- bernardoFidèle du forum
Iphigénie a écrit:La Veuve, c'est certes Eros et Thanatos deux en un, mais pourquoi diable à tout prix prostituée? Veuve de son mac? ça le fait pas, pour moi.
"soulevant, balançant: "pas très figé" mais pourtant si par les participes présents.
Veuve … de tous les hommes ! En grand deuil : elle s'habille en noir, quoi, il n'y a pas forcément mort d'homme. Le noir, ça peut-être sexy aussi …
Je suis d'accord sur la Beauté mais c'est une beauté du mal, c'est inscrit dans un Paris dont la forme change plus vite hélas que le coeur d'un mortel, c'est contemporain, c'est moderne, c'est tableau parisien, ce n'est pas parnasse, art pour art, c'est de l'esthétique vénéneux, et la femme, elle pèse son poids.
- User17706Bon génie
Non mais prostituée, non seulement il n'y a pour le coup strictement aucun indice qui pourrait le laisser penser, mais en outre ça ne colle pas. Ce qui caractérise la prostituée c'est sa disponibilité: là c'est tout le contraire de la première à la dernière ligne. La passante est inaccessible, non parce qu'elle a une passe qui commence dans deux minutes, mais parce qu'on ne la reverra jamais.
- bernardoFidèle du forum
Elle n'est pas que prostituée puisqu'on l'idéalise.
Mais tout de même il y a cet indice, à la base de la question grammaticale que je posais : cette jambe, elle la montre !
Et puis vu la tête du client, elle a dû se dire qu'elle avait un truc sur le feu ...
Mais tout de même il y a cet indice, à la base de la question grammaticale que je posais : cette jambe, elle la montre !
Et puis vu la tête du client, elle a dû se dire qu'elle avait un truc sur le feu ...
- IphigénieProphète
Andromaque, je pense à vous
À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve jamais, jamais....
Ici c'est le poète qui s'assimilant à cette veuve sublime se sent comme exilé de la vie: le mort, c'est lui. Il inverse le mythe d'Orphee et Eurydice.un regard l'a fait renaître puis retomber dans la nuit : bref, je lis pour ma part un jeu esthétique .
À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve jamais, jamais....
Ici c'est le poète qui s'assimilant à cette veuve sublime se sent comme exilé de la vie: le mort, c'est lui. Il inverse le mythe d'Orphee et Eurydice.un regard l'a fait renaître puis retomber dans la nuit : bref, je lis pour ma part un jeu esthétique .
- bernardoFidèle du forum
PauvreYorick a écrit:Non mais prostituée, non seulement il n'y a pour le coup strictement aucun indice qui pourrait le laisser penser, mais en outre ça ne colle pas. Ce qui caractérise la prostituée c'est sa disponibilité: là c'est tout le contraire de la première à la dernière ligne. La passante est inaccessible, non parce qu'elle a une passe qui commence dans deux minutes, mais parce qu'on ne la reverra jamais.
là tu parles en philosophe
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Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
- bernardoFidèle du forum
Iphigénie a écrit:Andromaque, je pense à vous
À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve jamais, jamais....
Ici c'est le poète qui s'assimilant à cette veuve sublime se sent comme exilé de la vie: le mort, c'est lui. Il inverse le mythe d'Orphee et Eurydice.
D'accord. Mais la femme, elle montre sa jambe, non ?
Elle est une fleur du mal : si on oublie le mal, il reste "idéal" mais il manque "spleen" : la prostituée est du côté "spleen" : une figure de la femme qui existe dans d'autres poèmes de Baudealaire, non ?
- User17706Bon génie
Mais où donc lis-tu que l'endeuillée majestueuse montrerait sa jambe, enfin ?
Qu'on doive soulever le bas de sa robe en marchant dans le Paris des années 1850, ça n'a rien de très surprenant ni de très impudique.
Qu'on doive soulever le bas de sa robe en marchant dans le Paris des années 1850, ça n'a rien de très surprenant ni de très impudique.
