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- cannelle21Grand Maître
Comme certains me l'ont déjà demandé, j'ouvre un fil aujourd'hui pour expliciter ma démarche concernant l'enseignement du théâtre. Lorsque j'étudie une pièce aussi difficile que Le Cid, je fais toujours précéder ma lecture analytique d'une séance de jeu, afin que tous les élèves expérimentent par le corps et la voix les enjeux du texte. Alors que le jeu intervient souvent en deuxième position dans nos pratiques (exercices plus ou moins réussis de récitation), je trouve plus intéressant de le pratiquer en classe entière, en amont. Passer par le corps pour comprendre la langue du XVIIe.
( Les élèves sont habitués car je fais aussi de la mise en voix de textes ou poèmes, des débats...)
Voici la séance que j'ai menée la semaine dernière avec mes élèves (classe plutôt faible).
Préalables :
- Les élèves ont lu la pièce dans son intégralité. Nous avons travaillé sur un résumé complet.
- Nous avons étudié la scène d'exposition.
- Nous menons la séance dans une salle sans table, sans chaise, sans collègue autour (je vole la salle de musique).
La séance
Elèves en cercle
MOI : Qu'avons-nous appris avec l'exposition ?
ELEVE : A la fin de l'exposition, il y a deux questions : R et C vont-ils pouvoir se marier ? Qui va obtenir la place auprès du roi, entre Le C et DD ?
MOI : Alors qui ?
ELEVE : DD. Le C est furieux et gifle DD.
MOI : Donc, dans quel état d'esprit se trouve DD (Acte I, scène 4)
ELEVE : Il est énervé
Les élèves marchent dans l'espace. Ils incarnent DD et sont donc énervés.
MOI : Pourquoi est-il énervé ?
ELEVE : Parce qu'il est vieux et ne peut pas venger son honneur.
Les élèves reprennent la déambulation mais on doit sentir le personnage plus âgé et plus tourmenté.
MOI : Du coup, quand Rodrigue arrive (Acte I, scène 5), que ressent DD ?
ELEVE : Il est soulagé
Les élèves sont assis. Un élève joue DD : A. Il doit déambuler énervé sur scène, s'arrêter face public : " Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? "
Un autre élève joue Rodrigue : B : Il entre sur scène (Ouvre la porte).
Elève A : Sans bouger son corps, tourne la tête.
MOI : Que pourrait dire DD en voyant R ?
ELEVE : Fils, tu tombes bien.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant cela.
MOI : Il ne dit pas "Fils, tu tombes bien." mais "Rodrigue, as-tu du coeur." Qu'est-ce que cela veut dire ?
ELEVE : Que Rodrigue est amoureux ?
MOI : Non, à l'époque, coeur et courage ont la même étymologie.
ELEVE : Mais alors ça veut dire "Rodrigue as-tu des couilles ?"
MOI : Tu es sur la bonne voie mais si c'est un peu violent et surtout vulgaire.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant "Rodrigue, as-tu du coeur ?".
MOI : Quand Rodrigue entre sur scène, dans quel état d'esprit se trouve-t-il ?
ELEVE : Il est joyeux ?
MOI : Pourquoi ?
ELEVE : Parce qu'il va se marier. Il veut savoir si son père est d'accord.
MOI : Donc, en plus d'être joyeux, il est...
ELEVE : Il est pressé.
Pour jouer cet état d'esprit. Un élève se place derrière la porte. Il joue Rodrigue. Il tente d'ouvrir la porte en la poussant fort. Un autre élève bloque la porte de tout son poids. Soudain, il lâche. L'élève qui joue Rodrigue est donc déstabilisé et entre précipitamment.
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'à "Rodrigue, as-tu du coeur ?". L'entrée en scène brutale de R fait que DD doit tourner vite la tête.
MOI : A la question "Rodrigue, as-tu du coeur ?", Qu'est obligé de répondre Rodrigue ?
ELEVE : "Oui".
MOI : Pourtant sait-il de quoi parle son père ?
ELEVE : Non
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'au "oui" de Rodrigue. On doit sentir dans le jeu à la fois sa détermination et son questionnement.
MOI : Il va donc falloir que DD décide son fils à le venger. Quelles stratégies peut-il utiliser pour le convaincre ?
ELEVE : Lui dire que c'est une question d'honneur ?
MOI : DD dit : "Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte; viens me venger."
Les élèves forment deux lignes face à face. Ensemble : "Viens mon fils". La rangée avance d'un pas. "Viens mon sang". La rangée avance d'un pas. "Viens réparer ma honte". La rangée avance d'un pas. "Viens me venger". Les élèves doivent adresser la réplique à leur binôme en insistant sur le "viens". On change ensuite de ligne pour le même exercice.
