Najat Vallaud-Belkacem "illuminée" par les SES

Lu dans le Café Pédagogique, Najat Vallaud-Belkacem a témoigné de sa rencontre avec les SES sur le site des 50 ans des sciences économiques et sociales.

Pouvez-vous nous raconter un moment qui vous a marqué en cours de SES ?
Oui, je me souviens très bien d’un cours de sociologie sur la mobilité sociale qui était à la fois très concret, puisant dans le quotidien de nos familles, et qui était en même temps une initiation théorique très forte. Le décryptage des mécanismes de domination, d’héritage culturel, de reproduction sociale a fonctionné comme une révélation. Le tout dans un langage très simple, illustré par des exemples à portée de main.

Cet enseignant avait voulu frapper nos esprits en nous montrant que nous pouvions utiliser ces savoirs nouveaux pour mieux nous comprendre nous-mêmes, la structure sociale de notre environnement et donc, d’une certaine manière, nous émanciper. Avec le recul, je me dis que c’était presque de la sémiologie : comment interpréter le monde matériel qui nous entoure ? C’était comme une illumination qui, je crois, a été très bénéfique dans mon parcours, et continue de produire ses effets.

Lire le reste: https://www.ses50ans.fr/le-blog/najatvallaudbelkacem/

Edit. l'article du café, dont j'ai repris le titre:
http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2016/11/14112016Article636147041071857397.aspx

Avertissement sans frais : une mode chez certains consiste à insulter ou à faire des blagues ou des remarques sexistes dès que l'on parle de Mme la Ministre. Ce n'est pas acceptable sur ce site.

L'humour n'est en aucun cas une excuse pour ce genre de débordement. Si vous souhaitez un avertissement ou un ban, inutile de vous donner la peine de trouver une vulgarité hors-charte à dire : il vous suffit d'envoyer un MP à un modérateur ou un médiateur qui se chargera de le mettre en place directement, c'est beaucoup plus simple.

L'humour, c'est mieux quand c'est drôle.

Mme la Ministre? Un simple "la ministre" aurait suffi...

les guillemets du titre autour d'"illuminée " c'est pas un peu trop violent ?

Iphigénie a écrit:les guillemets du titre autour d'"illuminée " c'est pas un peu trop violent ?

Je me suis posé la question.
Si on suit l'avertissement vert, ça frise le manque de respect (mais ce n'est pas sexiste).

J'édite pour préciser que je trouve le choix du titre extrêmement mal venu si on souhaite respecter "Madame la Ministre", parce que le verbe a un double sens bien connu, et que l'on pouvait choisir un autre titre à ce post.

(Et la formulation "Les SES c'est quoi ?" , on peut critiquer, ou ce n'est pas possible ?)

Iphigénie a écrit:les guillemets du titre autour d'"illuminée " c'est pas un peu trop violent ?

Si c'est NVB elle-même qui a employé ce terme, il ne s'agit que d'une citation, d'où les guillemets.

En revanche, c'est doucement ironique qu'elle cite ce passage précisément du programme (et de façon très juste, une fois n'est pas coutume), en expliquant que ça lui a ouvert les yeux sur la domination, etc. Ce qui m'interpelle, c'est que cette "illumination" ne l'a pas empêché de supprimé les classes bilangues, de porter la réforme du collège, etc. C'est réellement de cette façon qu'elle entend rétablir une forme de justice sociale ?! :shock:


Edit : en dehors de ça, et à mon grand dépit, c'est bien la première fois que je suis absolument d'accord avec elle sur un sujet

Danska a écrit:

Iphigénie a écrit:les guillemets du titre autour d'"illuminée " c'est pas un peu trop violent ?

Si c'est NVB elle-même qui a employé ce terme, il ne s'agit que d'une citation, d'où les guillemets.

En revanche, c'est doucement ironique qu'elle cite ce passage précisément du programme (et de façon très juste, une fois n'est pas coutume), en expliquant que ça lui a ouvert les yeux sur la domination, etc. Ce qui m'interpelle, c'est que cette "illumination" ne l'a pas empêchée de supprimer les classes bilangues, de porter la réforme du collège, etc. C'est réellement de cette façon qu'elle entend rétablir une forme de justice sociale ?! :shock:

Elle n'a pas dit qu'elle avait été illuminée. Ce n'est pas une citation. "Les SES, une illumination pour moi" n'a pas le même sens que le titre de ce post.

Nita a écrit:[...]
(Et la formulation "Les SES c'est quoi ?" , on peut critiquer, ou ce n'est pas possible ?)

On peut, et on doit

Danska a écrit:

Iphigénie a écrit:les guillemets du titre autour d'"illuminée " c'est pas un peu trop violent ?

Si c'est NVB elle-même qui a employé ce terme, il ne s'agit que d'une citation, d'où les guillemets.

En revanche, c'est doucement ironique qu'elle cite ce passage précisément du programme (et de façon très juste, une fois n'est pas coutume), en expliquant que ça lui a ouvert les yeux sur la domination, etc. Ce qui m'interpelle, c'est que cette "illumination" ne l'a pas empêché de supprimé les classes bilangues, de porter la réforme du collège, etc. C'est réellement de cette façon qu'elle entend rétablir une forme de justice sociale ?! :shock:


Edit : en dehors de ça, et à mon grand dépit, c'est bien la première fois que je suis absolument d'accord avec elle sur un sujet

Cet enseignant avait voulu frapper nos esprits en nous montrant que nous pouvions utiliser ces savoirs nouveaux pour mieux nous comprendre nous-mêmes, la structure sociale de notre environnement et donc, d’une certaine manière, nous émanciper. Avec le recul, je me dis que c’était presque de la sémiologie : comment interpréter le monde matériel qui nous entoure ?

Alors sur le fond, c'est dommage qu'elle n'ait pas eu de cours de langues anciennes, et de littérature : non seulement elle aurait appris à décrypter le monde matériel, mais elle aurait aussi appris à décrypter le monde des idées.
Tout cela ce sont des propos vides. La seule réalité, ce sont les conditions de l'enseignement données aux jeunes actuels. Et de cela elle est responsable, on n'attend pas seulement ses états d'âme, ni ses goûts personnels.

Iphigénie a écrit:

Cet enseignant avait voulu frapper nos esprits en nous montrant que nous pouvions utiliser ces savoirs nouveaux pour mieux nous comprendre nous-mêmes, la structure sociale de notre environnement et donc, d’une certaine manière, nous émanciper. Avec le recul, je me dis que c’était presque de la sémiologie : comment interpréter le monde matériel qui nous entoure ?

Alors sur le fond, c'est dommage qu'elle n'ait pas eu  de cours de langues anciennes, et de littérature : non seulement elle aurait appris à décrypter le monde matériel, mais elle aurait aussi appris à décrypter le monde des idées.
Tout cela ce sont des propos vides. La seule réalité, ce sont les conditions de l'enseignement données aux jeunes actuels. Et de cela elle est responsable, on n'attend pas seulement ses états d'âme, ni ses goûts personnels.

On ne saurait mieux dire.

Pinaillez pas sur le titre, j'ai repris tel quel celui du café:
http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2016/11/14112016Article636147041071857397.aspx

ycombe a écrit:Pinaillez pas sur le titre, j'ai repris tel quel celui du café:
http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2016/11/14112016Article636147041071857397.aspx

Oh, si, je vais continuer à pinailler sur le titre , il reste tendancieux .
Comme ton lien ne renvoie pas à l'article du CP, mais à l’interview de N.V.B., il était donc difficile de savoir que ce n'était pas ton choix.

Nita a écrit:

Iphigénie a écrit:les guillemets du titre autour d'"illuminée " c'est pas un peu trop violent ?

