[Blog] Le miracle finlandais

L'éducation en question a écrit:
La Finlande est l’étoile du berger qui guide les pédagogistes du monde entier vers le nirvana de la réussite scolaire. Car les études sont sans appel : c’est le système scolaire nordique qui marche. La Finlande a occupé la première place du classement PISA en 2000, 2003 et 2006. Bien que rétrogradée ces dernières années, la Finlande reste dans les pays européens de tête.

Qu’est-ce que PISA ? Une réunion d’universitaires qui évaluent le niveau académique des petits humains à quinze ans ? Pas du tout. PISA évalue les acquis et les compétences « dont les élèves ont besoin pour exploiter tout leur potentiel, prendre part à la vie d’une économie mondiale de plus en plus interconnectée et, à terme, transformer un emploi meilleur en une vie meilleure. » Le parti pris est donc clairement économique. Cela est devenu tellement naturel que cela ne nous choque plus.

La suite ici : https://educationenquestionblog.wordpress.com/2016/11/18/le-miracle-finlandais/#more-737

:lecteur:

Fort intéressant cet article, merci Gyphe.

Site très intéressant et très stimulant, en effet, dont il n’est peut-être pas inutile de signaler qu’il n’est pas l’œuvre d’un enseignant mais d’une mère d’élève.

On y dénonce avec vigueur, et selon moi avec raison, «l’emprise de la pensée économique [à l’école] qui réduit les hommes à de simples agents économiques ». Sont clairement visés les partisans de l’approche par compétences...

Quelques thèmes :

- Le miracle finlandais
- Derrière la bienveillance scolaire
- L. Joffrin contre F. Dubet...

Gryphe a écrit:

L'éducation en question a écrit:
La Finlande est l’étoile du berger qui guide les pédagogistes du monde entier vers le nirvana de la réussite scolaire. Car les études sont sans appel : c’est le système scolaire nordique qui marche. La Finlande a occupé la première place du classement PISA en 2000, 2003 et 2006. Bien que rétrogradée ces dernières années, la Finlande reste dans les pays européens de tête.

Qu’est-ce que PISA ? Une réunion d’universitaires qui évaluent le niveau académique des petits humains à quinze ans ? Pas du tout. PISA évalue les acquis et les compétences « dont les élèves ont besoin pour exploiter tout leur potentiel, prendre part à la vie d’une économie mondiale de plus en plus interconnectée et, à terme, transformer un emploi meilleur en une vie meilleure. » Le parti pris est donc clairement économique. Cela est devenu tellement naturel que cela ne nous choque plus.

La suite ici : https://educationenquestionblog.wordpress.com/2016/11/18/le-miracle-finlandais/#more-737

:lecteur:

Ça devrait choquer, mais les grands médias ne présentent jamais les études PISA sous cet angle ou ne font pas (ou ne sont pas capables de faire?) d'analyses critiques...... D'où l'intérêt des études PIRLS (en français ou ) et TIMSS ((mathématiques et sciences) qui mesurent les acquis réels des élèves en terme de connaissances. La France participe de nouveau à TIMSS (elle ne l'avait pas fait depuis 20 ans) les résultats sont à la fin du mois et devraient être intéressants.

Les réactions des politiques, elles, seront hélas prévisibles

gauvain31 a écrit:D'où l'intérêt des études PIRLS (en français ou ) et TIMSS ((mathématiques et sciences) qui mesurent les acquis réels des élèves en terme de connaissances. La France participe de nouveau à TIMSS (elle ne l'avait pas fait depuis 20 ans) les résultats sont à la fin du mois et devraient être intéressants.

J'ignorais tout de l'existence de ces études. Merci de nous tenir au courant !

Voici les résultats de PIRLS 2011

http://www.education.gouv.fr/cid66526/pirls-2011-des-resultats-qui-confirment-l-urgence-de-la-refondation-de-l-ecole.html

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/12/12122012Article634908925374200003.aspx

Extraits:

Le café pédagogique a écrit:Où baissons nous ? En 10 ans la baisse est significative sur la compréhension des textes informatifs (-13 points) ainsi que sur les compétences les plus complexes (-11 points). Les élèves français restent les plus nombreux à s'abstenir de répondre aux questions quand les réponses doivent être rédigées et à ne pas terminer les épreuves.