MOI : Que répond Rodrigue ?
ELEVE : De qui ?
MOI : Alors de qui ?
ELEVE : Du Comte ?
MOI : Que ressent alors Rodrigue ?
ELEVE : Il est surpris. Il est désespéré.
Même exercice que le précédent. On ajoute la réplique de R "De quoi ?" et celle de DD : "le père de C". Ceux qui jouent Rodrigue doivent reculer d'un pas et se retourner pour jouer la surprise et le désespoir.
MOI : Pourquoi est-il désespéré ?
ELEVE : Parce qu'il ne veut pas tuer le père de Chimène.
MOI : ça, DD le sait. Il lui dit : "Je connais ton amour." Qu'attend-on juste après cette réplique ?
ELEVE : Un "mais tu n'as pas le choix."
Même exercice que le précédent en enchaînant. On ajoute "Je connais ton amour". DD place alors la main sur l'épaule de son fils. "Mais, tu n'as pas le choix."
MOI : Pourquoi R n'a-t-il pas le choix ?
ELEVE : C'est une question d'honneur.
Les élèves forment un cercle de profération. Chacun leur tour ils avancent d'un pas et profère en regardant l'un de leur camarde : "Venge-moi, venge-toi." ou "Montre-toi digne fils d'un père tel que moi." ou "Va, cours, vole, et nous venge." (on insistera sur la gradation dans la dernière réplique).
Bilan :
- Lecture complète par le professeur des scènes 4 et 5 qui n'ont pas été lues avant. Les élèves sont assis par terre.
- MOI : Rodrigue a-t-il vraiment le choix ?
- ELEVE : Pas vraiment.
- MOI : Il est face à un dilemme.
- ELEVE : Soit il tue LE C. Il venge son père, sauve son honneur, mais perd C. Soit il ne tue pas Le C, perd son honneur et garde C.
- MOI : Tu es sûr ?
- ELEVE : Bein non, elle ne voudra plus de lui s'il n'a plus d'honneur.
- MOI : Donc, a-t-il le choix ?
- NON
- Lecture de la scène 6
Après :
- Les élèves jouent la scène. Ils avaient à l'apprendre.
- Nous revenons en cours sur la scène 5 et analysons précisément la scène 6.
( Les élèves sont habitués car je fais aussi de la mise en voix de textes ou poèmes, des débats...)
Voici la séance que j'ai menée la semaine dernière avec mes élèves (classe plutôt faible).
Préalables :
- Les élèves ont lu la pièce dans son intégralité. Nous avons travaillé sur un résumé complet.
- Nous avons étudié la scène d'exposition.
- Nous menons la séance dans une salle sans table, sans chaise, sans collègue autour (je vole la salle de musique).
La séance
Elèves en cercle
MOI : Qu'avons-nous appris avec l'exposition ?
ELEVE : A la fin de l'exposition, il y a deux questions : R et C vont-ils pouvoir se marier ? Qui va obtenir la place auprès du roi, entre Le C et DD ?
MOI : Alors qui ?
ELEVE : DD. Le C est furieux et gifle DD.
MOI : Donc, dans quel état d'esprit se trouve DD (Acte I, scène 4)
ELEVE : Il est énervé
Les élèves marchent dans l'espace. Ils incarnent DD et sont donc énervés.
- D'abord déambulation muette.
- Puis ajouter de temps en temps un mot pour traduire l'énervement.
- Garder la même énergie avec les mots de Corneille : "Ô rage !" "Ô désespoir !" "Ô vieillesse ennemie !" "Infamie !" "Offense !"
MOI : Pourquoi est-il énervé ?
ELEVE : Parce qu'il est vieux et ne peut pas venger son honneur.
Les élèves reprennent la déambulation mais on doit sentir le personnage plus âgé et plus tourmenté.
MOI : Du coup, quand Rodrigue arrive (Acte I, scène 5), que ressent DD ?
ELEVE : Il est soulagé
Les élèves sont assis. Un élève joue DD : A. Il doit déambuler énervé sur scène, s'arrêter face public : " Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? "
Un autre élève joue Rodrigue : B : Il entre sur scène (Ouvre la porte).
Elève A : Sans bouger son corps, tourne la tête.
MOI : Que pourrait dire DD en voyant R ?
ELEVE : Fils, tu tombes bien.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant cela.
MOI : Il ne dit pas "Fils, tu tombes bien." mais "Rodrigue, as-tu du coeur." Qu'est-ce que cela veut dire ?
