Organiser une soirée de classe ?

Violet a écrit:je ne trouve pas judicieux de faire cela en cours d'année...

A la fin de l'année, c'est un peu différent...

Oui. Ca se faisait à un moment, on faisait des repas de classe avec ou sans (le plus souvent) les profs. J'en ai fait comme prof avec des BEP, c'était pas mal, mais après la fin des cours. Aujourd'hui, la fin de l'année n'en est plus tout à fait une, les élèves s'en vont jour après jour, le vrai dernier cours , ils sont 8 , on regarde vaguement une video, ils partent sans dire au revoir ou vite fait. Et puis, si ça doit se faire, c'est à eux de l'organiser pas aux profs.

Je ne l'ai jamais fait, mais tu demandais des conseils, sansara, et la seule chose qui me paraît vraiment à proscrire c'est de le faire chez soi, en tout cas. Je ne le ferais pas non plus en cours d'année, plutôt à la fin, mais peu importe, chacun fait bien ce qu'il veut. Mais chez soi, ça me choque un peu, je l'avoue ! Le restaurant, je trouve ça assez sympa, sinon.

En cours d'année, en lycée, je trouve ça moi aussi assez inadapté même si la classe est sympa toussa toussa...

FiatLux a écrit:Je ne l'ai jamais fait, mais tu demandais des conseils, sansara, et la seule chose qui me paraît vraiment à proscrire c'est de le faire chez soi, en tout cas. Je ne le ferais pas non plus en cours d'année, plutôt à la fin, mais peu importe, chacun fait bien ce qu'il veut. Mais chez soi, ça me choque un peu, je l'avoue ! Le restaurant, je trouve ça assez sympa, sinon.

Je suis d'accord, je ne me verrais pas l'organiser chez moi, ou alors vraiment une fois l'année finie, avec quelques anciens élèves, pour un thé. Mais rien à voir avec une soirée de classe, en effet.
Bon, j'ai regardé un peu, pas de bowling dans les environs, malheureusement. Je vais regarder les restaurants du coin, ça me paraît le plus simple à faire.




Ah, et juste pour vous rassurer : la PP qui m'a transmis l'idée a plus de 20 ans de carrière, elle a déjà fait ça plusieurs fois et, à ma connaissance, elle n'est pas encore en prison, et elle a un rapport tout à fait normal avec les élèves. Beaucoup plus que d'autres collègues qui ne voudraient même pas entendre parler de ce genre de choses, comme quoi...

Ce qui me "gêne" le plus finalement, c'est que ce soit les profs qui l'organisent. Quand je l'ai vu faire, comme élève ou comme prof, ça venait des élèves. (sauf une fois où notre prof de Lettres en Première nous avait offert un pot avec sa stagiaire qui venait de réussir sa titularisation avec les cours qu'elle donnait dans notre classe, mais c'était l'après-midi).

Spoiler:

Ce qui me "gêne" le plus finalement, c'est que ce soit les profs qui l'organisent.

Pourquoi ?

Aucun de mes profs de collège ou lycée n'a invité d'élèves chez lui avant la khâgne. 3 profs dans le supérieur l'ont fait, et ça s'est bien passé.

De mon côté j'ai déjà organisé des dîners de classe pour les latinistes, et parfois nous le faisons avec d'autres collèges ou lycées. Je n'ai jamais ressenti de gêne particulière chez les élèves. Comme beaucoup d'entre eux ne passent pas leur vie au restaurant, c'est une initiative plutôt bien reçue. Inutile de préciser que la soirée ne se termine pas à plat ventre sur les tables.

Une année j'ai invité 10 élèves de seconde au restau après les cours fin juin, parce qu'ils étaient les derniers présents et qu'on s'entendait très bien. J'ai préféré ça à un goûter avec d'hypothétiques Hello de Lu dans la salle.

Parce que c'est les infantiliser encore. Le professeur organisé, choisit le bowling, et donc est responsable, ça reste scolaire.

Je me souviens de restau avec les profs quand j'étais au lycée (en 1ère et terminale). Nous étions dans une classe à très faible effectif (16 élèves) et je crois, sympas. Mais c'était nous, les élèves, qui organisions et nous invitions nos profs.

roxanne a écrit:Parce que c'est les infantiliser encore. Le professeur organisé, choisit le bowling, et donc est responsable, ça reste scolaire.

Que ce soit l'un ou l'autre, peu importe, non ? des élèves vivent-ils vraiment le choix du lieu par leur prof comme une pression scolaire ? Au fond, c'est bien en tant que prof que l'on se rendra dans tel ou tel lieu, non en tant que voisin ou ami de la famille, donc ça me paraît accessoire comme détail. Aucune des classes que j'ai eues n'aurait pris un telle initiative. Si c'est le cas, tant mieux !