Je me suis posé la question.
Si on suit l'avertissement vert, ça frise le manque de respect (mais ce n'est pas sexiste).

J'édite pour préciser que je trouve le choix du titre extrêmement mal venu si on souhaite respecter "Madame la Ministre", parce que le verbe a un double sens bien connu, et que l'on pouvait choisir un autre titre à ce post.

(Et la formulation "Les SES c'est quoi ?" , on peut critiquer, ou ce n'est pas possible ?)

Le titre m'a fait penser à une autre "illuminée" socialiste. L'adjectif n'est pas de moi, il a été rapporté dans la presse. Je crois que Bayrou avait aussi pris une rafale avec le même adjectif.
Heureusement qu'il y a un extrait de l'interview.

Bon, ok, ok. J'ai édité pour ajouter le lien et l'origine du titre.

Franchement, si on ne peut plus faire d'humour, ce n'était pas la peine de se donner tant de mal pour défendre Charlie Hebdo!

Iphigénie a écrit:

Cet enseignant avait voulu frapper nos esprits en nous montrant que nous pouvions utiliser ces savoirs nouveaux pour mieux nous comprendre nous-mêmes, la structure sociale de notre environnement et donc, d’une certaine manière, nous émanciper. Avec le recul, je me dis que c’était presque de la sémiologie : comment interpréter le monde matériel qui nous entoure ?

Alors sur le fond, c'est dommage qu'elle n'ait pas eu  de cours de langues anciennes, et de littérature : non seulement elle aurait appris à décrypter le monde matériel, mais elle aurait aussi appris à décrypter le monde des idées.
Tout cela ce sont des propos vides. La seule réalité, ce sont les conditions de l'enseignement données aux jeunes actuels. Et de cela elle est responsable, on n'attend pas seulement ses états d'âme, ni ses goûts personnels.

Ce sont surtout des propos qu'il faut prendre pour ce qu'ils sont : une réponse à une question précise, à savoir ce qu'elle pense/à retenu des cours de SES qu'elle a suivis quand elle était lycéenne. Pour moi, ce n'est qu'un récit d'expérience comme il y en a d'autres sur le site des 50 ans des SES. Cela dit, je suis d'accord, si elle a tant apprécié ses cours sur la mobilité sociale, on peut se demander pourquoi elle a monté une réforme qui, précisément, risque de favoriser la reproduction sociale.

EDIT : quant aux monde des idées, je signale qu'à l'époque de la scolarité de la ministre, l'histoire des idées économiques, sociologiques (et même politiques quoique dans une moindre mesure) faisait partie des programmes de SES

VicomteDeValmont a écrit:Franchement, si on ne peut plus faire d'humour, ce n'était pas la peine de se donner tant de mal pour défendre Charlie Hebdo!

Pas mieux.

Euh, ce n'est pas l'humour qui est prohibé. Ce sont les blagues sexistes et les insultes.

De toute façon ce n'est pas bien grave, elle ne me donne plus envie de rire depuis longtemps.

"Blague sexiste", ça me semble antinomique. Soit c'est une blague et c'est fait pour faire rire même si c'est de mauvais gout, ou noir ("Il faut toujours faire un choix, comme disait Himmler en quittant Auschwitz pour aller visiter la Hollande, on ne peut pas être à la fois au four et au moulin !" Desproges), soit c'est un propos sexiste de la part de l'auteur (ce qui implique qu'il pense foncièrement ce qu'il dit) et ce n'est pas une blague.

blague sexiste, c'est ici un résumé pour:
1) commentaire sexiste
2) quelqu'un grompfle
3) Nan mais c'était de l'humour, hein!

Je m'incline profondément devant Madame la Ministre de l'Education Nationale:
Elle condescend à descendre des hautes sphères dirigeantes pour se pencher sur les problèmes posés par l'apprentissage du Français dans la droite ligne de la politique qu'elle a conduite depuis son arrivée rue de Grenelle: respect des enseignants, réformes faisant l'unanimité et écoute des représentants syndicaux.

