- Spinoza1670Esprit éclairé
Spinoza1670 a écrit:Bonifacio, Maréchal, Histoire de France CE1 (1961)
coindeparadis a écrit:C'est simple, bien illustré, adapté aux CE1. Dommage qu'il y ait des "trous" (des Gaulois à Charlemagne par exemple).
Sapotille a écrit:J'ai ce livre à la maison, je l'ai utilisé en classe avec des CE1 !!!
Tu le veux, coindeparadis ?
coindeparadis a écrit:C'est gentil. Actuellement je jongle avec des documentaires récents et des manuels anciens plus complexes que je dois simplifier.
Sapotille a écrit:Je te prépare cela !
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- Isis39Enchanteur
Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
- InvitéInvité
Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Mais non Isis ce n'est pas un manuel mais un grimoire sacré !
- Isis39Enchanteur
Tamerlan a écrit:Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Mais non Isis ce n'est pas un manuel mais un grimoire sacré !
On peut jeter des sorts avec ? :blague:
- Spinoza1670Esprit éclairé
LouisBarthas a écrit:Écolier, je me souviens du Bonifacio au CM2. Je ne connaissais pas celui du CE1.
Cette série chronologique est extraordinaire. Rien d'inaccessible à des élèves de CE1. Plaisir et didactique d'une image dynamique permettant d'imaginer un passé changeant, au service d'un texte simple et synthétique. À l'opposé des photographies de documents indéchiffrables par des enfants, inondant les livres d'histoire d'aujourd'hui qui ressemblent à des catalogues de musées.
Isis39 a écrit:Indéchiffrables ? Un travail est réalisé avec les enseignants. Et les manuels d'aujourd'hui sont débarrassés des erreurs que l'on peut voir notamment dans les pages sur la préhistoire...
LouisBarthas a écrit:Il ne faut pas prendre prétexte des erreurs des manuels anciens pour justifier ceux d'aujourd'hui.
Photographies indéchiffrables parce que les enfants n'ont ni les connaissances ni la maturité pour être en capacité d'analyser ces traces du passé. Une trace ne fait pas un document, les traces du passé ne font pas l'histoire. J'estime que le dessin n'a pas, dans les manuels de primaire d'aujourd'hui, la place supérieure à la photographie qui devrait être la sienne, meilleure manière, avec le récit, d'imaginer le passé pour des enfants. Seule l'imagination du passé permet de faire d'une trace un document.
Regardons, par exemple, des extraits d'un manuel très utilisé, Le Magellan (cycle 3) :
Magellan
Pléthore de photographies, surabondance de cartes, absence de récit, texte descriptif, mise en page éclatée. Le passé est abstrait et figé. Ça ne donne pas envie de faire de l'histoire à des enfants.
Isis39 a écrit:Et bien là je vois un dessin, du texte et des photos d'outils et une œuvre d'art. Rien d'inaccessible.
Il faut reconnaître que la mise en page des manuels actuels pose parfois problème. Notamment pour des élèves de primaire.
Mais de là à se pâmer devant des manuels des années 60 bourrés d'erreurs...
doctor who a écrit:La mise en page actuelle est une régression, c'est clair. La comparaison proposée par LouisBarthas est cruelle.
Mais la régression n'est pas purement formelle. Les mises en page éclatées d'aujourd'hui reposent sur des principes pédagogiques.
Si dans les vieux manuels on savait faire une double page, c'est parce qu'on avait une pédagogie qui permettait de le faire.
Voir mon analyse de l'histoire de la double page dans les manuels, où je me démarque notamment de Stéphane Bonnery, qui distingue fond et forme et espère garder le fond actuel avec la forme d'hier (pas possible selon moi) :
http://pedagoj.eklablog.com/la-double-page-dans-les-limbes-de-l-histoire-de-l-education-a125673404
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Type de réponse possible :
"- Les gamins adorent encore "Histoire Juniors" mais je ne sais pas si la "vérité" historique est respectée.
- Je ne me soucierais pas autant [que toi] de l'exactitude historique. Au cycle 2, les élèves retiendront des détails sympas et les grandes lignes. Et s'il y a quelques erreurs, ce ne sera rien de si énorme qu'on ne puisse les corriger par la suite."
Réponse donnée par Doctor Who dans un contexte similaire : https://www.neoprofs.org/t95551-livre-sur-l-histoire-de-france-cycle-2
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- Isis39Enchanteur
Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Type de réponse possible :
"- Les gamins adorent encore "Histoire Juniors" mais je ne sais pas si la "vérité" historique est respectée.
- Je ne me soucierais pas autant [que toi] de l'exactitude historique. Au cycle 2, les élèves retiendront des détails sympas et les grandes lignes. Et s'il y a quelques erreurs, ce ne sera rien de si énorme qu'on ne puisse les corriger par la suite."