Je suis complètement d'accord avec Leodagan. Et puis, dans la classe de 1re de ma collègue, deux élèves sont déjà un peu marginalisés par leurs camarades, et je suis certaine que si on confiait l'organisation aux élèves, ces deux-là ne seraient même pas invités. Je crois que c'est aussi pour cela qu'elle veut mettre en place cette soirée, pour y faire participer tout le monde.

S'il y a le moindre problème, qu'en est-il des responsabilités ?

Je suppose que, si c'est hors du temps scolaire et en dehors du lycée, c'est la responsabilité des parents qui est engagée. Sauf peut-être si ma collègue fait ça à son domicile, dans ce cas, je ne sais pas.

C'est vrai que lycéenne cela m'était arrivé plusieurs fois: repas au restaurant pour la classe avec nos correspondants berlinois, au café du coin avec le professeur de philo, avant une conférence ou une pièce de théâtre... Mais c'était un lycée du genre prestigieux, centre-ville. En prépa. aussi.

Dans mon lycée actuel, cela ne me viendrait même pas à l'idée de proposer cela. Non que je trouve l'idée malsaine, mais les élèves ne me donnent pas envie d'avoir envie! :lol:

Orlanda a écrit:C'est vrai que lycéenne cela m'était arrivée plusieurs fois: repas au restaurant pour la classe avec nos correspondants berlinois, au café du coin avec le professeur de philo, avant une conférence ou une pièce de théâtre... Mais c'était un lycée du genre prestigieux, centre-ville. En prépa. aussi.

Dans mon lycée actuel, cela ne me viendrait même pas à l'idée de proposer cela. Non que je trouve l'idée malsaine, mais les élèves ne me donnent pas envie d'avoir envie! :lol:

Voilà, je ne l'aurais pas fait avec mes classes de l'an dernier, par exemple.
Plusieurs professeurs font cela, chez nous, sans parler de ceux des sections internationales qui ont un rapport beaucoup plus fusionnel que nous avec leurs élèves. Je crois que ça dépend beaucoup du type d'établissement dans lequel on enseigne, et des classes qu'on a en face de soi.

Lorsque j'étais à l'étranger, de tels repas avaient lieu en cours d'année presque chaque année.
Par contre, c'était toujours à l'initiative des élèves, qui venaient le proposer aux profs. Ensuite, selon l'âge, ils se débrouillaient pour tout organiser, ou on pouvait leur filer un coup de main. Ils avaient lieu dans un endroit neutre (genre restaurant, terrasse, etc.).
J'en ai toujours gardé d'excellents souvenirs. Cela mettait en place avec ces classes un peu le genre de complicité qu'on a à l'issue d'un voyage scolaire.
On découvre ainsi des élèves sous un autre jour, et on a parfois de drôle de surprises (par exemple, le petit timide qui n'ouvre jamais la bouche en cours est en fait un vrai pince-sans-rire plein d'humour très fin). D'après mon expérience, il n'y a jamais confusion des rôles, ni copinage : chacun reste à sa place, mais avec plus de complicité, je crois.

Un peu réservé comme Violet que cela se fasse en cours d'année.
Mais, après tout, s'il s'agit d'une classe sympathique/dynamique/brillante/etc ...

Durant le cursus du collège, je suis resté dans une classe avec presque les mêmes élèves, avec pour beaucoup des latinistes et/ou des germanistes. Nous avions eu, de la cinquième à la troisième, le même professeur de Français et de latin et de grec, donc une certaine complicité s'était développée.
Après le brevet, il nous avait invité une soirée dans sa maison (en fait l'annexe, qui avait la place pour manger). Un de nos camarades a ensuite pris l'initiative de recommencer la soirée, toujours chez notre professeur, avec les anciens de la classe, à chaque début de mois de juillet.
Le rituel a duré plusieurs années. J'étais en licence à la dernière réunion.
Rien de tel au lycée que je sache mais bon.
Beaucoup de choses doivent dépendre du profil de la classe effectivement.

Il faut peut-être en profiter avant que les classes comme la mienne (germaniste-latiniste) ne disparaissent ...