ELEVE : Que Rodrigue est amoureux ?
MOI : Non, à l'époque, coeur et courage ont la même étymologie.
ELEVE : Mais alors ça veut dire "Rodrigue as-tu des couilles ?"
MOI : Tu es sur la bonne voie mais si c'est un peu violent et surtout vulgaire.
Deux nouveaux élèves, rejouent la séquence précédente en ajoutant "Rodrigue, as-tu du coeur ?".
MOI : Quand Rodrigue entre sur scène, dans quel état d'esprit se trouve-t-il ?
ELEVE : Il est joyeux ?
MOI : Pourquoi ?
ELEVE : Parce qu'il va se marier. Il veut savoir si son père est d'accord.
MOI : Donc, en plus d'être joyeux, il est...
ELEVE : Il est pressé.
Pour jouer cet état d'esprit. Un élève se place derrière la porte. Il joue Rodrigue. Il tente d'ouvrir la porte en la poussant fort. Un autre élève bloque la porte de tout son poids. Soudain, il lâche. L'élève qui joue Rodrigue est donc déstabilisé et entre précipitamment.
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'à "Rodrigue, as-tu du coeur ?". L'entrée en scène brutale de R fait que DD doit tourner vite la tête.
MOI : A la question "Rodrigue, as-tu du coeur ?", Qu'est obligé de répondre Rodrigue ?
ELEVE : "Oui".
MOI : Pourtant sait-il de quoi parle son père ?
ELEVE : Non
Avec trois autre élève (R, DD, un bloqueur de porte), nous rejouons la séquence complète jusqu'au "oui" de Rodrigue. On doit sentir dans le jeu à la fois sa détermination et son questionnement.
MOI : Il va donc falloir que DD décide son fils à le venger. Quelles stratégies peut-il utiliser pour le convaincre ?
ELEVE : Lui dire que c'est une question d'honneur ?
MOI : DD dit : "Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte; viens me venger."
Les élèves forment deux lignes face à face. Ensemble : "Viens mon fils". La rangée avance d'un pas. "Viens mon sang". La rangée avance d'un pas. "Viens réparer ma honte". La rangée avance d'un pas. "Viens me venger". Les élèves doivent adresser la réplique à leur binôme en insistant sur le "viens". On change ensuite de ligne pour le même exercice.
MOI : Que répond Rodrigue ?
ELEVE : De qui ?
MOI : Alors de qui ?
ELEVE : Du Comte ?
MOI : Que ressent alors Rodrigue ?
ELEVE : Il est surpris. Il est désespéré.
Même exercice que le précédent. On ajoute la réplique de R "De quoi ?" et celle de DD : "le père de C". Ceux qui jouent Rodrigue doivent reculer d'un pas et se retourner pour jouer la surprise et le désespoir.
MOI : Pourquoi est-il désespéré ?
ELEVE : Parce qu'il ne veut pas tuer le père de Chimène.
MOI : ça, DD le sait. Il lui dit : "Je connais ton amour." Qu'attend-on juste après cette réplique ?
ELEVE : Un "mais tu n'as pas le choix."
Même exercice que le précédent en enchaînant. On ajoute "Je connais ton amour". DD place alors la main sur l'épaule de son fils. "Mais, tu n'as pas le choix."
MOI : Pourquoi R n'a-t-il pas le choix ?
ELEVE : C'est une question d'honneur.
Les élèves forment un cercle de profération. Chacun leur tour ils avancent d'un pas et profère en regardant l'un de leur camarde : "Venge-moi, venge-toi." ou "Montre-toi digne fils d'un père tel que moi." ou "Va, cours, vole, et nous venge." (on insistera sur la gradation dans la dernière réplique).
Bilan :
- Lecture complète par le professeur des scènes 4 et 5 qui n'ont pas été lues avant. Les élèves sont assis par terre.
- MOI : Rodrigue a-t-il vraiment le choix ?
- ELEVE : Pas vraiment.
- MOI : Il est face à un dilemme.
- ELEVE : Soit il tue LE C. Il venge son père, sauve son honneur, mais perd C. Soit il ne tue pas Le C, perd son honneur et garde C.
- MOI : Tu es sûr ?
- ELEVE : Bein non, elle ne voudra plus de lui s'il n'a plus d'honneur.
- MOI : Donc, a-t-il le choix ?
- NON
- Lecture de la scène 6
Après :
- Les élèves jouent la scène. Ils avaient à l'apprendre.
- Nous revenons en cours sur la scène 5 et analysons précisément la scène 6.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- cannelle21Grand Maître
Pour entrer dans la pièce (les élèves ne l'avaient pas lue), voici également la séance que j'ai faite.