Gryphe a écrit:

L'éducation en question a écrit:
La Finlande est l’étoile du berger qui guide les pédagogistes du monde entier vers le nirvana de la réussite scolaire. Car les études sont sans appel : c’est le système scolaire nordique qui marche. La Finlande a occupé la première place du classement PISA en 2000, 2003 et 2006. Bien que rétrogradée ces dernières années, la Finlande reste dans les pays européens de tête.

Qu’est-ce que PISA ? Une réunion d’universitaires qui évaluent le niveau académique des petits humains à quinze ans ? Pas du tout. PISA évalue les acquis et les compétences « dont les élèves ont besoin pour exploiter tout leur potentiel, prendre part à la vie d’une économie mondiale de plus en plus interconnectée et, à terme, transformer un emploi meilleur en une vie meilleure. » Le parti pris est donc clairement économique. Cela est devenu tellement naturel que cela ne nous choque plus.

La suite ici : https://educationenquestionblog.wordpress.com/2016/11/18/le-miracle-finlandais/#more-737

:lecteur:

On mesure le degré de nullité en terme de comparatisme du débat en France. La Finlande a une population de 5,3 millions (dont une pop scolaire de 1,2 millions de personnes toute formation inclue) soit moins que l'ensemble Bretagne/Pays-de-la-Loir qui a des résultats scolaires comparables. Sans parler d'une homogénéité ethno-culturelle forte (plus de 90% de la population est finnoise d'origine, les plus importants migrants sont... les voisins estoniens, russes et suédois) et d'une égalité socio-économique incomparable.

Quitte à comparer la France aux bons élèves de PISA à démographie/économie comparables, faudrait plutôt aller du côté de la Corée du Sud et du Japon, qui surclassent la Finlande. Mais là, bizarrement, nos "experts" le font rarement.

Chamil a écrit:

Gryphe a écrit:

L'éducation en question a écrit:
La Finlande est l’étoile du berger qui guide les pédagogistes du monde entier vers le nirvana de la réussite scolaire. Car les études sont sans appel : c’est le système scolaire nordique qui marche. La Finlande a occupé la première place du classement PISA en 2000, 2003 et 2006. Bien que rétrogradée ces dernières années, la Finlande reste dans les pays européens de tête.

Qu’est-ce que PISA ? Une réunion d’universitaires qui évaluent le niveau académique des petits humains à quinze ans ? Pas du tout. PISA évalue les acquis et les compétences « dont les élèves ont besoin pour exploiter tout leur potentiel, prendre part à la vie d’une économie mondiale de plus en plus interconnectée et, à terme, transformer un emploi meilleur en une vie meilleure. » Le parti pris est donc clairement économique. Cela est devenu tellement naturel que cela ne nous choque plus.

La suite ici : https://educationenquestionblog.wordpress.com/2016/11/18/le-miracle-finlandais/#more-737

:lecteur:

On mesure le degré de nullité en terme de comparatisme du débat en France. La Finlande a une population de 5,3 millions (dont une pop scolaire de 1,2 millions de personnes toute formation inclue) soit moins que l'ensemble Bretagne/Pays-de-la-Loir qui a des résultats scolaires comparables. Sans parler d'une homogénéité ethno-culturelle forte (plus de 90% de la population est finnoise d'origine, les plus importants migrants sont... les voisins estoniens, russes et suédois) et d'une égalité socio-économique incomparable.

Quitte à comparer la France aux bons élèves de PISA à démographie/économie comparables, faudrait plutôt aller du côté de la Corée du Sud et du Japon, qui surclassent la Finlande. Mais là, bizarrement, nos "experts" le font rarement.

Oui parce que les politiques pédagogiques dans ces pays sont le contraire de ce que prône certains pseudo-spécialistes de l'éducation depuis 30 ans... cela mettrait en jeu des carrières. Alors l'intérêt des élèves.....