Réponse donnée par Doctor Who dans un contexte similaire : https://www.neoprofs.org/t95551-livre-sur-l-histoire-de-france-cycle-2
Il ne s'agit pas de quelques erreurs. Les pages sur la préhistoire sont à jeter.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
- LouisBarthasExpert
Le problème n'est pas qu'il y avait des erreurs sur la préhistoire dont les connaissances ont fait d'énormes progrès depuis les années 50-60.Isis39 a écrit:Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Type de réponse possible :
"- Les gamins adorent encore "Histoire Juniors" mais je ne sais pas si la "vérité" historique est respectée.
- Je ne me soucierais pas autant [que toi] de l'exactitude historique. Au cycle 2, les élèves retiendront des détails sympas et les grandes lignes. Et s'il y a quelques erreurs, ce ne sera rien de si énorme qu'on ne puisse les corriger par la suite."
Réponse donnée par Doctor Who dans un contexte similaire : https://www.neoprofs.org/t95551-livre-sur-l-histoire-de-france-cycle-2
Il ne s'agit pas de quelques erreurs. Les pages sur la préhistoire sont à jeter.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
Comme d'habitude tu es de mauvaise foi et cherches à détourner la discussion de son véritable objet. *Modéré*
Merci de préciser l'objet en question qui n'est tout de même pas très évident ici, en tout cas au moment de votre post, et d'éviter les invectives inutilement blessantes.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- Spinoza1670Esprit éclairé
Les tables de multiplication, c'est sûr que non, étant donné que je les connais bien.
Mais, en histoire et dans plein de matières, il risque d'y avoir une tripotée d'erreurs dans ce que je raconte. Voilà pourquoi il faudrait que les manuels que j'utilise n'en contiennent pas. Mais comment le savoir, comment en juger ? Il faut soit faire confiance aveuglément aux collègues et aux éditeurs, soit se munir d'une culture historienne minimale (ce minimum étant à définir) pour juger du contenu historique du livre, sans parler de la façon dont il est abordé, ni de sa pertinence pour un âge donné.
Dans l'analyse de manuels, il faut absolument parler de l'âge, niveau, classe pour lequel ils sont conçus, mais aussi de la progression antérieure suivie par les élèves, et également des connaissances historiques exigibles des professeurs qui ont à l'enseigner.
Je dois m'arrêter là. J'ai bien conscience de ne pas avoir encore répondu à la question.
Mais, en histoire et dans plein de matières, il risque d'y avoir une tripotée d'erreurs dans ce que je raconte. Voilà pourquoi il faudrait que les manuels que j'utilise n'en contiennent pas. Mais comment le savoir, comment en juger ? Il faut soit faire confiance aveuglément aux collègues et aux éditeurs, soit se munir d'une culture historienne minimale (ce minimum étant à définir) pour juger du contenu historique du livre, sans parler de la façon dont il est abordé, ni de sa pertinence pour un âge donné.
Dans l'analyse de manuels, il faut absolument parler de l'âge, niveau, classe pour lequel ils sont conçus, mais aussi de la progression antérieure suivie par les élèves, et également des connaissances historiques exigibles des professeurs qui ont à l'enseigner.
Je dois m'arrêter là. J'ai bien conscience de ne pas avoir encore répondu à la question.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- archebocEsprit éclairé
@Spino : merci pour ce fil recentré.
@Isis : Quelles sont toutes ces erreurs dont cette double page devrait être nettoyés ?
Sinon, pour comparer, il faudrait prendre des manuels de niveau comparable. Mettre un manuel de CM1 en face d'un manuel de CE1, cela ne permet pas de pousser très loin la comparaison.
D'un simple point de vue esthétique, (disposition, couleurs et confort de lecture) je préfère le manuel ancien, mais il est toujours plus facile de faire clair si l'on a moins de contenu, et l'on en revient là à la différence de niveau.
Ce qui me frappe surtout, c'est que ce manuel ancien ressemble dans son contenu à ce que nous pourrions trouver dans un kididoc ou ce type de livre d'éveil non scolaire d'aujourd'hui.
Non, par contre, tu commences par enseigner le carré et le losange, comme deux choses bien différentes, et seulement plus tard tu fais remarquer que le carré est un losange.
D'abord tu enseignes que les hommes préhistoriques habitaient dans des cavernes, et seulement ensuite tu enseignes que c'était seulement des abris sous roches, et que les cavernes servaient à autre chose.
@Isis : Quelles sont toutes ces erreurs dont cette double page devrait être nettoyés ?
Sinon, pour comparer, il faudrait prendre des manuels de niveau comparable. Mettre un manuel de CM1 en face d'un manuel de CE1, cela ne permet pas de pousser très loin la comparaison.
D'un simple point de vue esthétique, (disposition, couleurs et confort de lecture) je préfère le manuel ancien, mais il est toujours plus facile de faire clair si l'on a moins de contenu, et l'on en revient là à la différence de niveau.
Ce qui me frappe surtout, c'est que ce manuel ancien ressemble dans son contenu à ce que nous pourrions trouver dans un kididoc ou ce type de livre d'éveil non scolaire d'aujourd'hui.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
Non, par contre, tu commences par enseigner le carré et le losange, comme deux choses bien différentes, et seulement plus tard tu fais remarquer que le carré est un losange.
D'abord tu enseignes que les hommes préhistoriques habitaient dans des cavernes, et seulement ensuite tu enseignes que c'était seulement des abris sous roches, et que les cavernes servaient à autre chose.
- VinZTDoyen
La clarté du manuel ancien me semble assez nette. L'autre, typique des manuels d'aujourd'hui, est fourre-tout, avec des images partout, des couleurs partout, des textes partout …
On a envie de lire le premier (oui, comme un livre), le deuxième, franchement…
Sur la pertinence historique je ne me prononcerai pas, n'étant pas compétent.
On a envie de lire le premier (oui, comme un livre), le deuxième, franchement…
Sur la pertinence historique je ne me prononcerai pas, n'étant pas compétent.
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- doctor whoDoyen
archeboc a écrit:@Spino : merci pour ce fil recentré.
@Isis : Quelles sont toutes ces erreurs dont cette double page devrait être nettoyés ?
Sinon, pour comparer, il faudrait prendre des manuels de niveau comparable. Mettre un manuel de CM1 en face d'un manuel de CE1, cela ne permet pas de pousser très loin la comparaison.
D'un simple point de vue esthétique, (disposition, couleurs et confort de lecture) je préfère le manuel ancien, mais il est toujours plus facile de faire clair si l'on a moins de contenu, et l'on en revient là à la différence de niveau.
Ce qui me frappe surtout, c'est que ce manuel ancien ressemble dans son contenu à ce que nous pourrions trouver dans un kididoc ou ce type de livre d'éveil non scolaire d'aujourd'hui.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
Non, par contre, tu commences par enseigner le carré et le losange, comme deux choses bien différentes, et seulement plus tard tu fais remarquer que le carré est un losange.
D'abord tu enseignes que les hommes préhistoriques habitaient dans des cavernes, et seulement ensuite tu enseignes que c'était seulement des abris sous roches, et que les cavernes servaient à autre chose.
L'édition non scolaire est très en avance sur l'édition scolaire en matière de pédagogie de l'histoire. Il y a de purs bijoux, comparé aux fourre-tout qu'on fait acheter à nos écoles.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- snoopÉrudit
Je te conseille la lecture de La structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn. Une théorie est vraie tant qu'elle n'a pas été détrônée par une autre. Chaque vérité est propre à une génération donnée et il est bien présomptueux de prétendre détenir LA vérité. Le progrès scientifique n'est pas linéaire, d'ailleurs la notion même de progrès est discutable. Les générations futures riront peut-être de notre façon de faire de l'histoire, alors soyons cléments avec nos aïeux. Tout n'est pas à jeter dans ce qu'ils ont fait. Nous pouvons encore en tirer quelque enseignement.Isis39 a écrit:Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Type de réponse possible :
"- Les gamins adorent encore "Histoire Juniors" mais je ne sais pas si la "vérité" historique est respectée.
- Je ne me soucierais pas autant [que toi] de l'exactitude historique. Au cycle 2, les élèves retiendront des détails sympas et les grandes lignes. Et s'il y a quelques erreurs, ce ne sera rien de si énorme qu'on ne puisse les corriger par la suite."
Réponse donnée par Doctor Who dans un contexte similaire : https://www.neoprofs.org/t95551-livre-sur-l-histoire-de-france-cycle-2
Il ne s'agit pas de quelques erreurs. Les pages sur la préhistoire sont à jeter.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
Les manuels anciens me semblent plus pédagogiques que les récents. Ils me semblent aussi plus adaptés à l'univers d'un enfant et à ce qu'il peut appréhender. L'exemple donné d'un manuel récent m'apparait comme un fourre-tout d'images complexes où une mère cochon ne retrouverait pas ses petits. La présentation n'est pas suffisamment claire. L'espace n'est pas assez structuré à mon goût. L'oeil se perd dans les détails inutiles. Il y a trop d'informations pour un esprit qui n'est pas habitué à les trier.
Si le professeur est là pour accompagner la lecture du manuel ancien et corriger les erreurs, alors pourquoi pas ?
- MurrNiveau 9
Isis39 a écrit:Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Type de réponse possible :
"- Les gamins adorent encore "Histoire Juniors" mais je ne sais pas si la "vérité" historique est respectée.
- Je ne me soucierais pas autant [que toi] de l'exactitude historique. Au cycle 2, les élèves retiendront des détails sympas et les grandes lignes. Et s'il y a quelques erreurs, ce ne sera rien de si énorme qu'on ne puisse les corriger par la suite."
Réponse donnée par Doctor Who dans un contexte similaire : https://www.neoprofs.org/t95551-livre-sur-l-histoire-de-france-cycle-2
Il ne s'agit pas de quelques erreurs. Les pages sur la préhistoire sont à jeter.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
Serait-ce une grande perte en primaire ? Quand je vois que certains collègues de CE2 ou de CM1 traînent la moitié de l'année sur la Préhistoire sous prétexte que c'est leur période préférée, je m'interroge :abb: ... Certains vont se dresser sur leurs ergots, mais je soutiens qu'il y a quand même des choses bien plus intéressantes et fondamentales à étudier à partir de l'Antiquité dans les petites classes. La Préhistoire m'a passionnée en première, lorsqu'on a étudié à fond les origines de l'homme, mais avec mes élèves de CE2, j'ai préféré passer très vite sur cette période, ne leur donner que des repères clés (découverte du feu, paléolithique/néolithique, peintures rupestres, invention de l'écriture...) et m'attarder sur la fondation légendaire de Rome, qui les a passionnés. Je sais, j'ai fait du hors piste et je leur ai parlé de Romulus et de Rémus, de l'enlèvement des Sabines et des oies du Capitole en histoire (horresco referens ), mais je suis prête à parier qu'il leur en restera davantage que si j'avais gavé leurs jeunes crânes de mots barbares comme "australopithèque" ou "homo erectus"...
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- Marie LaetitiaBon génie
snoop a écrit:Je te conseille la lecture de La structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn. Une théorie est vraie tant qu'elle n'a pas été détrônée par une autre. Chaque vérité est propre à une génération donnée et il est bien présomptueux de prétendre détenir LA vérité. Le progrès scientifique n'est pas linéaire, d'ailleurs la notion même de progrès est discutable. Les générations futures riront peut-être de notre façon de faire de l'histoire, alors soyons cléments avec nos aïeux. Tout n'est pas à jeter dans ce qu'ils ont fait. Nous pouvons encore en tirer quelque enseignement.Isis39 a écrit:Spinoza1670 a écrit:Isis39 a écrit:Utiliser un manuel plein d'erreurs est un peu gênant...
Type de réponse possible :
"- Les gamins adorent encore "Histoire Juniors" mais je ne sais pas si la "vérité" historique est respectée.
- Je ne me soucierais pas autant [que toi] de l'exactitude historique. Au cycle 2, les élèves retiendront des détails sympas et les grandes lignes. Et s'il y a quelques erreurs, ce ne sera rien de si énorme qu'on ne puisse les corriger par la suite."
Réponse donnée par Doctor Who dans un contexte similaire : https://www.neoprofs.org/t95551-livre-sur-l-histoire-de-france-cycle-2
Il ne s'agit pas de quelques erreurs. Les pages sur la préhistoire sont à jeter.
Tu enseignerais les tables de multiplication avec des erreurs ???
Les manuels anciens me semblent plus pédagogiques que les récents. Ils me semblent aussi plus adaptés à l'univers d'un enfant et à ce qu'il peut appréhender. L'exemple donné d'un manuel récent m'apparait comme un fourre-tout d'images complexes où une mère cochon ne retrouverait pas ses petits. La présentation n'est pas suffisamment claire. L'espace n'est pas assez structuré à mon goût. L'oeil se perd dans les détails inutiles. Il y a trop d'informations pour un esprit qui n'est pas habitué à les trier.
Si le professeur est là pour accompagner la lecture du manuel ancien et corriger les erreurs, alors pourquoi pas ?
Plus que le contenu (qui est parfois à faire dresser les cheveux sur la tête, en effet), le travail de mise en page et la démarche des anciens manuels peuvent s'avérer très intéressante, en effet. La démarche paraît très explicite. Ce qui est frappant, c'est que les élèves pouvaient lire seuls l'ancien manuel, avec déjà des interrogations. J'aime bien, notamment, l'idée de la comparaison des campagnes à différentes époques. C'est assez parlant pour traduire concrètement la notion de temps.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- doctor whoDoyen
Ces manuels permettaient une pratique régulière de la comparaison, dont on sait l'importance dans l'élaboration d'une conscience historique (et dans la mémorisation, d'ailleurs).
Ils n'insistaient pas toujours aussi clairement dessus que le Bonifacio-Maréchal, mais le potentiel était là.
Des manuels modernes auraient pu l'exploiter systématiquement, mais quelque chose s'est cassé dans les années 70... Dommage.
Ils n'insistaient pas toujours aussi clairement dessus que le Bonifacio-Maréchal, mais le potentiel était là.
Des manuels modernes auraient pu l'exploiter systématiquement, mais quelque chose s'est cassé dans les années 70... Dommage.
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- DesolationRowEmpereur
Murr a écrit:
Serait-ce une grande perte en primaire ? Quand je vois que certains collègues de CE2 ou de CM1 traînent la moitié de l'année sur la Préhistoire sous prétexte que c'est leur période préférée, je m'interroge :abb: ... Certains vont se dresser sur leurs ergots, mais je soutiens qu'il y a quand même des choses bien plus intéressantes et fondamentales à étudier à partir de l'Antiquité dans les petites classes. La Préhistoire m'a passionnée en première, lorsqu'on a étudié à fond les origines de l'homme, mais avec mes élèves de CE2, j'ai préféré passer très vite sur cette période, ne leur donner que des repères clés (découverte du feu, paléolithique/néolithique, peintures rupestres, invention de l'écriture...) et m'attarder sur la fondation légendaire de Rome, qui les a passionnés. Je sais, j'ai fait du hors piste et je leur ai parlé de Romulus et de Rémus, de l'enlèvement des Sabines et des oies du Capitole en histoire (horresco referens ), mais je suis prête à parier qu'il leur en restera davantage que si j'avais gavé leurs jeunes crânes de mots barbares comme "australopithèque" ou "homo erectus"...
- doctor whoDoyen
La préhistoire doit être enseignée tôt, à mon avis, pour éviter "Nos ancêtres les Gaulois", et pour donner une base à un certain discours universaliste.
Mais il faudrait aussi y revenir au lycée, de manière plus détaillée, en lien notamment avec les SVT en term S, et avec la philo pour toutes les sections : c'est une vraie invitation à la pensée.
Mais il faudrait aussi y revenir au lycée, de manière plus détaillée, en lien notamment avec les SVT en term S, et avec la philo pour toutes les sections : c'est une vraie invitation à la pensée.
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- Spinoza1670Esprit éclairé
doctor who a écrit:Ces manuels permettaient une pratique régulière de la comparaison, dont on sait l'importance dans l'élaboration d'une conscience historique (et dans la mémorisation, d'ailleurs).
Ils n'insistaient pas toujours aussi clairement dessus que le Bonifacio-Maréchal, mais le potentiel était là.
Des manuels modernes auraient pu l'exploiter systématiquement, mais quelque chose s'est cassé dans les années 70... Dommage.
Il y a une rupture pédagogique fondamentale dans les années 60-70 qui se concrétise dans les années 70 par de nouveaux programmes, de nouvelles méthodes et discours dans les formations et de nouveaux manuels. Cela vaut pour l'éveil (tout ce qui n'est pas français ou maths), mais aussi pour le français et pour les maths.
Comme tente de le montrer Michel Delord pour les maths, nous vivons toujours dans l'ombre de ces réformes.
Pour le français et les activités d'éveil, c'est beaucoup plus facile à montrer puisqu'il n'y a pas eu vraiment comme pour les maths de "contre-réforme" (nom que Delord donne à ce mouvement de revirement qui, suite aux premiers échecs des maths modernes, repasse à des principes pédagogiques de bon sens tout en conservant cependant quelques principes fondamentaux des maths modernes qui passent inaperçus tellement ils sont habituels mais qui n'en continue pas moins de jouer un rôle primordial dans l'enseignement des maths).
Sujet pour le français (avec bibliographie déjà importante, mais à compléter) : https://www.neoprofs.org/t107695-la-renovation-de-l-enseignement-du-francais-1960-1970
Quelques textes pour l'éveil :
- Texte d'orientation sur la Pédagogie de l'Éveil
- Villin, Activités d'éveil et découverte du milieu à l'école élémentaire (1975)
- Citations:
- 213.2 Activités à dominante scientifique
2132.1 Vers la pensée objective
Dans les activités à dominante scientifique, le but est en apparence tout différent : il ne s'agit plus, comme précédemment, surtout, de créer ou d'accéder à l'abstraction, mais aussi et d'abord d'observer et de comprendre. Ce n'est plus seulement la pensée logique qu'il faut aider à se former, mais la pensée objective, capable d'affronter la confrontation expérimentale avec le réel. Pourtant, la démarche pédagogique suit un schéma tout à fait analogue.
La première phase se caractérise par l'autonomie, l'activité "sauvage", le jeu. Qu'il s'agisse de manipulation d'objets ou d'instruments, d'observation d'animaux ou de phénomènes physiques, l'essentiel est que les enfants puissent accumuler librement les impressions marquantes.
Puis on en parle, on se communique ses expériences, ses remarques, ses étonnements - premiers échanges qui, structurés et discrètement orientés, conduiront à cerner un problème soulevant assez d'intérêt pour qu'on essaie de le formuler et d'en chercher la solution.
Viennent ensuite (en fait, les étapes se chevauchent quelque peu) une étude du problème, puis le tâtonnement expérimental proprement dit : on soumet à l'épreuve des faits les premières explications envisagées, on imagine les dispositifs qui mettront en évidence, par éliminations successives, sinon à coup sûr, les véritables causes des phénomènes interrogés, du moins des causes que l'on puisse vérifier objectivement et qui forcent par là-même l'adhésion de tout esprit raisonnable. On n'y arrivera pas toujours...
Il restera - dernier temps - à formuler (s'il y en a) les conclusions de la recherche, à dégager (si l'on peut) les notions simples, éventuellement les lois, qui permettent de prévoir ce qui se passerait dans d'autres situations analogues, à les traduire verbalement, graphiquement, en maquette, en modèle, à l'usage d'autrui, pour une application pratique ultérieure, etc...
C'est un moment capital : l'enfant doit prendre conscience, au moins intuitivement, qu'entre la connaissance acquise et le processus d'acquisition, il y a une relation étroite, et que tout y a joué son rôle, depuis les premières observations, sommaires et approximatives, mais concrètes, en passant par l'expérimentation et la confrontation, jusqu'à la mise au point, à la formulation et aux vérifications ou extrapolations finales. Il concevra ainsi que la vérité n'est pas donnée toute faite, du premier coup, qu'elle se construit par un effort complexe, prolongé, méthodique, pas toujours couronné de succès, mais finalement accessible à tous, et non aux seuls experts, au moins jusqu'à un certain point. Tous n'avancent pas aussi loin sur les chemins de la science, bien sûr. Mais entre l'humble redécouverte et la recherche de pointe, il y a des analogies, notamment dans l'attitude intellectuelle : on ne commencera jamais trop tôt à cultiver celle-ci sous les formes adaptées à l'esprit des enfants ; elles évolueront avec celui-ci.
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L'expression approximative ou même fautive, la perception précipitée, portent l'une et l'autre déjà la vérité que révèleront un examen plus attentif, un complément d'information, une expérimentation en forme. L'enfant qui manipule piles et ampoules constate que l'ampoule n'éclaire plus. Explication simple - et incontrôlée, il déclare qu'elle est grillée, comme il l'a entendu dire souvent. Mais il n'attache pas de sens plus précis au terme, que pour un feu rouge ou un steak. Il n'en est pas moins sur une voie qui peut conduire, si on l'y aide, aux notions d'incandescence et de combustion et à leurs applications, aussi bien qu'à la notion de circuit.
Un autre, en fin de C.E. 2, écrit en réponse à un sondage (ce n'est pas une interrogation écrite) que le cœur sert à respirer. Il se trompe, bien sûr. Il a des excuses : il sait, pour l'avoir constaté lui-même, que son cœur bat plus vite après une course essoufflante ; il a appris que, le cœur cessant de battre, on rend le dernier soupir. On ne sait d'ailleurs pas dans quelle mesure son erreur est de représentation ou d'expression. Elle n'en est pas moins évidente. Mais non moins évidemment elle mène à comprendre fonctionnellement les rapports confusément aperçus entre circulation et respiration : nous sommes ici dans une pédagogie très classique. On sait de longue date que l'erreur constatée et corrigée est source de progrès. C'est de sa propre erreur, disait Alain, qu'il faut faire vérité.
Ainsi progressent de concert conquête du langage et initiation scientifique par l'exploration du milieu de vie (qui est verbal autant que matériel). Si long qu'il soit déjà, ce tableau de leurs interactions serait incomplet si l'on n'évoquait le recours, dès que l'enfant en est capable, aux sources extérieures de documentation et d'information, spécialisées ou non, fiche de travail ou bande dessinée. Dès lors, comme aux niveaux les plus élevés, la recherche expérimentale et la recherche documentaire (conduite avec une méthode et selon des techniques qu'il faut apprendre) sont deux démarches complémentaires. En outre, l'exploitation des documents obéissant à certaines règles de méthode, elle sert tour à tour d'instrument pour la recherche, et de terrain d'exercice pour l'esprit scientifique. Par là s'établit un premier pont entre sciences de la nature et sciences humaines - dont relève tout document, écrit, audio-visuel, iconographique, quel que soit son contenu.
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Le souci d'assurer une continuité entre l'école élémentaire et le premier cycle secondaire nous impose toutefois de tenir compte de la façon dont ces disciplines vont se présenter aux enfants dès l'entrée en 6ème
Aussi bien y a-t-il tout intérêt à commencer dès que possible à élaborer les cadres historiques et géographiques nécessaires pour structurer la connaissance du milieu de vie. Il est clair qu'aussi bien dans leur expérience quotidienne hors de l'école que dans les exercices scolaires, en français notamment, les enfants vont être de plus en plus confrontés avec des événements, des personnages, des faits de civilisation qui appartiennent à l'histoire et ne se comprennent que par elle, ou qu'il faut rapporter à des environnements géographiques que même la télévision ne peut assimiler au milieu de vie immédiat. Ainsi tout à la fois parce qu'en 6ème les enfants vont étudier – sauf changement – l'histoire de l'Antiquité et la géographie de continents lointains, et parce qu'on va de plus en plus faire référence à la chronologie et à la localisation des phénomènes observés ou relatés dans les textes, il est nécessaire d'amorcer dès le CM une préparation adéquate. Cela ne signifie aucunement qu'il faille introduire des leçons d'histoire ou de géographie sur le modèle traditionnel de la 6ème, mais que, tout en conservant la démarche propre à l'éveil, on aura soin de munir les enfants des connaissances et de l'outillage indispensables.
L'objectif doit être qu'à la veille d'entrer en 6ème, les enfants connaissent, au moins sommairement, les grandes lignes de faîte de notre histoire, dans ses rapports avec l'Occident et avec le monde, les grandes périodes qu'elles ordonnent, un certain nombre de repères chronologiques suggestifs. Et ils devront être capables de placer convenablement sur cette trame élémentaire, aussi bien les épisodes, monuments ou réalités historiques locales qu'ils auront rencontrés que les faits relatés dans leurs lectures.
Parallèlement, après inventaire et révision des acquis antérieurs, on poursuivra l'enrichissement et le développement d'un vocabulaire historique élémentaire – concret, rationnel, technique, conceptuel.
Et l'on aura déjà, quand les situations s'y seront prêtées, jeté un premier coup d'œil curieux sur les moyens qui nous permettent de connaître le passé.
À la trame chronologique correspond la nomenclature géographique, non moins nécessaire, complétée et éclairée par un vocabulaire lui aussi repris des classes précédentes, enrichi et développé à l'occasion d'études de paysages et de milieux empruntés notamment à la région et à la France. Ces analyses seront conduites en liaison avec les sciences de la nature d'une part, avec l'initiation à l'économie domestique et au monde actuel d'autre part. Parallèlement, une meilleure maîtrise de l'outil mathématique devrait permettre d'affiner la lecture des cartes et la confection de documents cartographiques variés.
Histoire et géographie ne sont ici aucunement dissociées : ce sont deux dimensions complémentaires d'un même milieu de vie, et aussi deux voies de recherche pour sa compréhension. Ce milieu sera naturellement la première source, en raison notamment de sa valeur motivante : le rapprochement dans l'espace compense l'éloignement dans le temps, l'histoire ne se déroule plus sur une scène lointaine [ ], les protagonistes apparaissent, ils portent des noms qu'on retrouve dans la ville, le village ou la classe ; ils parlent quelquefois la vieille langue du terroir, et tout s'anime…
Il offre aussi des possibilités d'observation continue, de petites enquêtes, de travaux d'équipe, de modestes synthèses, bref de tout un travail tour à tour historique et géographique, selon qu'on plonge dans le passé pour expliquer les formes du présent ou que l'on compare le cadre de vie à d'autres différents, que ce soit l'angle physique, ou biologique, ou humain.
Naturellement, le milieu local, même enrichi des apports des media, n'est pas la source unique et suffisante de connaissances que l'on souhaite structurées, et il faudra très tôt y adjoindre le document : convenablement choisi, il doit permettre aux enfants d'élaborer eux-mêmes certaines de leurs connaissances au lieu de les puiser toujours toutes faites dans les livres. Et cette exploitation de documents variés fournit une excellente occasion de développer l'aptitude à l'étonnement, à l'observation, à la recherche, au raisonnement même et à la critique, en même temps qu'elle enseigne la relativité des informations de seconde main. Travailler sur documents, dès l'âge du CM, c'est déjà se prémunir contre la tentation de croire vrai tout ce qui est écrit, même dans le journal le plus sérieux.
Au premier rang des motivations nécessaires au déclenchement de la démarche d'éveil figure l'actualité, la presse écrite ou télévisée mettant chaque jour ou chaque semaine en vedette telle nouvelle technique, tel événement local, national ou international. Et l'on aurait tort de s'en priver, sans méconnaître toutefois le danger de vagabondage anarchique dans le temps et dans l'espace auquel on exposerait les enfants en prétendant suivre dans toute leur versatilité leurs "intérêts spontanés".
Il en va même d'une autre méthode, féconde si on l'utilise avec mesure, dangereuse si on en fait un système, celle qui organise l'initiation historique ou géographique autour de thèmes successivement empruntés à la vie concrète à travers le temps et l'espace ; l'histoire de la nourriture, de l'habitation ou de la locomotion na guère de sens si elle ne se déroule dans une période et un espace préalablement structurés, où il soit possible d'apercevoir la variété des rythmes de changement et leur relation avec d'autres éléments concomitants du contexte historique ou géographique.
La règle d'or qui permet de tirer le meilleur parti de ces diverses méthodes est de toujours en rattacher explicitement l'emploi à la compréhension du monde où vit l'enfant : la démarche d'éveil en la matière part de son expérience concrète de tous les jours (qui en fournit les meilleures motivations), et elle y revient en fin de processus pour le réinvestissement – qui prendra ici volontiers la forme d'une application pratique, d'un comportement mieux éclairé.
Ainsi, quelles que soient les perspectives de l'enseignement secondaire, l'initiation pré-disciplinaire dans les domaines historique et géographique ne doit pas se couper, au stade de l'éveil, de ses références concrètes. Complémentairement, les problèmes de la vie pratique, tels qu'ils se présentent chaque jour aux enfants, doivent faire l'objet d'une approche rationnelle et non simplement d'un apprentissage empirique, d'un dressage ou de l'acquisition de bonnes habitudes(2).
La problématique est ici tout à fait analogue à celle que nous avons déjà vue dans le domaine des activités à dominante physique et technologique. La toute première initiation aux démarches de la physique garde le contact avec le concret, et en sens inverse la technologie est déjà traitée dans un esprit scientifique, la formation de l'intellect et des attitudes restant à dessein associée à la résolution, même utilitaire, de problèmes concrets. Ici, de la même façon, les objectifs cognitifs ne sont pas séparés, il s'agit bien de comprendre le monde, mais pour y conduire sa vie de façon plus judicieuse et plus responsable.
C'est pourquoi il y a intérêt, dès ce niveau du CM, non seulement à élargir à l'ensemble des sciences humaines le champ autrefois assigné à l'histoire et à la géographie, mais à faire une place importante à l'économie familiale et sociale, discipline dont l'objet propre est l'examen des problèmes concrets de la vie quotidienne
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- archebocEsprit éclairé
doctor who a écrit:Ces manuels permettaient une pratique régulière de la comparaison, dont on sait l'importance dans l'élaboration d'une conscience historique (et dans la mémorisation, d'ailleurs).
Il me semble qu'on trouve déjà cette pratique de la comparaison appliquée aux périodes historiques dans le dictionnaire de pédagogie, non ? Si ce n'est celui-là, du moins dans un manuel de pédagogie de la IIIe République.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Ces manuels doivent être remis dans leur contexte, effectivement. Et il y aurait beaucoup de choses à dire sur la mise en page des manuels de collège d'aujourd'hui (qui, pour moi, découle en partie de la lourdeur insensée des programmes et du fait que les enseignants ne sont pas tous d'accord sur ce que devrait être un manuel).
Les regarder à la loupe, réfléchir à ce qu'on pourrait en garder en tant qu'objet pédagogique (pas grand chose, à mon sens), pourquoi pas. Par contre, les considérer comme "supérieurs" en terme scientifique aux manuels d'aujourd'hui, c'est faire une grave erreur d'appréciation, ne serait-ce que parce que les enjeux de la discipline ne sont plus les mêmes.
Souvent, aller directement à "ce qui est le plus communément admis comme la vérité" est la voie la plus efficace en histoire. C'est toujours assez rigolo de voir des collègues construire leur cours a priori sur la base de représentations qui ne sont pas celles des élèves. Et nos élèves de collège sont tout à fait capable de saisir une réalité complexe (la retenir, la mettre en perspective, c'est autre chose). Pour le primaire, je ne sais pas. Mais quand on prêche le "faux" pour ensuite faire réémerger le "vrai" par une méthode de démonstration, souvent, cette démonstration est le seul fait du prof, les élèves sont perdus et ne retiennent que la première version. La "fausse".
Les regarder à la loupe, réfléchir à ce qu'on pourrait en garder en tant qu'objet pédagogique (pas grand chose, à mon sens), pourquoi pas. Par contre, les considérer comme "supérieurs" en terme scientifique aux manuels d'aujourd'hui, c'est faire une grave erreur d'appréciation, ne serait-ce que parce que les enjeux de la discipline ne sont plus les mêmes.
archeboc a écrit:
D'abord tu enseignes que les hommes préhistoriques habitaient dans des cavernes, et seulement ensuite tu enseignes que c'était seulement des abris sous roches, et que les cavernes servaient à autre chose.
Souvent, aller directement à "ce qui est le plus communément admis comme la vérité" est la voie la plus efficace en histoire. C'est toujours assez rigolo de voir des collègues construire leur cours a priori sur la base de représentations qui ne sont pas celles des élèves. Et nos élèves de collège sont tout à fait capable de saisir une réalité complexe (la retenir, la mettre en perspective, c'est autre chose). Pour le primaire, je ne sais pas. Mais quand on prêche le "faux" pour ensuite faire réémerger le "vrai" par une méthode de démonstration, souvent, cette démonstration est le seul fait du prof, les élèves sont perdus et ne retiennent que la première version. La "fausse".
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