- Préalable : le professeur prépare sur des bandes de papier un corpus de citations.
- Cercle de chuchoteurs. La moitié de la classe en cercle les yeux fermés. Chaque élève de l'autre moitié de la classe se voient attribuer une citation. Son rôle : venir chuchoter la citation à l'oreille de ceux qui ont les yeux fermés. (C'est un exercice que j'aime beaucoup car on entre dans une certaine intimité avec l'oeuvre. L'exercice fonctionne très bien pour la mise en voix de poèmes.) Ensuite, on inverse les deux groupes.
- Puis, les élèves sont disposés en îlots. J'ai découpé pour chaque groupe une série de répliques du Cid. Les élèves piochent, lisent, discutent entre eux. Ils doivent répondre à deux questions :
- Mise en commun à l'oral. Quand je valide un thème, les élèves de chaque groupe doivent trouver un maximum de citations pouvant l'illustrer. Le travail de mise en voix commence maintenant.
- Petite vidéo pour le résumé de la pièce.
- Schéma des liens entre personnages.
CORPUS : Les répliques
ELVIRE : Il estime Rodrigue autant que vous l’aimez
CHIMENE : Dans ce grand bonheur, je crains un grand revers.
L’INFANTE : Elle aime Don Rodrigue et le tient de ma main.
LEONOR : Cet amour /
Vous rend-il malheureuse alors qu’ils sont heureux ?
L’INFANTE : Et je me dis toujours qu’étant fille de roi
Tout autre qu’un monarque est indigne de moi.
L’INFANTE : Cet hymen m’est fatal, je le crains, et souhaite.
DON DIEGUE : Joignons d’un nœud sacré ma maison à la vôtre.
LE COMTE : Ce que je méritais, vous l’avez emporté.
DON DIEGUE : Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je tant vécu que pour cette infamie ?
DON DIEGUE : Et mourir sans vengeance ou vivre dans la honte.
DON DIEGUE : Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte.
DON DIEGUE : Venge-moi ! Venge-toi !
DON DIEGUE : Va, cours, vole et nous venge.
RODRIGUE : Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
RODRIGUE : Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme ou de vivre en infâme.
RODRIGUE : Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.
LE COMTE : Et l’on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur.
RODRIGUE : A qui venge son père, il n’est rien d’impossible.
CHIMENE : J’aimais, j’étais aimée, et nos pères d’accord.
L’INFANTE : Mon repos m’abandonne, et ma flamme revit.
DON FERNAND : Il verra ce que c’est de n’obéir pas.
DON ARIAS : Sire, le Comte est mort
Don Diègue, par son fils, a vengé son offense.
DON ALPHONSE : Chimène à vos genoux apporte sa douleur.
Elle vient tout en pleurs vous demander justice.
CHIMENE : Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang
Couler à gros bouillons de son généreux flanc.
CHIMENE : Enfin, mon père est mort, j’en demande vengeance.
DON DIEGUE : Il m’a prêté sa main, il a tué le Comte.
Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte.
RODRIGUE : Mon juge est mon amour, mon juge est ma Chimène.
DON SANCHE : Employez mon amour à venger cette mort.
CHIMENE : Et que dois-je espérer qu’un tourment éternel
Si je poursuis un crime, aimant le criminel.
CHIMENE : Il y va de ma gloire, il faut que je me venge.
CHIMENE : Pour conserver ma gloire et finir mon ennui,
Le poursuivre, le perdre et mourir après lui.
RODRIGUE : Je l’ai vu, j’ai vengé mon honneur et mon père ;
Je le ferais encor, si j’avais à le faire.
CHIMENE : Je ne t’accuse point, je pleure mes malheurs.
RODRIGUE : Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne :
Il demande ma tête et je te l’abandonne.
RODRIGUE : Ton malheureux amant aura bien moins de peine
A mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine.
CHIMENE : Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
RODRIGUE : Mon bras, pour vous venger, armé contre ma flamme,
Par ce coup glorieux m’a privé de mon âme.
DON DIEGUE : L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir.
DON DIEGUE : Les mores vont descendre, et le flux et la nuit
Dans une heure à nos murs les amènent sans un bruit.
DON DIEGUE : SI tu veux mourir, trouve une belle mort.
DON DIEGUE : Si tu l’aimes, apprends que revenir vainqueur
C’est l’unique moyen de regagner son cœur.
CHIMENE : Silence, mon amour, laisse agir ma colère.
