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- NLM76Grand Maître
Mais que faut-il faire en histoire-géo ? Est-ce que comme en Français, il s'agit de montrer ce qu'il y a d'intéressant dans le document ?
Ou est-ce que redire ce que dit le document, mais dans un autre ordre, suffit ?
Ou est-ce que redire ce que dit le document, mais dans un autre ordre, suffit ?
- patteNiveau 5
Non justement. Il faut savoir lire et analyser un document, cerner son sens général, l'expliquer...Lorsque ce doc est un texte, de nombreux élèves se contentent de paraphraser des passages entiers sans aucun recul. Souvent par manque de confiance en soi.nlm76 a écrit:
Ou est-ce que redire ce que dit le document, mais dans un autre ordre, suffit ?
Cet exercice s'appuyant sur la carte mentale convient bien à la classe de 2nde. Mais je ne sais pas si c'est possible en Lettres...
- ElyasEsprit sacré
patte a écrit:Non justement. Il faut savoir lire et analyser un document, cerner son sens général, l'expliquer...Lorsque ce doc est un texte, de nombreux élèves se contentent de paraphraser des passages entiers sans aucun recul. Souvent par manque de confiance en soi.nlm76 a écrit:
Ou est-ce que redire ce que dit le document, mais dans un autre ordre, suffit ?
Cet exercice s'appuyant sur la carte mentale convient bien à la classe de 2nde. Mais je ne sais pas si c'est possible en Lettres...
La paraphrase en HG est une étape qu'il faut accepter et sur laquelle il faut travailler. Cela n'a rien à voir avec le manque de confiance ou le manque de recul. C'est juste que dans leur rapport au langage et dans le contrat didactique qu'ils nouent avec l'enseignant, ils pensent que c'est ce qu'il faut faire ou c'est uniquement comme ça qu'ils savent pour l'instant répondre à la question du sujet.
Ce qu'on demande de faire en HG avec l'analyse documentaire est d'une extrême difficulté pour de nombreux élèves dont le rapport au langage n'est pas une interrogation du monde qui les entoure mais qui est celui de leur expérience directe. En conséquence, il faut faire un travail soigneux et méticuleux sur la paraphrase en HG. D'autant plus qu'une fois sortis du champ scolaire, à l'université en histoire, la paraphrase des documents est une interrogation épistémologique puissante mais là, on ne dit plus le mot paraphrase mais citation ou présentation des sources.
Cependant, dans notre vulgate disciplinaire dans le secondaire, la paraphrase est bannie. Or, elle est un processus normal dans la formation intellectuelle des élèves, il faut donc l'accompagne. Ton idée, Patte, de la carte mentale comme écrit intermédiaire est une piste formidable sur laquelle il y a déjà eu des écrits corroborant l'efficacité de tels productions intermédiaires (cf. Cariou et d'autres).
Le problème est que ce travail sur la paraphrase, c'est en 6e et 5e qu'on doit le faire. Pas en 2de. Or, comme vous l'écrivez tous, tant en lettres qu'en HG, c'est au lycée que vous en souffrez. Cela signifie que cette question n'est pas gérée par les pratiques majoritaires au collège. D'ailleurs, cette question de la paraphrase accompagne la question de la compréhension qui n'est pratiquement pas travaillée en France (pas taper, c'est une réalité, on travaille l'analyse et l'interprétation plutôt que la compréhension, cf travaux de Bautier, Lahire, Bonnéry, Bernstein...). Or, comme on ne travaille pas la compréhension mais directement l'analyse, la paraphrase est la bouée de secours de nombreux élèves. L'idée de faire traduire est excellente pour la compréhension mais on ne peut pas le faire partout
- patteNiveau 5
Mais dans le secondaire, on demande aux élèves de faire des citations (courtes) . On distingue bien la citation (qui est nécessaire) de la paraphrase (qui est sanctionnée).Elyas a écrit:D'autant plus qu'une fois sortis du champ scolaire, à l'université en histoire, la paraphrase des documents est une interrogation épistémologique puissante mais là, on ne dit plus le mot paraphrase mais citation ou présentation des sources.
Très intéressante ta remarque qui me fait réfléchir. Sans doute un gros souci dans la progressivité des exigences à l'égard du document au collège.D'ailleurs, cette question de la paraphrase accompagne la question de la compréhension qui n'est pratiquement pas travaillée en France (pas taper, c'est une réalité, on travaille l'analyse et l'interprétation plutôt que la compréhension, cf travaux de Bautier, Lahire, Bonnéry, Bernstein...) Or, comme on ne travaille pas la compréhension mais directement l'analyse, la paraphrase est la bouée de secours de nombreux élèves.