- User17706Bon génie
Non, j'essaie de faire preuve du minimum syndical de sensibilité aux images et connotations. C'est tout sauf un propos philosophique.bernardo a écrit:là tu parles en philosophePauvreYorick a écrit:Non mais prostituée, non seulement il n'y a pour le coup strictement aucun indice qui pourrait le laisser penser, mais en outre ça ne colle pas. Ce qui caractérise la prostituée c'est sa disponibilité: là c'est tout le contraire de la première à la dernière ligne. La passante est inaccessible, non parce qu'elle a une passe qui commence dans deux minutes, mais parce qu'on ne la reverra jamais.
- IphigénieProphète
Le spleen, c'est aussi la mort qui rode: Andromaque aussi, c'est le spleen, et il n'y a pas plus fidèle qu'elle (et Pénélope, mais fuyons).
Bon dites, on n'est pas en train de faire dériver le fil grammaire? :lol:
Bon dites, on n'est pas en train de faire dériver le fil grammaire? :lol:
- bernardoFidèle du forum
PauvreYorick a écrit:Mais où donc lis-tu que l'endeuillée majestueuse montrerait sa jambe, enfin ?
Qu'on doive soulever le bas de sa robe en marchant dans le Paris des années 1850, ça n'a rien de très surprenant ni de très impudique.
Là tu marques un point
Mes dernières cartouches :
La prostituée est une figure de la femme qui existe dans d'autres poèmes de Baudelaire, non ?
Elle est une fleur du mal : si on oublie le mal, il reste "idéal" mais il manque "spleen" : la prostituée est du côté "spleen".
Et puis le mot "beauté" est dans le texte … mais associé à "fugitive". Il l'apostrophe en tant que beauté fugitive, pas en tant que beauté éternelle. L'éternité est plutôt associé au risque qu'il n'y ait rien (après la mort, après le poème, après l'amour). C'est un cri jeté par le poète : la rue hurle, lui il essaye d'articuler une plainte, de s'élever un peu … mais ça retombe, ça échoue, c'est l'albatros tombé sur le pont. La femme se moque de lui, un peu comme les marins de l'albatros. Elle est du côté pratique, moqueur ; c'est lui qui l'idéalise. Il est tout seul à se faire son film. Il ironise sur lui-même : moi, crispé comme un extravagant.
L'ironie, c'est un indice aussi : cette femme majestueuse n'est peut-être pas seulement ce qu'on dit. Et pourquoi "agile" et "fastueuse" ?
- User17706Bon génie
Incidemment je crois que le poème a d'abord fait l'objet d'une publication séparée (d'où ma réticence à trop miser sur l'argument fleur du mal parmi d'autres), mais c'est vrai qu'on dévie des questions grammaticales.
- DesolationRowEmpereur
En tout cas je vais désormais me garder de montrer ma jambe quand je marche dans Paris.
- bernardoFidèle du forum
Je m'avoue vaincu, il faut bien revenir au fil.
Cette histoire de "jambe agile" et de "plaisir qui tue" m'ont entraîné bien loin …
Le commerce de la Beauté est décidément trop non charnel
Cette histoire de "jambe agile" et de "plaisir qui tue" m'ont entraîné bien loin …
Le commerce de la Beauté est décidément trop non charnel
- CelebornEsprit sacré
bernardo a écrit:Je m'avoue vaincu, il faut bien revenir au fil.
Cette histoire de "jambe agile" et de "plaisir qui tue" m'ont entraîné bien loin …
Le commerce de la Beauté est décidément trop non charnel
Ce n'est pas parce qu'elle passe qu'elle en propose une.
:dehors2:
Sinon, d'accord pour ne pas accorder trop d'importance au point virgule ici. S'il me fallait choisir, je dirais qu'elle passe avec sa jambe de statue, et j'en ferais un CC quelconque, mais ça ne veut pas dire qu'une autre analyse me semblerait erronée pour autant.
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- jonjon71Fidèle du forum
Tiens, je viens de me poser une colle en ce dimanche matin...
Mon médecin est une femme. Dois-je écrire :
"Mon médecin est partie en vacances." ou bien "Mon médecin est parti en vacances."
Est-ce qu'on accorde parce que le sujet désigne une femme, ou bien on n'accorde pas parce que le sujet est un nom masculin ?
Mon médecin est une femme. Dois-je écrire :
"Mon médecin est partie en vacances." ou bien "Mon médecin est parti en vacances."
Est-ce qu'on accorde parce que le sujet désigne une femme, ou bien on n'accorde pas parce que le sujet est un nom masculin ?
- ZazkFidèle du forum
Je crois que l'on accorde en priorité selon le genre du mot médecin, donc au masculin.
Mais peut-être y a-t-il une tolérance avec un accord "par le sens" et on pourrait alors accorder au féminin.
Ça me rappelle aussi l'accord avec "la plupart" : la plupart des gens est ou la plupart des gens sont ?
Mais peut-être y a-t-il une tolérance avec un accord "par le sens" et on pourrait alors accorder au féminin.
Ça me rappelle aussi l'accord avec "la plupart" : la plupart des gens est ou la plupart des gens sont ?
- User17706Bon génie
L'un et l'autre se dit, ou se disentZazk a écrit: Ça me rappelle aussi l'accord avec "la plupart" : la plupart des gens est ou la plupart des gens sont ?
- V.MarchaisEmpereur
Non, pas ici.
Soit la plupart est suivi d'un complément, et on accorde avec ce complément :
La plupart de notre travail consiste en tâches répétitives.
La plupart d'entre nous sommes épuisés.
La plupart des gens sont...
Soit il n'y a pas de complément et on accorde au pluriel.
La plupart sont épuisés.
Ici, l'accord au singulier serait fautif.
Soit la plupart est suivi d'un complément, et on accorde avec ce complément :
La plupart de notre travail consiste en tâches répétitives.
La plupart d'entre nous sommes épuisés.
La plupart des gens sont...
Soit il n'y a pas de complément et on accorde au pluriel.
La plupart sont épuisés.
Ici, l'accord au singulier serait fautif.
- ZazkFidèle du forum
Merci pour ces précisions.
Ces accords avec le complément, et non avec le sujet, sont tout de même rares en français...
(Je pensais qu'on autorisait l'accord au singulier en particulier quand il n'y avait pas de complément, mais je me trompais donc.)
Ces accords avec le complément, et non avec le sujet, sont tout de même rares en français...
(Je pensais qu'on autorisait l'accord au singulier en particulier quand il n'y avait pas de complément, mais je me trompais donc.)
- User17706Bon génie
Ah diantre, voilà que je vais être contraint de faire passer certains de mes usages pour des licences poétiques.
- IphigénieProphète
ça marche avec des expressions comme "une foule de", "un grand nombre de": l'accord se fait soit au singulier soit au plurielZazk a écrit:Merci pour ces précisions.
Ces accords avec le complément, et non avec le sujet, sont tout de même rares en français...
(Je pensais qu'on autorisait l'accord au singulier en particulier quand il n'y avait pas de complément, mais je me trompais donc.)
mais pas avec "la plupart" ou "le plus grand nombre de", une infinité de" ou "beaucoup" ou "peu": là, comme le dit Véronique, l'accord est toujours pluriel, même s'il n'y a pas de complément exprimé- sauf si le complément est exprimé et est singulier: la plupart de son temps est occupé à/ beaucoup de monde pense que
- ZazkFidèle du forum
Iphigénie a écrit:
ça marche avec des expressions comme "une foule de", "un grand nombre de": l'accord se fait soit au singulier soit au pluriel
mais pas avec "la plupart" ou "le plus grand nombre de", une infinité de" ou "beaucoup" ou "peu": là, comme le dit Véronique, l'accord est toujours pluriel, même s'il n'y a pas de complément exprimé- sauf si le complément est exprimé et est singulier: la plupart de son temps est occupé à/ beaucoup de monde pense que
Je l'ignorais et je suis ravie de l'apprendre. (Je pense ne pas être la seule ! Euh... rassurez-moi... )
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