Je la remercie du fond du coeur d'exprimer, par l'exemple choisi, la qualité des enseignements délivrés par l'ensemble des professeurs de France et je la prie de bien vouloir jeter un oeil bienveillant sur ce forum où la qualité de sa gestion est quotidiennement mise en exergue.

Puis-je profiter de l'occasion pour remercier aussi le 1er ministre Manuel Valls pour son ouverture d'esprit, son inébranlable volonté d'améliorer la situation des salariés français: négociant jusqu'à plus soif tous les projets de loi avec leurs représentants afin de parvenir à un accord massif des représentants de la Nation, il a su donner l'image d'un homme politique de haut niveau promis à de plus hautes fonctions.

Je terminerai en félicitant notre Président bien aimé pour avoir su mener pendant cinq années une politique en tous lieux en accord avec le programme développé pendant la campagne électorale de 2012. Il restera dans notre souvenir comme l'exemple le plus remarquable de la cohérence en politique et du respect des électeurs.

Tu oublies qu'en plus d'être de parfaits gestionnaires, respectés et écoutés, nos dirigeant sont aussi d'incroyables visionnaires, comme le prouve la vidéo sur le lien suivant :

http://www.lepoint.fr/politique/francois-hollande-mauvais-pronostiqueur-09-11-2016-2081958_20.php

Donc si je comprends bien NVB, ce qui l'a marquée dans les SES, c'est la partie sociale (structures sociales, déterminismes et dominations).

Va falloir qu'elle nous explique, alors, pourquoi elle cautionne l'entrisme du patronat dans les SES du lycée afin de supprimer le second "S" de la matière et de faire plancher les élèves sur des choses qui ne font pas réfléchir sur les structures de domination, comme les systèmes de consommation ou le marketing.
Cet entrisme est particulièrement violent dans les "EEE" (entretiens entreprises enseignants). Documenté ici : http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/LAMBERT/56790
Il s'agit de conférences sur plusieurs jours, tous frais payés, pour des enseignants de SES, afin de les convertir au discours des dirigeants et de les convaincre de ne pas être critique face à l'économie actuelle. Ce n'est même pas caché, ils le revendiquent presque. La séance d'août était sur l'Union européenne et il fallait être bien certain, par Foi, que l'UE était ce qu'il existe de meilleur au monde. Extrait pour le plaisir des yeux (X. Huillard s'adresse ici aux profs de SES rassemblés à l'X pour l'EEE) :

Monde diplomatique a écrit:M. Xavier Huillard, président de l’Institut de l’entreprise et PDG de Vinci, introduit la rencontre. Séduit par le « modèle américain », il se félicite des efforts de la France pour s’en approcher, notamment à travers « le resserrement des liens entre le monde enseignant et l’entreprise », une évolution qui produira « le meilleur pour la France ». À condition que chacun y travaille. Comment ? En défendant le « projet européen ». M. Huillard invite les enseignants à s’engager : « Votre rôle dans cette lutte urgente contre l’euroscepticisme est très important : faire en sorte que ces jeunes générations en attente d’Europe ne finissent pas par basculer dans la désillusion. » Mais les enseignants ne seront pas seuls : « En complément de votre action, l’entreprise a une contribution majeure à apporter pour défendre et illustrer les bienfaits de l’Europe, qui n’est pas seulement un projet économique, mais bel et bien un projet politique, un projet de société. » Lequel ? Il faudra le déduire des mérites de Bruxelles célébrés à la tribune. Ainsi, son intervention auprès de la Grèce aurait, selon le directeur du Trésor à la Commission, M. Benjamin Angel, démontré la capacité de l’Union à la « solidarité ».

Mon illumination, c'est que NVB veut faire de son "illumination" un coup de com' afin de paraître humaine, sans aborder les vrais sujets de fond autour des SES.

Le première question qui m'est venue est: a-t-elle eu l'intention de devenir économiste un jour ?