- NLM76Grand Maître
Les collègues d'HG, vous pouvez donner un exemple de ce qu'il faut faire dans un commentaire de document, pour que je comprenne bien ce qui est pour vous de la paraphrase et ce qui n'en est pas ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- ysabelDevin
Ah ! la paraphrase, vaste pb !
Ma technique que j'ai affinée au fils des ans :
1. prendre 2 textes qui traitent exactement du même sujet. J'aime bien prendre 2 sonnets (c'est court) qui traitent de l'amour. Par exemple, deux sonnets de Ronsard tirés des Amours.
paraphraser les 2, et on obtient pour les 2 : le poète dit qu'elle est belle, qu'il est fou amoureux et qu'il la désire.
- Donc ce sont deux poèmes identiques ?
- ben non !
- alors pq sont-ils différents ?
- parce qu'ils ne sont pas écrits de la même manière.
Et à partir de là, en continuant, la grande majorité comprend ce qu'est un commentaire : ce n'est pas ce que dit le texte, mais les choix utilisés par l'auteur pour le dire.
2. j'interdis les verbes de paroles et j'en donne une liste non exhaustive.
3. Il y a qq années, une élève me dit : mais je ne comprends pas, vous, vous faites de la paraphrase. Et là, j'ai compris en effet, qu'ils prenaient les phases de paraphrase pour s'assurer de la compréhension, pour de l'analyse.
Depuis, je préviens les élèves : tout ce qui est paraphrase, voulue de ma part, ne doit pas être reprise pour l'étude du texte. Et je leur dis bien, quand ils font des fiches pour les LA, de ne jamais reprendre ces parties-là.
4. Je leur explique aussi, que la phase de paraphrase est nécessaire pour débuter l'analyse du texte, en faisant aussi la structure du texte ; mais que cela ne doit jamais apparaître dans leur commentaire ou leur LA.
Honnêtement, je ne suis pas mécontente du résultat, je trouve très peu de paraphrase dans les commentaires.
Ma technique que j'ai affinée au fils des ans :
1. prendre 2 textes qui traitent exactement du même sujet. J'aime bien prendre 2 sonnets (c'est court) qui traitent de l'amour. Par exemple, deux sonnets de Ronsard tirés des Amours.
paraphraser les 2, et on obtient pour les 2 : le poète dit qu'elle est belle, qu'il est fou amoureux et qu'il la désire.
- Donc ce sont deux poèmes identiques ?
- ben non !
- alors pq sont-ils différents ?
- parce qu'ils ne sont pas écrits de la même manière.
Et à partir de là, en continuant, la grande majorité comprend ce qu'est un commentaire : ce n'est pas ce que dit le texte, mais les choix utilisés par l'auteur pour le dire.
2. j'interdis les verbes de paroles et j'en donne une liste non exhaustive.
3. Il y a qq années, une élève me dit : mais je ne comprends pas, vous, vous faites de la paraphrase. Et là, j'ai compris en effet, qu'ils prenaient les phases de paraphrase pour s'assurer de la compréhension, pour de l'analyse.
Depuis, je préviens les élèves : tout ce qui est paraphrase, voulue de ma part, ne doit pas être reprise pour l'étude du texte. Et je leur dis bien, quand ils font des fiches pour les LA, de ne jamais reprendre ces parties-là.
4. Je leur explique aussi, que la phase de paraphrase est nécessaire pour débuter l'analyse du texte, en faisant aussi la structure du texte ; mais que cela ne doit jamais apparaître dans leur commentaire ou leur LA.
Honnêtement, je ne suis pas mécontente du résultat, je trouve très peu de paraphrase dans les commentaires.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IsidoriaDoyen
Ah, excellente idée Ysabel!
Je vais essayer de l'appliquer dès ma prochaine séquence, sur la poésie Renaissante. Je vais me mettre en quête de deux sonnets, ça ne devrait pas être trop difficile.
Pour les autres étapes, je fais comme toi...
Je vais essayer de l'appliquer dès ma prochaine séquence, sur la poésie Renaissante. Je vais me mettre en quête de deux sonnets, ça ne devrait pas être trop difficile.
Pour les autres étapes, je fais comme toi...
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Idée très intéressante en effet!
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
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