Il me semble, mais je peux me tromper, quoique non, sansara a la tête sur les épaules et ne cherche pas à copiner avec ses élèves, simplement créer un moment sympathique, avec des élèves sympathiques.
Personnellement je n'ai connu de telles occasions en tant qu'élève que lorsque j'étais en prépa et je ne pouvais soupçonner mes enseignants de nous acheter notre bienveillance.
Il en ressort de cette discussion qu'il serait judicieux de partager : sansara suggère l'idée d'une sortie, les élèves proposent une pizzeria ou une soirée bowling ou laser game, petite concertation et hop, ça roule ma poule !
Bien sûr, cela ne peut s'organiser qu'avec des élèves responsables et cela existe encore.

Thalia, comme toujours, la voix de la raison.
Je vais faire ça, en plus, ils sont plutôt débrouillards, et dans ma classe ils ne sont que 25, c'est plus facile à organiser qu'à 36 !

J'suis jalouse. Moi je me traîne des classes à 35 neuneus.

Zagara a écrit:Perso je ne vois en dehors du travail que les collègues qui, par ailleurs, sont mes amis.

Perso j'évite même que mes amis soient mes collègues...  (ce qui n'empêche pas d'être amical au travail)

Ce qui fait (puisque les extrêmes se touchent...) que je ne suis pas du tout choqué par l'idée de la soirée de convivialité avec les élèves. Ce n'est pas nécessaire, mais ce n'est pas pour autant "dangereux". J'avoue ne pas comprendre les réactions en forme de position de principe. Je pense que si on ne confond pas soi-même le travail et la vie privée (d'où ma remarque sur le copinage entre collègues hors boulot), il n'y a pas de question à se poser.

sansara a écrit:Je suppose que, si c'est hors du temps scolaire et en dehors du lycée, c'est la responsabilité des parents qui est engagée. Sauf peut-être si ma collègue fait ça à son domicile, dans ce cas, je ne sais pas.

Si elle fait remplir une autorisation de sortie aux parents, je crains bien que sa responsabilité ne soit engagée.

Je trouve l'idée de sansara plutôt sympa! L’intérêt justement est de le faire en cours d'année et non en fin d'année.
Au lycée j'allais boire de temps en temps un coup avec un de mes profs, ça n'a jamais posé de soucis. Le tout est de connaitre les limites à ne pas franchir. (Elles sont certes différentes pour chacun).

Dans mon lycée il y a bien des sortes Paintball et autres certains mercredi après midi. Je trouve ça super. Beaucoup de profs y participent.

Hier, nous avions organisé une sortie avec un collègue de philo pour la classe de 1L et une classe de TL. Nous sommes arrivés une heure avant l'ouverture du musée, par une conjoncture favorable des astres au niveau de la circulation.
Nous nous sommes réfugiés dans un très bel endroit, une vieille hacienda restaurée où l'on trouve une superbe fresque d'Orozco, entre autres. On a aussi pris un café. Une élève de Terminale a tout de suite demandé à s'installer avec nous, mais très vite d'autres élèves se sont installés. On a discuté de tout et de rien, mais aussi de littérature et de philo.
Je ne vois pas en quoi ton idée serait mauvaise Sansara. N'iront à cette soirée que les élèves qui en ont envie, et vous garderez, j'en suis sûre, votre position d'enseignant.

C'est comme les élèves que j'accepte en ami sur Facebook une fois le bac passé: ils gardent un vouvoiement de rigueur, tout en étant un peu plus familier que les années de lycée.
A l'étranger, il n'est pas rare que l'on passe des soirées avec les élèves, les cercles sont plus petits et on est souvent en contact avec les parents d'élèves dans la sphère privée. Les élèves savent parfaitement faire la part des choses entre le lycée et le privé.

En Amérique latine, il y a une tradition appelée "amigo secreto" pour Noël, et qui est organisée partout, aussi bien dans les classes que dans les entreprises,... Début décembre, on tire au sort le nom d'une personne du cercle auquel on participe, et on doit lui faire un cadeau pour Noël. Les profs sont invités à participer, et s'ils le font ils offrent un cadeau à un élève et un autre lui fait un cadeau, c'est plutôt convivial et sympa comme initiative, et ce sont les élèves qui organisent.

henriette a écrit:Lorsque j'étais à l'étranger, de tels repas avaient lieu en cours d'année presque chaque année.
Par contre, c'était toujours à l'initiative des élèves, qui venaient le proposer aux profs. Ensuite, selon l'âge, ils se débrouillaient pour tout organiser, ou on pouvait leur filer un coup de main. Ils avaient lieu dans un endroit neutre (genre restaurant, terrasse, etc.).
J'en ai toujours gardé d'excellents souvenirs. Cela mettait en place avec ces classes un peu le genre de complicité qu'on a à l'issue d'un voyage scolaire.
On découvre ainsi des élèves sous un autre jour, et on a parfois de drôle de surprises (par exemple, le petit timide qui n'ouvre jamais la bouche en cours est en fait un vrai pince-sans-rire plein d'humour très fin). D'après mon expérience, il n'y a jamais confusion des rôles, ni copinage : chacun reste à sa place, mais avec plus de complicité, je crois.