CHIMENE : Il a sauvé la ville, il a servi son roi
Et son bras valeureux n’est funeste qu’à moi.
CHIMENE : Je vois ce que je perds quand je vois ce qu’il vaut.
L’INFANTE : Ôte-lui ton amour, mais laisse-nous sa vie.
RODRIGUE : Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les attendent.
RODRIGUE : Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.
DON DIEGUE : Chimène le poursuit et voudrait le sauver.
CHIMENE : Une si belle fin m’est trop injurieuse.
DON FERNAND : Consulte ton cœur, Rodrigue en est le maître.
CHIMENE : Pour moi ! Mon ennemi ! L’objet de ma colère !
L’auteur de mes malheurs ! L’assassin de mon père !
CHIMENE : Qu’un d’eux me l’apporte, et je suis sa conquête.
J’épouse le vainqueur, si Rodrigue est puni.
DON FERNAND : Si Rodrigue est vainqueur, l’accepte sans contrainte.
Qui que ce soit des deux, j’en ferai ton époux.
RODRIGUE : Je vais mourir Madame, et vous viens en ce lieu,
Avant le coup mortel, dire un dernier adieu.
RODRIGUE : Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt.
RODRIGUE : On dira seulement : « il adorait Chimène
Il n’a pas voulu vivre et mériter sa haine. »
CHIMENE : Défends-toi maintenant pour m’ôter à Don Sanche.
CHIMENE : Sors vainqueur d’un combat dont Chimène est le prix.
L’INFANTE : Rodrigue, ta valeur te rend digne de moi,
Mais, pour être vaillant, tu n’es pas fils de roi.
LEONOR : Le ciel vous doit un roi, Vous aimez un sujet !
CHIMENE : Mon père est sans vengeance, ou mon amant est mort.
CHIMENE : Un même coup a mis ma gloire en sûreté,
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.
CHIMENE : Exécrable assassin d’un amant que j’adore.
CHIMENE : Enfin Rodrigue est mort, et sa mort m’a changée
D’implacable ennemie en amante infligée.
DON FERNAND : Chimène, sors d’erreur, ton amant n’est pas mort.
DON FERNAND : Ta gloire est dégagée, et ton devoir est quitte.
CHIMENE : Rodrigue a des vertus que je ne puis haïr.
DON FERNAND : Rodrigue t’a gagnée, et tu dois être à lui.
DON FERNAND : Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.
- Préalable : le professeur prépare sur des bandes de papier un corpus de citations.
- Cercle de chuchoteurs. La moitié de la classe en cercle les yeux fermés. Chaque élève de l'autre moitié de la classe se voient attribuer une citation. Son rôle : venir chuchoter la citation à l'oreille de ceux qui ont les yeux fermés. (C'est un exercice que j'aime beaucoup car on entre dans une certaine intimité avec l'oeuvre. L'exercice fonctionne très bien pour la mise en voix de poèmes.) Ensuite, on inverse les deux groupes.
- Puis, les élèves sont disposés en îlots. J'ai découpé pour chaque groupe une série de répliques du Cid. Les élèves piochent, lisent, discutent entre eux. Ils doivent répondre à deux questions :
- Qui sont les personnages de la pièce ?
- Quels sont les grands thèmes ?
- Mise en commun à l'oral. Quand je valide un thème, les élèves de chaque groupe doivent trouver un maximum de citations pouvant l'illustrer. Le travail de mise en voix commence maintenant.
- Petite vidéo pour le résumé de la pièce.
- Schéma des liens entre personnages.
CORPUS : Les répliques
ELVIRE : Il estime Rodrigue autant que vous l’aimez
CHIMENE : Dans ce grand bonheur, je crains un grand revers.
L’INFANTE : Elle aime Don Rodrigue et le tient de ma main.
LEONOR : Cet amour /
Vous rend-il malheureuse alors qu’ils sont heureux ?
L’INFANTE : Et je me dis toujours qu’étant fille de roi
Tout autre qu’un monarque est indigne de moi.
L’INFANTE : Cet hymen m’est fatal, je le crains, et souhaite.
DON DIEGUE : Joignons d’un nœud sacré ma maison à la vôtre.
LE COMTE : Ce que je méritais, vous l’avez emporté.
DON DIEGUE : Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je tant vécu que pour cette infamie ?
DON DIEGUE : Et mourir sans vengeance ou vivre dans la honte.
DON DIEGUE : Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte.
DON DIEGUE : Venge-moi ! Venge-toi !
DON DIEGUE : Va, cours, vole et nous venge.
RODRIGUE : Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
RODRIGUE : Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme ou de vivre en infâme.