Je suis assez confiant: lorsque nous serons en bas du classement et que tous les nuisibles seront partis à la retraites ou mort, il y aura la place pour faire un état des lieux objectifs des pratiques pédagogiques mises en jeu

gauvain31 a écrit:

Oui parce que les politiques pédagogiques dans ces pays sont le contraire de ce que prône certains pseudo-spécialistes de l'éducation depuis 30 ans... cela mettrait en jeu des carrières. Alors l'intérêt des élèves.....

C'est pour cela qu'il faut répéter que nous avons tout intérêt à utiliser vraiment PISA: contrairement à ce que disent les clowns de la bande à Mérieu, cette enquête bien utilisée ne justifie nullement qu'on réduise les horaires de disciplines, qu'on multiplie les "éducation à" et qu'on fasse de la calinothérapie scolaire à tout bout de champ.

D'ailleurs on remarquera que depuis que la Suède (et plus marginalement le Danemark) rencontre les mêmes évolutions que la France (crise du secteur public, augmentation des inégalités, ghettoïsation, immigration de pays très pauvres et extra-européens, précarisation d'une partie de la jeunesse), on parle moins de moins de son "modèle scolaire"...

Normal étant donné sa dégringolade, qui montre que les pays du nord de l'Europe ne font pas (toujours) mieux confrontés aux mêmes difficultés que nous:

http://eduveille.hypotheses.org/6539

http://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/suede-l-ecole-en-crise-au-coeur-du-debat-electoral_1574395.html

Le principal souci de tous ces articles sur la Finlande, et qui découle directement de la profonde nullité des rédacteurs en langues vivantes (il n'y a qu'à voir comment ils comprennent l'anglais "que tout le monde parle", dixit ce bon vieux Allègre), c'est qu'ils ignorent que le finnois est une langue entièrement réinventée. Notation phonétique sans aucune ambiguïté, et zéro exceptions grammaticales. Pour un locuteur, l'apprentissage de la lecture et de l'orthographe se résume à apprendre le son que fait chaque lettre, et hop. Tout le monde peut lire et écrire la langue correctement. Idem les immigrants non locuteurs : apprendre un mot, c'est savoir l'orthographier sans risque de se tromper, apprendre un verbe, c'est savoir le conjuguer instantanément, etc.

Précisons à toutes fins utiles que le finnois n'a aucun point commun avec le suédois et le russe, et que logiquement ces immigrants devraient avoir de grandes difficultés à s'intégrer --- c'est bien la barrière de la langue qui crée des tonnes de soucis aux immigrants non francophones. Ce n'est pas le cas parce que le finnois c'est facile. Différent mais facile parce que régulier.

Il est donc futile, sinon stupide, de comparer les stratégies éducatives de la Finlande avec celles des pays qui ont des notations légèrement plus complexes -- la pression éducative démente appliquée en Chine ou au Japon est fonction de la difficulté à lire et écrire la langue, pas la condition nécessaire à l'apprentissage correct des maths par ex. Sauf que la numération en mandarin est bien plus transparente que dans les langues indo-européennes (pas d'aneries genre soixante-dix ou neunundzwanzig), ce qui a quelques conséquences positives, forcément.

Or on arrivait pas trop mal à enseigner les maths, la grammaire et l'orthographe quand Wendelin Werner était enfant, sans pour autant pousser au suicide les moins de douze ans. Il faudrait se poser quelques questions.

RogerMartin a écrit:

Précisons à toutes fins utiles que le finnois n'a aucun point commun avec le suédois et le russe, et que logiquement ces immigrants devraient avoir de grandes difficultés à s'intégrer --- c'est bien la barrière de la langue qui crée des tonnes de soucis aux immigrants non francophones. Ce n'est pas le cas parce que le finnois c'est facile. Différent mais facile parce que régulier.
s.

C'est tout à fait vrai, mais il y a un biais: une partie de cette immigration est culturellement finlandaise (diaspora finlandaise en Suède qui est revenue au pays dans les années 1980-1990 et finnois des territoires soviétiques).

Vraiment intéressant cet article, merci du partage. L'aspect histoire de l'enseignement dans ce pays m'était totalement inconnue.