Je n'avais pas vu ce message, voilà...
A l'étranger, les rapports sont un peu moins froids et distants avec les élèves, ce qui n'empêche pas de travailler en cours.
C'est pareil ici. Sorties le soir, le week-end, soirée organisée par les élèves ou leurs parents, c'est convivial mais ça ne brise pas la relation prof-élèves.

Et les élèves ? Ca les intéresse de créer un "esprit de classe" ?

Ce n'est pas une provocation : c'est une vraie question.

Moment intime. Très mauvais souvenir d'ado en ce qui me concerne d'une enseignante qui s'intéressait beaucoup à notre bien être et à l'esprit de groupe de notre classe et qui avait tenu à nous inviter à boire un verre chez elle. C'était pénible pour plusieurs raisons : ne pas y aller, c'était s'exclure du groupe, mais y aller, c'était aussi être exposé à son intimité, ses photos, sa vie de célibataire (on n'avait rien demandé) et à être encore plus témoin des petits jeux où elle était constamment au centre... Bref, à un moment où justement être en groupe est quelque chose dont l'apprentissage peut être difficile, ça m'avait mise mal à l'aise et après coup, je réalise que ça m'avait choquée qu'elle s'en mêle sans en avoir l'air en plus.

Mauvais souvenir pour moi, peut-être à cause de la personnalité "star" de l'enseignante en question, et puis parce que finalement, on n'avait rien demandé, mais on n'avait pas trop le choix : pour être cool et faire partie du groupe, il fallait y être...

Souvenirs complètement différents avec une prof de théâtre qui nous a invités chez elle l'année d'après. On avait joué, on avait été bons et c'était génial. Pas d'esprit de groupe à constituer, il était déjà là et ça s'est fait tout seul, à force de jouer.

Fin des souvenirs. Ouah, qu'est-ce qu'on vieillit...

Zagara a écrit:Je trouve ça ultra malsain. Elle vit avec son travail. Faut apprendre à avoir une vie en dehors du travail. Les élèves ne sont ni nos potes, ni notre famille. Perso je ne vois en dehors du travail que les collègues qui, par ailleurs, sont mes amis. Et ça me semble sain.
Ce n'est pas une sortie pédagogique comme aller au théâtre, etc. C'est une dérive vers un mélange de la vie professionnelle et de la vie privée. On n'a pas à être leur ami (c'est même contreproductif pour enseigner correctement...)

Zagara a écrit:

sansara a écrit:

Zagara a écrit:Je trouve ça ultra malsain. Elle vit avec son travail. Faut apprendre à avoir une vie en dehors du travail. Les élèves ne sont ni nos potes, ni notre famille. Perso je ne vois en dehors du travail que les collègues qui, par ailleurs, sont mes amis. Et ça me semble sain.

Et si tu attendais d'avoir des élèves de lycée, pour donner ton avis ?

Nous avons tous une vie en dehors du travail. Il ne s'agit pas d'aller faire la bringue avec les élèves tous les week-ends, simplement, une fois dans l'année, de les voir dans un autre cadre que celui de la classe.

J'ai des L1 et des L3, c'est assez grand pour donner mon avis ? :lol:
Et même avec eux, je ne le ferais pas et je trouverais ça malsain.
Car ce dont tu parles c'est de les voir dans un cadre non-professionnel. Or, je considère qu'enseigner est un métier et pas un sacerdoce ou un style de vie. Je n'ai pas à les voir après la messe, surtout pas pour faire du pseudo-détente-fun-cool.

Et bien, que de leçons ! Ton avis est-il nécessairement celui qu'on devrait tous appliquer ? Ne peut-on pas être heureux en liant vie perso et vie pro ? Est-ce forcément synonyme de névrose ?
Tu n'as pas envie de voir tes étudiants en dehors des cours c'est un choix, tu en as le droit, la réciproque est vraie aussi. Et peut-on parler de classe pour des L1 ou L3 ? S'ils sont 80 par promo, la question ne se pose pas dans les mêmes termes.

Désolée pour ce HS loin des conseils demandés par Sansara.

Sansara, tu pourrais avant tout demander l'avis de la classe non ? Puis après cibler des restaurants pour décider du lieu.