RODRIGUE : Que je meure au combat, ou meure de tristesse,
Je rendrai mon sang pur comme je l’ai reçu.
LE COMTE : Et l’on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur.
RODRIGUE : A qui venge son père, il n’est rien d’impossible.
CHIMENE : J’aimais, j’étais aimée, et nos pères d’accord.
L’INFANTE : Mon repos m’abandonne, et ma flamme revit.
DON FERNAND : Il verra ce que c’est de n’obéir pas.
DON ARIAS : Sire, le Comte est mort
Don Diègue, par son fils, a vengé son offense.
DON ALPHONSE : Chimène à vos genoux apporte sa douleur.
Elle vient tout en pleurs vous demander justice.
CHIMENE : Sire, mon père est mort ; mes yeux ont vu son sang
Couler à gros bouillons de son généreux flanc.
CHIMENE : Enfin, mon père est mort, j’en demande vengeance.
DON DIEGUE : Il m’a prêté sa main, il a tué le Comte.
Il m’a rendu l’honneur, il a lavé ma honte.
RODRIGUE : Mon juge est mon amour, mon juge est ma Chimène.
DON SANCHE : Employez mon amour à venger cette mort.
CHIMENE : Et que dois-je espérer qu’un tourment éternel
Si je poursuis un crime, aimant le criminel.
CHIMENE : Il y va de ma gloire, il faut que je me venge.
CHIMENE : Pour conserver ma gloire et finir mon ennui,
Le poursuivre, le perdre et mourir après lui.
RODRIGUE : Je l’ai vu, j’ai vengé mon honneur et mon père ;
Je le ferais encor, si j’avais à le faire.
CHIMENE : Je ne t’accuse point, je pleure mes malheurs.
RODRIGUE : Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne :
Il demande ma tête et je te l’abandonne.
RODRIGUE : Ton malheureux amant aura bien moins de peine
A mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine.
CHIMENE : Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
RODRIGUE : Mon bras, pour vous venger, armé contre ma flamme,
Par ce coup glorieux m’a privé de mon âme.
DON DIEGUE : L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir.
DON DIEGUE : Les mores vont descendre, et le flux et la nuit
Dans une heure à nos murs les amènent sans un bruit.
DON DIEGUE : SI tu veux mourir, trouve une belle mort.
DON DIEGUE : Si tu l’aimes, apprends que revenir vainqueur
C’est l’unique moyen de regagner son cœur.
CHIMENE : Silence, mon amour, laisse agir ma colère.
CHIMENE : Il a sauvé la ville, il a servi son roi
Et son bras valeureux n’est funeste qu’à moi.
CHIMENE : Je vois ce que je perds quand je vois ce qu’il vaut.
L’INFANTE : Ôte-lui ton amour, mais laisse-nous sa vie.
RODRIGUE : Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les attendent.
RODRIGUE : Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,
Sont des champs de carnage où triomphe la mort.
DON DIEGUE : Chimène le poursuit et voudrait le sauver.
CHIMENE : Une si belle fin m’est trop injurieuse.
DON FERNAND : Consulte ton cœur, Rodrigue en est le maître.
CHIMENE : Pour moi ! Mon ennemi ! L’objet de ma colère !
L’auteur de mes malheurs ! L’assassin de mon père !
CHIMENE : Qu’un d’eux me l’apporte, et je suis sa conquête.
J’épouse le vainqueur, si Rodrigue est puni.
DON FERNAND : Si Rodrigue est vainqueur, l’accepte sans contrainte.
Qui que ce soit des deux, j’en ferai ton époux.
RODRIGUE : Je vais mourir Madame, et vous viens en ce lieu,
Avant le coup mortel, dire un dernier adieu.
RODRIGUE : Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt.
RODRIGUE : On dira seulement : « il adorait Chimène
Il n’a pas voulu vivre et mériter sa haine. »
CHIMENE : Défends-toi maintenant pour m’ôter à Don Sanche.
CHIMENE : Sors vainqueur d’un combat dont Chimène est le prix.
L’INFANTE : Rodrigue, ta valeur te rend digne de moi,
Mais, pour être vaillant, tu n’es pas fils de roi.
LEONOR : Le ciel vous doit un roi, Vous aimez un sujet !
CHIMENE : Mon père est sans vengeance, ou mon amant est mort.
CHIMENE : Un même coup a mis ma gloire en sûreté,
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.
CHIMENE : Exécrable assassin d’un amant que j’adore.
CHIMENE : Enfin Rodrigue est mort, et sa mort m’a changée
D’implacable ennemie en amante infligée.
DON FERNAND : Chimène, sors d’erreur, ton amant n’est pas mort.
DON FERNAND : Ta gloire est dégagée, et ton devoir est quitte.
CHIMENE : Rodrigue a des vertus que je ne puis haïr.
DON FERNAND : Rodrigue t’a gagnée, et tu dois être à lui.
DON FERNAND : Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- DuplayExpert
Merci beaucoup, Cannelle !
Comme souvent, tes propositions sont non seulement fort intéressantes… mais, mieux encore, véritablement inspirantes.
Tout cela me donnerait presque l'envie de remonter le temps pour retrouver l'âge de tes élèves et venir m'incruster dans tes cours !
Mais serais-tu déjà née ?!!!
Comme souvent, tes propositions sont non seulement fort intéressantes… mais, mieux encore, véritablement inspirantes.
Tout cela me donnerait presque l'envie de remonter le temps pour retrouver l'âge de tes élèves et venir m'incruster dans tes cours !
Mais serais-tu déjà née ?!!!
- Bobby-CowenFidèle du forum
Fabuleux ! merci cannelle
- Spoiler:
- Pour moi, c'est trop tard, nous sommes presque à la fin de l'étude du Cid
- IlseÉrudit
Merci ! C'est vraiment génial !
J'ai déjà étudié I, 5, la semaine dernière.
Mais je voulais leur faire apprendre, à deux, les vers 1 à 10 de l'affrontement Rodrigue/le comte (II, 2) qu'ils ont eu en contrôle. Je vais essayer de m'inspirer de ton travail.
J'ai déjà étudié I, 5, la semaine dernière.
Mais je voulais leur faire apprendre, à deux, les vers 1 à 10 de l'affrontement Rodrigue/le comte (II, 2) qu'ils ont eu en contrôle. Je vais essayer de m'inspirer de ton travail.
- ArmideNeoprof expérimenté
Merci beaucoup Cannelle !
- PointàlaligneExpert
des idées géniales ! Merci pour ce partage.
- cathemisNiveau 10
Oui, merci, tes idées sont très intéressantes !
- AmaliahEmpereur
Je n'ai pas de 4e mais un immense merci pour ce partage et tes idées! Moi aussi, j'aimerais bien venir dans ta classe!
- slynopHabitué du forum
ça m'intéresse beaucoup vu que je commence l'étude du Cid demain.
Un grand merci cannelle
Un grand merci cannelle
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- cannelle21Grand Maître
Merci
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- KalliopéNiveau 8
Magnifique travail Cannelle ! Si seulement on pouvait nous proposer ce genre de chose en formation... du concret, du précis, et tellement motivant ! Merci d'avoir pris le temps de détailler la manière dont tu procèdes.
Juste deux questions pratiques :
- dans ton premier post tu indiques que les élèves ont intégralement lu la pièce au préalable, et dans ton second post tu nous montres comment tu t'y prends pour entrer dans la pièce alors que les élèves ne l'ont pas encore lue. Combien de temps s'écoule entre ces deux séances? (Autrement dit combien de temps laisses-tu aux élèves pour lire la pièce ?)
- quelle vidéo montres-tu aux élèves pour le résumé de la pièce ?
Juste deux questions pratiques :
- dans ton premier post tu indiques que les élèves ont intégralement lu la pièce au préalable, et dans ton second post tu nous montres comment tu t'y prends pour entrer dans la pièce alors que les élèves ne l'ont pas encore lue. Combien de temps s'écoule entre ces deux séances? (Autrement dit combien de temps laisses-tu aux élèves pour lire la pièce ?)
- quelle vidéo montres-tu aux élèves pour le résumé de la pièce ?
- LonieNeoprof expérimenté
Ouah... Super, Cannelle, j'adooore...
Je vais travailler également sur le Cid, mais un peu plus tard dans l'année, et je compte m'inspirer de ton travail, vraiment épatant...
La seule chose qui me chagrine, c'est que mes élèves seront incapables de lire la pièce de manière autonome. Nous devrons avancer, pas à pas...
Je vais travailler également sur le Cid, mais un peu plus tard dans l'année, et je compte m'inspirer de ton travail, vraiment épatant...
La seule chose qui me chagrine, c'est que mes élèves seront incapables de lire la pièce de manière autonome. Nous devrons avancer, pas à pas...
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"Si j'avais su, j'aurais pas venu"
- cannelle21Grand Maître
Kalliopé a écrit:Magnifique travail Cannelle ! Si seulement on pouvait nous proposer ce genre de chose en formation... du concret, du précis, et tellement motivant ! Merci d'avoir pris le temps de détailler la manière dont tu procèdes.
