas dire qu'il faut dédouaner l'oppresseur de ses fautes mais savoir que derrière ces comportements il y a aussi du mal-être. Elle se situe à ce niveau l'impuissance, même si on agit en essayant de remettre la victime dans des conditions plus propices à son épanouissement, même si on sait que des sanctions adéquate peuvent aider l'oppresseur, on a trop souvent l'impression de traiter les symptômes sans pouvoir agir sur les causes.
- User14656Niveau 1
Oui, je comprends. J'ai le même souci avec les petits de maternelle : on peut interdire à un enfant d'être méchant avec un autre, mais on ne peut pas forcer deux enfants à s'apprécier et à jouer volontairement ensemble. :|
- LemmyKHabitué du forum
Un témoignage dans La Montagne:
http://www.lamontagne.fr/puy-en-velay/faits-divers/2017/01/25/harcelee-elle-nous-livre-son-temoignage_12256758.html
http://www.lamontagne.fr/puy-en-velay/faits-divers/2017/01/25/harcelee-elle-nous-livre-son-temoignage_12256758.html
- Appel à témoins - profs détachés
- Appel à témoins : profs qui ont eu des problèmes d'affectation
- Appel à témoignages de France 2 sur le harcèlement scolaire.
- [Mise à jour p2: sanctions levées] Sanctions envers des profs qui ont défendu un élève en situation de harcèlement scolaire
- Appel à témoin : Le vote Front National dans le corps enseignant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum