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- Tem-toGrand sage
J'aime beaucoup les écrits de Clément Marot, celui-là était un drôle de type...
- ipomeeGuide spirituel
Un drôle de type, qui avait la cuisse "héronnière", pas comme le gringalet de la photo de PauvreYorik dans le fil :
https://www.neoprofs.org/t107750p100-tous-a-poil-la-photo-de-classe-denudee-d-une-classe-de-terminale#3926526
https://www.neoprofs.org/t107750p100-tous-a-poil-la-photo-de-classe-denudee-d-une-classe-de-terminale#3926526
- ipomeeGuide spirituel
Et dans le genre archaïsant :
Rondeau de la neige
André Mary (1879-1962)
Tombe la neige !
Triste manège :
Moucher, toussir,
Prendre élixir,
Au lit gésir.
Maint déplaisir
Mon mal rengrège.
Tombe la neige.
Pardonnerai-je ?
Ou hairai-je ?
Je n’ai loisir
De rien choisir.
Sur tout désir
Tombe la neige.
Rondeau de la neige
André Mary (1879-1962)
Tombe la neige !
Triste manège :
Moucher, toussir,
Prendre élixir,
Au lit gésir.
Maint déplaisir
Mon mal rengrège.
Tombe la neige.
Pardonnerai-je ?
Ou hairai-je ?
Je n’ai loisir
De rien choisir.
Sur tout désir
Tombe la neige.
- lectioleHabitué du forum
Des tourbillons de neige me dépeignent ton absence. Une douceur glaciale s’immisce dans ma souffrance. Je sens la valse douce des flocons, sans un bruit, former son tapis blanc, son manteau de silence.
Ils deviendront flaques sur d’autres routes, sûrement, pour peu que le vent en dispose...
Mais pour l’instant, ils volent, incandescence d’albâtre, comme un miroir poli où se mirent nos non-dits.
Aux mille printemps du souvenir dont j’attends la venue, devant une cheminée dont le feu ne brûle plus.
Rien qu’un hiver qui s’éternise. L’immédiateté blême des gelures dans nos cœurs. Les amours fondues d’une éphémère blancheur avec un matin gris.
Ils deviendront flaques sur d’autres routes, sûrement, pour peu que le vent en dispose...
Mais pour l’instant, ils volent, incandescence d’albâtre, comme un miroir poli où se mirent nos non-dits.
Aux mille printemps du souvenir dont j’attends la venue, devant une cheminée dont le feu ne brûle plus.
Rien qu’un hiver qui s’éternise. L’immédiateté blême des gelures dans nos cœurs. Les amours fondues d’une éphémère blancheur avec un matin gris.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- artaxerxesNiveau 6
Un peu d'hermétisme pour un sonnet en blanc majeur.
Le vierge , le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !
Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.
Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.
Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.
Stéphane Mallarmé
Le vierge , le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !
Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.
Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.
Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.
Stéphane Mallarmé
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L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges.
- ipomeeGuide spirituel
Mallarmé s'est-il souvenu de Gautier ?
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/theophile_gautier/symphonie_en_blanc_majeur.html
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/theophile_gautier/symphonie_en_blanc_majeur.html
- artaxerxesNiveau 6
Je n'avais pas lu jusqu'à présent ce poème de Gautier. Encore une belle découverte !
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L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges.
- Tem-toGrand sage
ipomee a écrit: Mallarmé s'est-il souvenu de Gautier ?
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/theophile_gautier/symphonie_en_blanc_majeur.html
Oh que oui, sans aucun doute. Mallarmé a écrit dans Poésies, quatre tombeaux, genre poétique qui remonte à l'Antiquité grecque, composés pour rendre hommage à ses grands poètes défunts : Poe, Baudelaire, Verlaine et donc Gautier.
Quant au vierge, vivace et bel aujourd'hui, artaxerxes, je me souviens avoir sué sang et eau dessus en master 2 avec notre formateur (coucou Alain) pour conclure, au bout de deux heures et demie, sur la célébration du drame d'un cygne pris par le blanc néant se refermant autour de lui et l'immobilisant comme l'immobilisent les signes imprimés sur la page blanche du recueil. Une cruelle immobilisation tout au moins corporelle.
Une interprétation qui a le mérite d'essayer de battre en brêche ce qu'Alain pourfendait à savoir "le prétendu hermétisme de Mallarmé".
- Dame TartineNeoprof expérimenté
CANTILÈNE DU VIEUX NOËL
Le vieux Noël dont l'oeil luit
En Décembre
Dans la chambre
Le vieux Noël dont l'oeil luit
Rentre chez nous vers minuit
Sans bruit.
De glaçons il est vêtu
Pendeloques et breloques
De glaçons il est vêtu
Et porte un chapeau pointu.
On aperçoit sur son dos
Une hotte qui ballotte
On aperçoit sur son dos
Un tas de jolis cadeaux.
C'est pour les petits garçons
Pour les filles
Bien gentilles
C'est pour les petits garçons
Qui dorment dans les maisons.
Alphonse Gaud
Le vieux Noël dont l'oeil luit
En Décembre
Dans la chambre
Le vieux Noël dont l'oeil luit
Rentre chez nous vers minuit
Sans bruit.
De glaçons il est vêtu
Pendeloques et breloques
De glaçons il est vêtu
Et porte un chapeau pointu.
On aperçoit sur son dos
Une hotte qui ballotte
On aperçoit sur son dos
Un tas de jolis cadeaux.
C'est pour les petits garçons
Pour les filles
Bien gentilles
C'est pour les petits garçons
Qui dorment dans les maisons.
Alphonse Gaud
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J'peux pas, j'ai piscine !
- ipomeeGuide spirituel
Très joli, dame Tartine. Je connaissais ce poème mais l'avais oublié. Merci pour me l'avoir rappelé
- Dame TartineNeoprof expérimenté
De rien ;-) C'est un poème de mon enfance, sans doute l'un des premiers appris en classe à l'occasion de Noël.
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J'peux pas, j'ai piscine !
- archebocEsprit éclairé
Je n'ai pas vu passé la Griesche Hiver de Rutebeuf.
- Spoiler:
Contre le temps qu’arbre défeuille,
Qu’il ne remaint en branche feuille
Qui n’aille à terre,
Par pauvreté qui moi atterre,
Qui de toutes parts me muet guerre
Contre l’hiver,
Dont moult me sont changés les vers,
Mon dit commence trop divers
De pauvre histoire.
Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire,
Et pauvre rente,
Et froid au cul quand bise vente :
Le vent me vient, le vent m’évente
Et trop souvent
Plusieurs foïes sent le vent.
Bien me l’eut griesche en couvent
Quanques me livre :
Bien me paie, bien me délivre,
Contre le sou me rend la livre
De grand pauverte.
Pauvreté est sur moi reverte :
Toujours m’en est la porte ouverte,
Toujours y sui
Ni nulle fois ne m’en échuis.
Par pluie mouill’, par chaud essui :
Ci a riche homme !
Je ne dors que le premier somme.
De mon avoir ne sais la somme,
Qu’il n’y a point.
Dieu me fait le temps si à point
Noire mouche en été me poind,
En hiver blanche.
Issi sui comm’ l’osière franche
Ou comm’ les oiseaux sur la branche :
En été chante,
En hiver pleure et me guermante,
Et me défeuille aussi comm’ l’ente
Au premier gel.
En moi n’a ni venin ni fiel :
Il ne me remaint rien sous ciel,
Tout va sa voie.
Les enviails que je savoie
M’ont avoyé quanques j’avoie
Et fourvoyé,
Et fors de voie dévoyé.
Fols enviaux ai envoyé,
Or m’en souviens.
Or vois-je bien, tout va, tout vient :
Tout venir, tout aller convient,
Fors que bienfait.
Les dés que les déciers ont fait
M’ont de ma robe tout défait ;
Les dés m’occient,
Les dés m’aguettent et épient,
Les dés m’assaillent et défient,
Ce pèse moi.
Je n’en puis mais, si je m’émeus :
Ne vois venir avril ni mai,
Voici la glace.
Or sui entré en male trace ;
Les trahiteurs de *** extrace
M’ont mis sans robe.
Le siècles est si plein de lobe !
Qui auques a, si fait le gobe ;
Et je, que fais,
Qui de pauvreté sens le fait ?
Griesche ne me laisse en paix,
Moult me dérroie,
Moult m’assaut et moult me guerroie ;
Jamais de ce mal ne garroie
Par tel marché.
Trop ai en mauvais lieu marché ;
Les dés m’ont pris et emparché :
Je les claims quitte !
Fol est qu’à leur conseil habite :
De sa dette pas ne s’acquitte,
Ainçois s’encombre ;
De jour en jour accroit le nombre.
En été ne quiert-il pas l’ombre
Ni froide chambre,
Que nus lui sont souvent les membres :
Du deuil son voisin ne lui membre,
Mais le sien pleure.
Griesche lui a courru seure,
Dénué l’a en petit d’heure,
Et nul ne l’aime.
Cil qui devant cousin le clame
Lui dit en riant : « Ci faut trame
Par lècherie.
Foi que tu dois sainte Marie
Cor, va ore en la Draperie
Du drap accroire ;
Si le drapier ne t’en veux croire,
Si t’en revas droit à la foire
Et va au Change.
Si tu jures Saint Michel l’ange
Que tu n’as sur toi lin ni lange
Où ait argent,
L’on te verra moult beau sergent,
Bien t’apercevront la gent :
Créüs seras.
Quand d’ilueques remouveras,
Argent ou faille emporteras. »
Or a sa paie.
Ainsi vers moi chacun s’apaie :
Je n’en puis mais.
- artaxerxesNiveau 6
Merci archeboc. Ce poème semble avoir certains vers en commun avec La complainte et réveillent en moi l'écho émouvant de la voix de Joan Baez ; entre autres grands mérites, cette dame a celui d'avoir rendu populaire un texte du Moyen Age français.
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L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges.
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