Juste deux questions pratiques :
- dans ton premier post tu indiques que les élèves ont intégralement lu la pièce au préalable, et dans ton second post tu nous montres comment tu t'y prends pour entrer dans la pièce alors que les élèves ne l'ont pas encore lue. Combien de temps s'écoule entre ces deux séances? (Autrement dit combien de temps laisses-tu aux élèves pour lire la pièce ?)
- quelle vidéo montres-tu aux élèves pour le résumé de la pièce ?
J'ai mené la séance de découverte juste avant les vacances. Ils ont donc eu quinze jours pour lire la pièce. Si cela peut vous rassurer, tous sont arrivés à la rentrée en disant qu'ils n'avaient rien compris. Mon challenge, avant de leur montrer à quel point c'est beau, c'est donc de leur montrer ce qui peut encore leur parler aujourd'hui. Je n'ai donc pas commencé par un contrôle de lecture qui n'aurait eu aucun intérêt.
Pour le résumé, j'ai choisi cette petite vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=e-bHkfn_EBM
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- marcellinetteNiveau 2
Merci pour ton partage
- IsidoriaDoyen
Merci Cannelle, c'est très intéressant un instructif!
Une question toutefois, tu dis que tu fonctionnes de même pour un texte poétique: généralement ce texte est beaucoup plus court, quelles phrases/ quels vers utilises-tu pour la phase de cercle/ chuchotement?
Une question toutefois, tu dis que tu fonctionnes de même pour un texte poétique: généralement ce texte est beaucoup plus court, quelles phrases/ quels vers utilises-tu pour la phase de cercle/ chuchotement?
- ArmideNeoprof expérimenté
cannelle21 a écrit:Pour entrer dans la pièce (les élèves ne l'avaient pas lue), voici également la séance que j'ai faite.
- Préalable : le professeur prépare sur des bandes de papier un corpus de citations.
- Cercle de chuchoteurs. La moitié de la classe en cercle les yeux fermés. Chaque élève de l'autre moitié de la classe se voient attribuer une citation. Son rôle : venir chuchoter la citation à l'oreille de ceux qui ont les yeux fermés. (C'est un exercice que j'aime beaucoup car on entre dans une certaine intimité avec l'oeuvre. L'exercice fonctionne très bien pour la mise en voix de poèmes.) Ensuite, on inverse les deux groupes.
Je fais souvent cette activité pour entrer dans une pièce ( Prise dans "coup de théâtre en classe entière" de mémoire). Je dois avoir dans un coin un corpus de citations pour Antigone d’Anouilh. Je vous cherche ça et je les poste au plus tard ce week end.
- cannelle21Grand Maître
Isidoria a écrit:Merci Cannelle, c'est très intéressant un instructif!
Une question toutefois, tu dis que tu fonctionnes de même pour un texte poétique: généralement ce texte est beaucoup plus court, quelles phrases/ quels vers utilises-tu pour la phase de cercle/ chuchotement?
J'ai fait ce travail sur "Les séparés" de Marceline Desbordes Valmore : j'ai découpé les vingt vers. Mes deux groupes étaient composés de 12 élèves.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- IsidoriaDoyen
Merci!
Ca m'intéresse vraiment pour travailler sur l'aspect sensible de la poésie.
Je me répète, mais merci beaucoup d'avoir partagé tes activités, c'est très inspirant.
Ca m'intéresse vraiment pour travailler sur l'aspect sensible de la poésie.
Je me répète, mais merci beaucoup d'avoir partagé tes activités, c'est très inspirant.
- cannelle21Grand Maître
Isidoria a écrit:Merci!
Ca m'intéresse vraiment pour travailler sur l'aspect sensible de la poésie.
Je me répète, mais merci beaucoup d'avoir partagé tes activités, c'est très inspirant.
Pour la poésie, n'hésite pas à leur demander ce qu'ils ont ressenti. L'activité peut être perturbante.
Ensuite, je leur demande de quoi parle le poème, si des éléments les ont marqués.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- AdrenFidèle du forum
Merci Cannelle pour le partage. Ton travail donne envie d'essayer
- KalliopéNiveau 8
Merci beaucoup pour ta réponse Cannelle ! Je n'ai pas de 4ème cette année, mais ça me donne encore plus envie de reprendre ce niveau l'an prochain
- marininhaHabitué du forum
Merci ! Je vais tenter ça avec une de mes classes je pense.
- marleneNiveau 9
Un travail très inspirant en effet!
- sifiÉrudit
Merci beaucoup!! C'est passionnant, et très gentil à toi de partager ton expérience.
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